9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H° 1,803. - Année. Jeudi, 93 Juin 1859. Vires acquirit eundo. LE PNSIËS ABONNEMENTS Ypiies (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. f Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit 1NSER1 IONS Annonces, la ligne 5 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Tprei, 33 Juin. Malgré les explications les plus sincères et les plus loyales que nous avons données deux reprises, sur l'échec si inattendu et si spontané de M. Malou, explications que des grands jour naux du pays ont bien voulu reproduire, les feuilles catholiques ne se montrent nullement satisfaites défaut de bonues raisons, elles répondent par des gros mots, c'est leur habi tude. A les entendre, les libéraux de l'arron dissement d'Ypres et leurs chefs surtout, se seraient rendus coupables de déloyauté, de per fidie, de turpitude, etc. Ces imputations sont calomnieuses et nous pouvons même dire nos adversaires vous prêtez sottement vos qualités d'autres El eu effet que s'est-il passé? Y avait-il pacte ou transaction? Evidemment non cha cun des partis conservait sa position entière; M. Vanden Peereboom ne fesait pas plus de sacrifices M. Malou, que ce dernier n'en fesait Mi Vanden Peereboom; ils restaient tous deux ce qu'ils étaient; seulement on était con venu tacitement, comme le dit le Propagateur de ne pas s'opposer de candidats. Les catho liques ont-ils tenu cet engagement. Nous n'ac cusons ni M. Malou, ni tous les membres du comité catholique d'Ypres, mais il est certain que quelques-uns des plus ardents ont fait une nouvelle tentative pour amener un ballottage. Que signifient, en effet, ces 81 voix données MSartel Mi Sarlelprésident de S' Vincent de Paul, n'est pas un de ces hommes que son parti devait chercher compromettre; on n'a pu voler pour lui ni au hasard ni par plaisanterie; d'ailleurs, si M. Sartel n'a obtenu que 81 voix, c'est qu'on a enlevé plus de cent cinquante bul letins portant son nom et puis, quand l'on rap proche celle circonstance de celle-ci, qu'aux élections de 1857, M. Sartel se serait également trouvé le compétiteur de M. Vanden Peereboom, s'il y avait eu de ballottage, l'on comprend la fois, qu'il a dû y avoir arrière-pensée de la part de nos adversaires et que nos amis ont bien fait de se mettre en garde. Nous pourrions remonter une autre élection qui se faisait dans des circonstances identiques. Alors, c'était M. Desmaisières qui obtenait 334 voixsans doute aussi ces voix étaient don nées par l'effet du hasard Nous affirmons d'ailleurs que dans toutes les communes du canton de Wervicq, le clergé a fait des efforts pour faire échouer la candi- daturede M. Vanden Peereboom, et tant qu'une explication satisfaisante ne nous sera pas don née sur ce point et sur les voix données M. Sartel, nous aurons le droit de dire que malgré la convention tacite qui existait entre les deux partischaque élection qui s'est présentée partir de 1850, nos adversaires ont essayé de mettre M. Vanden Peereboom en ballottage et qu'ils ont fini par tomber dans le piège qu'ils nous tendaient. Nous sommes d'ailleurs en mesure de répon dre tous les reproches sérieux qui nous se raient adressés par nos adversaires; les vocifé rations de la Patrie ne prouvent rien mais quand l'on voudra discuternous prouverons notamment que dans beaucoup de localités, le clergé a fait d'activés démarches pour exclure M. Vanden Peereboom, que l'on a même prêché contre sa candidature. Nous sommes parfai tement renseignés sous ce rapport, tandis que nous défions nos adversaires de prouver que nos amis aient fait d'activés démarches; il ré sulte tout simplement de là que M. Malou est tombé devant l'expression spontanée et libre de l'opinion publique. C'est dur peut-être, mais c'est comme cela et nous le prouverons d'au tant plus volontiers, que cette démonstration n'aura rien de désobligeant pour M. Malou. Un correspondant de la Patrie avait affirmé que M. Van Renynghe s'était entendu avec le parti libéral pour assurer l'élimination de M. Malou. L'honorable bourgmestre de Pope- ringhe, dans une lettre adressée la Patrie proleste contre cette affirmation. Nous devons la vérité de dire que ce n'est pas M. Van Renynghe que les chefs de l'opi nion libérale se sont adressés, mais bien quelques-uns de ses amis, membres de l'admi nistration communale de Poperinghe, et ces messieurs, quoique notoirement déroués l'opi nion cléricale, n'ont pas hésité un seul instant mettre l'intérêt de leur ville au-dessus de l'esprit de parti. Et au fond, ils ont bien fait; ils savaient