JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 1,894. - 19* Année
Dimanche, 20 Juin 1859.
Vires aequinteundo.
Avis.
LE flOGRES,
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Ypiiks, 95 Jloin.
Le Propagateur entonne définitivement le
même air que la Patrie nous devions nous y
attendre; une fois le mot d'ordre reçu, il faut
bien obéir, il crie donc la trahison et pro
teste contre les moyens déloyaux que nous
aurions employés pour éliminer M. Malou.
Nous ne voyons vraiment pas en quoi il pour
rait y avoir trahison. De quoi était-on con
venu, si ce n'est de ne pas s'opposer de candidats?
Or, le parti libéral a-t-il forfait a ces engage
ments Evidemment non le Propagateur le
reconnaît d'ailleurs lui-même en ce qui con
cerne M. De Florisone, et moins de prétendre
avec la Patrie, que les libéraux aient fourni les
81 voix M. Sartel, président de S' Vincent de
Paule, il n'est pas possible de soutenir qu'ils
ont manqué l'engagement tacitede ne pas
opposer de candidats. Remarquez que dans
ses deux premiers nuntéro^, le Propagateur
avouait qu'il n'y avait entre les: partis que ce
simple engagement tacite. En quoi donc y
a-l-il trahison? Est-ce parce qtiè les libéraux
n'ont point tous votés pour les trois noms?
Mais il n'y avait aucun engagement de ce genre
et la preuve, c'est qu'en 1859, 480 catholiques
n'ont point volé pour M. Vanden Peereboom
comme en 1857, 723 n'avaient point porté M.
Vanden Peereboom sur leur bulletin. On ne
peut donc admettre le raisonnement du Pro
pagateur moins d'admettre aussiqu'à ces
deux élections, 1203 électeurs catholiques au
raient forfait l'honneur, ce qui est absurde.
Mais une preuve plus convaincante que l'en
gagement n'allait point au-delà, c'est que le
Propagateur publiait lui-même dans tous ses
numéros qui précédaient les élections
Nous sommes autorisés S déclarer au corps
électoral, que le parti conservateur a défiuitive-
ment adopté les candidats suivants
M. le B"" Mazeman au Sénat, MM. Jules Malou
et Charles Van Renynghe, membres sortants, la
Chambre des représentants.
Et du troisième représentant il ne disait
mot; il n'indiquait pas même qu'il y en eut un
troisième élire.
Eh bien nous le demandons tous les gens
de bonne foi, cet avis n'indique-l-il pas que
chaque parti pouvait recommander ses can
didats et ne voler que pour eux. Mais le Pro
pagateur fait plus, disons-nous il y convie
explicitement les électeurs conservateurs, L'eut-
il fait, si cela eut constitué une trahison Eh
bien les libéraux n'ont pas fait autre chose,
mais avec un peu plus de bonne foi, et nous
allons le prouver
Le Progrèsen effet, de son côté faisait con
naître quels étaient ses candidats et il portait
en tète
Pour le Sénat
M. le B*n Mazeman de Coulhove.
Pour la Chambre de* représentant
M. Alphonse Vanden Peereboom, bourgmestre
de la ville d'Ypres.
M. N
s M. N
Comme on le voit nous agissions avec plus de
loyauté que nos adversaires. Tout eu procla
mant que M. Vanden Peereboom était notre
candidat, nous indiquions par les N. N. qu'il y
avait encore deu* autres places vacantes et nous
laissions chaque électeur le soin d'agir (lans
cette occurrence selon sa conscience.
Voilà des faits patents irrécusables que le
Propagateur ne saurait détruire, et nous de
mandons après cela, de quel côté a été la
loyauté et la bonne foi
Nous dénions avec tout autant de force et
d'énergie, que des moyçp? déloyaux aient été
employés. Et quels moyens, bon Dieu
Les 'feuilles libérales ont-elles décrié leurs
adversaires? Des courtiers électoraux ont-ils
parcouru les campagnes Pas une ligne n'a été
écrite pas une course n'a été faite, tandis que
de la part de nos adversaires, des démarches
actives ont été faites dans quelques localités
témoins le sermon dq curé da Gbeluwe, les
courses du curé de Wervicq, etc. En voila
assez, croyons-nous, pour faire une bonne fois
justice de ces reproches de trahison et de mau
vaise foi si d'ailleurs nos adversaires s'amusent
sur ce terrain, nous les y suivrons, et nous
prouverons par mille faits, qu'ils sont tout sim
plement tombés dans le piège qu'ils nous ten
daient.
