JOURNAL D'YPRES ET DE fÀRROiVDISSEMElVT. Dimanche, 99 Mal 1859 Vires acquirit eundo. Affaires d'Italie. u?cBDTmvcTS Ypn" (fra"C9)' Par lrimestre» 5 franc» 50c. Provinces,4francs. Le Eogrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce quiconcerno le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être aressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Yprei, 31 Mal. Il paraît que nos dignes pères conscrits tien nent ne pas faire preuve de tact, car la discus sion au Sénat, sur la prohibition de l'expor tation des chevaux, a donné lieu des gémis semenls sur les malheurs de l'agriculture qui ont le tort d'être parfaitement ridicules. La Chambre des représentants a traité celle affaire avec plus de sobriété, et l'exception de M. Coomans, député de Turnhout, qui a besoin de se retremper près de ses commettants, en buvant du vin de la Comète, aucun membre de la législature n'a voulu se donner un vernis de fausse popularité, en combattant une mesure qui est imposée la Belgique par ses relations internationales. Il serait utile, au lieu d'exciter les appétits grossiers, de faire comprendre que dans les circonstances difficiles qui peuvent se pré senter, le dévouement et l'abnégation sont nécessaires aux nations qui veulent garantir et maintenir leur indépendance. Ce n'est pas en flattant les intérêts matériels dans un but de popularité ou par tactique de parti, qu'on fera comprendre que le premier devoir d'une nation est de sauvegarder, au prix des plus giaud» sacrifices, son autonomie. Du reste, c'est encore un mauvais calcul que de ne pas savoir se rési gner faire ce qui est nécessaire pour préserver le sol des ravages de la guerre. Une invasion ruine un pays plus profondément et pour plus longtemps que toutes les dépenses qu'on pour rait faire, pour le mettre l'abri de toute insulte. La Chambre des représentants s'est montrée plus digne que le Sénat, et ce n'est pas la pre mière fois que cette dernière assemblée témoigne par ses actes que le tact n'est pas une de ses qualités. Le Journal des Abbés eu reproduisant une note du Progrès concernant notre état mili taire, la fait précéder de ces mots Écoutez ce que dit ce propos une feuille libé- 9 raie, dont les invectives contre l'armée se trouvent encore h la mémoire de chacun. LE ©H!1TT©. XIII. (Satie.) Qu'avais-tu besoin la Trinilé-du-Mont? Est-ee que lu fais là barbe nos Minimes français? Non, Ex cellence, je ne fais pas la barbe aux moines. Je voulais seulement m'assurcr de la vérité d'un bruit qui court... Et mopsignore Badolfo, comment se porte-t-il? inter rompit Natoire. Bien Excellence, mais triste, décou ragé, parce que l'Inquisition ne brûle plus personne, pas même un pauvre juif! On ne brûle plus les juifs, mais on les baptise; cela vaut mieux. Que dit-on du baptême qui aura lieu demain? Les chanoines de Saint-Jean-de- Latran sont très-embarrassés on n'a pas encore de juif baptiser du moins on n'en avait pas encore hier. Le padre Alexandre en a pronais un; mnis, s'il manque de parole, on sera forcé de rebaptiser le juif de l'an dernier, co qui n'aurait pas de succès... On ne manque pour tant pas de juifs Rome et le Saint-Père devrait bien s'en faire livrer au moins un baptiser tous les ans. Voilà ce que disait monsignore Badalfo... Le bruit qui court paraît véritable... Quoi donc le Saint-Père a-t-il nommé la sainte qu'on a trouvée dans les cata- Nous remercions la feuille cléricale de son aménité; si celte objurgation et notre adresse, ce que nous croyons, puisqu'ele reproduit l'ar- liculet du Progrès. Mais nous devons lui faire observer que la mémoire lui 'ail défaut. Nous n'avons jamais invectivé peronne et encore moins l'armée, que nous av<ns toujours dé fendue et soutenue en toutes circonstances. Mais il ne nous serait pas difïcile de rappeler une occasion, où le Journal de Baziles attaqua ouvertement l'armée, mais cda ne dura pas longtemps, car il fut rappelé àl'ordre et admo nesté pour avoir oublié la lijne de conduite tracée par l'épiscopal aux jotrnaux écrits par les plumes bénites par l'église. Si la feuille cléricale ose ni:r, nous publie rons dans un prochain numéro l'article auquel nous faisons allusion. On nous assure que le dépôt du lr Lanciers a reçu ordre de se tenir prêt partir pour se rendre, dit-on Tirlemont. Nous ignorons ce qu'il y a de fondé dans ce bruit, mais nous avons vu dans les journaux que des villes ont été consultées par le département de la guerre, afin de savoir, si elles voulaient faire les dé penses d installation indispensables au séjour d'un dépôt de cavalerie. Jeudi soir, une sérénade a été donnée par la musique du 11« de ligne, son colonel, M. Thiebauld qui vient d'être élevé au comman dement d'une brigade. Le receveur des contributions directes de la ville invite les contribuables qui sont en relard de payer les termes échus, les acquitter au plus tard avant la fin du préseul mois de mai. Un fait prévu mais qui n'en sera paa moina ac cueilli par le pays avec un sentiment pénible, est aujourd'hui certain M. Verhaegen, le repréaentant de Bruxelles, le président de la Chambre et l'un des plus vaillants et des plus anciens champions de la cause libérale, renonce la vie publique. Voici en quels termes M. Verhaegen annonce