Recettes du chemiu de fer de la Flaudre occidentale.
Chronique politique.
bulletin soua la seule iuspiration de sa conscience
au moment île le déposer dans l'urne. Ce moyeu est
le seul d'assurer la sincérité et l'intelligence du
vote on y viendra peut-être, mais avant qu'il en
•oit ainsi, l'enseignement obligatoire gratuit doit
être inscrit dans nos lois car il serait aussi illogique
d'exclure du scrutin ceux qui n'ont pat pu s'in
struire, qu'il l'est d'en exclure les capacités a qui il
manque un appoint de 5 centimes pour parfaire le
cens.
En attendant que nous en arrivions là, la mesure
proposée par les pétitionnaires pour un nouveau
classement des électeurs nous parait bonne; la co
lère qu'elle a excitée chez les chefa de la droite est
une preuve évidente de son efficacité.(J.de Bruget),
Les probabilités de guerre.
Sous ce titre nous lisons dans le Continental
Revietc
La balance des probabilités nous paraît pencher
fortement du côté de la guerre. Les espérances paci
fiques reposent sur des considérations d'intérêt
public, que dominent toujours les questions per
sonnelles.
Si nous ne jugions que d'après les apparences,
noua aurions plus d'un symptôme satisfaisant en
registrer. L'Angleterre est hostile la guerre; les
capitalistes de l'Europe n'en veulent pas, la nation
française la redoute. La cause des Italiens est excel
lente mais elle l'est depuis bien des années et leurs
plus ssges amis sont les plus énergiques adversaires
delà restauration d'un royaume français en Lom-
bardie. Tout ceci est favorable la paix, mais un
seul faitet celui-là seul a du poids un seul fait
contrarie la paix. Napoléon veut la guerre, il
veut l'avoir, il l'aura. Il ne sert fa rien de chercher S
Milan, Tu rin ou même dans les désirs de la France
les probabilités de guerre. L'Empire en est arrivé
au point où la guerre est devenue une nécessité de
Sun existence. Nous ne comptons pas les jours ni les
mois. Les grands événements ne marchent pas vile
et ont des éclats soudains. Personne ne peut dire
quand viendra le guerre, mais elle viendra tôt ou
tard, comme une nécessité de l'Empire et nous ne
saurions plus avoir aucune confiance dans le retour
une politique pacifique.
Las motifs personnels qu'a l'Empereur de faire
la guerre sont bien simples. Il veut désarmer ces
grands distributeurs de justice poétique, les assas
sins d'Italie, qui presque tous appartiennent au
parti révolutionnaire dont Louis-Napoléon fut mem
bre, et qui veut le punir de as désertion.
a L'argent est rare et la France n'est pas disposée
payer de plus lourds impôts. Mais des emprunts et
des budgets de guerre, rempliraient bientôt le trésor
public. La France commence oublier les misères
de la dernière révolution, elle frémit sous le joug
qu'elle a accepté comme châtiment de ses folies, elle
I
•*-&
voudra bientôt discuter ses intéiêts. Mats si la gueir.e
éclate, le patriotisme verra dans l'inléiêt national
une raison suffisante pour étouffer la critique. Enfin,
il est dans l'ordre normal qu'un gouvernement qui
croule, cherche un salut dans la guerre, lia tout y
gagner, quel que soit le sort des combats. Dans le cas
actuel si la guerre réussit, la gloire octroiera Na
poléon un nouveau bail de la puissance. Si elle se
prolonge en épuisant la France, le pays fatigué,
anéanti, n'aura plus la force de s'affranchir. Si la
guerre est prompte et malheureuse, et que Napoléon
succombe, la France succombera avec lui et le nom
de Bonaparte revivra de nouveau dans les chansons
comme le symbole de la haine de l'étranger et de la
vengeance nationale. La défaite serait presque un
gage pour l'avenir.
Que peut l'opinion publique contre ces raisons
qui poussent la guerre? Hors de France elle est
limitée la presse, des représentations diploma
tiques très-douces, et n'offrant aucune garantie con
tre un chef révolutionnaire qui espère tout de la
force. L'opinion publique n'a jamais empêché les
brigands de dévaliser les voyageurs sans défense.
Elle n'a pas empêché l'Empereur de frapper l'An
gleterre dans sa conduite envers le Portugal. En
France l'opinion est bâillonnée, et l'armée couvri
rait bientôt toute protestation de ses cris de joie.
Il y a certes un moyen pour l'opinion d'em
pêcher la guerre. Les puissances européennes peu
vent l'empêcher d'éclater. L'Angleterre produirait
un grand effet en notifiant qu'elle considérerait
toute infraction la paix comme une raison suf
fisante pour tirer l'épée contre le perturbateur.
Mais l'opinion né va pas jusque là. Elle regarde, elle
attend, elle désapprouve, et Napoléon ne s'en in
quiète pasplusque du sphinx d'Egypte, dès l'instant
où en la méprisant, il peut prolouger de quelques
heures l'existence de son pouvoir.