Nous avons démontré, dans notre dernier
numéro, que l'élimination de M. Malou était
due surtout la tentative faite déjà diffé
rentes reprises par les pointus du parti clérical,
pour mettre M. Vanden Peereboom en bailo-
tage. Puisque nos adversaires se disent inno
cents de la chose innocents comme l'enfant
qui vient de naître, nous allons rappeler ici
quelques circonstances qui permettront tout
homme impartial d'apprécier. D'abord il est
constant que dans le canton de Messines, on a
fait très-charitablement courir le bruit que
M. Vanden Peereboom renonçait son mandat,
pareequ'il allait exclusivement se consacrer aux
intérêts de la ville d'Ypres; il est constant aussi
que MM. les curés de VVarnêton et de Wervicq
ont employé toute la journée du Lundi visiter
les électeurs et leur remettre des bulletins sur
lesquels ne se trouvait pas le nom de M. Vanden
Peereboom enfin il est constant encore que le
Dimanche avant l'élection, M. Boonecuré
Gheluwe, conviait ses paroissiens ne voter
que pour les caudidats catholiques, en disant
en pleine chaire, que l'autre était un de ces
libéraux qui veulent anéantir la religion et qui
ont déjà violé la Constitution deux différentes
reprises. Ces faits sont de notoriété dans les
localités où ils ont été posés etdisons-leils
ont provoqué une juste indignation chez les
hommes les plus modérés. Aussi, un grand
nombre d'électeurs ont spontanément modifié
leur bulletin en n'y laissant que le nom de
M. Vanden Peereboom seul, c'est, d'après nous,
la seule véritable cause de l'élimination de
M. Malou; sans doute il est dur d'avouer que
l'on est perdu par les siens, mais nos adversaires
auront beau se creuser la tèteils ne pourront
méconnaître que leur idole est tombée par lâ
faute de quelques-uns des leurs.
Le Propagateur cherche déguiser la véri
table cause de sa défaite, il ne sait se faire
l'idée qu'il aurait succombé sous l'expression
libre et spontanée de l'opinion publique; il
préfère amonceler des chiffres imaginaires et
en tirer les déductions les plus absurdes. Ainsi,
il fixe d'abord 1439 le nombre des votants,
tandis qu'il y en avait réellement 1500 ensuite
il prétend que tous les billets trois noms éma
nent des conservateur* et après avoir fait un
composé aussi indigeste de chiffresil nous
somme de répondre par des chiffres pour nous
disculper. Nous nous empressons de répondre
au désir de notre confrère et nous lui dirons
qu'en l'absence d'une grande pression de part
et d'autre, il a plu au corps électoral représenté
par 1500 électeurs, de donner 1020 voix M.
Vanden Peereboom et seulement 735 voix
Messieurs Malou et Van Renynghe.
Est-ce notre faute nous, si les électeurs
commencent comprendre d'où leur viennent
les améliorations qui se réalisent journellement,
dans notre arrondissement
La seule manoeuvre que le Propagateur re
proche au parti libéral, est que les libéraux
auraient dit de M. Malou qu'il n'habite plus la
ville,ni l'arrondissement; qu'il n'y a pas moyen
de le voir que dans la capitale qu'enfin il ne
s'occupe ni de l'arrondissement, ni de ses élec
teurs. Nous répondrons au Propagateur que
les feuilles libérales ne se sont occupées en au
cune manière de M. Malou au sujet des der
nières élections- Mais si elles eussent dit cela,
elles n'eussent point pour cela employé des
manœuvres elles eussent dit la vérité.
ir-B 8 »Q «S-»
Les feuilles cléricales demandent cor et
cri des explications M. Vanden Peereboom,
Nous les renvoyons notre premier article, il
y a là des explications complètes; M. Vanden
-Peereboom est absent depuis le surlendemain
de l'élection et nous avons la conviction qu'il
nejsaurait en donner de plus sincères ni de plus
satisfaisantes.
Le Conseil communal de Gand ayant décidé qu'un
grand tir la cible, avec dix raille francs de prix,
sera offert tous les gardes civiques du royaume,
le io Juillet prochain l'occasion de la kermesse
générale, les gardes civiques d'Ypres (infanterie et
artillerie) qui désirent participer ii ce tir, pourront
se faire inscrire au bureau de l'état-major, rue du
Quai n* to, tous les jours de to heures du matin
midi, jusqu'au 3o de ce mois.
Il leur sera donné communication des condition!
du tir.
La commission directrice gantoise réglera l'ordre
des tirs d'après les adhésions reçues, eu ayant égard
aux points de départ.
Cet ordre sera porté immédiatement k la connais
sance des chefs de corps.
Les détachements annoncés postérieurement an
3o c', devront tirer après tous les autres immédia
tement avant la garde civique da Gand.
LE MAIOE COMI1ANSAJIT LA CASSE CIVIOCI S'TMES,
AU VANDEN BOGAERDE.
Ypresle 23 Juin 1859.