JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquint eundo.
Na 1,885. - 19e Année.
Jeudi, 26 Mal 1859
LE PBOCIÉS,
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs, f Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout cc qui concerne le journal doit
1NSER1 IONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpkes, 35 Mai.
On nous prie d'annoncer que M. Mortier
donnera le Samedi, 4 Juin prochain, dix
heures précises du matin, la quatrième confé
rence d'arboriculture, au local de l'École com
munale d'Ypres.
Ce cours est public.
Messieurs les membres de l'Association agri
cole sont informés qu'ils n'en recevront pas
d'autre avis.
MO 8 I-Gîll».
Par arrêté royal du 20 mai 185g, sont nommés
dans le corps de sapeurs-pompiers de la ville
d'Y près
Capitaine commandant, le sieur Ramoen.
Lieutenant, le sieur Brunfaut, en remplacement
du précédent.
Sous-lieutenanten remplacement du précédent,
le sieur La pierre.
Les subsides suivants sont accordés aux commis
sions directrices des ateliers de l'arrondissement
administratif d'Ypres
Yprès, fr.4»4yg-37.Poperinghe, 5oo. Bece-
laere, 79 L-3&'Langhemarcq, 890-20^Pas-
schendaele, 1,020.
Un arrêté royal du 18 mai i85g, approuve les
délibéra lions des conseils communaux de Messines et
de Ploegsteert adoptant le tracé d'une chaussée vici
nale de Messines par Ploegsteert vers Armentières,
et tendantes ce que les lois et règlements relatifs
la police du roulage soient rendues applicables
cette chaussée.
Un arrêté royal du 18 mai 185gapprouve
La délibération duconseil communal da Wervicq,
tendante A obtenir l'autorisation de contracter
respectivement un empruntpour être même de
couvrir des dépenses locales extraordinaires.
Chronique électorale.
Les catholiques de Louvain ont arrêté la liste sui
vante de leurs candidats pour les prochaines élec
tions ils porteront
Pour le Sénat M. de Lacoste, ancien représentant,
en remplacement de M. deRyckman de Winghe,
qui se désiste, et M. le baron d'Overschie de Nee-
ryssche, membre sortant.
LIE ©MITT®.
[Suite.)
XIV.
Fragonard portait encore le costume des Abbruzzcs
qu'il ayait pris la veille au soir chez son ami Hubert
Robert pour circuler incognito dans la ville mais il se
trouvait dans un étal faire pitic plutôt que peur.
La pluielaquelle il était resté exposé durant toute
la nuit, avait changé la forme et la couleur de ses vête
ments, qui collaient sur ses membres transis et pendaient
en lambeaux mouillés comme les haillons d'un mendiant.
Son chapeau de feutre, chargé d'eau ainsi qu'une éponge,
humectait ses cheveux et s'affaissait honteusement au
sommet de sa tête. La houe noire et liquide qu'il avait
recueillie en battant .les rues voisines du Ghetto, mou-
chetait ses habits jusqu'au-dessus de la ceinture, où il
avait conservé par mégarde le poignard et les pistolets,
qui achevaient de le rendre méconnaissable.
M. le directeur, s'écria Fragonard sans excuser cette
hrusque invasion dans l'appartement de Natoire, je viens
vous chercher... Moi, Monsieur? répondit avec hau
teur Natoire, je vous trouve un peu bien hardi de péné
trer ainsi jusqu'à moi Vite, au nom du ciel répliqua
Pour la Chambre: M. de Man d'Altenrode et
Landeloos, membres sortants J. Beeckmans, pro
priétaire et conseiller provincial DieatjVanDo-
remael, ancien bourgmestre Tirlemont.
A Malines, les catholiques ont arrêté comme suit
leur liste
Pour le Sénat M. le chevalier du Trieu de Ter-
donck, membre sortant; M. le comte Charles de
Marnix, ancien maréchal du palais, en remplace
ment de l'houorable duc d'Ursel qui se retire.
Pour la Chambre: MM. Van den Branden de
Reell), le comte d'Ursel et Notelteirs, membres
sortants.
Thielt, les libéraux se sont décidés combattre
la candidature de M. d'Anetban, sénateur; ils pro
posent M. DuRy,el celte candidature, dit le Journal
de Bruget, gagne du terrain.
La nouvelle que le parti libéral de Thielt aurait
décidé de s'opposer la réélection de M. le comte
De Muelenaere, membre actuel de la Chambre des
représentants pour le district de Thielt, est inexacte;
c'est au contraire le parti catholique qui compte
combattre la réélection du représentant actuel, M.
le Bailly de Tilleghem.
1.
Affaires d'Ifaliç.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Alexandrie, 20 mai.
L'Empereur Napoléon et le Roi Victor-Emanuel
ont visité les fortifications de Casais et les avant-
postes.
La santé de l'Empereur est bonne et l'état sani
taire de l'armée excellent.
Turin, 20 mai.
12,000 Autrichiens se sont avancés de Stradella
vers Carleggio, dont les rues sont remplies de bar
ricades.
Deux fortes colonnes des nôtres marchaient leur
rencontre.
Des prisonniers Autrichiens ont été amenés de
Voghera.
Londres, 20 mai.
Les navires qui ont quitté les ports neutres et qui
pourraient encore les quitter, peuvent être capturés
et condamnés par la flotte française.
Turin, 22 mai.
