Chronique politique.
4* Libéralité» testamentaires au profit de l'é
glise S* Martin, par feu M. Priera.
5* Procès-verbal des renies d'arbre* tenues sur
des propriétés du Bureau de bienfaisance, Brielen-
lei-Ypres et Oostrleteren.
6* Compte i858 de l'atelier-modèle.
7' Idem du fonds spécial pour l'encouragement
du tissage s domicile.
8* Demande d'un marché de comestibles éta
blir le Mercredi, en la commune de Keninghe.
Cercle artistique, littéraire et aclentlflqae
d'Anvers.
COKFÉREKCE DE X. DI1GERICK.
M. Dif.Gerick, professeur l'athénée royal d'An
vers, a donné hier soir au Cercle artistique et littéraire
une conférence sur un point peu connu de l'histoire
de Flandre. Après avoir constaté que nous n'avons
encore que des matériaux incomplets pour la con
fection d'une histoire uationale, et que, eu dépit des
remarquables travaux historiques parus chez nous
pendant ces dernières année», il reste encore bien
des faits élucider, pis* d'une époque que nous ne
connaissons que très-imparfaitement, M. Diegerick
a crayonné d'une manière très-heureuse un épisode
de l'histoire si calamiteuse du règne de Louis de
Maele, comte de Flandre. L'insurrection d'Ypres
(i35g-i36i)est un fait historique que les chroni
queurs ont dénaturé de la manière la plus étrange.
Meyer, entre autres, ne parle de rien moins que de
i,5oo décapitations ordonnées par Louis de Maeie
pour venger la révolte d'Ypres. Or, ce comte de
Flandre n'a pas besoin de ce massacre pour mériter
l'exécration des Flamands. Tout le monde sait que ce
prince félon, traître au pays, s'était vendu l'étran
ger, que ce pacte infâme fournissait l'or qui soldait
ses débauches, et que son règne ne fut qu'une orgie
travers l'émeute, si nous pouvons nous servir d'une
expression qui caractérise l'homme et le temps.
Seulement Louis de Maele n'a pas fait décapiler
i,5oo Yprois le tout s'est borné deux exécutions
capitales et quinze bannissements, et c'est là, sans
doute, de la modération, lorqu'on songe au sang qui
fut répandu Ypres en ces jours néfastes.
M. Diegerick a la parole élégante et facile, et sa
conférence a offert l'intérêt le plus piquant. Pré
senter un épisode historique et lui laisser tout le
charme, tout le mouvement du drame, ne pas faire
une froide dissection d'éruditmais mettre sous les
yeux du lecteur un tableau plein de vie et de lu
mière, tracé avec une palette la fois vigoureuse et
brillante, c'est ce qu'a fait l'orateur dans une confé
rence qui a paru bien courte tous ses auditeurs.
Par arrêté royal du i3 févier, le sieur Bouchez,
géomètre du cadastre de première classe eu service
actif, Poperinghe, est nommé contrôleur du ca
dastre de troisième classe Ëruges, en remplacement
du sieur Saive appelé i une autre résidence.
Coup d'assises de la Flandre occidentale.
Liste des jurés appartenant l'arrondissement ju
diciaire tf Ypres, appelés siéger, la i° session
a* série de la Cour.
i. Boute, Henri, secrétaire, fa Poperinghe.
a. Vei meulen-Smagghe, huilier, Elverdinghe.
qui ne se soucie nullement d'autrui, pourvu qu'elle pros
père et qu'elle jouisse? Dans le voisinage de vos com
modes et splendidcs demeures y a-t-il des retraites où
habitent l'horrible misère, le crime insouciant, l'intem
pérance brutale, l'enfance demi morte de faim, l'impiété,
la dissolution la tentation épiant la jeunesse impru
dente?... Votre prospérité alors n'est qu'une parade. Le
véritable usage de la prospérité, c'est de rendre un peu
ple meilleur. De tous les beaux-arts, le plus grand est
l'art de former de nobles modèles de l'humanité. Les
plus magnifiques produits de nos manufactures ne sont
rien auprès d'un individu sage et bon. Une cité qui pra
tiquerait le principe que l'homme est plus précieux que
la richesse ou le luxe serait bientôt la tête de la civili
sation. Une cité où les hommes seraient élevés de manière
être digues de leur nom deviendrait la métropole de la
terre (t).
C'est là parler d'or, n'est-ce pas? Celui qui tenait ce
langage n'était ni un puritain, ni un quaker, ni un frère
iiiorave, ni un ennemi chagrin du progrès matériel et du
bien-être des sociétés C'était tout simplement un minis
tre de l'Évangile, aimant Dieu et l'humanité, et persuadé
naïvement que les peuples se gouvernent mieux par les
principes de Jésus que par ceux de Machiavel. C'était
Cbanning enfin, le Fénelon des États-Unis, et ce qu'il
(I) Channing, itid, p. 365.
