Nouvelles diverses.
En même temps que Pie IX tient ce langage, le
gouvernement français proteste dans les journaux,
de son respect pour le Saint-Siège.
D'un autre côté on commence h s'inquiéter sé
rieusement de l'action des révolutionnaires en Italie.
Le Nord nous apprend qu'en Toscane, leurs menées
deviennent un sérieux obstacle l'organisation défi
nitive de l'Italie. L'Éfhu du Parltmtnl ajoute que
dans une conférence entre MM. VValewski et Trop-
long, il a été question d'uneconspiratiou mazinienne
qui serait de nature h créer de graves embarras.
Un vapeur anglais arrivé da Liverpool annonce
que, le 16, il y a eu des mouvements Messine.
Quatre bâtffnents de guerre sardes, dont trois se ren
daient dans l'Adriatique, étaient devant ce port.
Depuis quelques jours on annonce de divers côtés
une amélioration dans la situation générale de l'Eu
rope. On parle de propositions pacifiques accepta
bles, faites en commun par la Prusse et l'Angleterre.
Ou semble attendre un résultat utile de la mission
du pi ince Wiudischgraetzk Berlin, maiaces rumeurs
ne reposent sur aucun fondement dont nous puis
sions apprécier la solidité.
On trouve au contraire un sujet d'inquiétude
dans le ton plein d'amertume de l'encyclique du
Pape, dans l'exaltation des esprits i Naples et i Mes
sine où vient d'éclater un mouvement.La Gazette
d* Cologne apporte en outre de graves nouvelles de
Hongrie. Ce paye est inondé de proclamations de
Knssuth. Voici un extrait du dernier appel de l'agi—
tatenr
v Je me suis tu pendant dix longue* et doulou-
reuses années. Mais, Dieu merci, le moment est
venu maintenant où je puis de nouveau élever ma
v voix,et appeler la brave nation magyare aux armes
et la lutte pour la liberté de la Hongrie. Cette
liberté a succombé le i3 août 1849, et dans sa
v chute elle a entraîné avec elle la liberté de l'Eu-
v rope entière. Pour la reconquérir, je reparaîtrai
bientôt au milieu de vous, sur le sol sacré de la
Hongrie je vous amène mes deux fils, que le tigre
a Hayoau (l'épithète hongroise est intraduisible),
rassasié de carnage, m'a envoyés «an* se douter
pour quelle œuvre de vengeance je les élevais.
a Levez-vous, Magyars sacrifiez vos moissons,
laissez-les fouler jusqu'au dernier épi par vosamis
el vos ennemis je vous jure par le Dieu des Ma-
«y*"» t|uc jo fumerai »o»ro *Ol pOUT Qlllie 8111)
tout en reconquérant ia liberté hongroise.
Vient ensuite une courte proclamation militaire
de Klapka aux Magyars, pour qu'ilsreprennent leurs
armes et leur* couleurs nationales Dans la main
du Magyar, au refrain de Rakoczy. chaque faulx,
chaque fusil est une batterie, s Ralliez-vous, leur
dit-il, sous mon commandement, pour venger tous
les Magyars assassinés par les Hapsbourg et surtout
le grand Louis Balhiany, et pour reconquérir la
vieille liberté hongroise
La Gazette de Cologne, très-opposée k l'interven
tion prussienne, croit cependant que la Prusse serait
tenue d'agir dans le cas d'un mouvement en Hongrie.
La Gazette de Cologne a publié ces jour* derniers
un* correspondance de Berlin qui est faite pour ras
surer le* esprits, si elle est bian authentique. D'apièi
ce journal, la Prusse aurait adressé k ses agents diplo
matiques une circulaire ayant pour objet de leur
expliquer la mobilisation de «on armée. Dans cette
circulaire il aérait dit que le cabinet de Berlin a or
donné la mobilisation, au moment où la guerre se
rapprochait de* frontières de l'Allemagne qu'il a
cru devoir prendre une attitude armée, afin que le
règlement définitif de la question italienne, ques-
tien d'équilibre européen, ne se lit pas sans le con
cours de la Prusse et de l'Allemagne el afin de pré
venir des divisions au sein de la Confédération.
Enfin, la Prusse désirerait amener le rétablissement
de la paix sur des bases réunissant aux conditions
de ia justice celles de la durée.
Si tel est exactement le programme de la Prusse,
il constituerait pour notre pays une garantie sérieuse
de sécurité dan* l'avenir. On se préoccupe beaucoup
en Belgique et non sans raison de l'attitude de l'Al
lemagne.
Le* nouvelles du théâtre da la guerre soit peu
nombreuses, depuis qu'il est question d'assiéger des
places foi les. Ou en est k des détails assez vagues sur
Js position des armées.
