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JOCRNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
rn° 1,870. - 18e Année.
Dimanche, 3 Avril 1859.
Vires acquirit eundo.
LU gàMETTO.
LE PROCHES
ABONNEMENTS Y pu es (Iraneo), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. J Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypnpt, 2 Avril.
Hier, dans l'après-midi, les voisins étonnés
de ne pas voir la porte de la maison habitée par
M. l'avoué D'hondl s'ouvrir même pour la per
sonne qui lui apportait d'ordinaire son dîner,
en ont informé la famille, qui par l'habitation
voisine, est parvenue s'introduire dans la
maison que M. D'hondt occupait seul.
On l'a trouvé mort, dit-on, assis dans un
fauteuil la cuisine près du feu, qu'il avait
eu la précaution de couvrir. Ou suppose que le
décès doit avoir eu lieu hier soir, car le cadavre
n'offrait plus aucun symplômede chaleur vitale.
On nous demande l'insertion de la note qui
suit
Nous avons appris avec regret, que M. Fou
geroux doit partir bientôt pour Gand où ou
l'attend avec impatience. Nous sommes persua
dés qu'à Gand comme Y près, l'habile directeur
verra ses travaux couronnés de succès.
A force de travail et de constance, il est par
venu donner les spectacles les plus variés,
avec une troupe peu nombreuse, mais bien
choisie.
Les exercices panlomimiqùes sont surtout
très-curieux; la Passion du Christ est rendue avec
autant de vérité que de sentiment; aussi elle a
eu beaucoup d'admirateurs.
Après nous avoir fait passer des soirées fort
agréables, M. Fougeroux, voulant faire quelque
chose pour chacun, a l'intention de donner, au
bénéfice des pauvres, Lundi prochain, une re
présentation qui promet de surpasser toutes les
autres.
Théâtre d'Ypreg.
La troupe d'artistes dramatiques sous la di
rection de M. Fougeroux donnera, avec le con
cours de MM. les sous-officiers du 11e de ligne,
Lundi prochain, 4 avril, au bénéfice du Bureau
de Bienfaisance de cette ville, une représenta-
lion composée de Pascal et Chambord ou
les deux soldats de la république française
comédie en deux actes une chambre deux
litspochade en un acte, jouée par MM. les
[Suite.)
VI.
Voici le Ghetto, padre Alexandre! dit Seïla qui
réfléchissait l'étonnement et l'indignation de son
père; si celui-ci la voyait reparaître en compagnie d'un
capucin. Je vous remercie encore du fond de l'âme, et je
vous quitte. Moi je ne vous quitte pasmon enfant,
jusqu'à ce que je vous aie remise dans les mains de votre
père. Mais il est inutile que vous m'occompagniez plus
loin... D'ailleurs le quartier est fermé... Le portier
Capricola n'aura garde de m'en refuser l'entrée il me
connaît bien, ainsi que son fils Marco. Je vous de
mande seulement de me faire ouvrir la porte et de me
laisser ensuite je vous avoue que ce mauvais sujet de
Marco m'inspire une vraie terreur; je ne voudrais pas me
trouver seule avec lui... Il est d'un caractère sauvage
et inquietmais je ne le crois pas méchaut je me flatte
même de le couvertir notre sainte religion je lui ai
promis une place de custode au Vaticans'il veut se faire
baptiser le jour du Samedi-Saint, et il n'est pas éloigné
de céder mes conseils si son père n'y mettait point
sous-officiers du 11e de ligne, et les deux
vieilles gardes, opérette bouffe.
Le mélodrame Trente ans ou la vie d'un
^joueur sera représenté incessamment.
Jeudi soir, un voleur a élé saisi en flagrant
délit de vol avec effraction, en l'église de la
commune de Boesinghe. Conime une heure
indue de la nuit, on avait vu de la lumière
l'église, on a soupçonné qu'il y avait un homme
qui selail laissé enfermer; on a fait des per
quisitions et la supposilion a été reconnue vraie.
L'individu arrêté avait brisé plusieurs troncs et
dérobé ce qu'ils contenaient. 11 a élé écroué en
la prison d'Ypres.
Les dispositions temporaires prises au sujet de la
navigation pour l'écluse de Boesinghe par le canal
d'Ypres l'Yser et de la manœuvre de cette écluse,
pour cause de sécheresse, sont rapportées.
Le ministère des finances vient de publier un
fort volume contenant l'enquête administrative
sur la révision du tarif des douanes.
La première partie de ce recueil comprend
les travaux de la commission^eonsultalive insti
tuée par l'arrêté ministériel du 29 septembre
1855.
La deuxième partie, la circulaire du 9 oc
tobre 1856 qui a prescrit l'enquête, les rapports
des chambres de commerce sur lavant-projet
de loi et les renseignements recueillis par ces
collèges.
Dans la troisième, enfin, sont classés divers
documents qui se rattachent aux questions sou
levées par l'avant-projet.
La loi nouvelle sur la contrainte par corps sera
obligatoire au l'avril prochain.
La contrainte par corps n'aura plus lieu en ma
tière de commerce que pour dettes d'une somme
principale de deux cents irancs et au-dessus. Elle
est facultative lorsque la dette n'excède pas six
cents francs.
L'emprisonnement en matière civile ou commer
ciale no peut durer au-delà de cinq ans.
