Jeudi dernier, au local des Halles, a eu lieu
ta distribution des prix aux élèves du Collège
de S« Vincent de Paul. Nous eussions désiré
pouvoir faire connaître les- noms des jeunes
gens qui ont obtenu le plus de prix, mais il
nous a été impossible de nous procurer un
livret et c'est regret que nous nous trouvons
dans l'impossibilité de les signaler.
VILLE D'YPRES. coweii. commcwal.
Séance publique fixée au Mardi, a3 Août i85g,
dix heuret du malin,
ordre dd jour
i* Règlement du compte communal pour l'ex
ercice i858.
2* Autorisation pour le Conseil de fabrique do
l'église S'Martin, d'accepter la fondation créée par
le testament de M. Joseph Iweins.
3* Composition du Conseil des Prud'hommes
d'après la loi nouvelle.
4* Marchés hebdomadaires sollicités par les
communes de Reninghe et Rousbrngge-Haringhe.
5* Approbation de l'acte de vente du terrain
bâtir, au aieur Louis Vanden Broele.
Association agricole de l'arrondissement
d'Y près.
séance du 11 juin 1859.
Présidence de 31. Henri Carton.
La séance est ouverte dix heures et demie.
Sont présents du bureau outre M. !e Président,
MM. Van Renynghe, vice-président; Verschseve,
Van Alleynes, Bayart, Verelst, De Vos et Van Bies-
brouck, membres.
Environ soixante membres assistent h la réunion.
Le procès-verbal de la dernière séance est adopté
sans discussion.
L'assemblée procède d'al>ord la réception d'un
nouveau membre; M. le Président expose ensuite le
but de la réunion il s'agit de faire connaître une
méthode depuis longtemps pratiquée avec succès
pour détruire la vermine qui attaque le houblon et
votre comité a cru que cette question présentait on
tel caractère d'actualité, qu'il ne fallait plus différer
cette communication.
M. Cordonnier qui a bien voulu faire une étude
approfondie de cette question, fait ensuite un exposé
complet de cette méthode pratiquée depuis plusieurs
années avec un succès complet dans une commune
de cette arrondissement. Après avoir développé quel
ques considérations physiologiques sur le houblon,
l'honorable membre fait connaître la composition
du liquide dont on se sert et la manière dont on
l'emploie. L'agent mystérieux, dit-il, qui forme la
base du remède, c'est le tabac, et c'est en combinant
celui-ci avec un peu de terre glaiseuse que l'on
obtient une décoction qui se fixe facilement dans les
interstices rugueux de la plante. M. Cordonnier
démontre ensuite que l'application de ce remède est
facile et ne doit pas coûter au-delà de 26 francs les
quarante-quatre ares; l'honorable membre fait re
marquer encore que ces renseignements ne sont pas
basés sur des présomptions; ils ont été recueillis
auprès de personnes qui oui souvent vu pratiquer
celte méthode et ils sont pleinement confirmés par
lesopérations chimiques auxquelles M.Becuwea bien
voulu soumettre un échantillon du liquide, que l'on
était parvenu se procurer k la aource officielle.
Enfin M. Cordonnier fait remarquer que ce qui tend
encore k prouver l'efficacité de celte méthode, c'est
que dans un ouvrage anglais publié très-récemment,
on recommande sinon les mêmes moyens, du moins
des procédés qui se rapprochent singulièrement de
la méthode qu'il vient d'exposer.
L'assemblée vote des remerciements k M. Cor
donnier et décide que celte notice sera insérés au
Bulletin de f Association.
A la prière de M. le Président et de quelques au
tres membres M. Van Biesbrouck renouvelle ces
explications en langue flamande.
M. le Président fait remarquer que M. Cordonnier
n'a point deviné après ces renseignements; il les
a puisés aux sources les piue sûres, il n'y a rien de
douteux dans ce qu'il vous a dit, ni quant l'effica
cité du remède, ni quant k la manière de l'employer.
M. Carton soumet ensuite k l'assemblée l'échantillon
qu'il est parvenu k se procurer ainsi que les résidus
qui en ont été extraits par M. Becuwe et qui sont
simplement de la poudre de tabac.
