JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. W 1,874. 18' Année Vires acquiiit eundo. Chronique politique. LE PROGRES ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpkei, 16 Avril. La discussion de la proposition faite par la section centrale, d'introduire le vote par ordre alphabétique, a fait obtenir un résultat qui n'est pas dédaigner. La majorité libérale voulait soustraire l'électeur toute intimidation toute pression illégitime. La minorité cléricale crie l'abomination de la désolation et voit toute une révolution dans l'émancipatioa de l'électeur. Ainsi, le libéralisme qui a combattu depuis soixante ans, pour donner au plus grand nombre la plus grande somme de liberté pos sible, fidèle ses antécédents, par une mesure réglementaire qui ne change aucune des condi tions essentielles du droit électoral, veut con tinuer son œuvre. Le parti catholique, au contraire, qui a toujours adoré le servage et la compression et qui n'aime la liberté que pour lui exclusivement, veut au contraire que l'é lecteur se trouve surveillé, espionné, intimidé et qu'il soit privé, en matière électorale, de tout libre arbitre autre que celui de voter sur l'ordre de M. le curé. C'est un intérêt catholique très-essentiel que de fonder un gouvernement basé sur l'é lection, mais condition que l'électeur ne pos sède que le droit de choisir le mandataire élu et désigné par lepiscopat. On pourrait appeler le gouvernement parlementaire ainsi pratiqué, une assez mauvaise farce, mais les hommes d'état catholiques ne cultivent que des farces toujours sérieuses, mais souvent tristes, et ce titre, elles méritent l'attention de l'opi nion. Aussi pour ne pas rester en défaut, le parti clérical a formulé une petite réforme et, comme de raison, elle est le conlrepied de celle défendue par les libéraux. D'après la pro position signée de TheuxMalouDe Liedekercke, De Naeyer, etc., la Belgique serait divisée en petits collèges électoraux de dix kilomètres au plus et comptant deux cents électeurs au moins et six cents au plus. Celte brillante invention est faite soi-disant pour amoindrir la corvée que doivent faire les électeurs de la campagne en venant voterau chef-lieu d'arrondissement, mais LIE ©MITTO. [Suite.) VIII. Quand Seïla se retrouva chez son père qui était absent, elle regretta davantage de n'être plus dans la petite maison de Hubert Robert; mais elle se sentit peu peu délivrée des terreurs qui l'avaient obsédée pendant la route si le moine n'eût pas été là, sous ses yeux, lisant des prières demi-voix, elle se serait complètement tranquillisée et elle eût attendu le retour de son père avec l'espoir de n'être pas maltraitée. Le P. Alexandre, qui avait par précaution glissé et attaché sous sa robe le sac de cuir contenant le produit de sa quête du jeudi- saint, ne pouvait s'empêcher, tout en lisant son bréviaire, de penser aux mains sanglantes du valet, quoique celui- ci fût retourné sa besogne de boucher et de cuisinier; la vue du sang avait toujours produit sur le bon moine une impression de dégoût et d'effroi qu'il attribuait un piège du démon, et qu'il s'efforçait inutilement de vain cre par la prière. Cette fois l'impression fut plus profonde sans doute, car elle ameoa les plus lugubres pressenti ments sa suite, et le capucin par l'effet de son iraagi au fond, afin de pouvoir forcer l'électeur voter suivant le mol d'ordre du clergé. Il est certain que la corruption électorale est très-développée précisément dans les collèges électoraux comptant un nombre restreint d'élec teurs, et le parti clérical, pour favoriser la sin cérité des électionspropose de les fractionner encore davantage. C'est, du reste, toujours la même lactique, les monopoleurs de la vertu de la moralité, de l'honnêteté, ne trouvent de remède au mal que pour l'aggraver, quand ils en profitent j[et c'est le cas maintenant. Le parti réactionnaire ne veut pas du vote par ordre alphabétique par ce qu'il a intérêt maintenir l'électeur dans sa dépendance. Il craint s'il était libre qu'il pourrait voter contre les candidats qui lui sont imposés avec le système actuel. Singulier aveu pour une opinion qui professe en paroles tant d'amour pour la liberté et qui, par ses actes, té moigne tant de tendance au despotisme. Quoi qu'il en soit, la discussion qui a eu lieu la Chambre n'eut-elle que lé résultat d'avoir dé masqué les secrètes aspirations de l'opinion cléricale, elle aurait encore son utilité. - i - Nous trouvons dans les rapports sur le con cours universitaire et sur le concours général de l'enseignement moyen, quelques renseigne ments sur les travaux faits par les élèves. Nous croyons qu'il sera agréable de connaître le nombre des points obtenus par quelques-uns des élèves de notre établissement d'instruction moyenne. Ainsi, en discours français M. Louis Comyn a obtenu 52 sur 100 au concours de la troisième professionnelle, M. Emile De Wae- ghenaere a eu 54-5 points sur 100, et celui de la troisième année d'études de l'école moyenne, M. Arthur Germonpréest indiqué comme ayant mérité 53-15 points. Ces résultats témoignent en faveur de l'instruc tion donnée au Collège