En France, tous les Bonapartistes «ont pour la
guerre. Les conservateurs et le clergé veulent la
paix qui les protège. Quant l'Empereur, il pour
suit sa politique d'un pas ferme. L'Europe habituée
l'idée de la guerre, se défie de moins en moins.
Elle ne sait pas où sera frappé le premier coup, ni
où, ni comment. C'est la vieille politique de Na
poléon III. Nous serons bientôt si bien faits l'idée
de la guerre que nous n'y verrons rien de mon
strueux, ni même d0 fort alarmant. Il laisse l'opi
nion vaciller entre les prévisions contraires. Mais
les préparatifs belliqueux se continuent sans re
lâche. Les arsenaux de France sont pleins du mou
vement qui précède les campagnes. Les congés sont
refusés, les conscrits appelés sous les armes. Le Pié
mont ne pourrait se montrer plus actif si la guerre
était déclarée. Les troupes sont en marche vers les
frontières. Le sacrifice d'Iphigénie va s'accomplir,
puis le dieu des Tuileries déchaînera la tempête, et
les légions du despotisme libérateur seront lancées
par de là les bords du Ticino.
LIGNES.
Bruges Courtrai Poperinglie
Courtrai. et Lngelmunster Dejuze.
Recettes de Novembre i85852,6ii-i3
Recettes antérieures de l'année5io,8og-io
Total du i' Janvier au 3o Novembre i858 563,420-33
35,411-69
386,926-71
Recettes
totales.
FR. C.
88,022-82
897>735-81
Total du Janvier au 3o Novembre 1857 534,696-25
563,42o-a3
422,338-4O
985,758-63
42,899-45
491,796-80
28,583-I4
368,040-00
71,482-59
85q.836-8o
534,696-25
396,62.3-14
981 ,319-89
Du SO Janvier an 9 Février Inelns.
Ou ne cherche plus en France dissimuler les
préparatifs de guerre qui se poursuivent sur toute
la surface de l'Empire.
Nous trouvons encore ce qui suit dans l'Indé
pendance
Dans le Midi de la France, les préparatifs d'une
entrée en campagne se font de la manière la plus
ostensible et sur une échelle qui écarte la suppo
sition de mesures de pure précaution. A Grenoble,
nous écrit-on il y a un tel mouvement de troupes,
que la ville se croit revenue au temps du premier
empire; dans le palais de la Monnaie Marseille, ou
aurait emmagasiné 35 mille lits d'ambulance; dans
la même ville quarante bâtiments situés le long du
port, auraient été loués pour servir de dépôts, les
fours de campagnes sont organisés pour fournir jus
qu'à 45 mille rations de pain par jour, enfin 12
millions de cartouches seraient prochainement at
tendus par les autorités militaires. A Toulon cin
quante-deux bâtiments sont en commission d'arme
ment. Dans tous les ports de la France il n'est pas
un navire, si mauvais qu'il soitqui ne soit mis en
état de pouvoir prendre la mer au plus tôt enfin et
ceci on peut le lire tout au long dans les journaux
français eux-mêmes, l'escadre commandée par M. le
contre-amiral Jebenne, actuellement Cherbourg
et composée des vaisseaux le Donawerth, l'Arcole et
l'Alexandre a reçu l'ordre de se disposer fa partir
pour la Médi terra née. a
Le bruit circule en outre que le discours d'ou
verture du Corps législatif ne sera rien moins que
pacifique, et que l'on s'attend généralement en An
gleterre la chute dii cabinet, qui serait remplacé
par des hommes d'État moins ainis de l'abstention
que les ministres actuels.
L'article suivant de la Gazette autrichienne té
moigne assez exactement des dispositions du cabinet
de Vienne
u La paix ou la guerre dépend évidemment de la
France en ce moment, non pas que la France soit
l'État le plus puissant, l'État auquel on reconnaisse
le droit de prononcer le quos ego, mais parce que
tous les autres États veulent la paix et que l'on ne
sait pas si la France veut la paix ou non. Les autres
Etats ne s'occupent que de leurs affaires la France
s'ingère dans celles des autres.
Pourquoi donc la France s'occupe-t-elle de
l'hospodar de Valachie du prince D.ntilo, du roi de
Naples, du régime que l'Autriche applique fa l'une
de ses provinces?
La Belgique a déjà été forcée (par la France) de
modifier plusieurs fois sa législation, et si les petits
Etats de l'Allemagne ont été ménagés jusqu'ici, c'est
la protection austro-prussienne qu'ils le doivent.
Si l'on parvient fa jeter la division entre les cabinets
de Vienne et de Berlin, on se mêlera des affaires dea
petits Etats allemands comme celles des Etats pré
cités. Aussi n'y a-t-il eu qu'un cri de réprobation
dans toute l'Allemagne, quand on a vu l'Autriche
menacée. Un journal de Hambourg a seul fait ex
ception.
