Chronique politique. A Anvers et dans les villes voisines, se prépa rent des bâtiments pour y recevoir les dépôts de divers régiments et leurs bataillons de ré serve. Ainsi la réserve du 6* de ligneen gar nison Cbarleroi, est déplacée Matines où elle doit être installée aujourd'hui ou demain. La ville de Lierre aussi doit recevoir les réserves d'un ou de deux régiments. Des transports d'armes et d'effets militaires se font presque journellement, par le chemin de fer, dans la direction d'Anvers et des villes voisines. Précurseur On lit dans le Mémorial de Courtrai Il parait que tous les inculpés dans la sale affaire du couvent de Forges-lez-Chimay, ne sont pas sous la main de la justice car, hier matin, le parquet de notre tribunal s'est rendu au faubourg de Tournai, au domicile des parents du prieur des trappistes,*le Révérend Père Fran çois (Modeste Décrois, l'ancien élève du collège de Mr Malou), pour y rechercher le père Ma- caire, (Eveerst Léopold) qu'on croyait s'y tenir caché. La maison Decroix est, du reste, connue en notre ville, pour être le rendez-vous des reli gieux de toute robe. Le R. P.fort heureusement pour lui, ne s'y trouvait pas. Conr d'assises de la Flandre occidentale. Liste des jurés appartenant arrondissement judiciaire <f Ypretappelée siéger pendant la deuxième session qui s'ouvrira le 16 mai prochain, sous la présidence de M. le conseiller Verbaere 1. Van Isacker, François, cultivateur, Hooglede. a. Verlet, Bruno», notaire, Moorslede. 3. Volbrecht, Louis, négociant, S Warnêton. 4. De Grendel, Pierre, négociant, Poperinghe. 5. Vandenbussche, Pierre, propriétaire, huilier, Clercken. Du 38 Avril au 30 Inclus. L Empereur et le prince Napoléon partent ce soir pour l'armée des Alpes. On ne croit plus S un ar rangement et les protestations de l'Angleterre, de la Prusse et de la Russie resteront sans effet. D'ailleurs, d'aprèa une dépêche de Vienne, la Sardaigne a rejeté l'ultimatum de M. de Buol, et les troupes autri chiennes ont dû, assure-t-on, dès lundi, franchir les Iroutières du Piémont. Une grande revue a eu lieu Milan sur la place d'armes, le 17 avril. On a béni les drapeauxcomme on fait i la veille de la bataille, et le général Giulay a prononcé une allocution entièrement semblable celle qui a fait tant de bruit en Europe. On annonce que trois corps d'armée français entreront h la fois en Italie, par Culoz et le Mont- Ceu is par Grenoble, Briançon, et Pignerol et le troisième, par mer, 1 Gènes, qui restera la base d'epéraiions. Le Morning Herald prétend que la cause de la paix n'est pas encore tout fait désespérée. Le /Ta pas d'autre idée en téte que de veiller sur le vieillard qu'il venait de sauver mais chaque instant il se rap prochait de lui, comme pour le garantir de quelque péril en le couvrant de son corps, et il soupesait avec précau tion la besace tentatrice que son imagination grossissait encore; par malheur, celte besace, qu'il sentait pendre le long de la cuisse droite du moine, semblait y être fixée assez solidement pour défier les larrons. Il se repentit d'abord de n'avoir pas laissé les chiens jouer leur rôle, les chiens qui, coup sûr, eussent respecté l'argent il fut sur le point de les rappeler et de leur rendre leur victime. Le bruit d'une fenêtre haute qu'on ouvrait em pêcha peut-être ce scélérat de commettre un crime e'était Sella, qui, après avoir échappé elle-même nu courroux fanatique de son père en se réfugiant l'étage supérieur de la maison, s'informait avec effroi du sort de l'infortuné qu'elle avait cru mis en pièces par les chiens elle remercia Dieu de l'avoir préservé d'une mort cer taine et affreuse elle s'encouragea tout haut persévérer dans sa conversion. Pudre Alexandre, cria-t-ellc d'une voix gémis sante, dites Robert que je serai lui, que je suis chré tienne La fenêtre se referma si violemment, que les vitres volèrent en éclats, et des plaintes étouffées se confon dirent avec les mugissements du vent. Le moine écouta encore et se persuada que ses oreilles l'avaient trompé. Il serait retourné en arrière, s'il avait pu supposer que raid est l'organo de ce ministère impuissant et hâ bleur qui peut se flatter d'avoir, par ses faiblesses ot son orgueil, compromis le plus gravement les desti nées de l'Europe. Avec des hommes plus sincères