Chronique politique. xëes. Un homme aiméet estimé vient de mourir, prématurément enlevé la fleur de lâge. M. Désiré Roffiaen, souffrant déjà depuis quelque temps, a élé, il y a quelque» jours, atteint d'une convulsion suivie immédiatement de délire, lia succombé une affection cérébrale l'âge de 41 ans. M. Roffiaen était le fils de ses œuvres. Entré jeune dans la carrière administrative, comme commis au commissariat d'arrondissement, il était parvenu en être le chef de bureau. Travailleur infatigable, il abattait de la besogne avec une extrême célérité. Honnête et intègre, il était estimé de tous ceux qui ont eu avec lui des relations administratives. Ami dévoué et sincère, il s'était fait aimer, en rendaut dans une position modeste, service ceux qui en avaient besoin. Outre ses fonctions de chef de bureau au commissariat d'arrondissemeot M. Roffiaen était secrétaire communal de Brielen. Il s'était fait aimer des membres de Cette administration communale,dont il était l'âme. Secrétaire de l'As sociation agricole de l'arroudissement d'Ypres, M. Roffiaen a rendu en celte qualité de grands services l'agriculture. C'était un homme de relations faciles, bien veillant et qui savait se faire aimer de tous. Le service funèbre a été célébré avec les honneurs dûs un officier de la Garde civique, car M. Roffiaen était lieutenant de la milice citoyenne. Un immense concours de moude assistait ses funérailles. Outre l'administration communale de Brielen, nous y avons remarqué presque tous les secrétaires communaux de l'arrondisse ment, qui ont voulu, par leur présence, té moigner leur amitié pour un ancien camarade mort inopinément. Nous venons de v«ir chez M. Lapiere-Vande- vyver, une œuvre réellement remarquable. C'est un Christ en croix, peu près de grandeur na turelle, taillé d'un seul bloc de pierre. Nous engageons vivement les amateurs aller voir ce beau travail. Félicitons M. Lapiere sur le succès de son entreprise, et espérons qu'il pous sera plus loin ce genre de travail, qui s'exécute pour la première fois Ypres. Dans un prochain numéro, nous donnerons le compte-rendu des fêtes qui ont eu lieu la Société royale de S1 Sébastien l'occasion de l'installation et de la consécration du chef- homme et vice-chef-homme, MM. Yandeopee- reboom et De Codt. Lundi dr, 135 soldats des Lanciers, qui ont terminé au dépôt leur instruction militaire, sont partis de notre ville et seront remplacés incessamment par un nombre peu près égal de recrues. Soldats et chevaux sont partis par le chemin de fer. profondément, reprit-il avec réflexion j'eusse préféré la voir morte plutôt que chrétienne Il y a quinze ans que vous pensiez ainsi dit en soupirant le prêtre, at tristé par ce souhait cruel et inflexible. Je pense tou jours de méine, repartit Mondaio, qui fixa ses yeux ardents sur son interlocuteur et le força de baisser les siens. Je vous plains d'avoir le cœur si endurci, mon fils, et je prierai Dieu pour vous. Comptez-vous rester davantage dit le juif en se levant et en allant la porte de la rue pour juger de l'état du ciel et du temps. Si vous ettcodrz que la pluie cesse, vous attendrez jusqu'au jour... Eh vous ne me forcerez pas célébrer laPéque en votre présence, je suppose? Voici que je pars, dit le capucin se levant son tour je vous reverrai de main, s'il vous plaît, pour l'ulTaire qui m'amenait... Quelle affaire Ah vous m'instruirez peut-être de ee que vralcni de gens de police qui ont erré autour de ma maison, et qui s'y sont niéuie présentés sous prétexte de parler ma fille... Étes-vous sûr que c'étaient des gens de police objecta le bon moine, qui, connaissant 1amour de Hubert Hobert pour Seïla, eut l'idée qu'il pouvait bien I avoir guettée et s'être fait accompagner de son ami Fragonard. Parlaient-ils français? Fran çais des hommes de la police pontificale Vous n'êtes pas bien éveillé, padre Alexandre allez dormir en paix Cette question vous paraîtra toute naturelle, uand vous saurez qu'un jeune Français... Eh bien L'Association libérale de Namttr s'est réunie en assemblée générale dimanche dernier pour délibérer sur un projet de programme présenté par le comité. Ce programme, que les candidats la repré sentation nationale devront adopter, contient la plupart des vœux exprimés par le Congrès li béral