3. Delefortei ie Louis, conseiller communal, h
Gheluwe.
4. Voghel, Léonard, boutiquier, Moorslede.
5. Comyn, Servais, notaire, Langhemarcq.
6. De Neekere, Louis, bourgmestre, Moorslede.
7. Nyse-Delfortrie, conseiller communal, k Wer
vicq.
8. BayartFerdinand, notaire, Becelaere.
g. De Brahandere, Clément, conseiller communal,
Becelaere.
10. Tileca, Henri, notaire, Hooglede. -•
11. Van Merris, Auguste, cultivateur, Warnêlon.
la. De Cock, Louis, brasseur, Hooglede.
Du 13 Février au 16 inclus.
Une dépêche de Jassy annonce que l'élection
d'Alexandre-Jean 1" au trône de Valachie a produit
dans les deux pays un enthousiasme immense. Tous
les départements lui ont envoyé des félicitations. La
caïmacanie valaque lui a remis ses pouvoirs, et
l'armée a fait acte de dévouement fa sa personne.
Le calme le plus parfait règne partout. Une de'pu-
tation est partie de Bucharest pour venir offrir au
prince Alexandre les hommages de la Valachie.
Le Times publie un très-intéressant article sur le
perfectionnement des armes de guerre, qui d'après
lui 11e permettent plus un souverain d'affronter en
personne le sort des combats. Il ne s'agit plus, dit-il,
pour un Roi ou un Empereur, de parcourir un
champ de bataille, au galop de son cheval, escorté
d'un brillant état-major. Les armes de précision ont
rendu cette audace impossible. Un canon porte
cinq milles, et le fusil du fantassin tue son homme
la distance que parcourait il y a 5o ans un boulet
de canon. Avec nos carabines le grand Napoléon eût
été renversé de son observatoire Waterloo ou
Leipzig aussi facilement que Nelson fut tué sur le
pont de la Victoire. Cet infâme salpêtre est de
venu de son côté un élément diabolique de destruc
tion, et il est plus que probable que la guerre sera
éteinte par la perfection même des moyens dont on
dispose. Ceci bien entendu est l'opinion du Ti
mes. Mais tout le monde ne sera pas d'avis que si
chacun avait un pistolet dans sa poche comme cela
arrive parfois en Amérique, il y aurait moins de
rix-s et de défis.
Une brochure de M. de Girardin intitulée la
Guerre vient d'être mise en vente fa Paris. En voici
ta conclusion
a Ou la guerre est offensive
Ou la guerre est défensive.
Ou elle n'est ni offensive ni défensive, dans le
quel cas, elle est une intervention armée. Or, il est
sans exemple qu'une intervention armée ait jamais
atteint son but et n'ait pas toujours été une faute.
Si elle est défeusive elle se justifie par la légi
timité.
Si elle est offensive, elle s'absout par la victoire.
La victoire sans conquêtes est un contresens.
S'agit-il d'intervenir entre les Romains et leur
gouvernement et de placer, malgré le souvenir de
l'Assemblée de Lugano, en i848, les Lombards sous
le gouvernarneut piémontais? Nous disons La
Paix.
S'agil-il de s'immiscer dans les affaires des Ro
mains; de placer, malgré le souvenir de l'Assemblée
trouvait bon dire'aux Américains de Boston est bon
répéter aux Américains de la France. Si Channing, mes
sieurs, avait été comme vous conseiller généralcomme
vous, je le crois, il aurait émis des vœux touchant la taxe
sur les chiens, les engrais artificiels elles allumettes chi
miques comme vous il aurait eu souci de dos routes, de
nos places et du mobilier de la préfecture, mais il aurait
aussi et préalablement demandé l'agrandissement de
notre petit hospice, qui n'a plus assez de lits pour nos
malades pendant l'hiver; et la réparation de la salle
d'asile que les cinquante ccus de M"" Giraud ne suffisent
pas payer; et l'entretien de notre pauvre école, qui n'a
pas de quoi acheter de livres, et qui a besoin d'un sous-
maître. Userait digne, messieurs, de votre sage esprit et
de votre bon cœur de penser ces choses l'an prochain.
Quand vous aurez travaillé au bien moral de notre pays,
votre conscience sera plus l'aise pour vous occuper du
bien matériel et des dépenses de luxe, et vous n'en dîne
rez que mieux dans la salle manger toute neuve de
M. le préfet. Cela vous soit dit sans malice. Excusez la
liberté de votre serviteur, et si par hasard il se trompe,
pardonnez son erreur en faveur de ses intentions.
Veuillez agréer, etc.
