JOUMAL D'YPRES ET DE LARRON DISSE MENT. 1*' 1,886, 19' Année Dimanche, 99 Mal 1859. Vires acquirit eundo. ■■■- ABONNEMENTS Yprf.s (franco), par trimestre, 5 francs 50e. —Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tpbe», 28 Mai. Nous apprenons que M. Malou-Vandenpee- reboom renonce définitivement se remettre sur les rangs pour le Sénat aux élections du mois de Juin prochain. On nous assure qu'un certain nombre d'élec teurs se proposent d'offrir la candidature M. le baron Mazeman de Coulhove, conseiller provincial et bourgmestre de Proven. Ce choix semble rencontrer des sympathies chez les nombreux amis que M. Mazeman compte tant dans la ville que dans l'arrondis sement. MM. les bourgmestres du district verront, pensons-nous, avec plaisir confier ce mandat un collègue qui a toujours fait preuve d'un dévouement sincère aux intérêts de l'arrondis sement. Enfin la majorité du Sénat a jugé opportun d'écouter la voix de la nation, qui, en deux élections successives, a fait connaître sa volonté. Le projet de loi du ministère, interprétant, par voie législative, l'art. 84, 2 de la Loi commu nale, amendé par M. Forgeur, a été adopté par 26 voix contre 23 et trois abstentions la mi norité n'a pu répondre l'argumentation serrée et nerveuse de M. le ministre Teschmais elle a volé négativement malgré les raisons péremptoires qui établissaient que l'interpré tation cléricale de l'art. 84 2 était erronée. M. Forgeur n'a pas été moins heureux, quand il a dit que, si le législateur avait voulu la main morte et la création de personnes civiles, il eut édicté qu 'il n'est pas dérogé au droit de créer des fondations, tandis que la loi s'exprime comme suit il n'est pas dérogé aux actes de fondations gui établissent des administrateurs spéciaux. Or, on ne peut déroger des actes qui n'existent pas, et le mot actes dont il s'agit icine peut avoir d'autre portée, que celle de sauvegarder les institutions administrateurs spéciaux léga lement existantes. L,[£ ©MOT®. (Suite.) XV. La porte du cabinet de Natoire s'ouvrit A deux bat tants un coureur en livrée, avec le chapeau plumes, la veste et la culotte de satin bleu de ciel, les épaulettes graines d'or, la fraise et les manchettes les armes de France sur le dos, et la canne pomme d'argent la main, entra en bondissant, salua, et annonça d'une voix de Stentor Son Excellence Monseigneur l'ambassadeur de France salua de nouveau toujours en équilibre sur un pied, cl disparut. Le comte de Noriac était entré avant que le directeur de l'Académie se fût levé pour aller sa rencontre. M. de Noriac, petit homme sec et chétif de tempéra ment, avait néanmoins dans toute sa personne une sorte de majesté et de grandeur qui saisissait au premier aspect. Un ambassadeur de France, cette époque, se sentait véritablement le représentant de son pays, et chacune de ses paroles, comme chacun de ses actes, lui semblait un engagement contracté au nom du roi qui l'avait revêtu de pouvoirs extraordinaires. A coup sùr, ce paragraphe ne veut nulle ment dire qu'il est permis de créer des per sonnes civiles, bien que les cléricaux fassent tout leur possible pour lui donner celle signi fication. De la discussion qui a eu lieu la Chambre et au Sénat, il résulte que le ministère et la majorité catholiques de 1836, a rédigé celle disposition dans des termes vagues, de façon pouvoir en tirer parti, si les circonstances devenaient favorables. Il est évident en relisant les discussions qui eurent lieu lors de l'élabo ration de la loi communale, que les orateurs catholiques avaient une arrière-pensée, car le côté grave de la question a été soigneusement tenu dans l'ombre. w La nation peut se féliciter de voir celte ques tion si épineuse et si importante par ses consé quences, résolue d'une façon satisfaisante. Si le Sénat avait rejeté le projet de loi, nul doute qu'une vive irritation ne se fut manifestée et que l'opinion publique ne se fut prononcée ver tement contre une assemblée qui, au lieu de jouer le rôle politique qui lui incombe, devient une cause d'agitation. Le Sénat a noblement rempli .on rl»vnir et c'est en agissant lopiours ainsi, que les gouvernements parlementaires se consolident. MM. les officiers nouvellement promus ou nommés dans le corps des Sapeurs-pompiers de celte ville seront reconnus Dimaoche pro chain. La cérémonie aura lieu sur la Grand'Place midi. On nous prie d'annoncer que le concert que devait donner au Parc, Dimanche midi, la musique des Pompiers, est ajourné cause de la cérémonie d'installation des officiers récem ment nommés ou promus. L'excellente musique du 118 régiment de ligne, qui cet hiver a fait tant de plaisir, don nera Dimanche soir, sept heures, un brillant concert au jardin de la Concorde (local d'été); inutile de