sa résolution aux électeurs: A MM. les électeurs libéraux de l'arrondissement de Bruxelles Depuis dix-huit mois notre opiniou a reconquis le pouvoir. Puisse-t-elle, dans l'intérêt du pays, le coDt scr.ver longtemps puissc-t-clle, surtout, tenir haut et ferme le drapeau commun et sauvegarder ces libertés précieuses qui sont la force et la gloire de la Belgique constitutionnelle 1 La lâche que je m'étais imposée se trouvant ac complie, je crois, après vingt deux années de luttes in cessantes, avoir le droit de me reposer des agitations et des fatigues de la politique militante, tout en restant le soldat dévoué de celte grande cause laquelle j'ai con sacré les plus belles années de ma vie. n Je viens donc, messieurs, vous annoncerjna résolu- lion de ne plus accepter le renouvellement du mandat que je tiens de votre confiance et dont je me suis tou jours efforcé" de demeurer digne. J'emporterai comme le souvenir le'plus précieux de ma carrière parlementaire les marques d'estime et d'af fectueuse sympathie que vous n'avez cessé de me pro diguer, et je suis heureux de pouvoir vous en témoigner ici ma profonde gratitude. Désormais étranger aux luttes de parti, je m'abstien drai de vous recommander aucune candidature quelle qu'elle puisse être; je me borne exprimer un vœu.: c'est de voir le libéralisme ne fixer son choix que sur des hommes entièrement dévoués ses principes, et ne point se laisser leurrer par ces appels réitérés l'unto- nisme qui nous ont suscité de si graves embarras dans le nui nnurrmVnt nous en réserver de plus sérieux encore dans l'avenir. Veuillez, messieurs, en agréant l'expression de mes sentiments affectueux pour chacun de vous, rester per suadés de mou inaltérable dévouement la patrie. Verhaegen. combes? La chose a été faite hier soir après Ténèbres le Saint-Père est entré dans son oratoire six heures, et il en est sorti sept en nommant sainte Valère; mais l'élévation de la sainte ne se fera qu'après l'octave... On s'occupe déjà des préparatifs de la cérémonie, la con grégation des reliques... Saintc-Yalère? je demanderai des reliques de celte sainte pour une nouvelle église qu'on bâtit Paris... Sait-on le prélat qui sera chargé de lever le corps saint monsignore Sacclii le cardinal Al- bani?... C'est le chef de la congrégation du saint office qui aura cet honneur, parce que cette sainte fut martyre... Mais vous savez peut-être, Excellence, vous devez savoir le bruit en question, l'enlèvement d'un de vos pension naires?... Fragonard qui s'est enfui de l'Académie où je l'avais mis aux arrêts... J'ignorais complètement cette nouvelle! reprit le barbier, stupéfait de son igno rance. Ah vous l'aviez mis aux arrêts, Excellence? J'ai l'avantage de connaître M. Fragonard, un joyeux com pagnon... Je vais écrire M. l'intendant des bâtiments du roi, pour demander l'expulsion de cet écervelé... Ah grâce pour lui, Excellence c'est un si aimable gar çon il rit toujours. Qu'a-t-il donc fait? Il a presque tué un homme Frosinone, après avoir mené la conduite la plus débauchée... C'est sans doute lui qu'on a enlevé cette nuit mais pourtant je croirai» plutôt que c'est DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Rome, 15 mai. Le duc de Grammonl est parti aujourd'hui pour Gènes, se rendant en visite auprès de S. M. l'Empereur des Français. Il doit être de retour vendredi, Rome, •r. Turin, 16 mai. L'Empereur est toujours Alexandrie, où il a travaillé avec les généraux. Un bulletin de la guerre poêle qu'un détachement de la eavalerie piémuntaisc a rencontré près Vogbera des hussards autrichiens. Un sous-officier autrichien a été fait prisonnier et quelques soldats ont été blessés. Les autrichiens se sont retirés de Castcggio. Rien de Verceil. La Gazette de Bologne annonce officiellement que l'Autriche a reconnu la neutralité romaine. M. Robert... Hubert Robert, enlevé, celte nuit? Quelle plaisanterie Je ne vous en dirai pas davantage... Cette nuit, sa maison a été cernée, envahie, et lui, on l'a emporté... Emporté? où, qui? Sant-ce des voleurs? des gens de police? On ne sait rien de plus je suis allé la maison qu'il habite ail Pincio; j'ai eu beau frap per, on ne m'a pas répondu... C'est une affaire très-mys térieuse, très-intéressante. Je vous tiendrai au courant... Cela n'est pas croyable! M. Robert est un jeune hom me doux; honnête, rangé... Il y a de l'amour là- dedans, Excellence; oui, de l'amour, eu je ne m'y connais pas. De l'amour Hubert Robert Il ne pense qu'à travailler et même il travaille trop, trop pour sa répu tation... C'est vrai, je l'ai remarqué, Excellence, ainsi, aujourd'hui sa toile est blanche, demain elle est couverte. Je suis sûr qu'il ne dort pas la nuit... A propos, avez- vou» vu son tableau de monsignore Badolfo? Je ne vois que les tableaux qui se font l'Académie, Mais quel est ce tableau? un portrait? Oh frappant M. Robert a représente le grand inquisiteur avec Susanne au bain... Bon j'y pense... Susanne au bain et le grand inqui siteur Tu n'y penses pas Baretti! Au contraire, Excellence, j'y pense reprit le barbïer qui dressait aus sitôt un nouvel échafaudage de suppositions. Cet en lèvement est un conte, je le parierais; cependant je vais

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1