Chronique politique.
Programme de» traîam projeté» par l'As
sociation agricole de l'arrondissement
d'I'pres pendant l'année 1859.
L'Association agricole, en séance du i5 Janvier,
vient d'anéler le programme de ses travaux pour
i85g, comme suit
A. Expositions et concours.
i* Concours pour la race chevaline, six mé
dailles en argent et 3oo francs en primes.
a" Concourt pour le bétail reproducteur
prix sept médailles en argent, cinq en bronze, 443
francs en instruments aratoires et 34o francs en
primes.
B. La société organisera une exposition per
manente d'instruments aratoires, destinée vulga-
iser ces instruments et faciliter aux cultivateurs
les moyens de se les procurer.
C. L'Association s'occupera successivement
i* Des moyens d'augmenter la quantité des
engrais et de conserver leur qualité. (Continuation
par M. Van Biesbrouck).
a* De l'interdiction temporaire du rouissage
dans la Lys, (par M. Carton).
3* De la défectuosité de nos étables et de la
manière de les améliorer. (M. De Meester, médecin
vétérinaire du gouvernement Messines).
4* De la culture et de la taille des arbres frui
tiers, (deux leçons par M. Mortier).
5° Du pincement des arbres fruitiers, (une
leçon par M. Mortier).
6* De la culture des arbres fruitiers eu pépi
nière, (par M. Mortier).
7* De la culture des arbres fruitiers en verger
et des espèces qui conviennent le mieux cette cul
ture, (par M. Mortier).
8* De la nutrition des plantes, (par M. Van
Biesbrouck).
g*Des obligations qui incombent aux proprié
taires d'animaux soupçonnés d'être atteints de ma
ladie contagieuse, (par M. Carton).
io* Exposer les principaux symptômes des
maladies qui sont réputées contagieuses aux yeux
de la loi, (par M. De Meester).
ii* Des vices .redhibiloires législation
(par M. Carton).
ia* Des vices redhibitoires, symptômes
(par M. De Meester).
Sont nommés membres et suppléants des
membres des conseils de milice pour la levée de
1859
irrondissemenl <T Ypres.
Président, le sieur Merghelynck membre du
conseil provincial, Ypres.
Suppléant, le sieur Boedt, membre du conseil
provincial,! Ypres.
Membre, le sieur Beke, membre de l'adminis
tration communale d'Ypres.
Suppléant, le sieur Demade, membre de l'admi
nistration communale de Comines.
Le Sièclede Paris, s'exprime en ces termes
au sujet du discours de M. Verhaefjen
Le président de la Chambre des Représentants
de Belgique, M. Verhaegen, a fait, dans la séance du
16 février, line profession de foi qui l'honore. On
lui avait rappelé qu'il avait dans sa jeunesse plaidé
espèce d'influence sur le genre de son talent. Gai, léger,
capricieux, il ne prenait ses pinceaux que par boutade,
et après s'en être servi presque nuit et jour avec une
fougue et une activité extraordinaires, il les jetait là et
les oubliait des semaines entières, jusqu'à ce que la fan
taisie le ramenât devant son chevalet. Il voyageait sans
cesse hors de Rome, montait cheval, allait la chasse
et la pêche, était de tous les écols, buvait de l'orvieto
en chantant et en jouant de la guitare, dansait, riait,
faisait l'amour et vivait le plus joyeusement possible, sous
la tutelle de l'Académie de France, où le rigide Natoire
s'osait guère le tyranniser, dans la crainte de s'exposer
une de ces terribles caricatures que Fragonard avait
toujours au bout de son crayon. Robert, au contraire,
quoique plus impatient de liberté que Fragonard lui-
même, n'abusait pas de celle que lui laissait son titre de
pensionnaire libre il paraissait indifférent toutes ces
distractions que les jeunes gens recherchent d'ordinaire
les festins, les danses, les exercices du corps, le jeu, l'a
mour, n'avaient pas le pouvoir de l'arracher ses tra
vaux sédentaires, et le seul délassement qu'il se permit
était encore de l'art il gravait l'eau forle et au burin
il tirait en soufre et en plomb des empreintes de mé
dailles, cl il formait des collections d'estampes anciennes.
Il sétnil hé, de cette amitié d'artiste qui arrive au cœur
par l'esprit et qui s'entretient par une perpétuelle érau-
pour plusieurs membres du clergé. Il a répondu no
blement Ils étaient opprimés, persécutés par le
a gouvernement hollandais. Je les ai défendus con-
a Ire l'intolérance du protestantisme, et je combats
a l'intolérance catholique maintenant que lecalho-
licisme estj devenu intolérant et persécuteur son
tour.
Les représentants qui sont soumis la réélec
tion cette année, sont
Pour la province d'envers: MM. de Boe, Loos,
Rogier, Vervoort et Veydt, Anvers d'Ursel, No-
teltiers et Vanden Brandon de Reeth, Matines
Coomans et de Mérode Westerloo, Turnhout.
