Affaires d'Italie.
Chronique politique.
Nouvelles diverses.
Toutes les grandes puissances ont protesté contre
celle agression.
Le Piémont ayant accepté les conditions devant
assurer la paix, on te demande la raison de cette in
vasion soudaine.
C'est que l'Autriche a amené les choses k cette
extrémité, qu'il faut qu'elle domine jusqu'aux Alpes,
ou que l'Italie soit libre jusqu'à l'Adriatique.
Jusqu'ici la modération a été la règle de ma con
duite. Maintenant l'énergie devient mon premier
devoir.
Que la France arme et dise résolument l'Europe:
Je ne veux pas de conquête, mais je veux maintenir
sans faiblesse ma politique nationale traditionnelle.
J'observe les traités la condition qu'on ne les vio
lera pas contre moi. je respecte le territoire
ET LES droits des puissances neutres. Maisj'a-
voue hautement mes sympathies pour un peuple
dont l'histoire se confond avec la nôtre et qui gémit
eous l'oppression étrangère.
La France a montré sa haine centre l'anarchie.
Elle a voulu me donner un pouvoir assez fort pour
réduire l'impuissance les fauteurs du désordre et
les hommes incorrigibles de ces partis, qu'on voit
sans cesse pactiser avec mes ennemis. Mais elle n'a
pas pour cela abdiqué son rôle civilisateur ses alliés
naturels ont toujours été ceux qui veulent l'amé
lioration de l'humanité, et quand elle tire l'épée, ce
n'est point pour dominer, mais pour affranchir.
Le but de la guerre est de rendre l'Italie elle-
même, mais non de la faire changer de maître, et
nous aurons sur nos frontières un peuple ami, noua
devant son indépendance.
Nous n'allons pas en Italie pour fomenter le
désordre ni pour ébranler le pouvoir du Pape, mais
le soustraire la pression étrangère et fonder l'ordre
sur les intérêts légitimes satisfaits.
Nous allons enfin aur cette terre classique, il
lustrée par tant de victoires, retrouver les traces
de nos pères. Dieu fasse que nous soyons dignes
d'eux.
Je vais bientôt me mettre la tête de l'armée. Je
laisse l'Impératrice et mon fils, secondée par l'ex
périence et les lumières du dernier frère de l'Empe
reur, elle saura se montrer la hauteur de sa mis
sion. Je les confie la valeur de l'armée restant en
Fiance pour veiller aux frontières je les confie au
patriotisme de la garde nationale; au peuple tout
entier.
Avec du courage et de l'union notre pays va en
core montrer au monde qu'il n'est pas dégénéré.
La Providence bénira nos efforts, car notre cause,
•'appuyant sur la justice, l'humanité, l'amour de la
patrie, l'indépendance, est sainte aux yeux de Dieu.
dépêches particulières.
Paris, mercredi, 4 mai.
Les engagements volontaires sont acceptés pour
a ans.
Emission de l'emprunt de 5oo millions 3 p. c.
h 6o-5o avec intérêt Décembre, i858 4 1/2 90
francs intérêt. Mars 1869 souscription, to francs
de rente sur les irréductibles.
La situation du trésor est excellente, les res
sources actuelles permettent sans gêner les services,
de consacrer 3oo millions la guerre. [Moniteur.)
pour vider ensemble un pot de vin d'Orvieto afin de se
réchauffer pendant la route qu'ils allaient faire.
Cet homme a coup sûr était là avec le projet de
vous attendre au passage, dit Marco qui fut tenté de se
jeter sur le moine, sans aller plus loin avez-vous re
marqué son costume? C'est un brigand des Abruzzes...
Nais nous étions deux. Son costume m'a frappé, moins
toutefois que sa fuite soudaine. As-tu vu s'il avait des
armes? Il devait en avoir!... Comme vous me serrez
le bras, padre Alexandre Avez-vous peur? Peur! De
quoi? Ne t'ai-je pas dit que je suis toujours résigné subir
la volonté de Dieu Ta lanterne s'est éteinte 11
n'est pas possible de la tenir allumée par le grand vent
qu'il fait, et... En vérité, ajouta-t-il doucement, vous
m'empêchez d'avancer. C'est que j'ai moi-même beau
coup de peiue me traîner... Ces chiens m'ont cruelle
ment mordu... La porte San-Lorenzo est encore bien
loin d'ici Courage, mib padre reprit Marco, qui,
par un revirement subit d'idées, jugea prudent de ne
pas exécuter son criminel dessein avant d'être sorti de la
ville. Je vous aiderai, je vous soutiendrai... Appuyez-
vous sur moi?... Je vous porterai même, si vous ne pou
vez marcher. Merci, mon fils, merci répondit le
vieillard reconnaissant de ces soins empressés et de cette
sollicitude qu'il attribuait l'influence d'une conversion
véritable.