on y a ajouté le retrait de l'art. 8 de la loi sur l'enseignement moyen, l'instruction obliga toire et le vote par liste alphabétique. Tous les membres présents du comité, moins un. ont adhéré a ce programme. f Mi L'Ami de l'Ordre annonce que M. le barou de Cesves, membre du sénat pour l'arrondisse ment de Phitippeville, ne sollicitera plus, au mois de juin prochain, le renouvellement de son mandat. En même temps ce journal annonce et patrone la candidature de M. le baron de Labeville. On mande de Nivelles que, du côté des cléri caux, MM. Mercier et Snoy se mettront seuls sur les rangs aux prochaines élections, en op position avec MM. Mascart et Trémouroux. La réélection de MM. Nélis et de Chenlinnes ne sera pas contestée. Nous lisons dans le Journal de Charleroi Depuis quelque temps l'on donnait comme une chose certaine le déplacement de notre commissaire de district, M. de Gerlache, et l'on indiquait même son successeur. Ce bruit est fondé. D'après des renseigne ments que nous avons tout lieu de croire par faitement exacts, M. de Gerlache va être inces samment remplacé, Charleroi, par M. Joly, actuellement commissaire d'arrondissement Thuin. Celle satisfaction donnée l'opinion libérale par le ministère est tardive sans doute, mais elle n'en sera pas moins favorablement accueillie. Du 34 Avril au 37 Inclue. Le Parlement anglais a été prorogé mardi. Dans le discours de clôture, lu par le lord chancelier, nous re marquons cette phrase Mylords et Messieurs, Sa Majesté nous ordonne de vous informer que l'appel qu'elle va faire son peuple a été rendu nécessaire par les difficultés éprouvées dans la conduite des affaires publiques du pays, ainsi qu'il est indiqué par le fait que, en un peu plus d'une année, deux administrations successives ont manqué de la con fiance de la Chambre des Communes; et Sa Majesté de mande par ses prières toutes les bénédictions de la divine Providence pour que la mesure qu'elle va prendre ait pour effet de lui faciliter l'exercice de ses hautes fonc tions et de la mettre même de conduire le gouverne ment du pays d'après les conseils d'un ministère possédant la confiance de son Parlement et de son peuple. L'Illustrated London news publiait dimanche un cu rieux article sur la situation. D'après ce journal la paix ou la guerre dépend d'un simple accident. L'empereur d'Autriche, irrité par la Sardaigne, dont ses armées au- interrompit vivement Mondaio, qui comprit, au nom de Français, que sa fille était en butte quelque poursuite galante. Un peintre de l'Académie de France... Il a vu ma fille, il la trouve belle Dites-lui qu'elle est juive, s'il veut l'épouser dites-lui qu'elle aura un mil lion de dot et que je suis son père, s'il voulait nous traiter avec la légèreté française. Ce jeune homme, et je réponds de lui comme s'il était mon fils, n'a que des vues honorables et dignes de vous... Est-il Israélite comme nous Il est chrétien comme moi, eomme... l'était cette femme angélique... Encore interrompit Mondaio, dont l'impatience s'irritait chaque instant. Quel esprit de l'abîme vous a donc ramené ici la veille de la Pàque Je reviens vous dire, comme le pro phète, que le divin pasteur ramène lui sa brebis égarée... Sortez s'écria le juif, que ses pressenti ments exaltaient encore plus que les paroles énigma- tiques du capucin. Mondaio, croyez-moi, ne vous opposez pas au bonheur de votre fille dans ce monde et dans l'autre... Ma fille, malheureuz Veux-tu m'en- levcr ma fille comme tu m'as enlevé ma femme Je veux, au contraire, vous la conserver votre fille espère que vous consentirez... Consentir quoi dit avec force Mondaio, qui ne pouvait plus douter de la mission du P. Alexandre; consentir ce que des libertins osent lever les yeux sur Seïla Consentir ee qu'un prêtre chré tien fourbe et intrigant, vienne semer la zizanie et le raient bientôt raison, si un plus grand que le roi Victor- Emmanuel n'était derrière lui, peut refuser d'être plus longtemps le jouet de ses adversaires. La faute de la situation est tout entière, dit 'Ylllustrated, aux hommes d'État britanniques qui n'ont pas tournis la question d'Italie aux conférences de Vienne, oubliant qu'une paix qui ne réglait rien, était le prélude le plus certain d'une nouvelle guerre. Pendant la guerre de Crimée, l'Autriche