Pour la province de Brabant MM. Ch. de
Brouckere, De Fré, Dubus, Alb. Goblet, L. Goblet,
Orts, Prévinaire, Thiéfry et Verhaegen, Braxel-
les de la Coite, de Luesemans, de Man d'Attenrode
et Landeloos, Lou va in; de Cheulinnes, Mascart,
Nelis et Tremouroux, Nivelles.
Pour la Flandre occidentale MM. Coppieters
't Wallant, Devaux et de Vrière, Bruges; de
Haerne, H. Dumortier et Tack, Courlrai de
Breyne, Dixmude; de Smedt, Fumes; Van Ise-
ghem, Ostende B. Dumortier et Rodenbach,
Rouler»; de Muelenaere et le Bailly de Tilleghem,
h Thielt Malou, Alph. Vanden Peereboom et Vao
Renynghe, Ypres.
Pour la province de Luxembourg MM. Tesch,
Arlon d'Hoffschmidl, Bastogne; Orban, Mar
che de Moor, Neufchâteau Pierre, Virlon.
Pour la province de Namur MM. de Liedekerke
et VVala,à Dinant Godin, Lelièvre et Moncheur,
Namur; de Baillet-Latour, Philippeville.
Du 30 Février au 38 inclus.
L'Indépendance croit savoir que le cabinet de
Londres aurait fait connaître celui des Tuileries
ses vues sur la question italienne. Sans partager
celles de la France, l'Angleterre serait disposées
entrer dans la voie des négociations. D'un autre côté
cependant elle ajoute dix vaisseaux de guerre
ceux qu'elles déjà dans la Méditerrannée.
Il est toujours question de la retraite de M. Wa-
lewski. On annonce également la nomination du
princeNapoléon au poste de grancf-amiral de France.
On dit que le prince-régent de Prusse est sur le
point d'allér faire une visite la cour de Vienne.
Enfin l'on assure que les cabinets de Paris, de
Londres, de Saint-Pétersbourg et de Berlin se sont
mis d'accord pour proposer l'Autriche d'ouvrir
des conférences spéciales, dont le but serait d'exa
miner les rélormes qui pourraient être introduites
dans les États-Romains, afin de préparer l'évacua
tion des troupes étrangères.
Tels sont les bruits de la journée, mais nous
n'avons pas enregistrer des faits positifs.
Disons toutefois que d'après une correspondance
de Jassy adressée au Paye, le colonel Couza offri
rait de se retirer et de céder sa place un prince
étranger.
Le Constitutionnel publia un nouvel article dans
lequel'M. Renée cherche prouver la nécessité de
ratifier la double élection moldo-valaque, sous peine
de voir éclater une insurrection que l'on devrait
chercher prévenir par une occupation militaire.
lation, avec un de ses compatriotes que la passion des
beaux-arts avait amené comme lui en Italie. Cct'ami
était Jean-Claude-Richard, abbé de Saint-Non, que sa
naissance et sa fortune appelaient des fonctions érai-
nentes dans l'église et dans la magistrature, et qui pré
féra se consarcer exclusivement aux arts, en donnant sa
démission de conscillcr-clerc au parlement de Paris. Il
avait quitté la France depuis un an peine, il s'était
épris d'une sorte de fanatisme pour l'Italie qu'il voulait
décrire, la plume et le crayon la main. Dès son arrivée
Rome, il avait rencontré Robert, et leurs goûts, leurs
caractères, leurs idées, s'étaient trouvés tout d'abord en
telle harmonie, qu'ils s'entendirent aussitôt pour ne plus
se séparer ils vinrent habiter ensemble, et ils s'excitè
rent mutuellement poursuivre la tâche qu'ils avaient
entreprise. L'abbé de Saint-Non, dont la douceur, la
simplicité et la bonhomie candide étaient bien faites
pour lui gagner des amis, prit aussi sa part de l'affection
que Robert portait Fragonard, et ces (rois jeunes ar
tistes s'unirent dans une touchante fraternité dont l'a
mour des arts avait été le principe, et qui cependant
ne fut ni troublée, ni altérée, ni rompue par l'envie si
prompte naître cl se développer chez les artistes. Le
jeudi-saint de l'année 1760, Robert était enfermé dans
son atelier avec une jeune fille qui lui avait servi de
modèle pour la figure de Susanne, dans un paysage bi-
L'attitude de la France dans cetle question, sa pré
tention d'imposer d'avance son opinion aux puis
sances, ne sont pas de nature calmer les alarmes
qui régnent depuis près de deux mois en Europe.
11 se confirme de divers côtés, dit la Gazette
Augsbourgque la Porte fait des préparatifs mili
taires pour faire face aux complications qui peuvent
résulter de l'agitation qui règne dans la Servie et la
Moldo-Valachi». L'armée de Roumélie, dont une
partie doit êtredirigée sur le Danube, compte 20,000
hommes. Les forces dont dispose actuellement la
Porte dans la Turquie d'Europe, sont de 36,000
hoinmas, qu'011 peut, d'ici au printemps, porter
62,000.