Il s'agit maintenant de savoir si c'est fa Paris que
l'on décidera la manière dont les autres Etats de
l'Europe doivent être gouvernés. Aujourd'hui, c'est
le tour de la Lombardie, demain ce pourra être celui
du grand-duché de Luxembourg, des provinces rhé
nanes, du grand-duché de Posen, de l'Irlande et de
Malle. D'abord alarmer, puis menacer, évoquer des
orages, réunir un Congrès sous la pression de la
avais toutes les joies de la famille, et ton cœur soupirait
après la gloire. Aujourd'hui la gloire est venue, et votre
mutuel amour dure encore. Que peux-tu souhaiter?
Ab s'écria Muller, je serais ingrat si j'osais former un
vœu de plus.
Eu re moment, une ehaise de poste s'arrêta brusque
ment devant la maison. Les serviteurs, avertis dès le
matin, se bâtèrent de placer derrière la chaise les malles
de Muller. Spiegel avait tout entendu et contemplait
avec une curiosité inquiète Franz, dont le visage était
baigné de larmes. Déjà les postillons étaient en selle, et
Muller demeurait immobile. Un serviteur entra pour an
noncer que tout était prêt; les chevaux piaffaient et agi
taient leurs grelots.
Eh bien! dit Spiegel, qu'attends-tu pour partir?
M'aimes-tu comme autrefois dit Muller se tournant
vers Edith. Pourrais-tu, comme autrefois, partager avec
moi une pauvreté laborieuse? Renoncera is-tu sans regret
l'opulence que le ciel nous a envoyée Une vie modeste
et simple suffirait-elle tes désirs?
Edith ne répondit qu'en l'embrassant. Elle se sentait
sauvée.
Allons, dit Spiegel, n entends-tu pas les postillons
qui sont en selle Voici l'heure de partir. Partir
s écria Muller; pourquoi partir? Le bonheur n'est-if pas
itentre vous deux Partir quand la gloire me cou
ronne, partir quand mon noin est dans toutes les bou
ches Me crois-tu assez fou pour quitter Munich? Qu'on
dételle les chevaux nous sommes arrivés.
Le lendemain, Muller écrivait maître Golllieb
Vous aviez raison, mon cher monsieur, de me vanter
la vie patriarchale d'Hildesbeim et les mœurs toutes bi
bliques des hôtes appelés partager avec moi ce séjour
enchanté. Toutes les vertus ont trouvé dans ce beau
domaine un asile inviolable et sacré. L'esprit lin et la
grâce attique des demoiselles de Stoizenfels, le caractère
loyal et franc du major Bildmann, la mine Hère et ma
jestueuse de madame Dorothée, l'espièglerie joyeuse du
petit Isaac, composent un tableau charmant, digne du
j génie de Gessner. C'est une idylle vivante qui nous re
porte aux plus fraîches inspirations de Théocritc et de
Virgile. Depuis neuf mois je m'intçrroge, depuis neuf
mois je me demande si je suis vraiment digne de vivre
au milieu de ces mœurs de l'âge d'or. La générosité du
comte Sigismond ne m'aveugle pas je renonce au châ
teau et au domaine d'Ilildrslieim. Entre quelles mains la
richesse pourrait-elle être plus dignement placée qu'entre
les mains du major Bildioami et des demoiselles de Stoi
zenfels Ces nobles âmes ne trahiront pas la mission que
je leur confie. Elles-sèmeront autour d'elles les bienfaits
et recueilleront comme une moisson légitime les béuédic-
tioos et la reconnaissance.
Soyez assez bon, mon cher monsieur, pour lour
annoncer nia résolution. Aux termes du testament, je
devais habiter le château d'Uildeshcim pendant neuf
mois de l'année je reste Munich et perds ainsi tous
mes droits. Fiunz Mulleh.
A peine le major Bildmann et les demoiselles de Stoi
zenfels curent-ils appris par maître Gottlicb la renoncia
tion de Muller, qu'ils entamèrent pour la possession du
château et du domaine d'ilildesheini un magnifique pro
cès, un des plus beaux dont maître Wolfgang ait gardé
le souvenir. Le procès dura dix ans. Le major Bildmann
et Dorothée moururent la peine. Le petit Isaac, chez
qui la gourmandise avait développé l'instinct du vol,
tomba du haut d'un mur qu'if venait d'escalader pour
dérober les fruits quand ou le releva, il ne donnait
plus signe de vie. Restées seules maîtresses du terrain,
les demoiselles de Stoizenfels ne jouirent pas longtemps
de leur victoire. Frédéric, furieux de la perle d'Edith,
jdont il se flattait d'avoir blessé le cœur mortellement,
accusant de la fuite de Muller l'humeur acariâtre ellra-
j cassière de ses tantes, vengea sa défaite en redoublant ses
folles dépenses. Trois ans après, le domaine d'Hildesbeim,
déjà cruellement ébréebé par les frais de procédure, fut
mis en vente pour payer les dettes de Frédéric, et les
demoiselles de Stoizenfels moururent dans l'abandon et
la pauvreté. J0LES SANDEAU.