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JOl'ft.YlL D'YPRES ET «E L'ARRONDISSEMENT.
H'° 1,S49. 18e Année.
Jeudi, ?0 Janvier 1850
Vires acquinteundo.
UN HERITAGE.
LE PROGRES
A BO.NNEMENTS Yphm (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annoncis, la ligne A5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. ctre adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Trnei, 19 Janvier.
Hier Mardi, le Conseil communal a fait une
démarche près de M.Vanden Peereboom, pour
le prier de vouloir né pas refuserles fonctions de
bourgmestre de la ville d'Ypres. Cet honorable
échevin n'a pas donné de réponse affirmative,
mais il a demandé letempsde réfléchir,avant de
prendre une décision formelle cet égard.
Le chefhomme de la Société royale de S1
Sébastien. M. Léopold De Florisone, est décédé
Ypres, Jeudi dernier. Ses obsèques ont eu
lieu hier Mardi, en l'église S' Nicolas, sa pa
roisse, avec tout l'appareil usité au décès d'un
haut dignitaire de la confrérie. Le cortège, pré
cédé de la musique des Pompiers, comptait
un peloton d'archers entourant le drapeau de
la Société. Les coins du poêle étaient tenus par
M. Brunfaut, roi de la Société de S1 Sébastien,
M. Lambin, marguillier de l'église S1 Nicolas,
M. Vandermeersch, membre de la commission
de la Bibliothèque publique, dont le défunt
était trésorier, et M. Léopold Merghelynck,
membre de la commission d'inspection de l'In-
slitulion royale de Messines, dont M. De Flo
risone était président.
Après le service, le cortège s'est reformé
pour suivre la route de Zillebeke jusqu'à la bi
furcation, où se trouvait établie autrefois la bas
cule.
Les dépouilles mortelles de M. De Florisone
ont été inhumées dans le caveau de la famille.
M.Vanden Peereboom, son collègue de la com
mission de l'Institution royale de Messines et
vice-chefhomme de S' Sébastien, a prononcé
une allocution d'adieu sur la tombe de M. De
Florisone, mort un âge peu avancé, car il
n'avait que 66 ans.
wtimx—
VILLE D'ypres. Covseil commun ai..
Sianeepublique du Samedi, i5 Janvier i85g.
La séance est ouverte sous la présidence de
l'échevinfaisant fonctions de bourgmestre,
(Suite.)
XI.
Le voyage d'IIildeiheimà Munich ne ressemblait guère
au voyage de Munich llildesheim. Neuf mois aupara
vant, Edith et Muller parlaient le cœur joyeux, l'esprit
léger, pleins de foi dans l'avenir, de gratitude pour le
bienfaiteur inespéré qui leur avait donné la richesse ils
se promettaient de beaux jours, ils rêvaient pour leurs
enfants toutes les joies de l'orgueil, et maintenant qu'é
taient devenus tous ces rêves, tous ces projets, toutes ces
espérances? Edith et Muller, n'osant se confier les sen
timents qui les agitaient, gardaient un silence prudent
et veillaient même sur leurs regards, tant ils craignaient
de laisser deviner leurs secrètes pensées. La campagne
était dans sa magnificence, la nature rajeunie souriait et
invitait la joie; mais toutes les beautés du paysage
étaient perdues pour Muller. La splendeur du printemps
ne disait rien son cœur attristé. Franz voyait partout le
spectre hideux de maître NVolfgang se dresser devant lui.
II entendait sa voix nasillarde et ses Conseils insidieux.
Vainement les plus riches vallées s'ouvraient devant lui
vainement les vergers, disposés en amphithéâtre sur les
collines, se paraient de verdures et de fleurs, Franz de
meurait absorbé tout entier dans le souvenir d'ilildes-
M. Alphonse Vanden Peereboom, et en pré
sence de MM. Pierre Beke, échevin; Théodore
Vainden Bogaerde Charles Vande Brouke
Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest
Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles
Lannoy, Paul Bourgois, Louis Van Alleynnes,
conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-
verbal de la séance du 18 Décembre 1858. La
rédaction en est approuvée.
Il est donné communication de l'arrêté royal
du 29 Décembre qui accepte la démission of
ferte par M. le baron Vanderstichele de Maubus,
de ses fonctions de bourgmestre de la ville
d'Ypres.
Par lettre du 13 Janvier 1859, M. le baron
Vanderstichele de Maubus donne également sa
démission de membre du conseil. En vertu
d'une décision de l'assemblée prise le lr Janvier
1859, une lettre a été écrite M. le baron Van
derstichele de Maubus au nom du Conseil et
de la ville, pour le remercier de tout ce qu'il
a fait de bon et d'utile pendant la longue car
rière qu'il a consacrée l'administration des
intérêts communaux. La rédaction en est ap
prouvée par le Conseil.
M. le président de la société du tira la cible
s'adresse au Conseil, afin d'obtenir un subside
pour l'organisation d'une cavalcade qui fera
son apparition l'époque du Carnaval. Celte
requête est examinée d'urgence et, après une
courte discussion, un subside de 350 francs
est alloué.
Le Conseil de fabrique de l'église S1 Jacques
prie le Conseil de vouloir faire exécuter des
travaux de réparations au toit de cet édifice
religieux. Celte demande est renvoyée l'exa
men de la troisième commission.
Par urgence, le Conseil accorde au Collège
l'autorisation de pouvoir ester en justice pour
une question de bornage.