et plus énergiques, de deux choses l'une, ou bien l'Angleterre eût embrassé la cause de l'Italie et eût servi de garant aux intentions libérales de la France, ou bien par une déclaration nette et catégorique elle eût arrêté la France et l'Autriche dans la voie désas treuse où elles voulaient s'engager. Au lieu d'en agir ainsi, le ministère, par ses attermoieinontsses réticences et son humble respect pour la politique de Napoléon III, a conspiré avec le péril, et nous savons de bonne source qu'à Paris, dans les cercles libéraux, on fait peser sur aes hésitations toute la responsabilité de la terrible position faite l'Europe. On ne comprend pas qu'un homme aussi éminent que lord Derby ait pu se laisser conduire en aveugle, comme il l'a fait, par un diplomate de quinzième ordre, comme lord Malmesbury. Toutes les récri minations du monde aujourd'hui sont sans utilité. L'Europe aura la guerre, mais il est déplorable que la nation dans laquelle on espérait le plus pour le maintien de la paix ait ainsi laissé pousser les cho ses i l'extrême, et se soit mise aussi humblement au survice des ambitions les plus funestes. L'opinion pourra se modifier d'ici quelques jours sur la conduite de l'Autriche, s'il est vrai qu'elle doit publier un manifeste, dans lequel il sera dit que Napoléon 111, lors de son entrevue avec M. de Ca- vour, Plombières l'an dernier, a promis la Lom- bardie la Sardaigne. Post-scriptnm. Par voie télégraphique.) Vienne, 28 avril. La Sardaigne refuse l'ultimatum de l'Autriche. La Correspondance autrichienne déclare qu'elle espère voir une bonne entente s'établir entre l'Autriche et la Prusse. Elle ajoute que le cabinet de Berlin con naissait l'intention de l'Autriche concernant la demande adressée au Piémont. Turin, 28 avril. M. de Cavour a présenté au Sénat le projet confé rant au Roi tous les pouvoirs. Il a dilque l'ultimatum de l'Autriche porte qu'elle considérera le refus du Piémont comme un casus belli. La nouvelle des mesures militaires prises par la France, a soulevé en Piémont un enthousiasme inexprimable. Les Universités du royaume ont été fermées. Berne, 26 avril. Cinq vapeurs sardes naviguant sur le lac Majeur se sont réfugiés sur le territoire suisse et ont été désarmés. Beaucoup de nobles Milanais arrivent Lugano. A Milan des arrestations nombreuses ont été faites dans la noblesse. Londres, 26 avril. Hier dans un banquet donné par le lord maire, lord Derby s'est exprimé comme suit Plût Dieu que je pusse garantir le maiotien de la paix. Toute espérance n'est pas encore perdue. La Russie, en proposant le Congrès, avait mal compris le résultat de la mission de lord Cowley. Le gouvernement a été fidèlement soutenu par la Prussa. Je regrette que l'Autriche ait rejeté la Mondaio fut assez aveuglé par son fanatisme pour mal traiter sa fille. Mais peine lui restait-il la force de se traîner, appuyé sur les bras de Marco, ses jambes se dérobaient sous lui, et il s'arrêtait chaque pas peur reprendre haleine. Son moral se trouvait fort abattu d'ailleurs par l'horrible angoisse qu'il avait ressentie, et l'unique pensée qui se présentât son esprit en ce mo ment, c'était celle d'une immense gratitude envers le ciel, qui venait de faire en sa faveur un miracle mani feste. O mon Dieu mon Dieu murmurait-il en joignant les mains, tu m'as montré la mort face face, pour m'apprendre ne pas la craindre Et pourtant, tandis qu'il parlait ainsi, le souvenir de cette mort effrayante qu'il avait vue de si près le pour suivait d'une invincible terreur ses dents claquaient, son sang se figeait dans ses veines, son eœur bondissait par intervalles, et des sueurs de glace passaient sur son visage livide de pâleur, où les crocs d'un chien avaient imprimé une large morsure. Pardonnez-moi ma faiblesse, mon Dieu disait-il, honteux des larmes qui ruisselaient le long de ses joues j'ai eu peur de mourir Vous ne mourrez pas encore cette fois reprit Marco, le faisant asseoir dans la chambre où Capricola était mort peu d'instants aupara vant. Allons, padre Alexandre, il faut vous coucher sur mon lit et y reitcr jusqu'à demain. suite «u proehsm n'.) dernière offre de l'Angleterre et envoyé one som mation au Piémont. Le noble lord a protesté éner- giquement contre celte résolution. Il a proposé de nouveau la