dire que tous les membres de la so- Hors de son rôle d'ambassadeur, M. de Noriac élait un gentilhomme simple, bienveillant, poli, de mœurs dou ces et paisibles, passionné pour l'art, et plein de sym pathie pour les artistes. M. le directeur, dit-il Natoire, qui le reçut avec embarras cause du déshabillé peu cérémonieux dans lequel il se voyait surpris, avez-vous des nouvelles d'un de vos pensionnaires, M. Hubert Robert? Je suis con fus, monseigneur... reprit Natoire; si j'avais été prévenu de l'honneur que vous me faites... Je vous demande, Monsieur,si vous savez ce qui est arrivé M. Robert? J'en ai ouï dire quelque chose, Monseigneur, et je me refusais A le croire, car Rome est la ville du inonde où se débitent le plus de fausses nouvelles... Cependant je me préparais... Avenir me trouver sans doute? Nous avons un impérieux devoir accomplir, monsieur le di recteur un Français a disparu, un pensionnaire de l'Académie de France, un jeune homme que j'estime... Rien encore ne me semble confirmer cés bruits... M. Ro bert s'est peut-être absenté de son plein gré... Hier, sept heures du soir, dit Fragonard avec une doulou reuse émotion il est sorti de chez lui et n'y est pas re venu... Où allait-il? demanda l'ambassadeur, qui leva les yeux vers le nouvel interlocuteur qu'il n'avait pas encore remarqué. Quoi c'est vous, monsieur Fragonard! ciété profiteront de celte occasion pour entendre une délicieuse harmonie. On nous assure que M. le colonel Thiebauld, qui depuis son arrivée Y près n'a négligé aucune circonstance et en a même provoqué plusieurs, pour être agréable aux habitants de la ville, a autorisé la musique de son régiment donner des concerts au parc les Dimanches midi, chaque fois que la musique ne doit pas se faire entendre le soir au jardin de la Concorde. De pareils actes de complaisance et de bonté nepeuvent que resserrer plus étroitement encore les liens de cordiale entente qui unissent déjà d'une part le corps d'officiers et son digne chef, de l'autre Jes habitants de la ville d'Ypres. Le Sénat a adopté le projet de loi interpré tatif de l'article 84 de la loi communale. Voilà enfin cette question qui embarrassait depuis douze ans la marche de l'administration, résolue selou le vœu du pays. Les efforts du parti clérical pour infliger un échec au ministère ont été infructueux, et le Te Deum que sa presse phantait avant-hier, propos de l'ajournement, s'est changé en uq De Frofunais, en cri# ue rage «il acu» par ie tuic conciliaut. et intelligent du Sénat, qui a enfin percé jour celle lactique odieuse consistant sacrifier les intérêts du pays, exciter les pas sions dans le but d'arroser les gras pâturages au moyen de riches héritages. Le vote du Sénat prouve encore une chose. C'est que la presse cléricale est sans influence aucune qu'elle ne représente que lepiscopat ses hainesses rancunesne sert que sa domi nation laquelle elle sacrifie sans remords, les intérêts du pays, sa tranquillité, voire même ses institutions. t La partie sage et éclairée de la droite non pas celle qui marche sous la bannière des Malou, des d'Anelhan, des Dumortier, premier et se cond du nomrépudie les violences, les excès de cette presse; aussi nous attendons-nous voir dès demain, M. le prince de Ligne, prési dent du Sénat, traité par elle comme l'ont été MM. Vilain XI1II et De Decker, pour n'avoir pas En quel équipage pourquoi ces armes J'ai couru la recherche de mon ainiMonseigneur et je craignais d'avoir besoin de le défendre... Contre qui M. Ro bert n'a pas d'ennemis; en outre, il n'est pas riche. Je ne vois aucun motif un gnet-apens, un assassinat... Car on parle d'un assassinat?... J'en doute Dieu merci Il allait au Ghetto, quand il m'a quitté, et c'est dans le quartier des Juifs qu'on a tué un homme Celte nuit mais ce matin même, j'ai reçu cet écrit qui est hiçn de la main de M. Robert... Fragonard s'élança sur le papier que montrait l'ambas sadeur, et il le lut demi-voix, avant que le directeur de l'Académie s'en fût emparé. C'était un feuillet arraché d'un livre de prières en latin ou avait tracé au crayon quelques mots h demi effaces entre les lignes de l'im primé., et le papier froissé paraissait avoir été ramassé dans la poussière. Fragonard reconnut l'écriture de son JIBjreijUI ;,.,k esq jrj. jr;Y„". a y' -mot*»! Jklwi tu#a Monseigneur, je vous dénonce un horrible attentat dont je viens d'êjire victime. Des hommes apostés près .du couvent de la Trinité se sont saisis de ma personne, m'ont bâillonné et transporté, les yeux bandés, dans une espèce de prison où je suis enfermé, comme un religieux dans sa cellule, avec un crucifix et un livre d'heures. J'ignçre absolument quelle est cette prison et ce qu ou

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