[La suite au prochain n'.)
Vienne, mardi au soir, 3 mai.
Le général Guilay, annonce que l'armée autri
chienne s'est avancée sans combat sérieux, jusque
Candia et Cairo. Le quartier-général était le 2 mai
au soir Lomello.
Turin, 3 mai, au soir.
D'après le bulletin officiel les Autrichiens sont
entrés h Modène et Reggio.
Les Français occupent fortement la vallée Serivia.
Paris, 5 mai.
Le Moniteur d'aujourd'hui dit que les sujets au
trichiens pourront resteren France, si leur conduite
ne motive pas de plainte*.
Les navires autrichiens actuellement en France
ou qui y arriveraient, auront six semaines de temps
pour reutrer chez eux.
Alexandrie, mercredi 4 mai, au soir.
Il tombe une pluie torrentielle.
Les autrichiens sont passés près de Cambio ils
s'avancent vers Sale.
L'ennemi a fait une tentative inutile pour passer
le Pô sous Frassinelto. Les piémoutais ont eu 20
morts et quelques blessés.
Paris, 6 mai.
Le Moniteur français d'aujourd'hui, fi mai, donne
ce qui suit
Alexandrie, 4 mai, au soir.
Les Autrichiens, qui avaient franchi le Pô Cam
bio, en petit nombre, et poussé jusqu'à Sale, ont
repassé le fleuve sur la rive droite.
L'ennemi menace toujours de passer le Pô k Fras
sinelto; mais le fleuve, qui a beaucoup grossi, serait
un obstacle difficile franchir en ce moment.
Il pleut toujours; les plaines basses sont couvertes
d'eau.
Parme, 3 mai.
La duchesse est rentrée hier.
Une partie des troupes alliée* a eu nne rencontre
avec une autre rangée sur son passage.
Vienne, 4 mai.
La province de Venise et l'Illyrie jusqu'à Goritz
•ont mises en état de siège.
La Gazette de Vienne annonce la rupture des re
lations diplomatiques avec la France.
Turin, 4 mai.
On a entendu la canonnade dans la direction de
Valence. Les Autrichiens se sont avancés de Cam
bio vers Sale sur la rive gauche du Pô. Us ont tenté
de passer le fleuve Trinoet Frassinelto. Il y a eu
'20 morts et blessés du côté des Piémontaia.
Du 5 Mal an 7 Inclus.
Nous avons sous les yeux le texte du décret qui
restreint ou plutôt qui confisque la liberté de la
presse en Sardaigne. Toute publication quelconque
relative k la guerre est défendue. 11 est également in
terdit d'exciter le6 passions par la voie de la presse
ou des discours, c'est-à-dire que toute discussion
se trouve supprimée. Les journaux doivent être
autorisés par ie gouvernement et celui-ci peut dé
fendre l'entrée des feuilles étrangères.
Nous faisons connaître ces détails afin de montrer
encore une fois quel point il faut se défier des
nouvelles qui arriveront du théâtre des événements.
Par la Suisse seule, on pouvait être instruit, et les
Autrichiens ont coupé les fils télégraphiques là où
ils l'ont pu. Il est impossible, du reste, qu'en temps
de guerre, les armées belligérantes s'exposent lais
ser mettre l'ennemiau courant deleurs mouvements
par des dépêches qui, envoyées, par exemple, de
Turin Londres, retourneraient de Londres Vienne,
et feraient eu réalité l'office d'espions. Quoiqu'il en
soit, depuis que les hostilités sont ouvertes, il est
bon de constater que nous ne connaissons les mou
vements des troupes autrichiennes que par le Bul
letin officiel As Turin, et que des mouvements des
troupes sardes et françaises nous ne savons absolu
ment rien. Inutile donc de faire de la stratégie et
de s'occuper des chances plus ou moins probables
d'un nouveau Marengo.
La révolution italienne poursuit son oeuvre; et
exécute la lettre les instructions secrètes de M.
de Cavour.
Un mouvement semblable k celui de Florence,
s'est produit dans le grand-duché de Parme et a
eu le même dénoûment. La grande-duchesse est
partie après avoir institué un conseil de régence, et
le nouveau gouvernement s'est empressé de faire
acte d'adhésion au Piémont. Le Moniteur toscan du
27 avril rend compte d'une allocution adressée par
l'ambassadeur de Sardaigne la multitude ras
semblé# sous ses fenêtres, pour l'exhorter res
pecter l'ordre et se confier la sagesse du roi
Victor-Em manuel.
