9
JOlliVAL DYPUES ET DE LAIWtOYDISSEJlEYT.
IV 1,853. 18e Aibbicc.
Jeudi. 3 Février 1850.
Vires acquirit eunJo
UN HERITAGE.
Mariages116
6* Procès-verbal de la vente d'arbres tenue
sur les propriétés communales dites Barmlanden.
LE NOUES
A BONN'EMENTS Y purs (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout cc qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réci.ames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tprks, 2 Février.
Dans une discussion soulevée la Chambre,
l'occasion d'une pétiljoji signalant des abus
d'influence en matière électorale et indiquant
le remède y appliquer, M. le comte de Theux
s'est avisé de qualifier l'inscription des électeurs
par ordre alphabétique de mesure révolution
naire.
Quelques-uns se sont montrés étonnés de voir
le comte de Theux se servir d'un semblable
terme, pour qualifier une mesure qui ne peut
avoir «l'autre effetque de soustraire les élec
teurs une coupable pression. Mais pour un
parti qui croit que, sans sa direction prépon
dérante, il ne peut y avoir qu'anarchie et désor
dre, émanciper l'électeur, le mettre en position
de se soustraire des violences morales que
certains agents électoraux font peser sur lui,
c'est révolutionnaire au suprême degré. M. de
Theux est le chef d'un parti qui ne peut exister
que par la compression. Donner l'électeur le
moyen de l'éviter, c'est anarchique au dernier
point, car tout ce qui contrarie l'action abusive
du cléricalisme, favorise les principes révo
lutionnaires qui ont émancipé les peuples.
La différence qui existe entre les principes du
libéralisme en matière d'instruction et ceux
du cléricalisme, est palpable. Le libéralisme veut
rendre les populations aussi bien instruites que
possible.
Le cléricalisme veut bien les faire instruire,
mais par ses hommes et dans son intérêt, si
non, il préfère voir croupir les populations dans
l'ignorance.
On nous écrit de Wervicq:
Hier, Mardi, a été un jour de fête pour notre
ville. C'était la rentrée de M. le bourgmestre et
de .Mme Forrest, de leur voyage de noces. Celte
petite cité s'était mise en liesse, pour faire une
ovation brillante la dame du bourgmestre et
toutes les rues étaient brillamment ornées. Une
estrade avait été élevée devant la maison de M.
Forrest et la musique de Wervic«| y a exécuté
ses plus beaux morceaux. Les députations des-
diverses institutions de la ville de Wervicq se
XI.
(Suite et fin.)
Le jour fixé pour l'exécution de la symphonie était
précisément le jour où Muller devait repartir pour II il—
desheim. Le concert étant annoncé pour midi, Muller
consentit retarder son départ jusqu'au soir. L'as
semblée était nombreuse. Spicgel conduisit ses amis dans
une de ces loges excellentes pour un musicien, détes
tables pour une femme qui veut se montrer, d'où Ton
peut tout entendre sans être vu. La curiosité était peinte
sur tous les visages. Avant l'arrivée «lu chef d'orchestré,
on entenduit de toutes psfrts le bruit des questions qui
se croisaient. Enfin le chef d'orchestre parut et frappa
de son archet le pupitre où se trouvait la partition. La
première partie, l'andante, était simple et majestueuse
tout la fois. Les instruments de cuivre, employés avec
sobriété, laissaient aux violons, aux basses et aux contre-
Lasses, le soin d'expliquer sans fracas la pensée de l'au
teur. Dès les premières mesures, l'auditoire se sentit cap
tivé. Muller, ravi, en extase, croyait rêver, et, craignant
d'être abusé par ses souvenirs, regardait tour tour
sont rendues chez M. le bourgmestre pour fêter
son heureux retour et présenter leurs homma
ges Mn'e Forrest. Une brillante illumination a
terminé celle soirée, pendant laquelle la ville
de Wervicq s'était pour ainsi dire transformée
en une vaste scène féérique.
Mouvement de l'État-civil de la ville d'fprea,
en 1858.
Naissances masculines263
féminines257
Total. 520
Décès masculins241
féminins296
Total. - 539
Un divorce a été prononcé.
VILLE D'YPRES. COSSEIL cohmvxai..
Séance publique fixée au Samedi, 5 Février 1859,
quatre heure* de relevée.
ordre du jour
i* Communication de pièefcs.
2* Emettre un avis sur la demande pour établir
une briqueterie sur les terrains des inondations de
Messines.
3° Statuer sur une réclamation concernant le
fonds pour la reconstruction des maisons façade
en bois.
4" Fixer l'indemnité accorder aux locataires
de la pêche dans les deux étangs, pour les années
i858 et i85g.
5* Cahier des charges, clauses et conditions
pour une vente d'arbres sur une ferme Moorslede,
propriété du Bureau de bienfaisance.
7* Aviser sur des demandes de radiation d'in
scriptions hypothécaires prises au profit de l'École
de Marie.
8" Rapport de la deuxième commission con
cernant une motion sur le prix de la viande.
9" Question de la propriété du cimetière com
mun.
Le morcellement de la masse électorale en petites
fractions, voilà le but constant du parti clérical. Il y
Edith et Spipgel sans oser parler. Edith elle-même n'é
tait pas inoins étonnée, car elle avait reconnu la sym
phonie écrite autrefois par Franz, quelques mois après
leur mariage. Spiegcl les contemplait en souriant, et
jouissait de leur surprise.
