Chronique politique.
révision soil faite avec tout le soin possible. Ainsi je
vous recommande surtout de ne compter pour cha
que électeur que les contributions dont il possède
réellement les bases; il ne suffit point en effet de
payer pour des domestiques, pour des chevaux, etc.,
etc., vous avez examiner avec soin si le contri
buable a réellement le nombre de domestiques pour
lequel il est imposé ou s'il possède les chevaux pour
lesquels il figure au rôle. De même s'agit-il du droit
de patente ou de la contribution personnelle, vous
rechercherez jusqu'à quai point ces contributions
doivent exclusivement compter celui dont on
demande l'inscription, enfin s'il s'agit de propriétés
indivises, vous vous rappellerez que l'impôt ne peut
compter au contribuable que dans la proportion de
la part de propriété, qui repose sur sa tête.
Vous comprenez, Messieurs, qu'il m'est impos
sible de prévoir tous les cas, mais comme j'ai eu
l'honneur de vous le dire par circulaire du 18 Mars
i858, n* as4s le fait du paiement de la contribution
ne suffit pas il établit une présomption que le con
tribuable possède les bases de l'impôt, mais une
présomption qui cède devant la preuve contraire.
Vous trouverez ces principes clairement déve
loppés dans les deux ariêts de la Cour de cassation
qui ont été insérés l'année dernière dans le Bulletin
administratif, pages 27 et suivantes, et si j'insiste de
nouveau pour qu'il en soil fait une rigoureuse appli
cation, c'est que de divers côtés on m'a signalé des
personnes qui ont fait modifier les côtes de leurs
contributions dans le but évident de se faire porter
sur les listes électorales.
Je vous prie d'ailleurs de m'adresser, comme
l'année dernière, pour tous les électeurs nouvelle
ment inscrits, un état dressé d'après le modèle in
séré au Bulletin adminittratif de i858, page 3i les
renseignements qui y sont réclamés ont pour but de
me mettre même d'apprécier les cas où il y a lieu
d'exercer mon droit d'appel.
Immédiatement après l'expiration du délai poul
ies réclamations, veuillez aussi avoir soin de me faire
parvenir
1* Une expédition en triple de la liste des
électeurs inscrits pour les Chambres législatives;
x* Une expédition en triple de la liste des
électeurs adjoints pour les élections provinciales par
suite de délégation ou ds naturalisation
3* Un état récapitulatif des professions exer
cées par les électeurs aux Chambres
4* Uu état numérique des électeurs com
munaux;
S* Un état indiquant les noms, l'âge, la qualité
des membres du Conseil inscrits comme électeurs
pour les Chambres.
Comme des élections ont lieu au mois de Juin
prochain, je vous prie d'apporter une grande exac
titude la transmission de ces pièces.
LE COMMISSAIRE D'ARRONDISSEMENT,
Hevhi CARTON.
Hier malin, il a été procédé l'hôtel du gouver
nement provincial, Bruges, la réadjudication
publique de l'entrepris* des travaux d'entretien jus
qu'au 3o avril 1861, de la route d'Ypres vers Bail-
leul, par Neuve-Eglise. Le devis estimatif était de
fr. 1 i,9Ç)5-6a. A soumissionné
M. P. Vanden Broele, d'Ypres, fr. i3,goo.
Dans sa dernière séance, le conseil communal
de Courlrai, a pris deux mesures importantes,
entendre niais quand il osa parler de toi... De moi
repartit Nisida en éclatant de rire. Oh je ne pus souf
frir qu'il t'outrageât en ma présence, et je lui imposai
silence. Il redoubla de rage et d'emportement je lui
réitérai l'ordre de te respecter dans ses paroles; il n'en
fut que plus isolent... La colère m'avait mis hors de moi...
Grand Dieu! auriez-vous... s'écria-t-elle avec effroi,
croyant que Marco s'était laissé aller quelque violence
parrieide. Je fis ce geste, dit-il en levant le pot de vin
et en le balançant au-dessus de sa tête comme pour le
lancer. C'en fut as6ez pour que le vieux entrât dans le
dernier paroxisine de la fureur 1 il ne parlait plus, il
hurlait il essaya de se lever et de venir vers moiles
yeux en feu, les poings serrés, mais les forces l'abandon
nèrent et il retomba sur le lit avec quelques mouvements
convulsifg, la suite desquels il resta immobile et roide.
Il râlait encore faiblement. Dans l'instant, on frappait
la porte du Ghetto, je tirai cette tapisserie pour qu'on
ne vit pas le vieux l'agonie, et j'allai ouvrir. Lorsque je
suis rentré ici, le vieux ne râlait plus, il était bien mort.
Mort et damné! murmura la jeune Romaine mais la
miséricorde de Dieu est grande.