M. le président fait connaître le résultat de
la'recette nette de l'octroi pour l'exercice 1958.
Elle s'élève fr. 114,723. Le produit net de
heim. Edith, de son côté, n'était ni moins préoccupée,
ni moins inquièle. Elle n'avait pas entendu, sans une pro
fonde émotion, l'aveu de la passion qu'elle avait inspirée.
Elle s'interrogeait avec effroi et se demandait si elle n'a
vait pas encouragé cet aveu par quelque mot imprudent,
par quelque signe d'affection trop familier. Elle avait
beau consulter sa mémoire, elle ne découvrait rien qui
lui donnât le droit de s'accuser elle-même. Alors elle
essayait de reporter toute sa sévérité, toute sa colère sur
Frédéric; mais les paroles brûlantes qu'il avait pronon
cées la veille du départ trouvaient dans le cœur d'Edith
un écho trop indulgent pour être condamnées. Edith se
sentait troublée, et, forcée de renfermer en elle-même
les doutes, les inquiétudes de sa conscience, elle trouvait
dans la contrainte même qu'elle s'imposait un nouveau
tourment. Muller l'observait avec une attention défiante.
Il apercevait dans la tristesse, dans le silence obstiné de
sa femme, un regret coupable qui s'adressait Frédéric,
j 11 s'encourageait dans cette croyance pour excuser ses
propres yeux la jalousie qui le dévorait, et n'osait pour-
tant questionner Édith, craignant de changer ses soup
çons en certitude. Les enfants seuls se réjouissaient la
pensée de revoir Spiegcl et de jouer avec leur bon ami.
Vers le soir du troisième jour, les clochers de Munich
commencèrent se dessiner dans la brume. Sans les
questions d'IIermann et de Marguerite, qui voulaient
savoir chaque instant si l'en arriverait bientôt, Edith
et Muller n'auraient pas trouvé l'occasion de placer une
l'exercice 1857 n'était que de fr. 100,080-89
et celui de 1856, seulement de fr. 94,143-23.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Ham-
melralh, présentant des considérations l'appui
de la demande d'une augmentation de subside
pour les fiais du Dispensaire oplhalmique. Elle
est prise pour notification.
M. le président informe le Conseil que M. le
colonel du 11e a fait verser au secrétariat le
produit intégral de la représentation donnée
par MM. les sous-officiers.75 frs. ont été versés
dans la caisse des anciens Frères d'armes de
l'Empire, et 645 frs. chez le receveur du Bureau
de bienfaisance. Une distribution générale de
pains aux indigents sera faite la caserne par
les soins du bureau charitable, au jour fixer
par M. le colonel du 11e de ligne.
Une lettre de remercîment a été écrite au
nom de la ville ce chef de corps.
Les commissions des ateliers-modèles ont dé
cidé d'ofFrir un témoignage de reconnaissance
M. Rogier, pour avoir relevé l'industrie dans
les Flandres, après la crise de 1846-47. Des lis
tes de souscription sont mises en circulation et
tous les membres du Conseil prennent part
cette manifestation.
Une partie du boulevard intérieur laisse
désirer sous le rapport du tracé et des planta-
lions; c'est celle qui se trouve entre la grande
caserne et l'abreuvoir. Pour la mettre en rap
port avec les promenades faites sur d'autres
points, des travaux de nivellement seraient in
dispensables. Un devis en a été fait et il s'élève
fr. 2,485. Le Conseil alloue d'urgence un
crédit de fr. 2,500 régulariser sur le budget
de 1860.
Abordant son ordre du jour, l'assemblée
approuve la location des étaux la Boucherie,
pour la somme de fr. 1,110 et le produit des
latrines aux casernes et écoles publiques ainsi
que des urinoirs, des prix divers par hec
tolitre. La recette de ce chef est évaluée
fr. 2,190.
Le plan pour la construction d'une maison
parole. Enfin le postillon, en franchissant la porte de la
ville, fit claquer son fouet et sonna une fanfare. En se
retrouvant dans les murs de cette ville où ils s'étaient si
tendrement aimés, Edith et Muller eurent un instant la
pensée d'échanger dans l'ombre un serrement de main
Muller fut retenu par la jaiousie; il craignait, en cher
chant la main d'Edith, de manquer sa propre dignité.
Edith se demandait avec effroi si elle n'était pas déjà
trop coupable pour se permettre cette marque silencieuse
d'affection. A peine la chaise de poste venait-elle de
s'arrêter devant la porte de la maison, que Spiegcl s'é
lança la portière. Ému jusqu'au fond de l'âme, il les
étreignit dans ses bras et les confondit dans ses embras-
sements. Réunis sur son cœur, Édith et Muller oubliè
rent en un instant le trouble intérieur qui avait scellé
leurs lèvres pendant tout le voyage, et se sentirent,
comme par enchantement, rajeunis et régénérés. Pré
cédés des enfants qui bondissaient, suivis de Spiegcl qui
les contemplait en pleurant de joie, Edith et Muller en
trèrent dans leur appartement. Rien n'était changé en
s'asseyant sur ce divan demi usé, témoin pendant si
longtemps de leurs paisibles entretiens, de leurs mo
destes projets, il leur semblait qu'ils n'avaient jamais
quitté Munich, et que leur séjour Hildesheim n'était
qu'un rêve. Je n'essaierai pas de rapporter toutes les
questions qui se pressaient, qui se croisaient sur les
lèvres des trois amis.
(La suite au prochain