On sait déji qu'en se rapprochant de Vérone,
1 hmpereur a laissé un coi ps d'armée k Goto pour
observer Mantoue, et qu'il eu ressemble uu autre S
Brescia pour observer les débouché* du Tyrol.
D'après diverses correspondances ce serait le corps
du maréchal Canroberl qui occuperait Goïto. Le
corpa du maréchal de Mac-Mahon serait k Valeggio.
Quant au corps du maréchal Baraguey-d'Hilliers, il
coopérerait avec l'armée piémontaise i l'investisse
ment de Peschiera.
Un journal de Vienne évalue le* perte* d* l'armée
autrichienne k i5 ou ro,ooo morts et blessés. La
correspondance du Timee porte le chiffre k 20 ou
2b,non.
Un mariage aristocratique vient d'être célébré k
Paris. La future a trouvé dans sa corbeille de noces,
parmi de magnifique* bijoux, un chapelet dont
chaque grain était un diamant. Pendant la cérémonie
nuptiale, elle a dit aun chapelet avec beaucoup de
dévotion puis, le remettant au prêtre voilà, dit-
elle, mou offrande pour les pauvres.
Un affraux malheur est arrivé lundi, vers onze
heures,* l'extrémité de la station de Jurhise, k l'en
droit où la route de Mons k Ath traverse le chemin
de fer.
Une locomotive mancei)vrait pour prendre la tête
du convoi qui allait partir pour Bruxelles, et déjk le
garde avait fermé l'un* des barrières, lorsqu'un in
dividu k cheval se présenta pour traverser la ligne
ferrée. Le garde se précipita pour arrêter le cheval,
mai* celui ci était lancé le cavalier fut jeté sur le
passage de la locomotive et coupé en deux par les
roues; il est mort presque instantanément. Le garde,
de son côté fut renversé par le choc du cheval atteint
au côté et k la tête et eut la jambe et le bras droit
ég 'lement coupés par les roues de la locomotive. On
n'espère point qu'il puisse survivre k ses blessures.
On écrit encore sur le même accident
La seconde victime de l'affreux malheur arrivé
lundi matin la station de Jurbise est décédée.
Nous devons modifier la version que nous avons
présentée hier concernant ce malheureux événe
ment, en ce sens que le jeune cheval qui l'a occa
sionné, en a'effiayant du bruit de la locomotive,
n'était pas monté, mais tenu par son propriétaire
qui le menait k la forge, la bride passée au bras.
Des deux personnes victimes, l'une est le garde
Deladriére, père de cinq enfants, aujourd'hui sans
ressources; l'autre est M. J.-B. Pierman, père de 6
enfants et l'un des principaux fermiers de la com
mune de Jurhise.
Quant au chevbl, il paraît qu'atteint également,
mais non renversé par la locomotivo, il a couru
l'espace d'environ 100 mètres, puis il est tombé
pour ne plus se relever.
On écrit de Verviers
Hier, vers dix heures et demie du malin, un vio
lent incendie a éclaté en notre villedans la filature
de M. Haozeur Gérard fils, et Gérard-Champs
Dès son début, le sinistre revêtait des proportions
telles, que tout le vaste corps de fabrique ainsi que
le bâtiment dt> maître paraissaient menacés d'une
destruction complète. En quelques minutes deux
pai lies du bâtiment étaient largement entamées et
une immense colonne de fumée, s'élevant k une
hauteur prodigieuse, annonçait k toute la ville la
gravité du sinistre.
C'est k un concours de dévouements, que l'on a
dû la rapide compression de l'incendie, qui aurait
pu prendre de* proportions colossales, surtout lors
qu'on réfléchit que cette fabrique, qui n'a pas d'éta
ges, occupe une vaste surface de terrain et présente
par ses toitures coutiguës une communication facile
aux flammes.
Les dégâts sont évalués k près de 100,000 francs.
On ne connaît pas la cause de cet incendie, qui a
éclaté dana le séchoir, mais il est k présumer que la
chaleur de l'atmosphère a développé dans les laiues
nue inflammation subite.
La fabrique était assurée pour près de 5oo,ooo tr.
Un crime vient d'être commis dans la commane
de Beausaint (Luxembourg).
Le sieur Collin, garde-forestier de l'Etat, retour
nant k Halleux, lieu de *011 domicile, dans la soirée
du 36, a été assailli par deux individu* qui s'étaient
embu«qués pour l'attendre i l'endroit dit: Trou du
Pou hou, et qui, aprè» l'avoir assommé, lui avoir
enlevé sa montre, son argent el différents objets dont
il était porteur, l'ont traîné et laissé pour mort dans
un champ de seigle voisin. C'est Iegarde-champêlre,
oncle de la victime, qui, faisant sa tournée dans la
matinée du lendemain atli'é par quelques gémisse
ments, découvrit le malheureux Collin respirant
encore, mais tellement défiguré, que l'oncle ne recon
nut le neveu qu'après que celui-ci se fut nommé.
