9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 1,878. - 19* Année. Dimanche, lr Mal 1859 LE PNCIES Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Y près (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbei, 30 Avril. On nous demande l'insertion de la noie qui suit Depuis quelque temps, on parle beaucoup en notre ville du départ des Lanciers. Cette mesure, qui a pour but de ne point laisser de dépôts sur les frontières, est certainement très- sage et très-prudente. Il serait question de remplacer la cavalerie par l'Ecole des enfants de troupe, mais cette dernière nouvelle n'a rien de positif, quoique l'on ait déjà fait le devis des dépenses nécessaires pour l'appropriation des locaux. Toutefois, le dépari des Lanciers est seul une chose arrêtée; ils attendent d'un jour l'autre l'ordre de se rendre Termonde. Le Commissaire de l'arrondissement d'Ypres a l'honneur d'informer les intéressés qu'une en quête de commodo et incommodo est ouverte pendant vingt jours partir du lr Mai prochain, dans la commune de Wytschaele, au sujet du tracé d'un projet de roule pavée qui est destiné relier cette commune au pavé communal de S1 Eloi Messines. Les plans sont déposés l'inspection du pu blic au secrétariat de la commune. Les personnes qui auraient des réclamations faire, peuvent les adresser en déans ce délai au secrétariat de Wytschaele ou au commissa riat d'arrondissement. Le Commissaire de l'arrondissement d'Ypres a l'honneur d'informer les intéressés qu'une en quête de commodo et incommodo est ouverte pendant vingt jours, partir du lr Mai pro chain, dans les communes de Neuve-Église, Messines et Warnêton, au sujet du tracé d'un projet de roule pavée qui reliera la commune de Neuve-Église celle de Comines. Les plans sont déposés l'inspection du pu blic, au secrétariat de la commune. Les personnes qui auraient des réclamations LIE ©METT®. IX. (Suite.) En disant ces mots avec une sombre ironie, Mondaio courut sa forge, saisit uu lourd marteau, et le leva sur la tète du P. Alexandre, qui attendit le coup en offrant Dieu le sacrifice de sa vie; mais un cri d'effroi et de prière arrêta ce coup prêt k tomber et fit diversion k la pensée de meurtre qui avait armé le bras de Mondaio: c'était sa fille elle-même, qui avait entendu une partie de cette pénible altercation et qui se hâtait de descendre pour se précipiter entre son père et le vieillard. Sa vue ne fit qu'enflammer davantage la fureur du juif, qui se voyait en présence de deux adversaires, également re doutables par leur solidarité il jeta le marteau qu'il avait failli ensanglanter, et il hésita un moment. 0 mon père, grâce répétait Seïla toute tremblante et tout en larmes. Grâce murmura-t-elle en tombant aux genoux de Mondaio. Veux-tu déshonorer mon nom et mes cheveux blancs lui demanda celui-ci veux- tu me faire mourir de honte et de chagrin?Ma fille, confessez que vous êtes chrétienne dit avec noblesse le vieux moine, qui se sentait comme inspiré du Saint- Esprit. Tu l'entends, Seïla reprit avec un surcroît de rage le juif, qui, laissant sa fille, s'élança sur le P. Alexandre. Puisque la terre ne s'ouvre pas pour l'engloutir comme Coré, Dalan et Abiron... Padre Alexandre, plus un mot, je vous conjure, disait Seïla. faire, peuvent les adresser en déans ce délai, au secrétariat de l'une des communes prénom mées ou au commissariat d'arrondissement. A l'effet d'honorer la mémoire d'un de ses frères, un ancien frère d'armes d'Ypres nous prie de reproduire, dans nos colonnes, le dis cours suivant, prononcé par M. le médecin de garnison Alexis. Au nom de la Société des anciens Frères d'ar mes de 1 Empire, établie Ypres. Messieurs, mes chers frères, Un ancien philosophe a dit post tnorlem nihil est, mors nihil. Il n'est rien après la mort, la mort même n'est rien. Monstruosité, blasphème La vie et la mort sont deux conditions naturelles, données par Dieu la vie pour nous rendre heureux, la mort pour nous récompenser ou nous punir. S'il y a sur la terre le bien et le mal, le juste et l'injuste, la ré compense «t la punition, le dogme de l'immortalité de l'âme est un don divin, des plus consolateurs et qui porte k la vertu. O vous, disait J.-J. Rousseau, qui êtes l'objet de ces réflexions, vous qui me faites regretter en ce moment de n'avoir pas une éloquence assez viva pour vous parler dignement des vérités dont je suis pénétré; vous, enfin, que je voudrais embraser de tous les amours honnêtes, parce que vous n'en se riez que plus heureux; souvenez-vous sans cesse que la patrie a des droits imprescriptibles «t sacrés sur tous vos talents, sur vos vertus, sur vos senti ments et sur toutes vos actions; qu'en quelque état que vous vous trouviez, vous n'êtes que des soldats en faction, toujours obligés de veiller pour elle et de Volera son secours au moindre danger. Notre cher frère Delerive a fourni une longue et des plus honorables carrière, tant comme militaire quecomme fonctionnaire de l'ordre judiciaire; il a possédé les qualités