des chevaux. Il serait non moins patriotique de pro hiber la sorti* des écus, destination des puissances belligérantes. Nos institutions ne comportent pas une telle prohibition par voie administrative et directe, mais le bon sens public devrait prémunir nos capitalistes et nos spéculateurs contre cet en gouement pour le papier autrichien et piéinontais, a quelque taux qu'il descende. Quant aux métalliques en particulier, il y a lieu de remarquer au surplus que le change ayant réduit les florins de Vienne de fr. a-5o, taux de l'année dernière, fr. a-ao et 2-25 au maximum l'intéiêt réel de cette valeur a diminué de près de ta pour cent, et que de ce seul chef, même en temps de paix, les métalliques devraient déjà se coter i2 p. c. de moins que le taux négocié l'année dernière. Ils sont donc cotés de beaucoup au-dessus de leur valeur réelle, et les Belges feront bien de réservar leurs capitaux pour les erapruuts de leur propre pays et les obligations des meilleures sociétés de chemius de 1er. Ils sont certains de n'y pas trouver de mé comptes, et de se mettre en garde contre des désas tres dont ils sont immanquablement menacés par des placements en valeurs étrangères. Sir Hanri Rawlinson, commandeur de l'Ordre du Baiua été désigné pour succéder M. Morray en qualité d'ambassadeur de la Graude-Bretagne près la Cour de Téhéran. La situation politique est comme le temps. D'une heure l'autre le baromètre voyage de variable s pluie ou vent et vice ver&à. Quand il fait beau le malin on n'en fait pas moins bien de se munir d'un parapluie pour le soir. Malgré cette précaution nous accueillons avec plaisir un petit rayon de soleil. Quelques journaux français croient l'Autriche disposée faire des concessions, et accepter le Congrès, sans dire sur quelle base reposent leurs allégations. C'est en cela que consiste l'espérance du jour. Malheureusement un petit nuage assombrit déjà cet azur. Le Nord, dont les informations sont générale ment exactes, ne croient pas aux dispositions conci liantes de l'Autriche. Il engage le public ne pas se laisser aller de trop promptes illusions. Les illu sions, hélas, ne sont plus (ailes que pour les lecteurs d'un journal de la capitale. Il nous apprenait il y a quelques jours que toutes ces difficultés qui surgis sent en Europe sont les préliminaires indispensables de la réunion d'un Congrès. Soit. Chacun a sa façon d'apprécier les choses. Mais ce qui nous parait plus singulier dans ce journal, qui se dit l'organe du gouvernement, c'est la préférence marquée dont il lait preuve toute occasiou pour le gouvernement français et l'espèce de défiance systématique qu'il affiche l'endroit de l'Autriche. Un journal semi-officiel ne devrait pas oublier que des liens intimes unissent la Belgique l'Au triche, que notre future reine est proche parente de l'empereur François-Joseph et qu'une princesse belge partage avec l'archiduc Ferdiuand-Maximilien les périls du gouvernement de la Lombardie. Ce sont là des détails qu'on n'a pas le droit de perdre de vue quand on est l'expression ouverte d'une haute pensée, et qu'on est l'organe diplomatique d'un pays vis-à-vis de l'extérieur. Nous lisons dans une correspondance do Berne, que notre chargé d'affaires en Suisse, M. de Grira- berghe, vient d'être rappelé Bruxelles, et qu'il a prié le conseil fédéral de bien vouloir avant son départ lui faire délivrer une copie de toutes les ré ponses des cabinets européens parvenues jusqu'à présent l'autorité exécutive supérieure de la Con sidération, au sujet de la déclaration de la neutralité de la Suisse. Le Roi de Sardaigne a passé une grande revue Turin. Il a été accueilli avec enthousiasme par la multitude. Le gouvernement romain 'délivre des passeports ceux de ses sujets qui veut s'engager comme vo lontaires en Piémont, mais il les considère comme proscrits et leur interdit par conséquent le retour. C'est un moyen ingénieux de se débarrasser des hommes qu'il trouve compromettants. Le Pape doit prononcer vendredi une allocution dans le consistoire et exposer la situation diploma tique. Le roi de Naples est toujours dans un état fort alarmant. L'archiduc Albert d'Autriche est en ce moment Berlin. La nouvelle du départ de lord Cowley pour Paris est inexacte. Le Times annonce que les garnisons des îles de la Manche ont été augmentées et que tonte l'artillerie qui se trouvait Scheernessy a été envoyée de plus, que la garnison de Scheerness a été aussi aug mentée. Samedi prochain, aura lieu un meeting pour dis cuter les moyens de défense de l'Angleterre en cas d'invasion ce meeting sera présidé par l'amiral Napier. Il y a quelques jours, la Revue des Deux-Mondes a donné un article sur la puissauce militaire d'Au triche. On ne verra pas sans intérêt quelques détails, extraits