Malgré la gravité de aes blessures et l'état alarmant
où il se trouve, Collin vit encore et l'on a pu recueil
lir sa déposition. L'attaque a été tellement soudaine
et lespremierscoups si violents, qu'il a perdu immé
diatement connaissance et n'a pu reconnaître ses
assassins. Les moyens d* découvrir ceux-ci ne man
queront cependant pas, il faut l'espérer. Les menaces
dont le garde Collin avait été l'objet de la part de
personnes mal famées, et d'autres indices dont s'en
tretient la rumeur publique, serviront i guider la
justice.
On écrit d'Arlon
Ainsi que je vous l'ai déjk dit, la récolte de cette
année sera admirable; on peut, sans exagération,
affirmer qu'elle produira au moins un tiers en plus
que celle de i858. Tout est en abondance, tant les
grains que les racines et les fourrages. C'est k tel
point qu'on ne sait que faire du foin, dont les masses
énormes 11e sont pas en proportion avec les granges
et les remises. Il est trois ou quatre fois plus abon
dant que l'année dernière mais par contre, trois ou
quatre fois moins cher.
La seule crainte du cultivateur est dana les
orages; nous en avons déjk eu quelques-uns, mais il
n'ont exercé que des ravages partiels et peu consi
dérables. Les pommes de terre sont de la plus belle
apparence.
Un fait assez curieux s'est produit k Ëpinsl.
L'église se trouvant trop petite pour le Te Deum qui
devait être chanté k l'occasion de la bataille de Sol-
feriuo, uii autel a été dressé dans la campagne, laa
arbrea el leurs branches touffus ont servi de colon
nes et de dôme. Un épais gazon formait les dalles de
la nef *t du sanctuaire, et l'eau lustrale coulait dana
le ruisseau voisin sans qu'il eût été nécessaire d'aller
chercher au loin un bloc de marbre pour sculpter
un bénitier. La voûte du ciel el les montagnes voi
sinas servaient seule* d'écho aux cinquante mille
voix qui célébraient en latin la victoire remportée
par les soldats français k quelques kilomètres du
Mincio.
On écrit d'Anvers
Uu acte de méchanceté ou d'imprndenca a été
commis hier vers le soir l'hôtel de la Poste, Place-
Verte k Anvers. Un cigarre allumé a été jaté ou est
tombé par mégarde dana la boîte aux lettres et a
occasionné un commencement d'incendie. Heureu
sement on s'en est aperçu k temps de mauière que
les dégâts seront insignifiants.
On lit dans le Progrès, de Louvain
a M. Charles Leysen vicaire-trésorier, et M.
Jean-Baptiste Bohets, président de la fabrique d*
l'église de Hever-lez-Malines, ont clé écroués le
maison d'arrêt de Louvain, le 16 et le 17 juin, pré
venus de détournement d'un ou de deux mandats d*
1,790 fr. chacun, formant le subside accordé par
l'Etat pour l'agrandissement de l'église.
Cette affaire paraît remonter i83S époque
laquelle le secrétaire communal fut soupçonné
d'être l'auteur de ce détournement et suspendu de
aes fonctions. Cette suspension a duré depuis quatre
ans, malgré ses protestations et ses réclamations.
Espérons que l'instruction parviendra k faire
connaître les véritables coupables, et que celui quia
été injustement soupçonné et accnsé obtiendra une
éclatante réparation.
Mardi dernier, on a annoncé au aon du tambour,
Termonde, que les fortifications de la ville vont
être complétée* par la construction de deux forts
qui seront élevés dans le hameau Boom et hors de la
porte de Matines. La proclamation bruyante de cette
nouvelle avait 'pour but d'avertir les personnes qui
auraient faire valoir quelque réclamation au sujet
des projets en question, qu'elles ont k les faire par
venir par écrit k l'administration communale.
La démolition des fortifications d'Audensrde se
poursuit avec activité. Sous peu aura lieu l'adjudica
tion de la démolition dea ouvrage*de maçonnerie.
On écrit de Paria au Nordque le ministère do la
marine s'occupe avec un redoublement d'activité des
armements maritimes. L'escadre de l'Océan va être
portée de dix i donze vaisseaux les arsenaux de
Cherbourg, de Brest et de Toulon ont reçu ordre de
construire un certain nombre de nouveaux trans
porta, destinés k recevoir 6,000 hommes ces trans
porta doivent être prêtsdans undélaidequatre mois.
A propos de la célèbre bibliothèque de M. Cigon-
gne, od e parlé d* l'offre d* 3oo mille fraac* faite