M. Da Voa dit qu'k Poperingho on a fait depuis
longtempi des essais analogues; on fesail un mélange
de jus de tabac et de savon noir on de potasse et avec
cette décoction on lavait les plantes au moyen d'un
pinceau; s'il se rappelle bien, ce procédé ne donnait
qu'un succès partiel et on l'a abandonné, pense-t-il,
parce que sou application exigeait un travail par
trop considérable l'honorable membre est loin
d'ailleurs de contester l'efficacité de la méthode quia
été exposée et il se déclare très-disposé k en faire
l'essai.
M. Mortier ne s'étonne point quo l'on ait obtenu
de bons résultats au moyen de la méthode qui vient
d'être préconisée par M. Cordonnier; le tabac eat
généralement reconnu comme le meilleur préser
vatif contre toutes les espèces d'insectes et ou em
ploie notamment cette substance avec grand succès
pour les arbres fruitiers.
M. Cordonnier doune quelques nouvelles expli
cations d'où résulte que la tabac est en effet le prin
cipe actif la terre glaiseuse ou la bouse de vache ne
servant qu'à rendre le liquide plus adhérent il fait
remarquer d'ailleurs que la méthodequ'il a expotée
doit être plus efficace et exige moins de travail que
celle dont a parlé M. De Vos, car il est certain qu'en
trempant toute la plante dans cette décoction, le
liquide se fixe beaucoup mieux dans les interstices
qu'en la lavant simplement au moyen d'un pinceau.
M. le Président résume la discussion et engage
tous ceux qui cultivent le houblon faire un essai;
tout le monde sait que ce procédé est en usage depuis
une dizaine d'année» dans ia commune de Dicke-
busch et qu'il y produit les meilleurs résultats.
M. Huyghe fils, attire l'attention de l'assemblée
sur la différence qui existe aujourd'hui entre le prix
des houblons de Poperinghe et le prix des houblons
des communes environnantes la différence est de
plus de 3o francs par cinquante kilogrammes et elle
ne lui paraît justifiée sous aucun rapport; il voudrait
donc rechercher les moyens propres amener un
prix uniforme pour tous les houblons de l'arron
dissement.
M. le Président fait remarquer que la question
soulevée par M. Huyghe, lui semble présenter un
trop grand intérêt, pour y donner une solution,
sans en avoir fait l'objet d'un examen approfondi et
propose donc de n'adopter aucune conclusion k cette
séance.
MM. Van Biesbrouck et Delie ne croient pas non
plus que la différence de 3o francs par cinquante
kilogrammes soit justifiée.
M. le Président rappelle que dans le temps il a
vivement insisté pour que la ville de Poperinghe
envoyât ses houblons aux expositions de Bruxelles,
Gand, Bruges, Londres et Paris, et il pense que ces
exhibitions ont pu coopérer faire connaître et ap
précier le houblon de Poperinghe.
M. Van Reninghe reconnaît que celte différence
dans les prix se fait surtout sentir depuis l'expo
sition de Paris; l'honorable membre énumère d'au
tres circonstances qui d'après lui contribuent éta
blir celte différence; l'excellence des terres d'abord,
puis les soins que l'on apporte la cueillette enfin
l'institution du plomb public, qui établit une ga
rantie en faveur des acheteurs sont toutes circons
tances qui ont contribué k ce résultat.
M. Huyghe ne pense pas que ces circonstances
puissent justifier une différence aussi grande. L'ho
norable membre fait remarquer d'ailleurs que la
question qu'il soulève n'est pas de nature froisser
les intérêts de la ville de Poperinghe il ne demande
point que les houblons de celle localité soient vendus
k un prix inférieur, il voudrait seulement que les
communes environnantes pussent jouir du même
prix.
M. Carton père fait remarquer que l'une des cau
ses de l'infériorité dans laquelle se trouvent les
communes est qu'on y laisse trop de plants de hou
blon rouge dan* les houblonnières. M. Van Re-
nynghe confirme ce fait. M. le Président, après avoir
résumé la discussion, dit que cette question mérite
unexamen plu» approfondi et il propose deiameltre
l'ordre du jour d'une prochaine séanco.
