Chronique politique.
M. Disraeli a dit la Chambre des communes,
que l'intention du gouvernement était de saisir
l'Assemblée du bill promis sur la réforme après le
vote du budget de la marine, qui sera présenté par
sir J. Packington, et le vote du budget des finances
da l'Inde, qui sera présenté par lord Stanley. Le
chancelier de l'Echiquier a ajouté qu'il espérait
que la seconde lecture de ce bill pourrait encore
avoir lieu avant Pâques.
Nouvelles diverses.
servir d'emplacement i la construction d'un bâti
ment d'école avec demeure pour l'instituteur.
Par arrêté royal du 7 février 1859, un subside de
3oo francs est alloué la société de rhétorique de
Sainte-Barbe, Poperinghe, afin de l'aider couvrir
les frais d'organisation d'un concours de poésie.
Dimanche dernier, vers 10 heures du soir, la
femme de Pierre Dermote, demeurant Westvle-
teren, fut attaquée en revenant de Crombeke par
un individu qui la renversa dans le fossé, essaya de
lui faire violence et finit par s'enfuir après lui avoir
arraché et volé une boucle d'oreille en or. Le cou
pable est connu.
Dis 10 Février an 19 inclue.
Le seul journal de Paris qui publie une appré
ciation autorisée du discours de l'Empereur, est la
Pairie
Ce discours, dit-il, obtiendra certainement le
double but que s'est proposé le souverain de la
France il raffermira et calmera l'opinion tout la
fois. Le pays tout entier répondra cette sage et
généreuse politique par un assentiment universel.
Quant l'Europe, elle apprendra une fois de
plus que l'Empereur veut sincèrement la paix, mais
la paix qui se concilie avec l'intérêt de son honneur,
la grandeur légitime de son influence et la cause de
la civilisation dans le monde entier.
Il est évident pour tous qu'il n'existe pas d'homme
assez osé pour troubler sans raison ou sans prétexte
la paix du monde. L'honneur de la France, la gran
deur légitime de son influence indéfinie, sont les
gaiants des intentions de l'Empereur. Mais en pré -
sence de la déclaration si catégorique de la reine
d'Angleterre quant la foi inviolable des traités,
l'Europe aurait désiré connaître l'opinion de Napo
léon 111 sur cette œuvre diplomatique de i8i5,
raillée chaque jour par ses orgaues les plus accré
dités.
Toutes les correspondances de Paris s'accordent
dire que le discours y a été considéré comme plutôt
belliqueux que pacifique. En revanche on annonce
qu'à Londres 011 a considéré la harangue impériale
comme ayant un caractère rassurant.
P-.r inollicui le. iiiciilcnis nouveaux ne sont pas
de nature confirmer l'opinion des optimistes. Une
division et deux brigades de l'armée d'Afrique ont
reçu l'ordre de s'embarquer pour la France. Le
général Mac-Mahon a adressé ces troupes une pro
clamation dans laquelle il leur dit de se montrer
intrépides, disciplinées et inébranlables. Comme le
fait observer VIndépendance ce sont là des recom
mandations qu'on ne fait pas des soldats qui chan
gent simplement de garnison.
Le gouvernement anglais est décidé contracter
un emprunt de 6 millions de livres sterling.
Il semble que la Chambre des députés de Bavière
ne veuille pas perdre de temps pour promettre
l'Autriche le concours actif du gouvernement et du
peuple. Le 5 février, M. de Lerchenfeld a annoncé
son intention d'interpeller le ministère au sujet
d'un décret rendre pour prohiber l'exportation
des chevaux. L'honorable membre a dit que le
moment n'était peut-être pas venu où les gouver
nements allemands et la Diète germanique juge
raient utile de prononcer la parole désirée qui doit
faire cesser tous les doutes sur la volonté de tous les
peuples et gouvernements allemands d'opposer la
force commune l'ennemi commun mais que
«depuis que la France et la Sardaigne achètent
beaucoup de chevaux en Allemagne, il est naturel
de demander si l'exportation a été défendue nu
quelles mesures le cabinet se propose de prendre
sous ce rapport dans un avenir très-prochain.
Toute la Chambre, dit la Gazelle d jduasbourg
s'est lovée pour appuyer la proposition d'interpel
lation. Le débat, en conséquence, a dû s'ouvrir le
lendemain. Une circonstance qu'il n'est peut-être
pas inutile de remarquer, c'est que la grande majo
rité des députés est sur la politique intérieure en
opposition directe avec le ministère.