de cette remarquable étude, signée de M. Baude, membre de l'Institut. L'infanterie autrichienne se compose de 62 régiments de ligne, 1 régiment de chasseurs tyroliens, 14 régiments de frontières et 21 bataillons d'infanterie lé gère. L'effectif de guerre de chaque régiment est de 6,000 hommes on compte un officier pour 40 soldats. Les soldats sont armés comme en France, et les bataillons légers ont les carabines rayées et le sabre-baïonnette. Depuis 1848, l'Autriche a augmenté sa cavalerie. Elle compte aujourd'hui 8 régiments de cuirassiers, 8 de dra gons, 12 de hussards, et 12 de uhians ou lanciers, la grosse cavalerie compte 6 escadrons par régiment, la cavalerie légère en a 8. L'effectif de chaque escadron est supérieur en hommes et en chevaux, inférieur en officiers ceux de France. Depuis 1815, le gouvernement a ap porté une grunde attention l'élève du cheval de guerre et la cavalerie a été montée en partie avec des chevaux normands, provenant d'un étalon enlevé au haras fran çais de Rozières. L'artillerie se partage, comme en France, en régiments de place et de campagne; la dernière et la plus nom breuse comprend 12 régiments composés de 4 batteries de G comptant chacune 8 bouches feu de 6 batteries cheval et de 3 batteries de 12 comptant 6 bouches feu, et enfin d'une batterie d'obusiers. L'artillerie de place n'a que 8 bataillons. 11 y a, en outre, un corps d'artillerie technique et un régiment de fusées (raketen). Les autrichiens sont très-fiers de cette spécialité sur la quelle ils fondent les plus grandes espérances. Le corps du génie compte 2 régiments et un corps de pontonniers dispersé sur les bords des lacs et des fleuves. Les pontonniers sont chargés aussi des flottilles vapeur du Lac-Majcur et du lac de Garde. Il est difficile d'indiquer l'effectif réel de l'armée. Mais l'auteur de l'article de la Revue des Deux- Mondes croit que l'Autriche peut mettre 200,000 hommes en ligne eu Italie sans dégarnir ses fron tières. On a des nouvelles de New-York, du 1" avril Le gouvernement de Nicaragua a pris possession qu'ici, conduite avec cette droiture qui loi eût assuré les sympathies des hommes politiques réfléchis, et si nous pouvons nous fier ce que noua avons appris d'elle en dernier lieu, elle précipite en ce moment la lutte en donnant tout avantage ses ennemis. k Mais quels que puissent être la valeur des questions agitées ou le mérite des futures puissances quasi belligé rantes, il paraîtrait que l'espoir d'empêcher l'explosion disparaît de plus en plus. Les affaires en sont arrivées ee poiat que la paix est plus dispendieuse aux trois puis sances que ne le serait la guerre. Unq campagne ferait, dans tous les cas, disparaître quelques-uns des éléments des dépenses actuelles. Une lutte courte et décisive vau drait mieux que celte fatiguante attente. Ces 200,000 hommes coûtent plus en Lombardie qu'ils ne coûteraient Novare ou Turin. Les préparatifs de Louis-Napoléon ne peuvent pas non plus continuer, sans amener des embarras dans la situation financière future de la France. Si l'on juge la crise actuelle en la mettant en rapport avee l'état des finances des trois pays on verra que ces préparatifs de guerre, en devenant chroniques, sont plus dangereux pour l'État que ne serait la guerre elle-même. Le Times conclut en reprochant avec beaucoup d'énergie i lord Derby d'avoir choisi un pareil mo ment pour dissoudre le Parlement. La seule voix par laquelle les eours étrangères puis sent connaître l'opinion de la nation sera muette; la seule Assemblée qui puisse dire ce que doit être la politique de l'Angleterresera dissoute le seul corps de l'Etat qui puisse diriger les ressources du pays et former l'opinion par l'exposé des faits sera mort au moment peut-être de la plus grande crise qui se soit produite ou qui se pro duira dans la moitié de ce siècle. L'Angleterre sera privée de son conseil. La dissolution vaudra-t-ello bien ce qu'elle coûte? s La dissolution aura lieu lo 19 de ce mois. Vendredi prochain le cabinet donnera des explications sur la situation extérieure. Lord Cowley est parti pour Parie. P. S. Le Morning-Post, dans son édition d'hier malin, dit que l'Autriche a donné au gouvernement de la Grande-Bretagne l'assurance qu'elle n'insistait pas sur le désarmement du Piémont, et qu'elle était prête adhérer la réunion immédiate d'un Congrès dans des conditions qui ne fussent pas hu miliantes pour elle. A propos des événements politiques dont nous sommes les témoins, nous sommes obligés de faire remarquer ici que la Belgique comme la Hollande, joue en ce moment un rôle de dupe, en prenant chaque jour un peu plus de papier autrichien et piémontais, et en fournissant ainsi pour une partie notable, les capitaux qui alimentent les deux armées en présence. Le