En disant ces mots, elle s'approcha du lit et se mit
genoux sur le pavé humide et froid elle pria en silence,
ctcc recueillement. Sfarco la regardait, ému d'admiration
«t d'amour il attendit qu'elle eût achevé sa prière pour
il a voté l'unanimité moins une voix, l'érec
tion d'une école communale gratuite et payante.,
et il a porté au budget un crédit de 2,000
francs, afin de pouvoir subsidier une troupe qui
donnerait une représentation par semaine pen
dant six mois d'hiver. Le conseil a de plus dé
cidé que la salle serait restaurée.
M. le conseiller Quillet seul a volé contre les
mesures qui ont emporté l'approbation géné
rale.
6 i»Q-Wri
Dans l'exposé des motifs du projet de loi al
louant un nouveau crédit extraordinaire d'un
million pour construction et ameublement des
maisons d'école, il est dit que le gouvernement
ne possède pas les renseignements nécessaires
pour juger jusqu'à quel point les locaux exis
tants répondent leur destination.
Le Moniteur publie ce malin une circulaire
par laquelle M. le ministre de l'intérieur charge
MM. les gouverneurs de recueillir ces renseigne
ments et prescrit la formation au chef-lieu de
chaque province, d'un registre-matricule des
bâtiments communaux affectés au service de
l'enseignement primaire.
On écrit de Neufchâleau au Courrier de
Charleroi
m Une assemblée de notables de l'arrondisse
ment s'est réunie, dimanche dernier, Recogne,
pour aviser aux moyens de faire triompher la
cause libérale aux élections du 14 juin prochain.
Celte assemblée était très-nombreuse et, eu
outre, une foule de persounes, qui ne pouvaient
y assister, ont envoyé leur adhésion par écrit.
Celle manifestation des libéraux de l'arrondis
sement de Neufchâteau fait bien augurer du
résultat des élections et prouve les nombreuses
sympathies dont jouit le libéralisme dans le
Luxembourg. Oo compte sur un beau succès.
M. Vander Elst, entrepreneur du chemin
de fer, a mis la disposition de la nouvelle As
sociation tout son personnel et son matériel
pour faciliter l'arriyée des éleoteurs Neufchâ-
leau. Voilà un acte de patriotisme politique qui
n'a pas besoin d'éloges.
Chemins de fer de la Flaudre occidentale.
RECETTES DO MOIS DE FÉVRIER.
1859. 1858. 1857.
Voyageurs 59,552 64 55,663 85 35,452 56
Bagages852 28 739 82 872 99
Marchandises, eto 36,256 13 31,887 88 31,894 59
Total. 76,641 05 66,291 55 68,220 14
Recettes du 1' Janvier
«u 28 Février 160,259 84 134,474 63 143,449 22
Du 7 Avril an 9 inclus.
Le ministère anglais, trompant toutes les prévi
sions, vient de se décider dissoudre la Parlement.
Lord Derby l'a annoncé la Chambre des lords.
La dissolution aura lieu immédiatement après
courir elle, l'enlever dans ses bras et la faire asseoir sur
ses genoux, comme un père qui caresse son enfant.
Écoute, Marco, lui dit-elle en répondant son re
gard radieux tu vas donr. te faire baptiser et abjurer le
judaïsme? Je ferai tout ce que tu ordonneras reprit
Marco, qui n'avait rien refuser aux séductions de l'cn-
chantcresse. J'ordonne que ce soit chose faite avant Pâ
ques, et alors, dans l'Octave, nous pourrons nous marier.
Nous marier! répéta Marco en extase. Tiens, pour te
plaire, je me ferais baptiser dix fois pour une. Dé-
péche-toi, car jusque-là je n'ai pas la permission de t'ai-
mer sans péché. Mon confesseur l'a dit. Ton confes
seur! De quoi se mêle ce Nazaréen? murmura Marco,
dont la figure s'assombrit par le froncement de ses sour
cils. Garde-toi de blasphémer contre ce saint homme
Le padre Alexandre a daigné se souvenir de toi dans ses
prières. Le padre Alexandre! reprit le juif en bran
lant la tête et en grinçant des dents tu l'aimes trop
Je te conseille d'être jaloux de mon confesseur répliqna-
t-elle gaiement je l'aime, c'est vrai, je le vénère l'égal
de messcigneurs les cardinaux, et s'il me commandait de
ne plus te voir, de ne plus t'aimer... Je l'égorgerais sans
remords s'écria-t-il avec un air farouche oui, je le
couperais par morceaux Tais-toi malheureux, tais-toi,
si tu veux que je ne te prenne pas en hajne. Songes-y,
je te délesterais, je te chasserais couuuc un lépreux, si tu
l'expédition des affaires courantes, c'est-à-dire très-
prochainement. Celte mesure a été diversement
appréciée Londres. Lord Palmerston et lord John
Russell, qui comptaient sur l'héritage du cabinet,
l'ont vivement blâmée. M. Bright, qui n'aspire pas
un portefeuille, a fait connaître son approbation. En
pareille circonstance il est difficile de rien apprécier
avant que le résultat se soit produit.