La Gazelle pruêsienne publie la liste définitive
des nouvelles nominations diplomatiques. Sont
nommés M. de Portalès, ministre plénipotentiaire
Paris; M. d'Usedom, député de la Prusse au sein de
la Diète germanique; le baron de Werther, (actuel
lement Saint-Pétersbourg), ministre plénipoten
tiaire Vienne; M. de Bismark Schœnhausen
ministre plénipotentiaire Saint-Pétersbourg; le
prince de Lowenstein, ministre Munich; M. de
Savigny (actuellement Carlsruhe), ministre
Dresde; le comte Fleming (actuellement Vienne),
ministre Carlsruhe; M. de Sydow, ministre Cas-
sel; le baron de Recthofen, ministre résidant Ham
bourg le baron Jules de Kanitz, ministre résidant
Darmstadt; le comte Redern, (actuellement Dres
de), ministre plénipotentiaire Bruxelles le comte
de Goltz(actuellement Athènes), ministre pléni
potentiaire Constantinople; M. de Hamptz (actuel
lement Hambourg), ministre Berne le baron de
Werther (conseiller de légation Saint-Pétersbourg),
ministre résidant Athènes; M. de Rosenberg chargé
d'affaires Lisbonne.
Une dépêche de Naples annonce que le Roi, re
tombé malade, souffre d'une pleurésie mal guérie. Il
reviendra Caserté. Le 6 a eu lieu Bari le mariage
du prince héréditaire. La famille grand-ducale de
Toscane a assisté un Te Deum chanté Naples.
On compte sur une protestation de la Porte contre
l'élection de l'hospodar de Valachie, qui est con
traire paraît-il aux décisions du Congrès de Paris.
L'Indépendance parle aujourd'hui qu'un mémo
randum du roi de Naples adressé aux puissances
étrangères paraît se confirmer. Le souverain des
Deux-Siciles y annonce la guerre comme positive
en Italie et déclarerait qu'il se tient pi et toutes les
éventualités.
Le même journal nous fait connaître l'existence
d'une circulaire de M. de Cavour, portant qu'en pré
sence du mauvais vouloir de l'Autriche et du danger
créé par les sectes révolutionnaires, le gouvernement
du roi Victor-Emmanuel a cru devoir prendre des
précautions telles que dès aujourd'hui on peut le
considérer comme s'élant mis sur le pied de guerre.
L'importance de cette déclaration du cabinet de
Turin dans les circonstances actuelles est si évidente
qu'elle nous parai (pouvoir se passer decommentaires.
la pensée, s'abiment dans la jouissance comme on s'en-
fouce dans la vase. Nos écoles, messieurs, c'est votre
ancre de salut. Dans nos collèges tout va sinon très-bien,
du moins un peu mieux que naguère, et tout marchera
comme il faut si l'on a le courage de détruire ce qui reste
du trop fameux plan d'études. Serrer le frein aux scien
ces, qui poussent aux idées positives, rendre l'essor aux
lettres, qui élèvent vers l'idéaldéfaire ce qu'on a fait et
refaire cc qu'on a défait, voilà le programme en deux
mots il est simple exécuter. Mais le point capital, cc
sont les écoles do peuple, le premier luxe d'un pays. Je
comprends qu'on soit ébahi devant une capitale, avec des
rues immenses, alignées perte de vue, et des maisons
toute neuves ou rebadigconnccs, et des boulevards comme
des grandes roules, et des jardins comme des parcs, et
des casernes comme des palais, et des mairies comme des
églises. Mais quelle belle chose, messieurs, plus belle
encore cc qu'il me semble, qu'un peuple qui sait lire et
penser 1 Nulle part en Europe il n'y a de cités plus bril
lantes que les nôtres. Mais combien de pays où les âmes
sont mieux tenues Qu'est-ce que les petits chefs-lieux
des petits cantons de la Suisse, côté de Paris, de Lyon
et de Bordeaux? Mais en Suisse tout le monde a été
l'écoleet les laboureurs des vallées et les bergers de la
montagne lisent couramment dans l'Évangile. En France,
il y a des milliers de communrs qui n'ont pas d'institu
teurs, et douze millions d'adultes qui ne savent pas lire.
Rien que dans notre canton, et ce n'est pas un des pires
endroits, la moitié des garçons, et les deux tiers des filles
n'apprennent ni A ni B, les gens du pays vous le diront.
Quand j'y pense, mon esprit se monte. Les étrangers sont
des malins ils admirent tout haut notre faste national
tout bas ils se grandissent de notre ignorance, et le voisin
John Bull qui sait lire écrire et compter, se moque de
Jacques Bonhomme, qui s'est payé des palais et qui ne
peut même pas épeler les noms de ses grands hommes
sur les socles de leurs statues. Ceux mêmes chez nous
qui, dans le peuple, ont appris la lecture, l'écriture et le
calcul, savent-ils pour cela cc que le peuple devrait sa
voir? On jette dans leur cerveau une petite provision de
notions toutes faites leur apprend-on l'augmenter, et
les instruit-on s'instruire? Leur renscigne-t-on bien
connaître et bien diriger leurs facultés, développer en
eux les idées de devoir et le droit, de justice et de dé
vouement, dont le germe est dans toutes les âmes mais
languit et avorte s'il n'est pas cultivé? Peuvent-ils être,
en un mot, les artisans de leur progrès moral? Trop sou
vent, vous le savez bien, leur âme chôme, comme leurs
bras. Je ne fais pas de reproche leurs instituteurs. On a
coutume de les blâmer je me contente de les plaindre.
