Turin, 17 mai.
A Stella, les Autrichiens ont forcé les femmes et les
enfants k travailler k la consolidation du pout menacé
par la grosseur des eaux du Pô.
Ils ont arrêté le maire de Barbianello ainsi que d'autres
maires de la province de Noghera pour avoir refusé de
mettre des travailleurs en réquisition.
Les Autrichiens se sont réunis sur la droite du Pd, au
pont de Stella, ainsi qu'k d'autres ponts entre Broni et
Stradelle.
Londres, 17 mai.
Une dépêche de Rome en date du 18, publiée par le
Timesdit que M. de Graramont avait quitté Rome pour
se rendre k Gènes, par suite d'un ordre de l'Empereur
transmis par le télégraphe. Le bruit courait qu'un mou
vement populaire aurait éclaté k Cecène. Rome était
tranquille.
Suivant le Times, l'Angleterre n'assisterait pas la
Prusse, en cas de difficultés avec la France.
Berlin, 17 mai.
La Prusse a envoyé k son représentant près la Diète
de Francfort des instructions bien précises elle lui a
déclaré, en effet, que si la protestation de la Prusse n'est
pas écoutée, il devra s'abstenir de prendre part k la dis
cussion sur la proposition du Hanovre.
Londres, 17 mai.
Le Times, dans son édition de ce soir, publie une
dépêche de Rome en date du 16.
D'après cette dépêche, le consul de Toscane Ancône
avait abaissé son pavillon le H mai; le 12, les consuls
de France et de Sardaigne ont protesté auprès du légat
pontifical contre la continuation de la construction des
fortifications, et ont menacé de demander leurs passe
ports si ces travaux étaient poursuivis.
A minuit le légat était encore en pourparlers avec le
général autrichien.
La France n'a pas encore reconnu la neutralité des
Deux-Sicilcs.
Berlin, 17 mai.
On mande de Trieste mardi. Les voyages des navires
du Lloyd sont entièrement suspendus depuis hier. Hier,
dans l'après-midi une escadre française a paru devant
Venise.
Madrid, 17 mai.
La correspondencia aulografa dit que le gouverne
ment portugais avait voulu ouvrir des négociations avec
la gouvernement espagnol pour la conclusion d'un traité
d'alliance offensive et défensive; mais le gouvernement
espagnol s'y est refusé alléguant que les traités qu'a le
Portugal avec l'Angleterre compromettraient la liberté
d'action qu'il entend enneerr**
Berlin, 18.
La Gazette officielle de Vienne annonce que l'Empe
reur, touten reconnaissant pleinement les services rendus
par le comte Buol, l'a révoqué sur sa demande, de son
poste de ministre des affaires étrangères et qu'il l'a
nommé ministre d'État. Le comte de Rechbcrg est nommé
ministre des affaires étrangères et de la maison de l'Em
pereur.
Vienne, 18 mai.
La Gazette officielle de Vienne publie les promotions
de 150 officiers qui reçoivent de l'avancement. Aujour
d'hui l'archevêque de Vienne M«' Raudcher a été reçu
en audience par l'Empereur.
Turin, 18 mai, 10 h. du matin.
Bulletin officiel. Hier l'empereur a visité le roi Victor-
Emmanuel k Occimiano. Les autrichiens placés sur la
rive droite du Pô jusqu'k Castel san Grôvani sont au
nombre de 12,000 hommes. Ils travaillent toujours
fortifier le pont de Stella afin de protéger leur retraite.
Un ordre du jour du roi publie les noms de ceux qui se
sont signalés dans les premières opérations militaires.
m'informer... Informez-vous aussi de la personne qui
a été assassinée cette nuit Robert a été assassiné
s'écria Naloire préoccupé de ses devoirs de directeur de
l'Académie de France. Qui vous a dit cela, Excellence?
repartit Baretti revenant sur ses pas avec empressement.
Mais c'est toi qui le dis, bavard Je suis bon, vrai
ment, de me tourmenter de ces sornettes Sornette
sornette Le fait est qu'on raconte qu'un homme a été
assassiné dans le Ghetto. Quelque juif tant mieux,
c'est un de moins k convertir. Si j'étais la place du
Saint-Père, moi Est-ce que par hasard M. Robert ne
serait pas l'homme assassiné Dans le quartier des
Juifs? Dieu merci!.,. Mais qu'est-ce donc M. Robert
est un fort bon chrétien... On s'attroupe, et l'on crie
dans le Corso... Ce sont des brigands de Frosinone
qui vont se faire absoudre Saint-Pierre, dit Baretti
allant k la croisée. On les a vus toute la nuit rôder aux
environs du Ghetto. Si l'on a assassiné quelqu'un, il faut
s'en prendre eux. Excellence, demain je vous don
nerai des nouvelles plus précises, après avoir vu mon-
•ignore Badolfo.
Baretti, qui sortait en courant, fut presque renversé
par Fragonard, que les domestiques n'avaient pu retenir
au passage, et qu ils eurent le dépit de voir pénétrer dans
la chambre du directeur, avee lequel il s'enferma, sans
demander audience.
