9 JOIRYAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1.850. 18e Année. Dimanche, 23 Janvier 1850. Vires acquirit euado UN HERITAGE. €liB*oniquc politique. LE PROUES ABONNEMENTS Yprïi (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 4 5 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpses, 22 Janvier. Lundi prochain, neuf heures du matin, une distribution générale de pains sera faite aux indigents inscrits sur les listes du Bureau de bienfaisance. Elle aura lieu la grande caserne, car elle se fait avec une partie du produit de la représentation scénique donnée par MM. les sous-officiers du IIe de ligne. Un membre de la Société des anciens frères d'armes de l'Empire, nous prie de reproduire, dans nos colonnes, le discours suivant pro noncé par M. le médecin de garnison pensionné Alexis, sur la tombe de Joos, Gérard. Messieurs, mes chert frères, Ce uo sont pointée lugubres et fastueuses céré monies, des larmes amères,des regrets cuisants ce ne sont point des oraisons ou discours funèbres éloquents ce ne sont point non plus tous ces mau solées, tous ces monuments, élevés sur la tombe des morts, souvent par la vanité, le plus souvent encore pur l'orgueil des vivants, qui nous font jouir do la félicité éternelle; non, Messieurs, ce sont nos bonnes actions. Et si la vertu est bien définie, l'accomplis- ment de nos devoirs et envers Dieu et envers tous les hommes quelque religion qu'ils professent l'âme de notre cher frère Joos est assurément entre les bras de son créateur. Qui, plus que Joos, avait le cœur bon et juste lui aussi a participé cette pé riode de gloire et d'honneur qui nous a légué les principes de 8g ainsi que les Codes de Napoléon Adieu Joos, au bonheur de nous revoir en l'autre vie, adieu La nomination de M. Vanderslichelen au minis tère des travaux publics a été accueillie par la presse libérale avec une véritable satislaclion. M. Vander slichelen arrive au pouvoir avec les antécédents les plus honorables; il s'est déjà signalé par la fermeté et la constance de ses opinions; son libéralisme a subi l'épreuve de l'adversité. Élu membre du Con seil communal, il fut éliminé en 1854, lors des beaux jours du régime de la transaction, par la coterie Delehaye appuyée par la faction du Bien public. Depuis lors il combattit dans le Journal de XI. (Suite.) Millier, interrogé par Spiegel, se gardait bien de lui dire toute la vérité quant Edith, si elle se tai sait sur les sentiments secrets de son cœur, elle se dédommageait avec usure en faisant Spiegel le por trait des Biidmann et des Stolzenfels elle oubliait dessein le portrait de Frédéric, dont elle avait plus d'une fois parlé dans ses lettres, mais elle était sans pitié pour le major, pour sa femme et pour les vieilles demoiselles. En crayonnant ces caricatures, elle retrouva toute sa gaieté. Hcrmann joignit cette amusante galerie le por trait d'Isaac Biidmann. Mullcr lui-même riait de bon cœur et tout son aise de es figures grimaçantes qu'il n'avait jamais rencontrées Hildeshcim sans dégoût et sans colère. L'éloignement, la perspective, donnaient toutes ces physionomies maussades une expression co mique, un air plaisant que Muller s'étonnait de saisir pour la première fois. Malgré la fatigue du voyage, l'en tretien se prolongea, et deux heures sonnaient l'hor loge voisine quand Muller et Spiegel songèrent la retraite. En entrant dans leur petite chambre, où rien non plus n'était changé, Edith et Muller se jetèrent dans les bras l'un de l'autre les plus éloquentes paroles au raient traduit bien imparfaitement ce qui se passait au fond de ces deux cœurs Muller avait oublié sa jalousie, Gand et fut l'un de ceux qui coopérèrent le plus ac tivement la chute du chef des rénégats. Son entrée au minisière est regardée comme le présage d'une politiquo plus accentuée, plus active que celle qui' a élé jusqu'ici mise en œuvre. Nous saluons avec joie cet augure et nous voudrions voir- dans le choix de M. Vanderslichelen une sorte de réponse aux bruits qui courent sur certaines al liances. entre des hommes séparés jusqu'ici par des abîmes, sur certaine transaction dont le libéralisme ferait tous les frais, comme de raison. M. Rogier semble avoir voulu détruire ces suppositions c'est en avant c'est dans l'élément jeune de la Chambre, c'est parmi les hommes recormnandables par la soli dité de leurs convictions, que M. le ministre de l'intérieur a élé chercher son collègue et demander un appui. 11 est donc naturel de supposer chez le ministère l'intention d'inaugurer une politique plus en har monie avec les idées qui ont prévalu le io décembre. Dans tous les cas, nous espérons bien que M. Van dersticheleu se souviendra, au banc des ministres, de la presse dont il est un représentant et que ce n'est jamais de sa bouche que tomberont des paroles de dédain pour les journaux en général; nous espé rons en outre qu'il ne laissera pas amolir ses convic tions dans la Capoue du pouvoir et que tel il était tenant la plume du journaliste tel nous le verrons au faite des grandeurs. (Journal de Bruges.) Les commissions nommées dans noire province et dans la Flandre orientale, pour la souscription ou verte l'effet d'offrir un gage de reconnaissance M. Rogier, se sont réunies, dimanche matin, dans une des salles de l'hôlel—de—ville de Courtrai. Il a été décidé que le