L'adagio, emprciut d'une mélancolie pénétrante, trans
portait la pensée an milieu des plus fraîches vallées la
flûte et le hautbois entamaient ensemble un dialogue
champêtre continué habilement par les cors et les vio
lons. A la fin de cette seconde partie, un tonnerre d'ap
plaudissements éclata, et pendant plus d'un quart d'heure,
l'orchestre fut obligé de faire silence. Millier pleurait et
n'osait parler. Edith aussi avait le visage baigné de lar
mes. A ces accents si vrais, si passionnés, tous deux sen
taient leur amour se réveiller, jeune et ardent comme
aux premiers jours. Il s'opérait leur insu au fond de
leur cœur une réconciliation silencieuse: AI ul 1er se re
prochait d'avoir négligé sa femme pour de misérables
intérêts; Edith s'accusait de n'avoir pas deviné, de n'a
voir pas pressenti le génie de son mari. Le scherzo, plein
d'une gaieté mordante, exprimait merveille tous les
épisodes d'une fête villageoise la malice et l'amour
éclataient tour tour. Les applaudissements recommen
cèrent, plus nourris, plus bruyants. Muller étreignait en
avait réussi lorsqu'il avait fractionné les villes en
paroisses pour les éleclions communales, afin que
chaque curé put mieux diriger et vérifier les votes.
Celte mesure a été rapportée par l'administration
libérale. C'était encore sa pensée qu'il poursuivait
quand il faisait pétitionner les petites dentellières
des écoles du clergé pour le vote au clocher cette
tactique est habile; les petits troupeaux sont plus
faciles guider et conduire que les grands; la sur
veillance du pasteur et des chiens de garde est plus
difficilement mise en défaut, alors qu'il» mènent au
scrutin ces moutons de Panurge forcés de bêler le
vole qu'oa leur impose aussi. Nous comprenons
donc que la discussion de samedi ait fait sortir
M. de Theux de son calme habituel, et permis
l'éloquence de M. B. Dutnortier de déborder avec
violence. Voici de quoi il s'agissait. Deux pétitions
avaient été adressées la chambre demandant que
pour assurer la probité des élections et garantir la
liberté des électeurs, le vote par arrondissement
pour la représentation nationaleet le vote par can
ton pour le conseil provincial soient donnés d'après
l'ordre alphabétique des électeurs au lieu de l'être
par commune, c'esl-è-dire que les électeurs soient
classés dans les bureaux par ordre alphabétique et
non par séries de communes.
Cette mesure bien simple en elle-même et d'une
exécution très-facile, assurerait la sincérité du vote
et rendrait difficiles, pour rie pas dire impossibles
les fraudes électorales. Or, ce n'est pas ce que veu
lent les cléricaux. Aussi M. Dumortier a-t-il dé
claré qu'il préférerait voir adopter le vote public h
ce système. Nous le croyons bien quelle magni
fique chose ce serait que ce vote public Ceux qui
ne voudraient pas mentir leur opinion'se dénon
ceraient ainsi eux-mêmes la haine du clergé, et les
journaux vertueux pourraient se donner le plaisir
d'étaler dans leurs colonnes de longues listes de
proscription Ce vote public aurait encore cet
avantage que les organisateurs de dîners électoraux
sauraient le nombre juste de leurs invités et qu'on
ne verrait plus une commune ayant donné dix voix
seulement la droite lui donner vingt convives.
Au vote public préconisé par M. Dumortier, nous
préférerions cet autre mode Au lieu de mesurer la
capacité du citoyen la somme d'impôt qu'il paye
l'Etat, ne vaudrait-il pas mieux la mesurer a son
instruction, en établissant le sens de l'intelligence
Nous voudrions, par exemple, que la condition pri
mordiale pour être électeur, fut de savoir lire et
écrire, et que chaque électeur écrivit lui-même son
silence la main de Spiegel et regardait Edith avec or
gueil. L'auditoire frémissait d'impatience; enfin la qua
trième et dernière partie commença. La finale résumait
avec une verve abondante, intarissable, les principaux
motifs développés dans les trois premières parties. Toutes
les richesses de l'orchestre, combinées habilement, ac
cumulées avec profusion, ne laissaient pas au public le
temps de respirer. Muller se jeta au cou d'Edith et la cou
vrit de baisers. Pendant les dernières mesures, Spiegel
avait disparu et révélé le nom de l'auteur. L'auditoire
ne quittait pas la salle, chacun demeurait sa place le
chef d'orchestre s'avança au bord de la scène, et, après
avoir salué l'auditoire, lui livra le nom de Franz Muller.
Les applaudissements recommencèrent, mélés aux vivats
les plus enthousiastes. Je n'essaierai pas de peindre l'i
vresse de Franz. Spiegel revint au bout de quelques
instants, et le ramena chez lui au milieu de la foule, qui
les suivit jusqu'à la porte.
Eh bien dit Spiegel peine entré, que dis-tu de
la musique de ce vieux maître? Que penses-tu de ces
lambeaux cousus par un charlatan? Après le jour où
Edith m'a donné sa main, s'écria Muller, c'est le plus
beau jour de ma vie. J'espère, maintenant, reprit
Spiegel, que rien ne manque plus i ton bonheur. Tu