essentielles du soldat et de l'homme public; il s'est préparé par des mœurs douces et par l'amour de la justice, une place dans l'heureux séjour de la paix. Son âme doit être heu reuse. Ces considérations, émises sur la vie et la mort dé notre ami, doivent adoucir les regrets de sa famille, ainsi que les nôtres, mes chers frères. Delerive adieu I Mon père, c'est un prêtre, c'est un vieillard Ne souille plus ma maison de ta présence et de tes injures disait Mondaio en le poussant avec violenee vers la porte. Courage ma fille criait le moine, espérance en Dieu et en son Église je vous bénis comme chré tienne Puisse-lu être dévoré par les chiens et traiiié dans la fange, ainsi que l'impie Jézabel En prononçant ce vœu sanguinaire, Mondaio entendait aboyer les chiens de garde que le bruit d'une lutte et d'une querelle faisait accourir de tous les coins du Ghetto: il enleva dans ses bras le pauvre moine, qui n'avait ni la force ni la pensée de faire résistance, et il l'envoya rouler k six pas dans la rue, où les chiens semblaient attendre leur proie. Puis, il referma la porte, serrures et verrous, tandis que les cris lamentables de la victime se mêlaient aux féroces hurlements des chiens. X. Marco fit bien de se hâter quelques minutes plus tard, le malheureux P. Alexandre n'aurait pas eu besoin de secours. Sa robe de bure épaisse l'avait garanti d'abord contre les premières morsures, qui n'étaient encore que timides et indécises; mais les chiens s'acharnant et s'ani- mant l'un l'autre, leurs dents avaient imprimé des traces profondes dans ses chairs, et le sang coulait par tout son corps. Le digne capucin avait pu se faire une idée exacte de ce que souffraient les martyrs chrétiens qu'on livrait aux bêtes pendant les persécutions, et il dut se dire aussi I tout bas, en interrogeant son caractère doux et placide, Révolution en Italie. Florence, 28 avril, au soir. Le Moniteur français du 29 avril publie une dépêche de Florence, annonçant une révo lution pacifique de ce duché Le grand-duc ne voulant pas abdiquer, est parti pour Bologne avec une escorte d'honneur. Gênes, 27 avril. On annonce de» troubles dans les duchés. Massales prisonniers politiques ont été délivrés. Les communications télégraphiques sont in terrompues entre Carrare et Modène. Turin, jeudi 28, au soir. Aucun mouvement offensif n'a encore eu lieu, jusqu'à présent, de la part des Autrichiens. Londres, vendredi matin, 29 avril. La débâcle financière continue. 19 faillites. Consolidés 88 89. Rome, 26 avril. Des manifestations françaises ont lieu. Un arrêté royal, en date du 1% avril «85g auto- rise le conseil communal de Dranoutre faire construire, contre la nef nord de l'église de celte localité, un dépôt d'ornements sacerdotaux. La fabrique de l'église de Messines est autorisée accepter Les legs qui lui sont faits par le sieur Philippe- Jacques Vandermeersch et par la dame Catherine- Josèphe de Urabandere, la charge d'exécuter les clauses légales du testament. Le bureau de bienfaisance de Messines est autorisé accepter les sommes qui devront lui être remises par la fabrique de l'église de cotte ville, pour faire aux pauvres les distributions de paina ordonnées par le testateur. Il règne depuis quelques jours, au département de la guerreune activité tout fait extraordi naire; diverses mesurés, assez significatives, ont été prises récemment. ses habitudes calmes et béates, qu'il ne se sentait pas la vocation du martyre. Il avait presque perdu connaissance, lorsque Marco, écartant coup de pied les dogues qui le mordaient lui-même sans reconnaître sa voix, releva le vieillard et le protégea contre les nouvelles attaques des chiens qui l'entouraient Marco soutenait d'une main le P. Alexandre, et de l'autre, armée des clés du Ghetto, il recevait l'un après l'autre ou k la fois ces animaux fu rieux qu'un si rude accueil ne décourageait pas et qui revenaient sans cesse la charge en hurlant Enfin, force de les battre, de leur parler, de les menacer, il réussit k se débarrasser d'eux ou du moins k 1rs tenir distance, pendant qu'il aidait le capucin marcher d'un pas lent et pénible. Mais en présence du danger qu'il courait aussi bien que le moine, ce n'étaient ni les as sauts ni les morsures des chiens qui faisaient sa préoccu pation principale. Lorsque le P. Alexandre était tombé dans la rue, tomme une masse lancée de loin qui s'écrase par son propre poids, la besace pleine de monnaie de cuivre et d'argent qu'il avait attachée sous sa robe, heurta le pavé et rendit uu son métallique qui arriva aux oreilles de Marco parmi les aboiements et les cris. 11 ne songea plus qu'à s'en emparer fut-ce le produit d'une quête de couvent. Le ciel vous récompense, mon fils dit le hon re ligieux qui, tout meurtri et contusionné, souriait k son libérateur. C'est vous que je dois la vie Est-ce bien toi, Marco, qui m'as si bravement défendu. Marco ne répondait pas, et faisait semblant de n'avoir

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