gage offrir M. Charles Rogier consisterait en un trophée industriel d'ar gent, et qu'en outre il serait frappé une médaille commémorative portant d'un côté le trophée et de l'autre une inscription. Un arjêlé royal du i5 janvier, modifie, dans notre province, la circonscription des ressorts d'inspection cantonale de l'instruction primaire et le taux des indemnités accordées aux inspecteurs, comme suit: i' ressort, Bruges Les 5 cantons de Bruges, Édilh ne pensait plus Frédéric, et ils s'endormaient d'un sommeil paisible, ne rêvant qu'au bonheur qu'ils avaient connu si longtemps Munich. Le lendemain, ils furent réveillés par les cris joyeux des enfants. Le dé jeuner avait élé servi par les ordres de Spiegel. Ils se réunirent comme autrefois la même table. Spiegel at tachait sur Edith et sur Muller un regard curieux. Sans doute, leur dit-il, ce repas vous paraît bien modeste et bien frugal. Il faudra pourtant vous en con tenter pendant trois mois. Dans trois mois, vous rede viendrez seigneurs châtelains, et vous retrouverez avec une joie tonte nouvelle la pompe et les splendeurs d'IIil- desheim. Maintenant vous êtes Munich, vous devez vous résigner votre vie d'autrefois. Le déjeuner fut gai. Spiegel ne se fit pas prier pour raconter tous les petits éiiemcnls qui s'étaient accomplis Munich depuis neuf mois au bout de quelques instants Edith et Muller étaient au courant de toute chose, comme si leur absence n'eût duré qu'une semaine. Après le repas, Spiegel leur fit les honneurs de sa maison et leur montra toutes les améliorations qu'il avait réalisées, il avait élevé un second étage, divisé en deux grandes pièces. De l'une des deux, il avait fait son atelier, où il exécutait enfin les projets conçus et caressés pendant si longtemps dans l'autre il avait placé ses élèves, car il ne donnait plus de leçons en ville, cl ce changement avait doublé pour lui la durée des journées. Ses tableaux, peine ébauchés, étaient retenus d'avance, et pourtant jl ne se pressait pas de les achever. Il voulait se con- les i cantons de Thourout (circonscriptions an ciennes), les cantons de Ghistelles et d'Oslende. Inspecteur Tanghe (Charles-Louis), Bruges. Total des indemnités 3,ooo fr. 2e ressort, Thielt Les cantons de Thielt, Ruy sselede, Ardoye, Oostroosebeko, Meulebeke et Ingelmunster. Inspecteur Roels (Jules), Bruges. Total des indemnités 2,400 fr. 3* ressort, Furoes Les cantons de Fumes, Dixmude, Nieuport, Haringhe. Inspecteur Mont baye (Charles), Sladen. Total des indemnités2,400 fr. 4° ressort, Ypres*: Les 2 cantons d'Ypres (an cienne circonscription), de Poperinghe, d'Elver- dirighe, d'Hooghlede et Passcliendaele. Inspecteur Van Ëiesbrouck (Édouard), Lan- ghemareq. Montant des indemnités 2,200 fr. 5e ressort, Menin Les cantons de Menin, Wervicq, Moorseele, Messines et Roulers. Inspecteur: Vuylsteke (Hyacinthe), Wervicq. Montant des indemnités 2,000 fr. 6" ressort, Courtrai Les cantons de Cour trai (circonscription ancienne), d'Harlebeke et d'A- velghem. Inspecteur Renier (Pierre-Jean), Deerlyk. Montant des indemnités 2,400 fr. Du 20 Janvier au 22 inclus. Le Times est très-sévère pour le discours du prince régent de Prusse, qui a parlé de tout, excepté de ce qui intéressait ses auditeurs. Le Times est d'avis que, s'occupant de la politique étrangère, le prince eût mieux fait dire quelques mots de l'attitude de la Prusse vis-à-vis de l'Au triche, que de cette vieille question des duchés qui o'iuléresse plus personne. Le Bulletin des lois de l'Empire d'Autriche publie une défense d'exporter le soufre le plomb le sal- pêtreen Servie et dans les Principautés danubiennes. On mande de Belgrade, par dépêche datée d'au jourd'hui, que la Skuptschina a invité le Sénat k prendre les mesures nécessaires pour l'installation tenter lui-même avant de livrer son œuvre au jugement du public. N'étant pas assez riche pour se passer du tra vail, n'étant plus assez pauvre pour que le travail fût une nécessité impérieuse, il profitait sagement de cette condition excellente, si difficile rencontrer. Il peignait ses heures, et recommençait loisir tout ce qu'il n'a vait pas fait son gré. Ses élèves, déjà nombreux, suffi saient ses besoins, et l'art était pour lui ce qu'il devait toujours être, le luxe de sa vie. 11 conduisit Edith et Muller dans son atelier. Les murailles étaient garnies de fragments antiques mêlées aux œuvres les plus délicates de la renaissance. Sur un chevalet était étendue une toile où Spiegel avait ébauché la victoire d'Arminius sur les légions romaines. Déjà quelques parties de cette vaste composition étaient achevées, et montraient tout ce qu'on pouvait attendre de Spiegel. Edith admirait en silence, écoutant d'une oreille avide le récit de l'épisode hé roïque. Muller promenait autour de lui ses yeux étonnés. 11 faut, dit-il enfin Spiegel, que tu aies fait un héritage. Pourtant, dit Spiegel, personne ne m'a rien laissé je n'ai pas encore rencontré de comte Sigismond, et je n'espère pas trouver mon nom dans le testament d'un Mécène généreux. J'ai vendu quelques tableaux ébauchés depuis longtemps et qui formaient l'unique décoration de mon atelier. Mon travail est mon seul héritage, ma seule richesse, et, Dieu aidant, je n'en sou haiterai jamais d'autre. (la suite au prochain n°.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1