(La suile au prochain n°.)
La Chambre des députés piémontais a voté par
116 voix contre 35 l'emprunt proposé par le gou
vernement. M. de Cavour a prononcé cette occa
sion un discours dans lequel il a parlé de la nécessité
de pourvoir la défense du pays, et de résister s la
politique provogfffHce de l'Autriche. M. de Cavour
paraît s'être occupé longuement de l'attitude de
l'Angleterre, qui a été jusqu'à ce jour l'alliée in
time du Piémont et dont l'Italie espérait le soutien
dans sa lutte contre l'étranger.
Nous avons fait connaître la motion qui a été faite
au sein de la Chambre des députés bavarois pour
prohiber l'exportation des chevaux. Cette résolu
tion, dictée par une politique hostile la France et
la Sardaigne, vient de trouver un écho dans le
duché de Nassau. Une des Chambres réunies a
adopté l'unanimité la proposition faite par M.
Rau, tendant déterminer le gouvernement in
sister auprès de la Diète germanique pour faire
interdire la sortie des chevaux.
L'Indépendante de Turin, du 5 février, publie la
proclamation suivante, adressée aux étudiants de
Turin par les étudiants de Gênes.
'F rères
A notre époque suprême et critique, les jeunes
italiens et l'élite de cette jeunesse, les étudiants, ne
sauraient demeurer impassibles et indifférents aux
événements qui, peut-être, doivent décider du sort
de la patrie, sans être justement accusés de peu
d'âme et de lâcheté.
Tout jeune homme au cœur italien, sensible au
cri de douleur qui, de tant de parties de l'Italie,
parvient ses oreilles, doit se préparer ta lutte.
Confiant dans la loyauté de notre monarque,
groupés sous le glorieux drapeau qui, depuis onze
ans, flotte sur les tours piémontaises et liguriennes,
et qui fut le linceul de tant de martyrs expirant
pour la liberté, nous devons être unis dans une
seule et même volonté, ne répondant qu'à un appel,
celui de la patrie.
Élevés la sévère école de l'empereur, abjurant
toute colère de parti, laissant l'écart toute utopie,
nous devons être convaincus que la foree réelle
n'existe que dans la véritable union. Mus par ces
sentimens, c'est sous cette bannière que nous vou
lons et devons nous réunir. Frères, agréez donc nos
vœux, tendez-nous votre main amie, et les étu
diants génois unanimes, la pressant avec ardeur et
enthousiasme, proféreront le cri de Vive l imité
et Vindépendance de l'Italie
Mercredi après-midi un individu paraissant avoir
fait une longue course, entra tout haletant dans un
waggbn, la station de Verviers, an moment du
départ d'un convoi. Il ne se fut pas plutôt assis que
sa figure devint très-pâle et qu'il éprouva un grand
malaise. On l'aida descendre dans la gare et s'as
seoir sur un banc, où il expira au bout de quelques
instants. Cet homme était accompagné d'un petit
garçon de 5 6 ans, qui a été recueilli par des per
sonnes bienfaisantes.
Nous avons rapporté un arrêt de la Cour d'appel,
chambre correctionnelle, qui a condamné le fermier
Egide Meert, de Schaerbeek, payer une somme de
5,ooo fr. titre de dommages-intérêts envers le
sieur Anselme De Backer, lequel avait été atteint
d'une hernie d'un caractère grave par suite de l'im
prudence du prévenu. Dimanche dernier, le blessé
reçut les 5,000 fr.j le lendemain il expirait. Ind
Les frères Verstappen, ex-bouchers, ayant de
meuré en dernier lieu Borgerhout, étaient entrés,
il y a quelque temps l'établissement des Frères
Celites, Anvers. Les deux frères depuis leur entrée
étaient devenus plus que jamais, inséparables et on
les voyait toujours ensemble. Il y a quelques jours
tous les deux furent pris d'une légère indisposition.
Ils gardèrent le lit, et samedi malin ils sont morts
tous les deux presqn'au même instant. L'un était
âgé de 73 et l'autre de 75 ans. L'enterrement a eu
lieu lundi dernier.
On sait que des expériences sur des canons rayés
se poursuivaient depuisquelque temps Vincennes.
Elles avaient pour objet principal de chercher
remédier l'usure de la culasse, qui dans les pre
miers modèles de canons rayés se produisait avec
une prompte intensité. Ces expériences ont heureu
sement abouti; en introduisant du plomb dans la
culasse des canons, on est arrivé, non-seulement