9 JOIIMAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M0 1,87». - 19' Année. Jeudi, 5 liai 18S». Vires acquirit eundo. LU x. LE PIOCIES ABOIEMENTS Y près (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpkei, <4 Mai. La soirée du ir Mai, qui vient da clôturer Vannée théâtrale Ypres, a été sans contredit l'une des plus amusantes que nous ayons eues. Les amateurs de spectacles ont pu remarquer cet hiver dans notre ville que les troupes flamandes, n'existant toutefois que depuis peu de temps, rivalisent avec les troupes françaises. On applaudit surtout aux efforts de ces honnêtes artisans qui consacrent leurs minces loisirs s'instruire, s'adonner l'art dramatique et se présentent ensuite hardiment sur la scène pour l'amusement du public. La société, sous la devise: de kunst is on s vermakk, semble réellement vou loir mériter l'insigne honneur de la présidence de S. A. R. le Comte de Flandre, sous l'égide duquel elle se trouve placée en effet, les pièces qu'elle met en scène sont éminemment morales et pour la plupart nationales. Si, comme on a lieu de l'espérer, elle parvient gagner quelques bous membres actifs pour la partie littéraire, elle luttera avantageuse ment avec celles de nos grandes villes. Pour nous en tenir la soirée de Dimanche dernier disons fran chement que nous avons remarqué chez ces ama teurs des progrès sensibles pour la diction, la décla mation et le chant. Nous leur savons gré de nous avoir ménagé une agréable surprise, de s'être adjoint quelques-uns de leurs confrères de Gand, d'avoir ainsi amené une variété inattendue sur la scène; nous leur savons gré d'avoir joué au théâtre de la ville au bénéfice du pauvreet d'avoir admis le pu blic. Nous bornerons nos éloges en disant que la plupart d'entre eux mettent beaucoup de naturel dans leur jeu. La simple lecture de l'affiche du spectacle avait déjà éveillé l'enthousiasme dans nos coeurs en effet, le petit drame populaire, les deux vaudevilles, et jusqu'à l'ouverture de musique, le tout était de composition belge. Si la première pièce, le drame de Stem des lydens est un peu outré, elle n'est pas sans mérite pourtant d'autant plus qu'elle repose peut-être sur un fait réel aussi l'exécution en a été satisfaisante. Quant au vaudeville: Spring niet verder dan ute stok lang is, il trahit la plume d'un auteur spirituel et très-favorablement connu, il renferme beaucoup de sel; aussi a-t-il été sérieusement applaudi. Mais ce qui a emporté les suffrages de tous les spectateurs (Stafe.) En achevant ces mots imprudents, il se souvint de son père dont le corps encore chaud gisait sur ce lit qu'il offrait au moine, et il tourna discrètement les yeux vers l'alcôve pour voir quel aspect avait ce théâtre d'une longue et douloureuse agonie. La tapisserie, en se dé ployant au gré du hasard, et peut-être au souffle du vent, avait recouvert entièrement le mort et voilé sa tete pendante, h l'exception de quelques mèches de cheveux blancs qui brillaient sur le carreau dans une mare de sang. Marco regardait tout moment la besace con voitée, ou du moins la place qu'elle occupait sous la robe du capucin, et selon les formes accusées par la bure qui la cachait, il se représentait la somme d'argent qu'elle pouvait contenir. Il se fascinait, il s'exaltait ces idées d'or et de sang plusieurs fois, il perla la main au man che du grnnd couteau de son père qu'il avait mis sa ceinture, et il alla remplir deux verres de vin qu'il vida coup sur coup. Le capucin ne faisait aucune attention ce qui se passait autour de lui il priait tout bas; il rendait grâce Dieu de l'avoir arràché une mort iné vitable; il suppliait la Providence de poursuivre son œuvre, en achevant la conversion de cette jeune fille, laquelle il s'intéressait d'autant plus qu'il avait conservé pour la femme de Mondaio, morte chrétienne, un pieux et de toutes les spectatrices, c'est le joli vaudeville Broeder en Zustsr, dont les plus grands honneurs, dans celte soirée, reviennent la petite D,lt Rachel De Corl,fille de l'auteur. Quel maintien quel naturel! quelle gentillesse! quelle voix douce, tendre, angé- lique Quelles intrigues quelle malice dans l'exé cution de ses divers rôles! Comme elle a captivé l'attention de l'auditoire Comme elle s'est attirée tous les coeurs! Si les applaudissements n'étaient point aussi bruyants que dans des circonstances analcgues, c'est qu'ils étaient arrêtés par l'admira- lion qui régnait dans toute la salle. Quel phéno mène quel talent précoce,» s'est-on dit. Comme on faisait des vœux pour l'avenir de cette intéres sante enfant Bien desdames regrettaient de n'avoir pas apporté de dragées et de fleurs pour la féliciter. Enfin la représentation de dimanefreétait une bonne aubaine et nous aspirons après le moment de revoir sur notre théâtre cette actrice mignonne en com pagnie avec ses parents. Les vers suivants sont l'adresse de la charmante petite Fraei kind, in aenleg zoo bedeeld Dat liefde's hand alom u strcelt", En dat gy rceds met lauw'ren speelt, x Ons liart wil u dit wensclije opdragen Om meest uwc ouders te behagen, Groei op in deugden als in dagrn Volg 't spoor waer uw talent u leidl De kroone der onstei'flykbeid Is u, welligt, langs dacr bereid. TILLE D'YPRES. Conseil communiai.. Séance publique fixée au Samedi 7 Mai 1869 quatre heures de relevée. ordre du jour 1" Communication de pièces. 