nouvelles diverses. Auprès do cette nouvelle toutes les autres per-' dent beaucoup de leur intérêt. On nous disait hier que le nœud de la situation était Paris et que lord Cowley travaillait active ment auprès de M. Walewski pour obtenir que la France, en suspendant au moins ses apprêts belli queux donnât l'Europe on gage de tes intentions pacifiques. Le M&rning Advertieer mettait tout son espoir dans la mission de M. Massimo d'Azeglio la Sar daigne, d'après lui, se montrerait satisfaite, si l'Au triche voulaitseulement retirer ses troupes de l'Italie centrale, et permettre aux Etats qui en font partie de se gouverner leur guise. D'un autre côté l'archiduc Albert d'Autriche est en mission a Berlin, dans le but de faire prendre, dit-on, h la Prusse, un engagement positif sur la mobilisation de l'armée fédérale, et le moment où on ferait la proposition h la diète germanique. Il s'agirait de préciser l'éventualité qui aurait pour conséquence une proposition de ce genre. Ou attend avec la plus vive impatience, dans le public, le ré sultat de la mission de l'archiduc. Le résultat dé pendra évidemment du succès qu'aura la dernière proposition médiatrice de la Prusse et de l'Angleterre. Une autre nouvelle qu'on peut considérer comme authentique produit une grande sensation. Le gou vernement s'est décidé demander aux Chambres l'autorisation de contracter un emprunt de 5o mil lions de thalers en vue d'éventualités militaires. Cette proposition sera présentée k la Chambre après les vacances de Pâques, et il en a déjà été donné con naissance au président de la a* chambre. Une loi de ce geure sera adoptée certainement une grande majorité. La Gazette de Cologne prétend que l'Autriche a décidé le rappel de tous les hommes en congé et que de nouveaux renforts vont partir pour l'Italie. Le Times déclare que si la guerre venait s éclater, l'Angleterre ne prendrait parti ni pour la France ni pour l'Autriche. Lord John Russell a adressé aux électeurs de la Cité de Londres un discours dans lequel il dit que ce n'est pas la conduite du Piémont qui a occasionné la crise, mais l'abus de l'influence de l'Autriche sur les États italiens. e Ma politiquedit-il, n'a pas pour but une guerre d'ambition ni un échange de territoire; mais l'Italie en dehors des possessions autrichiennes, doit rester libre et constitutionnelle et non sous l'in fluence de l'Autriche. Le Duily-Netes dit que dans la dernière réunion de la Contérence de Paris, toutes les puissances, excepté l'Autriche et la Turquie, ont reconnu la validité de la nouvelle élection du prince Couza. L'Autriche ne la reconnaîtra que s'il n'y a pas de guerre et elle en fera l'objet d'un débat au sein du Congrès. Une dépêche de Buchsrest du 14 avril, une heure de relevée, reçue hier, confirme la découverte d'un complot contre la vie du prince Couza. Les fauteurs de ce projet d'attentat, presque tous étran gers, ont été saisis avec leur machine iuferuale, qu'ils devaient lancer te lendemain. Une seconde dépêche du même jour, 7 heures du soir, dit que les impliqués, tous sujets autrichiens, ont été pris ensemble au nombre de neuf, tenant un conciliabule. Les détails manquentmais l'instruc tion est commencée. Jeudi, dans les deux séances du Parlement britan nique des remarciments ont été votés! lord Canning, gouverneur de l'Inde, et k lord Clyde (sir Colin Campbell) général en chefpour le talent et le pa triotisme dont ils ont fait preuve en mettant i néant cette formidable insurrection de l'Inde, que l'on représentait il y a une année peine comme le signal de la ruine et de la décadence de l'Angleterre. Les Chambres ont naturellement voté ces remer- cîments k l'unanimité. Une dépêche de Madrid, du i4, annonce que le Cengrès a approuvé la mise en accusation de i'ex- ministre Collantes, la majorité de 118 voix contre 66. M. Collantes a été mis immédiatement en arres tation. Une correspondance de Vienne parle dos inquié tudes que l'on aurait conçues pour le maintien de l'ordre et de la tranquillité dans les provinces occi dentales de la Turquie. Selon la correspondance, ces contrées seraient de nouveau en proie une agitation menaçante qui fait supposer que toutes ces popu lations se seraient donné le mol pour tenter un plan d'insurrection générale contre l'autorité directe ou suzeraine du Sultan. Des combats partiels se renou vellent entre les troupes irrégulières turques et les chrétiens. Les réunions de mécontents, auxquels viennent se mêler des soldats monténégrins, se tien nent au grand jour. Du reste, ajoute la correspon dance, il est notoire que le prince Danilo emploie toutes les ressources dont il peut disposer, i désar