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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
H0 1,888. 19e Année.
Dimanche, 5 Juin 1859.
Vires acquirit eundo.
Affaires d'Italie.
LE PROGRES
ABONNEMENTS: Ymes (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces, 4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
TraEf, 4 Jtnin.
C'est avec regret que nous annonçons le dé
part du dépôt des Lanciers, de notre ville pour
Tirlemont. Déjà depuis quelque temps, l'ordre
avait été donné de faire les préparatifs pour un
changement de garnison. Le jour est fixé et
c'est Mardi, 7 Juin, que le dépôt quitte la ville
d'Y près.
Non-seulement c'est une perle sensible au
point de vue matériel pour nos habitants, mais
celle séparation est d'autant plus regrettable
que les meilleures relations ont toujours existé
entre MM. les officiers des Lanciers et nos con
citoyens.
Nous devons constater que MM. les officiers
du lr Lanciers, après un court séjour en noire
ville, ont su se concilier la sympathie générale
et que leur départ sera unanimement regretté.
On lit dans le Volksvriend
Les élections approchent et, si nous sommes
bien informés, il y aurait celte fois un change-
gement dans notre représentation. M. Malou-
Vanden Peereboom se retire comme sénateur et
un grand nombre d'électeurs ont songé M. le
baron Mazeraan de Coulhove, conseiller pro
vincial et bourgmestre de Proven nous croyons
même que le comité de l'Association libérale a
décidé de présenter cette candidature la réu
nion qui a lieu ce soir. Ce que nous pouvons
dire, c'est que le choix semble rencontrer de
vives sympathies tant dans la ville que dans
l'arrondissement; M. Mazeman a toujours fait
preuve d'un dévouement sincère aux intérêts
de l'arrondissement; d'un caractère indépen
dant il a toujours agi dans sa carrière avec indé
pendance et sans passion il fut un des premiers
notamment profiter de l'intervention du gou
vernement pour doter sa commune d'un magni
fique bâtiment d'école; il apprécie l'utilité des
travaux d'hygiène et de voirie et pendant que
d'autres s'appliquaient décrier ces mesures,
il a toujours cherché en faire profiter ses ad
ministrés; au Conseil provincial, il votait habi
tuellement avec le banc yprois, et il ne faisait
de l'opposilion que lorsqu'il la croyait fondée
LE ©METT®,
{Suite.)
XVII.
En un moment, un amas de paille, de bois résineux
ju:t de inousse sèche fut formé devant l'entrée du Ghetto.
C'était un élan général pour apporter de nouveaux
p :ombustibles ce bûcher, qui s'enflamma en pétillatit et
j^în jetant une fumée épaisse comme celle d'un vaste in
cendie. A la vue des flammes qui s'attachaient la porte
et qui s'élevaient la hauteur des maisons qu'elles me
naçaient d'atteindre, la populace poussa des hurlements
de joie; et les plus fanatiques, se prenant par la main,
dansèrent autour du brasier, auquel ils promettaient des
victimes humaines.
Cependant le quartier des Juifs restait calme et muet
pas un cri de terreur, pas une plainte, pas un appel aux
armes. On entendait seulement, dans les intervalles de
silence que faisait la foule, une psalmodie lugubre et
monotone alterner sur deux tons différents, qui parais
sent s'éloigner et se rapprocher tour tour.
Plusieurs fois, d'un commun accord, les assiégeants se
turent pour ëcauter le chant étrange que les rumeurs
de la multitude couvraient sans l'interrompre, et qui
et jamais une opposition systématique. En un
mot le passé de M. Mazeman répond de l'avenir
et nous donne la conviction que si M. Mazeman
est nommé, nous trouverons en lui un ami.
M. le Général Vanderlinden est arrivé Jeudi
dernier Ypres, pour procéder l'inspection
des bataillons du 11" de ligne en garnison en
notre ville.
Hier, Vendredi, la troupe a exercé pendant
presque toute la journée, la Plaine d'Amour.
Aujourd'hui elle s'est rendue Vlamerliughe
pour pratiquer une marche-manœuvre.
M. le bourgmestre donnera, demain Dimanche,
un banquet officiel, auquel assistera M. le Gé
néral Vanderlinden, qui doit passer midi la
parade d'honneur des troupes de la garnison.
C'est aujourd'hui, 4 heures et demie, que se
réunit l'Association électorale pour fairele choix
des candidats définitifs présenter aux élections
du 14 Juin prochain.
Ou nous donne les détails suivants de l'orage
qui a éclaté Jeudi dernier, sur les contrées tra
versées par le chemin de fer de la Flandre.
Monsieur l'éditeur,
Je désire vous donner quelques détails sur l'orage
épouvantable qui a sévi depuis notre départ de Bru
ges sur la contrée traversée par le chemin de fer de
la Flandre occidentale.
Voyageur dans un waggon de troisième classe,
j'ai vu le long de la route des arbres renversés par
la foudre, des éclairs sillonner la nue si près de nous,
qu'à chaque momenton aurait pu croire le train
atteint par le feu du ciel.
Une pluie torrentielle accompagnait le gronde
ment continu et prolongé du tonnerre. Nous n'étions
guère k notre aise dans un compartiment de cette
voiture ouverte. Une dame de Furnea y était avec
un monsieur décoré qui a quitté le train Monin.