gouvernement autrichien lance depuis quelque temps sur les places de Francfort, d'Amsterdam, d'Anvers et de Bruxelles, d'immenses quantités de métalliques, qu'il émet d'une manière illimitée, grâce l'absence de tout contrôle parlementaire. C'est ce qui fait que tandis que d'autres fonds éprou vaient des variations, les métalliques sont allés en décroissant par degré, sous le poids de celle émission continue. Cette partie du continent se surcharge ainsi de plus en plus de ces valeurs et des financiers géné ralement bien informés estiment plus d'un mil liard de francs ce que ces quatre places détiennent de métalliques. A Londres on a le bon esprit de ne pas faire d'af faires en cette valeur et S'-Pé(ersbourg on a cessé de la coter par suite des circonstances politiques. Divers états, dans un intérêt la fois de neutralité et de préservation personnelle, ont prohibé la sortie remercié Dieu, la Vierge et tous les saints, il revint vers Seïla, le visage souriant et radieux, la fit asseoir ses côtés et lui prit la main Ma fille, lui dcmanda-t-ilracontez-moi comment ce miracle s'est opéré en vous? Oh ce n'est pas en un moment ni en un jour dit-elle, que j'ai résolu de chan ger de religion. Quand j'étais encore enfant, ma mère (je l'ai perdue bien jeune me parlait souvent des dogmes chrétiens et m'apprenait respecter l'Église de Jésus- Christ. J'ai toujours, en me rappelant ces souvenirs d'en- fanee, soupçonné que ma mère était elle-même chré tienne... Votre uière répéta en levant les yeux au ciel le P. Alexandre qui parut avoir un secret révéler. Depuis sa mort, continua Sella, je n'ai pas eu d'autre culte que celui de mon père, et pourtant, je me sentais involontairement portée vers la religion de Robert..., vers la vôtre... C'était un voeu tacite fait la mémoire de ma mère Ainsivous n'avez reçu aucun conseil, aucun enseignement? vaus êtes poussée par la main de Dieu vers la foi? J'ai hâte que vous m'instruisiez dans eelle foi, que j'embrasse du fond du cœur dès présent. Ce sera, pour moi, un devoir bien doux remplir, ma chère fille, c'est moi-même qui vous ferai abjurer et qui vous baptiserai, si le général des capucins daigne m'en donner la permission. Mais il faut que cette cérémonie se fasse secrètement, cause de mon père qui me mau dirait En effet, votre père répliqua le moine que les difficultés de la position rendirent pensifil n'abjurera pas, lui 11 se ferait couper par quartiers, plutôt que d'abjurer! Jamais il ne quittera la religion qu'il m'a donnée en naissant... Il importe cependant que votre père sache que vous allez être chrétienne. Ali prenez garde s'il le sait, il s'y opposera de toute son autorité de père, avec tout le zèle qu'il puisera dans sa religion S'il le sait, je suis perdue il est capable inémc de se por ter de terribles extrémités... Alors, ma fille, nous userons du pouvoir temporel, nous vous mettrons l'abri de son injustice, nous vous placerons dans un couvent... Dans un couvent! s'écria Seïla avec autant de surprise que de répugnance. Ce n'est pas pour me laire religieuse, que je pense devenir chrétienne. Eh ma fille, qui vous parle de vous faire religieuse? 11 faudrait d'abord que la vocation vous vînt... Elle ne ine viendra pas, je vous assure, puisque j'ai l'intention, c'est-à-dire l'espé rance de me marier. De vaus marier? reprit le ca pucin dans l'esprit duquel l'idée de mariage n'était nullement inconciliable avec celle d'une abjuration condition que l'époux aérait chrétien. Vous n'épouserez pas un juif?... Non vous connaissez le mari que je dois prendre et je suis sûre que vous approuverez mon choix. Je l'approuve de grand cœur, s'il est approuvé par l'Église, où vous allez entrer... et par votre père. Et par mon père répéta tristement Seïla, qui s'était déjà dit que son père ne pouvait approuver ce choix. Sans doute; votre père, quoique séparé de vous par la religion, n'en garde pas moins les droits d'un père. Mou père no consentira jamais ce mariage, répliqua-t- clle en soupirant et en essuyant ses yeux pleins de lar mes. Ce mariage n'est donc pas honorable ni avanta geux que vous comptez d'avance sur le refus de votre père Ce mariage est le plus honorable que je puisse désirer I... et puis, ce mariage me rendrait bien heu reuse Dans ce cas, les refus de Mondaîo ne seront peut-être pas inflexibles car votre père doit surtout souhaiter votre bonheur. Vous dites que je connais personne que vous prétendez épouser?... Oui, reprit- elle en hésitant et en rougissant vous avez même pour celte personne autant d'amitié que d'estime. Dépê chez-vous donc de me la nommer ma chère fille afin que je m'intéresse cette union et que je l'appuie de toutes mes forces auprès de votre père. [La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2