mements, et qu'il n'attend qu'une occasion favo- rahle pour attaquer de nouveau les postes turcs échelonnés sur sa lrontière. Ce n'est pas le moment aujourd'hui de se livrer des dissertations sur la crise européenne, puisque ce soir, la tribune parlementaire d'une nation libre, des explications doivent être données et ré tablir quelque clarté dans ce chaos où se perd l'intel ligence des plus perspicaces. Oa craint qu'il n'y ait rien de bien rassurant attendre des déclarations de lord Malmesbury. C'est du reste un testament politique que le mi nistère anglais va faire s'n entremis. Le Parlement doit être prorogé le lendemain de ce grand jour et il est k peu près certain que le Parlement nouveau amènera un autre cabinet. Cependant, pendant au moins quinze jours en core, les ministres actuels resteront maîtres de la situation. Si le Times est, comme tant de lois, l'ex pression fidèle dé l'opinion publique, l'Angleterre ne serait pas disposée i maintenir en Italie la domi nation de l'Autriche. Elle accuserait de folie le ministre qui proposerait de déclarer la guerre la France pour soutenir l'Autriche dans la position que lui ont faite les traités de 1815. Mais elle ne voudrait pas non plus prêter la main aux projets ambitieux de la France. Nous citons ici textuelle ment les importantes déclarations du journalanglais Il n'y a pas, dans toute l'Angleterre, une société d'enthousiastes assez crédules pour croire que l'em pereur Napoléon soit tout fait désintéressé dans cette question, ou que ses vues n'aillent pas au-delà du désir que l'Italie soit libre et indépendante. s Tout le monde voit que pendant que l'empe reur Napoléon parle le langage des carbonari, il s'inspire de la vieille politique de la famille Bona parte. Si nous jugeons par ce qu'il fait plutôt que par ce qu'il dit, la France cherche de nouveau, sous son impulsion, k devenir une puissanco ita lienne. Elle a le Piémont dans ses serres, et, comme la Toscane et Modène doivent tomber si l'Autriche est battue en Lombardie, il n'est pas déraisonnable que nous ayons le soupçon que notre allié qui est ami de la liberté, considère comme possible le réta blissement du royaume del'Etrurie et l'accession du prince Napoléon et de ia princesse Clotilde ce trône. Comme ane conséquence nécessaire du succès d'une telle politique, nous ne pouvons que prévoir que les Etats italiens deviendraient tous, dans ce cas, des dépendances de la France, et que la France, dis posant des ressources de l'Italie par terre et par mer, deviendrait alors, dans une très-grande mesure, la maîtresse de la Méditerranée, et serait parfaitement capable de poursuivre tous les projets qu'elle pour rait former contre ce pays ou contre l'Allemagne. En présence de ces considérations qui se pres sent dans notre esprit, il ne sera pas difficile pour les puissances continentales de croire que les sym pathies de l'Angleterre ne sont pas plus portées, pour la prochaine guerre, vers l'empereur de France qu'ils ne le sont vers l'empereur d'Autriche. s La conduite de Napoléon III dans les discussions préliminaires que l'on considérait comme devant précéder le Congrès, n'ont pas été de nature a faire beaucoup espérer que nous nous sommes trompés quant ses intentions ultérieures. La position ae- tuelledeces négociations peut être déterminée ainsi s L'Autriche a insisté longtemps et tenacement sur le désarmement de la Sardaigne comme mesure préliminaire qui devait précéder le Congrès. L'An gleterre et la France ont refusé de demander ce dé sarmement k la Sardaigne, en disant «si les autres puissances doivent entrer dans le Congrès armées, que l'on ne demande pas la Sardaigne de désarmer avant les autres et seule, s Après une discussion presque interminable, l'Autriche a abandonné cette position et elleaconsenti désarmer immédiatement et avant la réunion du Congrès, la condition que la France et l'Angleterre en lissent autant. En ap parence, rien ne semblerait plus juste. La France a consenti s désarmer aussi bien que l'Autriche, mais lorsque l'Autriche a demandé, comme premier gage de cette obligation, quelque diminution dans les levées piémontaises, la France a viré de bord en dé clarant qu'elle n'avait jamais armé et qu'elle n'avait pas cru que la Sardaigne fut compromise dans la de mande du désarmement. En outre, la France refusa même de demander k son allié de désarmer. Voilà, pensons-nous, où les négociations sont ar rivées maintenant, et l'obstacle inattendu soulevé par la France fait naître la suspicion que l'Empereur n'a pas l'intention de laisser la diplomatie le soin de régler les présentes difficultés. Les gens bàan in formés pensent