communal et I Ecole moyenne de l'état de la ville d'Ypres, et nous cioyons qu'ils méritent de plus en plus la con fiance des familles. Le général Berlen prendra très-prochainement nation frappée, crut apercevoir des taches de sang entre les feuillets de son livre d'heures il posa ce livre tout ouvert sur une table que le contact du tueur d'agneau avait tachée en effet. Quand il le reprit et qu'il remarqua des vestiges sanglants qui s'y étaient gravés il éprouva une commotion générale, et il se persuada qu'il ne tar derait pas paraître devant Dieu. Ce fut avec une ré signation pieuse et confiante qu'il se prépara dès lors mourir. Seigneur Dieu! dit-il demi-voix, quand tu daigne ras m'appeler toi, je suis prêt! mais je te conjure de m'assister dans les angoisses de la mortafin que je sois délivré de ces appréhensions indignes d'un chrétien #t d'un prêtre. Croyez-vousmon père, que vos prières au Dieu des chrétiens puissent faire que nos désirs soient accomplis? lui dit Seïla qui s'était tenue respectueusement l'écartet qui priait aussi d'intention. Mes prières n'ont peut-être pas au ciel un grand pouvoir, dit modes tement le moine que le son d'une voix humaine tira de ces fatales préoccupations car je suis un pécheur, et j'ai besoin que Dieu me fasse miséricorde. Vous, padre, vous, un saint homme qui n'avez jamais conçu ni exécuté que le bien Je n'ai point assez fait pour mon salut, et l'homme le moins répréhensible ris-à-ris des hommes le commandement militaire de la province de Limbourg. Du 14 Avril an 16 luclaa. Après les sombres perspectives de ces derniers jours, on accueille avec bonheur la moindre lueur pacifique. De Paria et de Vienne, arrivent quelques rumeurs rassurantes. Un journal français semi- officiel, le Pat/*, annonce sous toute réserve que l'Autriche aurait consenti traiter, la condition d'un désarmement général des puissances. La Correspondance autrichienne s'exprime dans le même sens et termine son article par ces mots Comment pouvait-on considérer comme possible l'entrée de l'Autriche au Congrès, en l'absence de preuves réelles que tous les cabinets sont également animés du désir de maintenir la paix? Le Journal de* Débat* continue croire apocry phe l'ordre du jour attribué au général Giulay. Les journaux.de Turin persistent eu affirmer l'authen ticité. La Patrie soutient qu'on a raison des deux côtés. D'après cette feuille, le général Giulay a adressé, le 6 avril, ses troupes, une harangue, qu'on a laissé imprimer et colporter Milan et dont des exemplaires ont été envoyés Turin. L'allocu tion du général autrichien n'en a pas moins, d'après la Patrie, une signification considérable, en ce qu'elle révèle le but et les véritables tendances de l'Au triche. Le Timepublie un article dans lequel il s'attache démontrer que, selon toutes les probabilités, la guerre éclatera avant que le Congrès ait pu se réunir. 11 y a quelques semaines dit-il, un des journaux de Paris nous disait que le Congrès discuterait au-dessus d'un baril de poudre canon. Il parait maintenant plus probable que l'étoupe brûlante descend vers la poudre et que l'explosion aura lieu avant que les membres du Con grès n'occupent leurs sièges. Après avoir rappelé les mesures belliqueuses qui sont prises de tous côtés, le journal anglais s'ex prime ainsi Tout cela a l'air bien belliqueux, mais ce qui a une apparence plus démonstrative encore que les déclarations pacifiques de l'empereur des Français, c'est le langage confiant des ministres piémontais. Ce langage contribue, en effet, fortifier la fâcheuse conviction, que c'est de son gouvernement que partira le premier coup et que c'est lui qui rompera la trêve armée. L'Autriche, de son côté, semble faire tout ce qu'elle peut pour se mettre dans son tort. Elle ne s'est pas, jus- est souvent bien coupable vis-à-vis de Dieu. Si vous craignez le jugement de Dieu, dit Seïla qui avait attendu avec respect" que le moine se fût relevé, si vous vous accusez d'avoir mal vécu, vous qu'on vénère si juste titre, comment ne dois-jc pas trembler du sort qui m'at tend dans l'autre vie Vous, ma fille! reprit le capucin étonné de trouver chez une juive cette défiance de soi- même que l'Évangile enseigne. A votre âge, on n'a pas encore eu le temps de s'enraciner dans le péché... Par don, je vous parle comme une chrétienne. Chré tienne je veux le devenir, et je vous supplie de m'y aider dit-elle avec la fermeté d'une résolution pris# de longue main. Vous voulez devenir chrétienne, vous faire baptiser, abjurer le judaïsme? Oui, je le veux, et rien au monde ne pourra in'empêcher d'accomplir cette volonté. C'est la grâce divine qui vous a touchée, ma chère fille, dit le moine qui pleurait de joie en lui pres sant les mains et en la regardant avec une tendresse paternelle. Il faut remercier Jésus-Christ et sa divine mère d'avoir fait ce miracle pour votre salut. Le religieux s'agenouilla de nouveau et demeura comme en extase pendant quelques instants. On l'enten dait murmurer une prière demi-voix, et des seupirs étouffés sortaient de sa poitrine contrite. Lorsqu'il eut

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1