fort bien eux, que parcequeM. Malou n'était pas renommé, les églises ne seraient point fermées et les prêtres point poursuivis...., moins toutefois que ce ne fut par Monseigneur Jean-Baptiste. Voila plusieurs fois qu'un journal d'une lo calité voisine, imprimé en celte ville, dirige des critiques assez acerbes et assez cavalières contre le comité de l'Association libérale de l'arrondis sement d'Ypres nous avons dédaigné ces mes quines attaques, d'abord parce qu'au fond elles n'avaient pas grande portée, ensuite parce qu'à la veille de l'élection, nous ne voulions alimen ter aucun élément de division; toutefois, comme ces critiques continuent, on comprendra que nous donnions un mot de réponse nos con tradicteurs. Nous leur dirons donc que les décisions prises en dernier lieu par le comité de l'Asso ciation l'ont été l'unanimité moins une voix et l'on sait que le comité se compose de plus de vingt membresparmi lesquels les hommes les plus influents et les plus dévoués de l'arrondis sement; ces hommes d'ailleurs ne sont pas ralliés au libéralisme depuis hier, ils ont vieilli dans les luttes et ont su remporter des victoires éclatantes contre le parti clérical; or, nos contradicteurs semblent tant soit peu vouloir démolir ces hommes ou tout au moins leur imposer la di rection qu'il convient de donner au libéralisme dans notre arrondissement. Nous rendons com plètement hommage leur zèle et leurs bonnes intentions mais qu'on nous permette de le dire, leurs prétentions nous paraissent par trop exagérées avant de vouloir diriger un arron dissement, nos contradicteurs devraient, nous semble-t-il, apprendre diriger leur propre localité; aujourd'hui leur opinion n'a pas en core assez d'autorité pour nous, et jusqu'à ce que des faits viennent prouver, que nous ne sommes point dans le vrai, nous donnerons un appui franc et loyal au comité, qui nos yeux est composé d'hommes qui, en toutes circons tances, ont donné des gages d'un dévouement absolu au libéralisme. Nous trouvons que nos contradicteurs feraient beaucoup mieux de diriger leur prose contre leurs adversaires que contre leurs amis, et que loin de vouloir en imposer ceux-ci, ils feraient bien l'occasion de prendre leur conseil, afin d« pouvoir un jour gagner l'influence que les membres du comité d'Ypres exercent dans leur localité. nu» En annonçant qu'un banquet devait avoir lieu au château de Coulhove, nous ignorions qu'une fête brillante devait être célébrée Proven, dont le nouveau sénateur, M. le baron Mazeman de Coulhove, est le bourgmestre. A ce banquet assistaient M. le commissaire d'ar rondissement les autorités communales des villes d'Ypres et de Poperinghe, M. le colonel Thiebauld, M. le commandant d'armes DeBruyn et autres notabilite's. Pendant le repas, la musique des Sapeurs- Pompiers de Poperinghe a exécuté plusieurs morceaux avec beaucoup de précision et d'en train. Puis la musique et la Société des Chœurs de Rousbrugghe se sont fait entendre, ainsi que l'harmonie de Watou. Un cortège s'est formé et l'on a quitté le château pour se rendre la commune de Proven qui était parée pour la circonstance avec beaucoup de coquetterie. Une réception enthousiaste a été faite au nou veau sénateur par le conseil communal, par M. le curé et par les administrateurs de l'Hos pice; ensuite les jeunes enfants de l'École com munale ont débité un compliment bien tourné au bourgmestre-sénateur. Enfin, M. le baron Mazeman a été conduit jusqu'au bout^du vil lage, où le vin d'honneur lui a été offert. La fêle a été terminée par une magnifique illumination des rues de la commune, qui a fait l'impossible pour démontrer la joie qu'elle éprou vait de voir son bourgmestre destiné occuper un siège au Sénat. Le tribunal correctionnel de Termonde a condamné, dans son audience du 15 Juin dr, Jean-Baptiste De Belder, frère de Notre-Dame de la Miséricorde, en religion frère Raphaël un an de prison, 100 fr. d'amende et aux frais, pour outrages publics la pudeur. Frère Raphaël avait la bouche ouverte par l'église pour moraliser de jeunes détenus. Il a singulièrement accompli sa tâche. A l'occasion de la naissance du Comte de Hainaut, une distribution générale de 1609 pains sera faite, Vendredi prochain, aux indi gents par les soins du Bureau de bienfaisance d'Ypres, avec l'agréalion de M. le colonel du 11* de ligue, la grande caserne d'infanterie. L'ex cédent du produit des fêtes dounées par MAI. les sous-officiers du 11® de ligne et la recette faite au concert donné par la musique du 2® de ligue au

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