La pauvre dame était mouillée par la pluie que cela
faisait peine voir et sans nos encouragements, elle
n'eut jamais osé quitter le convoi Lichlervelde,
car elle était pour ainsi dire en syncope par suite de
frayeur.
continuait malgré les progrès du feu prêt gagner la
demeure du custode, d'où sortait ce concert funèbre. On
eut dit, ouïr ces deux voix traînantes accompagnées du
pétillement des flammes, que c'étaient deux sorcières
qui s'interrogeaient et se répondaient pendant les mys
tères du sabbat.
Enfin la porte, consumée et réduite en charbon, s'é
croula en débris et tomba au milieu des matières em
brasées faisant jaillir des milliers d'étincelles et de
flammèches.
Avant que le passage fût tenté par persortne, on aper
çut, travers un rideau de fumée qui fermait le Ghetto,
un homme assis sur le seuil de la maison du custode,
immobile, la tête cachée dans ses mains. Nisida reconnut
Marco, avec un battement de cœur, et l'appela par son
nom il releva la tête, lança au peuple un regard morne
et dédaigneux, haussa les épaules, et rentra dans sa
rêverie.
La psalmodie retentissait plus distincte et plus solen
nelle dans l'intérieur du logement de Capricola.
Un juif un juif cria-t-on avec fureur il faut que
le prenkier qui se présente paie pour tous les autres Il
faut le brûler vif Arrêtez qu'allez-vous faire reprit
Nisida, exaltée par l'amour et l'effroi il est chrétien il
va l'être Chrétien! lui I la custode du Ghetto repar
Enfin noua n'étions guère abrités, car" la pluie,
chassée par le vent, inondait et traversait le waggon.
Après un voyage de plusieurs heures par le temps
le plus abominable qu'il est possible de subir, je suis
arrivé sain et sauf k Ypres, en me félicitant d'en être
quitte sans autre encombre, qu'un bain forcé et peu
gréable.
Je suis, etc. D. B.
S Mil
TILLE D'TPRÉICovseii. cohhijsal.
Séanc» publique fixée au Lundi, 6 Juin i85g
traie heure* de relevée.
ORDRE DO JOCR
i" Communication de pièces,
a" Délibérer sur l'organisation des fêtes et jour
do la Fête communale de i85g.
3® Vente du dernier lot de terrain, entre la rue
des Bouchers et celle du Progrès.
4° Procès-verbal delà vérification trimestrielle
de la caisse communale.
5® Échange de propriétés entre le Bureau de
Bienfaisance et M. Bruyneel-Deivigne.
6® Radiation d'une inscription hypothécaire
prise pour sûreté d'un capital emprunté au Bureau
de Bienfaisance.
7® Cession de bail d'une propriété des Hospices.
8* Rôle supplémentaire de la taxe provinciale
sur les chiens.
g" Vente de terrains bâtir MM. Vander-
meersch-Deneckere et Vergracht.
io° Radiation réclamée de l'inscription prise
pour sûreté d'une avance faite sur le fonds pour
l'encouragement de la reconstruction des façades eu
bois.
11® Autorisation de dépasser l'article de dé
pense porté au budget de i85g, pour achat de toiles
et couvertures, pour le couchage de la troupe.
i2® Adopter le mode de l'emprunt contracter
pour la construction de l'Abattoir.
Parisl'juin.
Le Moniteur an nonce que les Autrichiens en grand
nombre ont attaqué le roi de Sardaigne et tenté
d'empêcher les troupes sardes de passer la rivière,
mais celles-ci ont repoussé l'ennemi. Elles ont été
soutenues par la division Trochu. Le 3* zouaves a
fait merveille. Il a h lui seul enfoncé une batterie de
8 canons et sous le feu nourri de l'infanterie a
tirent ceux que la jeune Romaine s'efforçait de retenir
c'est un juif, un juif maudit Un juif qui sera chrétien
demain, dit-elle avec l'éloquence qu'elle puisait dans son
cœur et dans sa dévotion. Le padre Alexandre, que vous
connaissez tous, ce vénérable padre, a converti Marco,
qu'on doit baptiser demain Saint-Jean-de-Latran.
Marco, cri proie k ses pensées, ne prenait pas garde k
ce qui se passait, et n'avait pas fait un mouvement, lors
que Nisida traversa d'un bond la barrière de feu qui la
séparait de son amant et vint lui faire un rempart de
son corps.
La figure de Marcooù la colère et le remords étaient
en lutte, s'illumina d'un sourire triomphant. Il regardait
amoureusement Nisida, qui n'avait pas craint de se dé
clarer en faveur d'un juif et d'assumer sur elle-même une
si grave responsabilité.
Oh! murmura-t-il en serrant le bras <b» ;c
Romaine qu'il suivait sans résistance, sj»\s-tu c0 L,|re
t'aime! Mon digne confesse;'<v,„^e révérend p u
Alexandre, dit-elle en protège»--"T^rco a« m ,,oUvcau
foule menaçantem'a prescrit^" ve\\\cr sur ce lran
converti, et je le mène moi-mé.n^ Saint-Jea"'y
où demain aura lieu son l g;"> Jc vous béné-
oiMiftler. nnur avoir ni?s Iiellic «/®r. j.,;ccOceS ev
de Tivoh*
assister, pour avoir des belbs ndul6enceS
diction du gardien des eapuci?s 1
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