Après une année depuis l'incarcération, le débi
teur pourra demander son élargissement en prou-
obstacle... Son père se meurt; Marco ne vous résis
tera donc pas longtemps; mais il me semble que de pareils
scélérats ne sont pas dignes d etrs convertis la foi ca
tholique, car baptisés ou non, ils ne feront jamais d'hon
nêtes gens. Vous traitez bien mal ce pauvre Marco.
Que vous a-t—il fait? A moi, rirn mais le misérable a
osé lever la main sur son vieux père. Oh fit le moine
en se signant. Ma fille, ajouta-t-il avec tristesse, tous les
péchés, tous les crimes peuvent être absous par la péni
tence, et la miséricorde de Dieu est infinie
Ils étaient arrivés la principale porte qui se fermait
sept heures du soir et ne se rouvrait qu'à sept heures
du matin. Pendant la nuit, personne ne devait entrer
dans le Ghetto ni en sortir mais depuis qu'un portier
chrétien, préposé la police de ce quartier, avait élé
attaché l'autre porte voisine du pont Quatro-Capi, la
porte dite de la Juiveric était restée absolument confiée
un portier juif, qui logeait en dedans et avait la garde
des clés. Les anciennes ordonnances papales qui inter
disaient, sous peine du fouet, l'entrée et la sortie du
Ghetto durant les heures de clôture, n'avaient plus d'au
torité ni d'application cependant on n'obtenait pas la
nuit l'ouverture des portes sans payer une forte rede
vance au gardien juif, qui avait ainsi trouvé moyen de
vaut qu'il est dépourvu de tout moyen d'acquitter
la dette.
La loi nouvelle rend obligatoires les dispositions
du Code pénal qui enjoignent aux cours et aux tri
bunaux lorsqu'ils condamnent l'amende de la
remplacer, en cas de non-paiement, par un empri
sonnement. Il en est de même pour les frais.
La contrainte par corps n'est exercée ni main^
tenue contre les condamnés qui ont atteint la
soixante-dixième année.
La loi nouvelle modifie profondément l'ancienne
législation, elle en tempère la rigueur, mais ce n'est
pas le derniar mot de la civilisation sur ce sujet.
i s> in <i> s «sif
Un certain nombre d'officiers de notre armée ont
été admis faire valoir leurs droits la retraite, la
date du ?g de ce mois; ce sont; MM. les majors
d'infanterie Lavaut et Vanlaethem; les capitaine!
d'infanterie GaleslootVande Walle, Perignon,
Wauters, Popp, Leemans, Gérard, Pantrini, W»-
rion, Lecocq, Dratz, Trioen, etc., et le lieutenant de
cavalerie Jageneau.
Les capitaines Fourcault des carabiniers, Lacontre
du 9* de ligne, Ruppert du io* et Hamoir du a*
cuirassiers, ainsi que le médecin de bataillon Mi-
chiels, viennent d'être mis en non-activité de service
pour infirmités temporaires.
Nous annonçons avec un vif empressement
que les députés actuelsde notre arrondissement,
MM. Dechentinnes Mascart Nélis et Trémou-
roux, acceptent une nouvelle candidature, et se
représenteront aux élections prochaines pour
obleuir le renouvellement de leur mandat.
Courrier de la Dyle.)
Les cléricaux de Charleroi ont tenu une réu
nion ces jours-cipour savoir ce qu'ils feraient
dans le cas où le ministère déplacerait M. de
Gerlache avant l'élection du mois de juin.
Les avis ont élé fort partagés Les uns opi
nèrent pour une abstention. D'autres proposè
rent de choisir M. de Gerlache comme candidat
la représentation nationale.
Finalement on n'a pu s'entendre. Du reste
celte réunion était peu nombreuse, et composée
exclusivement des pointus catholiques.
[Journal de Charleroi.)
spéculer sur sa position et d'en tirer un lucre assez im
portant. On tolérait ces infractions aux vieilles coutumes,
pourvu qu'aucun chrétien ne passât la nuit dans le quar
tier des juifs ce qui eût été un cas de galères. Ce quar
tier, que les juifs avaient choisi eux-mêmes une époque
très-reculée, lorsque la construction d'une église dédiée
saint Pierre les chassa de l'endroit de la ville où ils
s'étaient fixés sous les empereurs romains, fut spéciale
ment assigné leur résidence par un décret de Paul IV,
le plus hostile de tous les papes leur égard. Le Ghetto,
environné d'un mur d'enceinte avec quatre portes cor
respondant aux quatre points cardinaux du ciel (celles du
nord et du midi furent inurées depuis), était le séjour
privilégié de la population juive et le centre de ion com
merce. Elle se soumit en silence l'isolement qu'on lui
imposait et d'autres vexations de différentes espèces
que le temps seul finit par rendre moins tyranniques
ainsi, on ne distinguait plus les juifs leur chapeau
jaune; on les rencontrait le jour dans les rues de Rome;
ils n'étaient plus condamnés faire seulement un misé
rable trafic de vieilles hordes ils n'avaient presque ja
mais de démêlés avec l'Inquisition. Le Ghetto était au
dernier siècle ce qu'il est encore aujourd'hui un laby
rinthe de ruelles tortueuses et d'impasses iofsetes un