Pour copie conforme,
[Journal des Débats.) II. Rigault.
m wm
de Lugano, en 18 18, les Lombards sous le gouverne
ment piémontais, et de faire présider par le Pape
une confédération italienne? Nous disons La Paix.
S'agit-il de prendre la revanche de Waterloo,
de restituer la rive gauche du Rhin la France, de
donner la Russie la liberté de la mer, afin de
l'empêcher de s'emparer de la clef des Dardanelles,
de réaliser le programme de S'*-Hélène et de Hara,
de fonder, enfin la grande association européenne?
Nous disons La Guerre.
s Ou la guerre avec ses conquêtes, ou la paix avec
ses progrès
La brochure porte cette épigraphe
Il n'y a jamais eu chez les peuples libres de
gouvernement assezfort pour réprimer longtemps
la liberté l'intérieur, sans donner la gloire au
dehors.
(L.-N. Bonaparte, t. II, p. 100.)
Le discours de l'Empereur a produit une pro
fonde sensation dans toute l'Italie. Des lettres de
Milan, Venise, Florence, Bologne sont unanimes k
considérer les paroles de l'Empereur comme le gage
d'un meilleur avenir pour la Péninsule.
A ce propos il est curieux de constater l'attitude
nouvelle de cette assemblée serbe prétendant repré
senter seule la nation, elle a dissous le Sénat et
destitué tous les ministres, ainsi que les employés
grands et petits qui, en i83g, ont pris part l'ex
pulsion du prince qu'on vient de rappeler. Quand
les Serbes se mêlent faire des discours ils n'y vont
pas de main-morte et chacune de leurs décisions est
précédée d'un débat qui rappelle les séances les plus
orageuses des clubs parisiens. Si défiante vis fa vis
du Sénat, la Skuptscliina ne l'est pas moins vis fa vis
de son nouvel élu, et elle lui a fait savoir qu'il eût
i se conformer k toutes ses décisions sous peine
d'être chassé de nouveau. Le Journal des Débats s'é
tonne de voir ces affaires de Servie que l'on croyait
terminées par la déposition du prince Alexandre,
entrer dans une pareille phase. Nous sommes beau
coup moins surpris que les Débats de cette marahe
des événements. On se rappelera que dès le premier
jour nous avons considéré cette prétendue révolu
tion de Servie comme un acte de folie, ou le résultat
d'intrigues étrangères.
Les raisons déshonorantes pour lesquellesleprince
Milosch a été chassé jadis, rendaient inadmissible
que l'intérêt du pays eût présidé k son rappel.
Nous lisons dans le Journal de Constantinople
qu'une conspiration a été découverte k Jassy. Une
cinquantaine d'arrestations ont eu lieu. L'assemblée
s'était réuuie en séance extraordinaire pour déli
bérer sur cette affaire.
La Presse d'Orient dit de son côté, que M. Gré
goire Stourdza était consigné chez lui, k Jassy, et
l'Assemblée nationale saisie de l'affaire de la tenta
tive d'insurrection. L'agent principal de M. Gré
goire Stourdza, Moural bey, a été arrêté.
Lord Malmesbury a déclaré la Chambre des
lords qu'une réunion nouvelle de la Conférence de
vrait avoir lieu pour se prononcer au sujet de la
dernière élection roumaine.
Les lettres de Corfou, en date du 5 février, an
noncent qu'on avait reçu dans cette ile une patente"
royale portant une réponse négative k la pétition
du Parlement ionien demandant la réunion des îles
Ioniennes au royaume de Grèce.
Les dernières nouvelles de l'Inde retracent les
péripéliesde cette guerre de guérillas que les Anglais
continuent au milieu des jungles. Le 27 décembre,
lord Clyde, quoique blessé, a dirigé l'assaut du fort
du Mujidiah.
Un douloureux événement a troublé Madras. Un
enterrement chrétien passait devant la grande pa
gode de Tinnevilly. Les brahmes ont vu dans ce
fait une insulte et se sont armés de pierres pour re
pousser les chrétiens. Trois compagnies de cipayes
sont intervenues, ont fait feu sur les Hindous et tué'
trente-sept personnes. Les correspondances de l'Iode
déplorent l'intervention de la force armée on a
souvent réprimé des émeutes absolument sembla
bles celles de Tinnevilly avec les bâtons de la
police.
C'est une chose singulière fa constater dans l'état
actuel de l'Europe sauf quelques rares brouillons,
tout le monde désire la paix et personne n'y croit.
Les plus rassurés se bornent k croira les éventualités
guerrières ajournées pour quelque temps, et comp
tent sur l'imprévu pour modifier la situation. A
quoi tient cette inquiétude générale On en accuse
assez volontiers la presse et le fait est qu'on ne peut
ouviirun journal publié sur les bords da la Seine,
de la Sprée, du Danube, de la Tamise, voire même
de la Senne, sans y trouver des motifs de crainte.