20Procès-verbaux de ventes d'arbres, taillis, sapins, etc., tenues sur les propriétés des Hospices. 3eDonation aux Hospices de Ylamertinghe par M. Victor DeConinck, avec fondation d'anni versaire célébrer en l'égiise S' Martin Ypres. 4* Demande d'avance sur le fonds pour la re construction des façades en bois. 5* Intervention réclamée pour la construction d'une nouvelle route de Noordschote au hameau Luzerne. souvenir de respect et d'attachement. La prière lui re donna des forces et calma 1 émotion qui lui était restée de sa terrible chute sous les dents des chiens. Marco le regardait d'un œil fixe et sanguinaire, comme un hibou qui guette une proie. Et ton père, le vieux Capricola? demanda tout coup le religieux en portant sa vue du côté de l'alcôve. 11 dort? Mon père reprit Marco, qui tressaillit cette question imprévue. Oui, il dort... Il ne s'éveillera pas!... Je l'ai vu dernièrement, pour essayer de le toucher... car il est proche de sa fin, et j'aurais voulu le réconcilier avec Dieu... Le cardinal de Rome, gouverneur, ne l'avait nommé custode du Ghetto, que dans l'espoir d'en faire un chrétien... Lui, un chrétien s'écria Marco, avec un rire nerveux et satanique vous en feriez plutôt un turc' Je ne renonce pas encore lui faire abjurer le judaïsme, et si tu lui donnais l'exemple, Marco Oh qu'à cela ne tienne!... Mais je crois que le bon homme mourra aussi juif qu'il est né, et tant pis pour lui. Il se plaint beaucoup de toi, mon cher fils, il t'8ccuse avec amertume de mille torts graves. Allez, allez, padre Alexandre il ne m'accusera plus, je vous assure. Je sais bien que son principal grief contre toi est l'intention que tu montres de te faire baptiser, inten tion qu'on ne peut trop encourager, et qui te vient de la Grâce divine. Quand donc te décideras-tu mon fils? Ma foi c'est peut-être chose décidée repartit Marco en ricanant. 11 faut voir d'abord ce que j'y gagnerai? llâte-toi d'obéir aux inspirations du ciel, car la mort est 6* Acte d'acceptation par le bureau des mar- guilliers do l'église S* Nicolas, de la donation faito par Mm* la douairière Cardinael. 7# Demande de transfert par le Bureau de bienfaisance de l'allocation portée au budget i858, pour.distribution de combustibles. 8" Location des terrains déblayés des Forts 26 et 27, des herbages sur les boulevards et chemins de ronde et du droit de dépôt au quai. g* Cession l'état pour l'élargissement de la route pavée de Dickebuich, d'une lisière de terrain, propriété de la ville. Sont nommés membres du comité local d'inspection de rétablissement d'aliénés et des asiles provisoires et de passage, pour l'arrondis sement d'Ypres, les sieurs E. Merghelynck membre sortant; A. Vandenpeereboom, idem; et P. Forrest, idem. Par arrêté royal du 30 mars 1859, le sieur Loutz, garde général des eaux et forêts Huy, est nommé sous-inspecteur Ypres, pour le service des eaux et forêts des deux Flandres. Un arrêté royal du 28 mars 1859, autorise le conseil communal de Zillebeke, percevoir, pendant dix années consécutives, qui prendront cours dater de l'époque fixer par M. le gouverneur de la pro vince de la Flandre occidentale, un droit de péage sur le chemin reliant le pavé d'Ypres Metiin ce lui d'Ypres Warnêlon. Par arrêté royal du 2 avrille sieur Vanhoy, re ceveur des contributions directes et des accises Walou, est transféré en la même qualité au bureau de Saint-Laurent. Par arrêté royal du 7 avril, le capitaine-com mandant Terssen, du .4* régiment d'artillerie, est déchargé des fonctions d'aide-de-camp du lieute nant-général de Liem. Par arrêté royal du 11, le médecin de bataillon de première classe Wacquez, attaché au 5* de ligue, est nommé médecin de régiment. toujours là qui peut prévenir nos desseins. Est-ce qu'il faut penser la mort, padre Alexandre? dit-il avec une étrange oxpression de visage. Il faut y penser sans cesse, toute heure du jour et de la nuit, pour n'être pas surpris par elle... Dès que tu seras chrétien, mou fils, nous aurons plus cœur de nous occuper de toi, de ta fortune, de ton bonheur... Nous te marierons... Avec elle! dit vivement Marco que l'amour ne ramena pas des sentiments plus humains. Elle est bonne chré tienne, elle Si je me fais baptiser, c'est pour elle, pour elle seule... et pour vous, padre Alexandre, qui offrez de nous marier. Aussi, je n'ai pas le courage de marchander avec vous, et je me laisserai baptiser quand on voudra. Est-il possible que j'aie remporté une telle victoire sur le démon s'écria le moine émerveillé et joyeux. Vous m'avez dit que ce baptéinc-là me vaudrait quelque argent et quelques autres avantages? Sans doute, l'Église de Jcsus-Christ doit venir en aide ses enfants, et dès que tu consens devenir un des siens... Je de viendrai ce que bon vous semblera, et je m'en rapporte vous pour le prix du baptême. Tu as besoin aupa ravant d'être instruit et catéchisé, dit sévèrement le P. Alexandre. Demain et la nuit prochaine suffiront pour (e préparer recevoir le premier des sacrements, et après demain, jour du Samedi-Saint, tu seras baptisé en pompe Saint-Jean-de-Latran. Ah quelle fête ce sera pour Nisida repartit gaiement Marco, qui songeait toujours la besace du moine. On nous mariera ensuite [La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1