Le Bulletin du soir ajoute quelques détails sur le fait
le jeune peintre, trop préoccupé de son idée fixe pour
avoir égard aux reproches qu'on lui adressait. Veuillez
m'accompagner chez l'ambassadeur de France il n'y a
pas un moment perdre. Je vous prie de sortir de
chez moi l'instant même! Vous attendrez, s'il vous plaît,
que je vous fasse mander... Que j'attende quand on
ne sait ce que Robert est devenu quand je crains pour
sa liberté, pour sa vie Monsieur, dit impérieusement
Natoire, qui se plaça devant son bureau et qui prit une
plume pour écrire, je vais mander M. de Marigny tout
cc qui s'est passé, le scandale affreux dont vous êtes
cause, votre fuite hors de l'Académie votre aventure de
Frosinone, votre évasion et enfin l'audace avec laquelle
vous osez me tenir tête... Monsieur vous écrirez ce
que bon vous semblera, reprit vivement Fragonard. 11 ne
m'appartient pas de vous dicter la conduite que vous
devez tenir; mais je veux seulement vous rappeler votre
devoir. Me rappeler mon devoir, insolant s'écria
Natoire, brisant sa plume sur le papier. Oui, votre
devoir, lorsqu'on s'émeut du sort d'un de vos pension
naires, lorsque je viens vous supplier de faire cet égard
les démarches nécessaires... Pensez donc, grand Dieu
qu'il est peut-être mort Mort, mort murmura Na
toire, qui ne pouvait s'empêcher de sentir la justesse des
reproches de Fragonard. Plaise Dieu que ce soit une
d'armes de Montebello. La perte des Autrichiens est
évaluée 2,000 hommes tués ou blessés. Des corres
pondances de Voghera annoncent aujourd'hui que l'en
nemi se retirait en pleine déroute vers Stradella. Oa
voyait sur le pont de Stella passer des chariots de blessés
et les troupes battant en retraite.
A l'extrême gauche de notre armée, le général Cialdini
a forcé aujourd'hui d'une manière admirable le passage
de la Sèsia près Verceil. L'ennemi a été mis en fuite,
laissant au pouvoir des nôtres des officiers et soldats pri
sonniers, ainsi que des armes, voilures et chevaux.
Berne, 21 mai.
Les dépêches de Magadino annoncent que Garibaldi,
la tête de 4,000 hommes, était hier Romagnano; il est
entré cc soir Arona se disposant agir contre Lavcna.
Vienne, 22 mai.
Le comte de Stadion a poussé une reconnaissance forcée
vers Tcglio et Montebello. Après un combat acharné
contrôles forces supérieures des Français, nos troupes se
sont retirées derrière le Pô.
Berlin, 22 mai.
La Correspondance autrichienne d'hier, samedi, conr
tient la relation suivante du combat de Montebello
Le maréchal-lieutenant comte de Stadion a pousse, le
20 de ce mois, la reconnaissance forcée, ordonnée pour
ce jour, afin de déterminer la position et la force do
l'ennemi. En conséquence, il s'est avancé vers Tcglio et
Montebello où il a rencontre des forces de beaucoup su
périeures aux siennes.
Après un combat acharné, le comte de Stadion s'est
retiré dans le meilleur ordre derrière le Pô, après avoir
force l'ennemi développer ses forces.
Berne, 22 mai.
Par suite des nouvelles du théâtre de la guerre Je
conseil fédéral réuni en session extraordinaire a décidé
l'envoi dans le canton du Tessin d'un bataillon de ligne,
de 2 compagnies de carabiniers de Genève et de l'Élat-
major de la 7° division.
Turin, 22 mai.
Bulletin officielLe général Cialdivie voulant protéger
la construction d'un autre pont sur la Scsia, a mis en
mouvement deux colonnes qui après avoir passé la ri
vière dovaient aboutir au même point. La colonne qui a
passé par un gué de la Scsia du côté d'Albano, attaquée
par un grand nombre d'Autrichiens a soutenu un vif
combat Villata et a mis l'ennemi en déroute. Les-nôtres
se sont établis Borgo Vercelli. L'autre colonne a franchi
la Sesia, près de Cappucine Veechi et a surpris deux
compagnies de l'ennemi. Nos pertes ont été légères,
celles des Autrichiens sont considérables.
Les modenais ont quitte la nuit dernière Aulla en
clouant leurs canons et se retirant Fivizzano.
vaine appréhension reprit le jeune homme en s'es-
suyant les yeux et en contenant ses douloureux pres
sentiments. Mais enfin il faut savoir la vérité, il faut
retrouver Robert Je vous écoute, Monsieur, dit froi
dement Natoire, qui regardait l'étrange costume de Fra
gonard, et s'étonnait surtout de le voir armé mais j'ai
peine croire que vos paroles aient quelque portée et
méritent un examen sérieux! A vous voir ainsi vêtu,
comme si vous sortiez d'une bande de voleurs ou d'une
mascarade, considérer aussi votre audaeieusc irruption
dans mon cabinet, je serais tenté de vous supposer en
pleine démence, sinon pris de vin... Monsieur. reprit
Fragonard blessé d'une pareille supposition. Sans doute,
ce costume n'est pas celui qui me convient sans doute,
mon entrée chez vous celle heure et sans votre per
mission est insolite; mais la circonstance n'est-elle pas
une excuse tout? Ne vous ai-jc pas dit que Robert...
Vous ne m'avez rien dit, et je 11e veux rien entendre, du
moins dans ce moment. Vous m'entendrez monsieur
le directeur s'écria le jeune peintre avec une noble et
courageuse fermeté il ne s'agit pas de moi je suis plus
ou moins coupable; ma punition sera plus ou moins forte;
votre lettre M. de Marigny sera plus ou moins terrible,
peu importe je me soumets tout. Mais il s'agit de mon
meilleur ami, de Hubert Robert, pensionnaire libre de