Trente-quatre des éineuliers de Djeddah ont été
condamnés mort par le divan de Coustautinople.
Nous lisons ce sujet dans la correspondance parti
culière du Sémaphore de Marseille: «Dimanche
16, l'aviso vapeur français la Salamandre, com
mandé par M. le baron Duperré, est parti pour
Alexandrie. Il est porteur d'un firrnan impérial
qui sanctionne la condamnation b mort de (rente
des sanguinaires émeutiers de Djeddah.
Il avait été aussi demandé que la Sublime-
Porte frappât d'une contribution extraordinaire de
neuf cent mille francs la ville de Djeddah, en puni
tion du massacre; il avait été demandé que cette
contribution.fût ordonnée par un firman souverain;
mais il n'a pas encore été envoyé Djeddah, ou du
moins la Salamandre n'est chargée que de l'arrêt
de mort qui, d'Alexandrie sera immédiatement ex
pédié sur les bords de la mer rouge.
Le Lloyd de Pesth donne le texte de la procla
mation du prince Milosch publiée Belgrade, le 12
janvier. Elle commence par ces mots
Noble nation, mes chers frères
«Votre vieux gospodar Milosch se trouve de nouveau
au milieu de vous, il arrose de ses larmes de joie cette
même terre qu'il a rachetée avec vous par le sang. Le
sort a voulu peut-être que nous fussions vingt ans sans
nous voir pour apprendre nous mieux connaître. A
l'étranger, j'ai désiré revoir ma nation, et vous avez été
dans votre pays comme des orphelins étrangers. Grâces
en soient rendues au Créateur miséricordieux, il m'a
conservé la vie et votre ainouf ardent et pur, afin que
nous nous revoyions maintenant des yeux, de môme que
nous n'avons jamais été séparés de cœur.
Toi, toute ma fidèle nation, tu m'as élevé de nou
veau, le 23 décembre 1838, par la Skupschtina de la
saint André la dignité de prince héréditaire de Servie
avec les droits héréditaires qui, déjà auparavant, avaient
été accordés la dynastie Obrcnowilch par le uslaw et
le hatti-scherif rendu cet effet. Tu m'as iustitué ré
cemment prince dynastique de Servie, et j'%i reçu des
mains de la Skupschtina le sel et le pain national, pour
que j'en mange et le conserve pour vous et me lie aussi
intimement la nation que le pain et le sel. J'ai reçu
aussi du vin des mains de la nation en signe que j'aurai
soin de la prospérité nationale et que je demanderai
Dieu de nous donner toutes sortes de bien et de faire
vivre notre pays dans l'abondance.
Plus loin le prince s'exprime de la sorte
Toi, nation toi, ma force je n'ai plus de frères
vivants, pas beaucoup de parents Dieu et ma nation
m'ont comblé de toutes espèces de bien, je n'ai donc plus
besoin de mettre en peine le moins du monde, pour moi
et ina famille. Voilà pourquoi mon unique soin, l'a
venir, sera de vous rendre heureux, toi, mes seuls frères,
et tes enfants qui sont aussi mes enfants et que j'aime
autant que mon fils unique, votre héritier présomptif du
trône, le prince Michel. J'espère en Dieu, que cette main
blique, où cette vertueuse Juive était représentée au
bain entre les deux vieillards. Cette jeune fille, dont
l'habillement décent et modeste n'annonçait pas qu'elle
eût posé dans le costume du sujet, pleurait, appuyée sur
l'épaule du peintre, qui lui pressait et lui baisait les
mains sans réussir la consoler. On voyait qu'il n'avait
pas touche ses pinceaux ce jour-là sa palette, chargée
de couleurs demi durcies, était tombée terre son
tableau, dont le fond entièrement achevé, offrait une
imposante architecture de style oriental, accompagnée
d'arbres et de fontaines, semblait avoir été abandonné
depuis plusieurs jours la toile était sèche, et l'ç>n avait
effacé en partie, sous une couche de noir, le groupe de
Susanne et des vieillards, hormis les télés, dont l'expres
sion vraiment remarquable avait sans doute trouvé grâce
devant un arrêt injuste et barbare. La tête de Susanne
ressemblait admirablement au modèle, que l'artiste avait
craint de faire rougir en lui conservant dans le tableau
une nudité que cette jeune fille n'eût jamais consenti
inspirer, pour ainsi dire, et qu'elle pouvait bien ne pas
soupçonner; car il fallait quelque habitude de la pein
ture pour comprendre et deviner le sujet, voir ces tétes
sans corps s'élever au-dessus d'un barbouillage informe,
au milieu d'un paysage majestueux.
(La tuile au prochain