Le Journal des Débats nous apprend que des pro
clamations ont été répandues dans l'armée du Pape
pour l'appeler aussi k faire cause commune avec le
Piémont.
Le général Ulloa est nommé par le roi de Sar
daigne, commandant en chef de l'armée de Toscane.
Les sujets sardes Venise ont été placés sous la
protection du consulat de Lombardie.
Le grand-duc de Toscane est arrivé Vienne, où
l'Empereur a été l'objet d'une ovation publique. Des
corps francs s'organisent; l'Université de Vienne
offre de prendre les armes.
Le commandement de la marine lombardo-véni-
lienne a été transféré de Trieste Venise.
M. Ed. Texier écrit de Gênes au Siècle qu'il a
visité Alexandrie, et qu'on s'y attendait un siège.
M. Disraeli, dans le discours qu'il a adressé aux
électeurs de Buckingham, a prétendu que la disso
lution donnerait au gouvernement une majorité de
3oo voix. Cette affirmation nous paraît plus que
hasardée. M. Roebuck a dit au contraire a Schcffield
que le cabinet serait obligé de se retirer.
M. Disraeli persiste démentir comme ses col
lègues le traité franco-russe dont le Times persiste
affirmer l'existence.
Ou annonce de Madrid que le gouvernement
espagnol demande l'autorisation d'élever le chiffre
de l'armée 100,000 hommes. La dépêche qui ap
porte celte nouvelle ajoute que le gouvernement
espagnol a pris cette mesure dans le but de con
server sa neutralité.
Une personne digne de foi, qui arrive de Paris,
nous apprend qu'il y règne une très-vive agitation.
Les ouvriers des faubourgs chantent la Marseillaise
et l'air des Girondins. Le gouvernement, nous as-
sure-t-on n'est pas sans inquiétudes et ces raisons
ne seraient pas étrangères l'ajournement du départ
de l'Empereur pour l'armée d'Italie. Il va sans
dire que cette nouvelle, fût-eile cent fois vraie, nu
sera donnée par aucun journal français.
Chacun, k toute heure, demande des nouvelles
du théâtre de la guerre on les cherche dans tous les
journaux et tout se réduit l'annonce la plus sou
vent obscure d'un mouvement dont on ignore les
raisons et le but. Le public trouve que les armées
n# marchent pas assez vite, pour sa curiosité. If
veut tout prix des batailles, comme il voulait
tout prix un Congrès. Malheureusement il n'est pas
en notre pouvoir de lui en donner. Nous savons
seulement que pour arrêter la marche des Autri
chiens sur Turin, les Piémontais ont inondé les
plaines de Susia, coupé les ponts et creusé des tran
chées dans les routes. L'armée impériale a donc
de grands obstacles surmonter.
Le gouvernement prussien a annoncé la Diète
qu'il avait pris des mesures pour la mise de trois
corps d'armée sur le pied de préparation la guerre.
En veillant sa propre sécurité, la Prusse doit aussi
d'autant plus songer celle de l'Allemagne qu'une
autre grande puissance allemande est bien près de
faire la guerre.
En se préparant la guerre, ta confédération, de
son coté garde so ucaractère qui est essentiellement
défensjf.
Quant la Prusse, elle a pris ses mesures, de
concert avec ses confédérés allemands de façon ne
pas perdre de vue, sous aucun rapport que les in
térêts de l'Allemagne sont aussi les intérêts de la
Prusse.
Berlin vient d'avoir une émeute de chiens voici
comment M. Backens, propriétaire d'un café dans
la rue dite Hirschelstrasse, avait provoqué une ma
nifestation de ses confrères contre l'admission des
chiens dans les lieux publics. Or, le mercredi 2
mars, 5 possesseurs de chiens s'étant donné rendez-
vous au café Backens, ont fait dans cet établissement
une entrée solennelle avec leur* barbets, boules-
dogues, chiens de Terre-Neuve, mâtins, caniches.
M. Backens, effrayé de cette invasion de bipèdes et
de quadrupèdes, a fait appel la police, qui n'a pu
lui prêter qu'un concours officieux, c'est-à-dire
peu près impuissant, aucun règlement ne prohibant
encore l'admission des chiens dans les cafés et autres
lieux publics. Au reste, les chiens et leurs maître*
s'en sont tenus une démonstration pacifique, et M>
Backens en a été quille pour la peur.
Un étrange exemple de léthargie a eu lieu