France et l'Autriche la médiation de l'Angleterre en prenant les chosea au point où elles ont été laissées par lord Cowley avec ou sans désar mement. Lord Derby n'a jamais dit qu'il désirait la neutralité armée pour aider plus tard l'une ou l'autre partie. L'Angleterre observera une neutralité absolue, libre de tout engagement al de toute promesse. Si la guerre éclate, elle en restera l'observatrice anxieuse, épiant une chance d'intervention pacifique. Sir John Pakington a déclaré que l'Angleterre voulait observer une neutralité digne d'elle et que, la guerre éclatantde puissantes flottes anglaises seraient réunies dans la Méditerranée et dans le Canal. Le Times croit que la dernière proposition de lord Derby n'a presque aucune chance de réussite. Paris, 26 avril, 4 heures. Une dépêche arrivée de Gênes annonce qu'une division française a débarqué aujourd'hui Gênes; l'enthousiasme était immense. Le Corps-Législatif a voté aujourd'hui l'augmen tation de l'armée et le projet d'un emprunt éventuel. Le gouvernement belge a reçu une dépêche (que publie l'Écho du Parlement) et qui annonce que l'armée autrichienne a franchi la frontière sarde lundi entre deux et trois heures de l'après-midi. Par contre, d'après l'IndépendanceVienne, le bruit est répandu que le général Giulay a reçu l'or dre de surseoir sa marche offensive sur le Piémont. Cette nouvelle n'est guère en harmonie avec le débarquement d'un corps d'expédition Gênes. La nouvelle que nous avons donnée du débarque ment d'une division française est pleinement con firmée. La Presse et la Patrie la faisaient prévoir. Le Constitutionnel annonce que les Français ont débarqué Gênes le 26 au matin, et que les têtes do colonnes sont entrées le soir Turin. Il est impossible de dissimuler que la présence des Français en Piémont, c'est l'explosion inévitable de la révolution dans toute l'Italie. M. de Cavour a remis mardi 5 heures au ba ron Kellerberg, la réponse l'ultimatum de l'Au triche. Le baron est parti 6 accompagné jusqu'il la frontière par un officier sarde. Aujourd'hui une solennité religieuse aura lieu dans la cathédrale de Turin avec le concours du Roi et du Parlement. Après cette solennité, le Roi, avec son état-major, partira pour Alexandrie. Le Moniteur universel publie un exposé des né gociations signé par M. Walswski. Il soutient que la France a fait preuve d'une modération excessive. Si la Sardaigne est menacée, comme tout le fait prévoir, si son territoire est envahi, la France n'hésitera pas répondre son appel, et elle espère rencontrer l'assentiment unanime de l'Europe. Le correspondant de Paris résume la séance du Corps-Législatif dans laquelle le gouvernement a demandé hier l'augmentation du contingent mili taire et un emprunt facultatif de 5oo millions. Cette dernière mesure, démentie au préalable par tous les journaux de Paris, n'a été décidée en con seil des ministres qu'à la dernière heure. Le départ de l'Empereur pour l'armée est remis quelque temps, ce qu'assure la Presse. Le roi Victor-Emmanuel prendra en personne le commandement en chef de l'armée sarde. Il sera accompagné du prince Humbert, son fils aîné, qui vient d'accomplir sa quinzième année. Voici les paroles prononcées la Chambre pié- montaise par M. Solaro délia Margharita, qui s'est abstenu de voter le projet qui accorde de pleins pouvoirs au gouvernement: Je n'entends pas discuter l'opportunité de la présente loi. La gravité des circonstances me fait un devoir de ne pas m'écartor de la prudente réserve dans laquelle je me suis retranché la séance du 11 courant. J'explique mon altitude aujourd'hui. A mon avis, les représentants de la nation ne peuvent ni ne doivent jamais consentir la suspsnsion ou l'abolition des facultés qui forment l'essence de la Constitution. Toujours suivant mon opinion indi viduelle, nous ne pouvons pas voter cette loi di abdiquer ainsi nos droits. Si je ne puis agir contre ma conscience, et si d'autre part je ne puis pas combattre une disposi tion que le gouvernement croit nécessaire dans les circonstances actuelles, jedéclare vouloir m'abstenir de voter, imitant ainsi l'exemple qui, en 1848» dans une circonstance analogue, m'a été donné par l'ho norable M. Lanza, aujourd'hui ministre, a

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2