était prêle céder ses provinces italiennes en échange d cla Valachie et de la Moldavie. Elle aurait donné 500,000 hommes pour combattre la Russie. A une guerre, peut-être plus longue, aurait du moins succédé une pAix réelle. Le Sultan aurait été enchanté, de son côté, d'accepter 50 ou 75 millions en échange d'une souveraineté purement nominale. Ces récriminations sont assez curieuses pour être enregistrées. Nous avons dit que la présence b Turin de 20,000 italiens volontaires en armes, avec Garibaldi pour chef, était le plus grand danger de la situation. C'est leur renvoi que l'Autriche a réclamé en déans les trois jours. Le délai fixé par l'ultimatum expire, dit la Patrielundi soir. Le Piémont ne cédera pas ces menaces. Il le voudrait qu'il ne le pourrait. Il est trop sur d'ailleurs d'être secouru par la France qui a déjà dirigé ses troupes vers les Alpes. La guerre sera donc déclarée et nous ne serions pas surpris que le Moniteur unioertel se réservât l'honneur de cette proclamation. Il a promis de défendre la Sardaigne. Elle est attaquée; il annoncera l'Europe que son épée sort du fourreau pour la défense des opprimé*. Le Moniteur universel confirme les faits déjà con nut. 11 nous apprend officiellement que l'Autriche a invité la Sardaigne réduire son armée sur le pied de paix et licencier les volontaires. Cette commu nication a été transmise Turin par un aide de camp du général Giulay, et cet officier aurait élé chargé de déclarer qu'il attendrait la réponse pendant trois jours et que toute réponse dilatoire serait considérée comme un refus. L'Angleterre et la Russie ont protesté contre la conduite de l'Autriche en cette circonstance. D'après le correspondant de Paris, ces puissances auraient invité l'Autriche donner au Piémont un délai de quinze jours au lieu de trois. Napoléon III a réparti comme suit les commande ments de son armée Le maréchal Magnan armée de Paris; Le maréchal comtede Castellane armée de Lyon; Le maréchal comte Baraguay-d'Hilliers premier corps de l'armée des Alpes Le général Mac-Mahon deuxième corps Le maréchal Canrobert troisième corps Le général Niel quatrième corps. Le prince Napoléon commandera un corps séparé. Le maréchal Randon est nommé major-général de l'armée des Alpes. Le duc de Malakoff commandera l'armée d'obser vation, dont le quartier-général est établi b Nancy*. Le* journaux de Paris annoncent que Napoléon III commandera lui-même l'armée de* Alpes. Une communication dans ce sens sera probable ment faite lundi au Corps-Législatif. Nous devions nous y attendre dans les journaux de Paria, c'est aujourd'hui un concert de récrimina tions et d'injures contre l'Autriche. C'est elle qui est la came unique de la guerre Elle n'a pas écoulé les conseils si pleins de modération de l'Europe en tière. Elle n'a pas compris la portée pacifique des scandale dans ma famille C'est votre fille qui vous parle et vous supplie par ma bouche... Va-t'en, artisan de désordres et d'intrigues! s'écria le juif hors de lui va-t'en et sois maudit Cédez de bonne grâce aux projets de la Providence ne contraignez pas votre fille la rébellion... Et c'est toi, infâme, qui oserais la poussor se révolter contre son père Le nom et l'autorité de père s'évanouissent devant l'Autorité et le nom de Dieu Ah ce n'est point assez d'avoir perverti la mère, tu prétends de même pervertir la fille Insensé, qui voulez tenir tête la Providence Votre fille est chrétienne... Chrétienne ma fille, chrétienne criait Mondaio en arrachant ses cheveux et en déchirant ses vêtements. Oui, chrétienne d'inten tion, puisqu'elle réclame le sacrement du baptême. Le baptême horreur abomination de la désolation Dieu d'Israël et de Jacob, viens mon secours Le bap tême, elle le recevra de ma main Et de la mienne, tu recevras le prix de tes exécrables complots Votre fille trouvera une autre famille dans la communion des chrétiens; elle prendra un époux que l'Église catholique avouera elle aura des enfants qui seront élevés dans la foi de Jésus-Christ... Cesse tes défis et tes outrages cesse de blasphémer contre la loi de Moïse. Demain, je mettrai votre fille sous la protection du pape De main tes moines pourront psalmodier tes funérailles (la suite «m prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2