[La suite au prochain n'.)
Berne, 18 mai.
Les réfugiés italies qui sont aux frontières de Suisse
cherchant k révoluthner la Lombardie, nos troupes ont
pris des mesures p«r les en empêcher. Plusieurs cais
sons de fusils et d< tonneaux de poudre ont été con
fisqués.
Vienne, 18 mai.
La Correspondant autrichienne annonce que M. de
Buol a demandé sa émission par des motifs de santé,
et que rien ne sera hangé dans le système, suivi jus
qu'ici, de la défensedes droits de l'Autriche et du res
pect des droits des atres puissances.
Vienne, 15 mai.
L'assertion du Currier du Dimanche paraissant k
Paris, qu'un traité scret existerait entre la Turquie et
l'Autriche, est officillement démentie.
Paris, 19 mai.
La session législaive est prolongée jusqu'au 28 mai.
Alexandrie, 18 mai.
L'armée s'organis< activement. On répare les routes,
les ponts, les voies errées que l'ennemi avait dégradés.
Les Autrichiens ontinuent leurs exactions Verceil,
la population est contcrnée.
Une centaine d'Ailrichiens ont tenté, mais infruc
tueusement, d'enlevr un petit poste de huit hommes.
Dans la matinée ine canonnade vive a eu lieu contre
les barques amarrée: sur la rive droite du Pô, nous n'a
vons pas répondu.
Les résultats ont té insignifiants.
Alexandrie, 19 mai.
L'empereur Nasoléon a inspecté les premier et
troisième corps d'a-mée,à Tortoneet k Pontecurone.
Hier les Autrichiens ont essayé de blinder une
maison destinée k disputer le passage du Pô, en face
de Valence quelques coups de canon français tirés
une distance de 2,600 mètres, ont suffi pour les
déloger.
Dans la matinie les Autrichiens ont abandonné
Verceil; ils ont fa t sauter le pont de la Sésia.
Chronique politique.
Du 19 Mat au 21 Inclus.
Nous n'avons pas de nouvelles du théâtre de la guerre.
Certains journaux en inventent. Le Siècle dit dans une
de ses lettres
A Ivréc, les Autrichiens ont chargé trois chariots de
jeunes filles appartenant aux familles les plus riches du
pays, et les ont jetées dans les casernes, où elles ont été
abandonnées k la brutalité des soldats.
t?* r 11 --
aux apprêts belliqueux d'Ivrée, les Autrichiens ne purent
y entrer.
C'est un emprunt forcé en obligations S p. c., rem
boursables en espèces métalliques, que l'Autriche vient
d'émettre en Lombardie.
Le cardinal-archevêque de Paris vient de publier le
mandement qui prescrit des prières publiques l'occasion
de la guerre d'Italie. Nous y remarquons le passage sui
vant
Il y a là, nos Irès-chers frères, bien des motifs de
confiance et d'espoir, mais ce qui, avant tout, rassure et
console des cœurs chrétiens, des cœurs français, c'est que
dans la mesure où il appartient la prudence humaine
de prévoir et de préparer l'avenir, rien n'a été négligé
pour garantir la sécurité et la nécessaire indépendance
du Saint-Siège apostolique, qui n'aura point k souffrir de
la collision engagée aux portes des États pontificaux. Les
consciences catholiques connaissent cet égard les senti
ments personnels du chef d'État et les actes de son gou
vernement où revivent les vieilles et glorieuses traditions
de la France.
Les États du Zollverein vont interdire la sortie de tous
les bestiaux. Les publications k cet effet sont ilejk prêtes.
On écrit de La Haye, 1" mai, la Gazette de Vienne,
que l'Ile de Sumatra est révoltée contre les Hollandais.
Le brait a couru k Paris et k Bruxelles que les deux
aigles étaient aux prises en Italie. L'Empereur d'Au
triche n'ayant dû partir qu'hier pour l'armée, il n'y a
pas lieu d'ajouter foi cette nouvelle. 11 ne manque
pas même de personnes qui pensent qu'il n'y aura pas
d'ici k longtemps de bataille rangée, et que les Autri
chiens après avoir dévasté le territoire que l'ennemi
devra traverser pour les poursuivre, iront l'attendre
paisiblement derrière les murs de leurs forteresses. Une
pareille tactique constituerait une sorte d'échec pour
l'armée françaiso.
Elle compte inaugurer son entrée en campagne par
une victoire éclatante. L'Autriche fera preuve d'un goût
bien médiocre si elle ne consent pas k se laisser battre
sur le champ. Quel que soit le résultat définitif de la
guerre, les Piéruonlais lui doivent jusqu'ici, outre la
suspension de la Charte, la dévastation d'une bonne
partie de leur territoire. La Lombardie peut s'attendre k
des représailles équivalentes.
Des renseignements certains confirment la grave nou
velle qui est arrivée hier de Berlin. L'armée russe
est mise sur le pied de guerre et devra se trouver prête
marcher dans trois mois.