maintenant qu'il ne fait qu'amuser l'Europe par la promesse d'un Congrès, tandis qu'il épuise l'Autriche et complète ses propres préparatifs pour «e mettre en campagne. La position de l'Autriche est, en effet, très-cri tique. Ce qui pouvait lui arriver de pis, c'est l'état actuel de suspension. Puur elle, c'est se ruiner sûre ment que de maintenir ces grands armements. La fortune das armes est incertaine peut-être sortira- t-elle victorieuse de la lutte, mais, même dans l'é ventualité très-improbablequ'elle perde rapidement toutes ses provinces italiennes et qu'elle subisse successivement de grandes défaites, elle ne serait pas dans une position plus mauvaise que si elle doit con server une paix armée perpétuelle. Elle est saignée k mort en ce moment, et autant vaut mourir par l'épée que par le bistouri. Mais, quoi qu'il en soit, on nedoit pas se méprendre sur la politique de l'An gleterre dans cette question. Notre désir suprême est de maintenir la paix; mais, si nous ne pouvons y réussir, alors que celui qui prend le glaive pé risse par le glaive. \JObserver annonce la prorogation du Parlement pour jeudi prochain. La dissolution aura lieu sa medi. Le même journal assure que, d'après les der niers renseignements de quelques personnes bien informées, la paix serait encore possible et le Con grès se réunirait au jour indiqué. Les plénipotentiaires réunis Paris, pour le rè glement de la question des Principautés danubiennes, ont décidé que la troisième séance de la Conférence serait renvoyée après Pâques, pour que, d'ici lâ, MM. Mussurus et le baron de Hubner fussent mis k ruêine de connaître le résultat des communications adressées leurs gouvernements. Tout le monde applaudira ce résultat. Peu im porte que la double élection ne soit reconnue que comme un fait accompli; les faits valables sont transformés en principe par la suite des temps, et si l'administration du prince Couza fonctionne régu lièrement, ce dont il n'y a aucune raison de douter, la cause de l'Union peut être considérée comme gagnée. Les habitants de la ville de Genève ayant décidé qu'un bateau de sauvetage, construit sur le modèle des lifc- boats de la société royale anglaise, serait placé sur le lac, des constructeurs de Limcbouse ont été chargés de l'exé cution de la barque. Ce life-boat a été essayé ces jours derniers dans un canal en face de Qnecn'sDock, en pré sence d'un grand nombre de personnes, et l'essai a été très-satisfaisant. Le canot a été trouvé digne de fonc tionner sur le lac poétique auquel il est destiné. Les circonstances qui ont provoqué l'achat du lifeboat par la ville de Genève méritent d'être rapportées. Durant une tempête sur le lac, l'hiver dernier, un sieur Mcr- millod, pécheur de profession, employa sa barque nu sauvetage de plusieurs personnes naufragées. Le courage que Mermillod déploya lui valut, de la part des habi tants et du gouvernement genevois, une récompense de 30,000 l'r. et la mission d'acheter en Angleterre, après s'en être entendu avec la société du life-boat, un bateau de sauvetage aussi perfectionné que possible. Le succès de l'expérienee faite Liuichousc, prouve que la mis sion du courugeux sauveteur a été heureusement remplie. Un commissaire-prisrur encore jeune et ayant joué dans sa sphère un rôle assez brillant, M. Thillct, s'était assuré aux deux compagnies le Phénix et la Paternelle, pour une somme de 130,000 francs. La police d'assurance portait cette clause ordinaire et indispensable qu'en cas de suicide le contrat était résolu de plein droit. Or, le 7 septembre, M. Tliillet, de retour de Mâcon, où il était allé faire une partie de chasse, arrivait de grand matin Paris la gare du chemin de fer de Lyon. 11 retient aussitôt une voilure pour se faire transporter chez lui, fait charger sa malle au bureau des bagages, la remet au cocher, en lui disant 33, rue Laffilte Là-dessus il monte, et la voiture part; il était un peu plus de cinq heures ot demie. Elle gagne la place de la Bastille, et, un peu plus loin, juste l'endroit où la rue du Pas-de-la-Mule débouche sur le boulevard Beaumar chais, une détonation éclate. Le cocher n'a rien entendu, il va toujours mais un passant Wcbcr ('alarme de cette explosion il regarde du côté où le coup est parti, aper çoit encore la fumée il marche alors droit la voiture, on l'ouvre, et on ne trouve qu'un cadavre. Un fusil de chasse double canon fumait encore entre les jambes du mort. Une partie du crftne de ce malheu- teux avait été emportée par le coup, et les débris de sa cervelle avaient jailli avec son sang dans l'intérieur do la voiture.

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2