Pour ce qui nous concerne, la dissolution nous
eût moins surpris, il y a un an, après l'avénement
de lord Derby, dont personne ne croyait l'admi
nistration viable. Le ministère s'est maintenu force
de coucessions. Il cherche triompher aujourd'hui
en déplaçant la question en litige. 11 fait la dissolution,
uon pas sur le terrain de 1e réforme, mais sur celui
de la paix ou de la guerre. M. Disraeli, dans sa cir
culaire ses électeurs, prétend que la paix de
l'Europe dépend du triomphe du cabinet. Cette pré
tention est habile, mais n'a pas grande chance d'être
admise par le corps électoral.
Lord Palmerston a fait connaître ses désirs pacifi
ques d'une manière assez éclatante pour qu'il n'y ait
pas d'erreur possible ce sujet. S'il est permis d'ex
primer un vœu h propos de celte crise passagère qui
se produit chez nos voisins d'outce-Manche, il doit
être en faveur du succès du parti libellai.
Les lorie9 ou conservateurs sont incontestable
ment en minorité dans le pays, et tant qu'ils seront
au pouvoir, on ne po irra compter sur rien de du
rable. En temps de paix comme en temps de guerre,
ils auront contre eux la partie la plus remuante de
la nation, et c'est ce qu'il nous semble falloir éviter
tout prix dans les circonstances actuelles.
Nous avons dit qu'à son retour de Paris, M. de
Cavour avait été accueilli Turin par une multitude
ardente et passionnée qui i'avak saluée de ses accla
mations. Le ministre sarde a été ainsi suivi jusqu'à
son hôtel. A peine entré, il a ordonné d'admettre
une députation d'étudiants et d'ouvriers laquelle
il a adressé, au rapport de Ylndipendtnle, l'allocu
tion suivante
Je suis charmé de voir réunis autour de moi
les représentants de l'intelligence et du travail. C'est
la meilleure récompense qu'on pût me donner pour
les soins que j'apporte la cause nationale. Cette
cause est trop sainte pour ne pas triompher. Les
difficultés et les dangers contre lesquels nous avons
a lutter pour arriver au but sont en grand nombre
mais en voyant dans le peuple et dans tous les Ita
liens une si grande concorde, et tant de confiance en
la loyauté du roi Victor-Emmanuel, j'ai la confiance
que ces obstacles seront vaincus quand le moment
sera venu et ou ne trouvera jamais inoins de fer
meté, de constance et de courage dans le gouverne
ment de Sa Majesté. L'altitude des étudiants et des
ouvriers en diverses occasions me donne le ferme
espoir que dans d'autres circonstances plus graves,
la jeunesse italienne sera unanime pour affronter
les dangers de l'avenir.
Ou nous comprenons mal, ou cette allocution
contient une menace de guerre. M. de Cavour, as
surément, ne croit pas l'efficacité du Congrès dont
il ne parle pas d'ailleurs, moins qu'il ne faille en
tendre des efforts de la diplomatie ce qu'il dit des
difficultés contre lesquelles il aura lutter pour
parvenir au but. Nous ne pousserons pas plus loin
notre in les- prêtât ion de la harangue ministérielle.
Nous ne chercherons pas k savoir ce qui a donné
celte hardiesse au conseiller de Victor-Emmanuel.
enlevais un cheveu de la tête de ce bon père... Ne le
défends pas ainsi, je t'en conjure! reprit d'une voix con
centrée Marco, qui ôta des mains de Nisida le grand
couteau avec lequel celle-ci jouait sur la table, et qui le
plaça machinalement sa ceinture. Ça tu acceptes
mes conditions, monsieur le juif? demanda-t-ellc en
recommançant ses folies d'enfant gâté et mutin baptisé
et chrétien avant Pâques; marié deux ou trois jours après.
Occupe-toi des présents de noces J'y ai songé dit
Marco, tirant de sa veste un magnifique collier de mala
chites gravées en relief qu'il offrit Nisida. Oh! les
belles pierres! dit avec enthousiasme 1e jeune Romaine,
saisissant et secouant ce collier dont plnsieurs anneaux
étaient tordus, et qui avait perdu un de ses fermoirs
d'or, accompagné sans doute de quelques malachites.
Mais ce joyau est fort endommagé. Il faudra le porter
chez le joaillier pour le remettre en état, ou plutôt mieux
vaudrait le changer contre un collier de corail. Quel
malheur que je ne puisse l'attacher ce soir même mon
cou dit-elle en soupirant. Je le remercie, Marco; mais
ce n'est pas là tout ce que je réclame en présent de noces
d'abord, ce que rien ne remplace, c'est l'alliance d'or du
mariage... Cela ne doit pas être bien cher? objecta tris
tement le juif, dont les joues rougissaient davantage
mesure que Nisida parlait. Il n'y a pas d'union possible
saus cette alliance. (La tuitt au prochain n'.)