Ifous trouvons en outre dans le Times un renseigne
ment grave sur le changement ministériel qui s'est fait k
Vienne. M. de Buol, dit le Times, est un homme faible
et conciliant, tandis que M. Rechbcrg est doué d'une
obstination, d'une fermeté qui ne peut se comparer qu'k
celle de lord Rcdcliffc. Ce changement n'est donc pas une
preuve d'hésitation de la part de l'empereur François-
Joseph.
Les journaux allemands, contenant le compte-rendu
des débats du parlement prussienont été saisis k Paris.
On écrit de Paris au Times que des armes ont été en
voyées aux Hongrois dans l'espoir de les soulever contre
l'Autriche. Le général Klapka est en Piémout et attend
le moment favorable pour aller appeler sa patrie la
révolte.
Nous avons des nouvelles de Canton allant jusqu'au
31 mars. A cette date, tonte la province était remplie
d'insurgés qui paraissaient disposés k attaquer la ville
aussitôt que la garnison des alliés l'aurait évacuée.
Les Anglais avaient coulé bas plusieurs jonques de
pirates, k Koolan.
L'amiral Seymoar était parti pour l'Angleterre. Ses
compatriotes lui avaient présenté une adressedans
laquelle ils lui exprimaient tous leurs chaleureux re
merciements pour la conduite ferme et digne qu'il a tenue
pendant toute la campagne.
D'après toutes les probabilités, le commerce des Eu
ropéens avec le Japon allait prendre une grande exten
sion, grâce aux traités récents qui rendent toutes les
nations de notre continent les ports de ce vaste cl floris
sant empire.
Les regards des hommes d'État sont toujours di-
rigés vers l'Allemagne. Le Time* fait ressortir la
coïncidence de la retraite de M. de Buol avec le lan
gage énergique du régent de Prusse k la clôture de.la
session de» Chambres. Jusqu'ici le langage du cabinet
de Berlin avait été assez vague il est devenu tout
d'un coup très-net et très-significatif.
D'autre part, la uatiou germanique, la plus pai
sible de l'Europe, s'exalte de plus en plus, et la pas
sion des Allemands atteint, sur plusieurs points,
des proportions presque incroyables. Ainsi l'en nous
assureque des ingénieurs belges, voyageant dans une
province limitrophe de l'Autriche, ont été obligés
de s'entretenir en patois wallon, tant le fiançais
rendait leur position dangereuse; ces mêmes com
patriotes ont entendu un prêtre annoncer du haut
de la chaire ses paroissiens qu'il avait obtenu de
ses chefs l'autorisation de partir pour la guerre, le
mousquat au poing, comme uu simple soldat. C'est
une véritable croisade qui se prêche en Allemagne
et l'on doute si le calme des gouvernements par-
«ionJm oonlonir l'olun do l'esprit pu hlic.
Les nouvelles du théâtre de la guerre sont tou-
jours insignifiantes. Les consuls de France et de
Sardaigne continuent prolester contre les travaux
que les Autrichiens persistent faire k Ancône.
Les journaux lea mieux informés sont d'accord
pour affirmer qu'il n'y aura pas de grande bataille
avant plusieurs semaines. Lea inondation* et le
manque de matériel rendent un choc important
peu près impossible l'heure actuelle. Et puis ce
n'est que le i4 juin l'anniversaire de Marengo
nouvelles diverses.
La gendarmerie a réussi arrêter, il y a quelques
jours, le nommé Ferdinand Brackeveldt, commis
sionnaire et porte-étendard dans les cérémonies
religieuses, domicilié k Thielt. Nous avons déjk men
tionné,dans un de nos précédents numéros, le genre
d'industrie qualifiée par la loi de faux en écriture,
d'abus de confiance et d'escroquerie, que Ferdinand
Brackeveldt exerçait avec tant d'adresse au détri
ment de ses nombreuses victimes.
Un anglais vient de mourir Dieppe, l'âge de 66
ans, en laissant une fortune immense. C'était un
homme fort extraordinaire. Il n'avait jamais voulu
ae marier; personne ne se souvenait de l'avoir vu
rire. D'une avarice sordide, il n'avait jamais acheté
aucune partie de son habillement il a usé pendant
toute sa vie la garde robe d'un oncle qui avait été
aussi avare que lui, il racommodait lui-même ses
souliers.
Personne que lui n'avait mis le pied dans sa
chambre coucher, pendant les cinq ans qui ont
précédé sa mort, et son appartement n'avait pas été
balayé pendant le même espace de temps.
Il ne se mouchait jamais qu'avec un morceau de
papier arraché k cet effet aux affiches murales. Il
préparait lui-même son petit ordinaire dont le lard
était la base. Il avait imaginé de profiter de la
couenne en la coupant par petites bandes qu'il faisait
sécher, et dont il se servait pour attacher ses sou
liers, mais il fut obligé de renoncer i cet usage,
parce que les chien* venaient lui mordre les pieds
pour avoir ses courroies. Enfin, sa manière de nour
rir son chat était de le frotter arec de la couenne de