M. Van Biesbrouck donne ensuite quelques ex
plications aur le collier perfectionné par M. Vande
Castaele. L'honorable membre dit que, dan* son
opinion, ce collier réunit toutes les conditions d'un
bon harnais légèreté, force et parfait rapport dans
la forme avec la structure du cheval. Son cheval a
travaillé pendant quinze joura avec un de cescolliera
at chacun a pn remarquer combien l'animal ae sen
tait k l'aise. Les principaux avantages de cet harnais
perfectionné sont les suivants les muscles de la
nuque ne sont nullement comprimés, on évite donc
les affections toujours désagréables et quelquefois
dangereuses, comme celle qu'on appelle ici la taupe
les coussins ou bourrelets sont un peu concaves et
s'adaptent exactement k la face antérieure de l'épau
le, on prévient de cette manière le fiottemant inu
tile et souvent pernicieux que les bourrelets des
colliers ordinaires exercent ici sur la face latérale de
l'omoplate le bas du collier est large et donne toute
liberté aux fonctions de» grands vaisseaux sanguins
du cou et des organes de la respiration, fonctions qui
ne peuvent en aucune manière être entravées sans
danger la faculté de pouvoir déplacer les attaches
des traits sans le secours du bourrelier, permet k
chacun de changer danB toutes les circonstances le
point de traction, d'après la convenance ou la néces
sité.
M. Van Biesbrouck considère le collier do M.
Vande Casteele comme un harnais perfectionné
d'une manière tonte rationnelle et il le recommande
comme tel k l'attention des cultivateurs.
M. Vermeulen croit qu'il est de son devoir de fai
re remarquer que les deux colliers, qui sont soumis
k l'examen de l'assemblée, ne sont pas assez grands
pour les chevaux de notre localité.
Ces deux colliers sont remis k titre d'essai k deux
membres de la société.
La séance est levée k midi.
La société des sciences médicales cl naturelles
de Bruxelles, dans sa dernière séance anniver
saire, Tient de conférer le titre de membre cor
respondant M. Angillis, d'Ypres.
Des mouvements de troupes assez considéra
bles de et vers le camp de Beverlooont eu
lieu par le chemin de fer; en voici l'indication
16 août. Deux bataillons du 7* de ligne
de Liège vers Hasselt et Beverloo, 500 recrues
du régiment des grenadiers, du camp vers Bru
xelles.
17 août. Un bataillon du I8r de ligne de
Bruxelles Hasselt et Beverloo, 500 recrues du
3e de ligne de Namur Hasselt et le camp, 450
recrues du 2® de ligne du camp vers Tournai.
18 août. Deux bataillons du 9" de ligne
de Bruges Hasselt et Beverloo, un bataillon
du 5e de ligne de Liège vers le camp, 500
recrues du 68 de ligne du camp vers Namur et
Charleroi et 315 recrues du 108 de ligne du
camp vers Mons.
19 août. Deux bataillons du 4e de ligne de
Gand Hasselt et Beverloo, deux bataillons du
118 de ligne d'Ypres au camp, 500 recrues du
38 chasseurs du camp vers Mons; 150 recrues
du 88 de ligne du camp vers Audenarde, un
bataillon du 28 de ligne de Tournai Gand.
20 août. Un bataillon du 108 de ligne de
Mons Alost et Termonde, un bataillon du 128
de ligne de Termonde Beverloo. et un batail
lon du 12e de ligne de Gaud vers Beverloo.
Une discussion Irès-orngeuse s'est élevée Jeu
di dr, la Chambre des représentants, propos
de la question d'Anvers. Un membre de la droi
te, M. B. Dumortier, s'étanl appuyé sur la pres
sion étrangère pour donner au projet du gou
vernement un caractère anti-national, M. Orts,
président de la Chambre et rapporteur de la
section centrale, a fait ressortir combien il était
malheureux pour l'opposition de faire encore
intervenir l'étranger dans nos débats, surtout
dans une question d'indépendance et de patrio
tisme. Celte partie du discours de l'orateur a
été couverte d'applaudissements partis de tous
les bancs de la Chambre et surtout du banc des
ministres.
MM. Ansiau, Coomanset Vermeire, ces deux
derniers de la droite, se sont prononcés contre
le projet, et M. Koeller de la députation de Liè
ge s'est prononcé pour ce projet avec une très-
grande énergie.
M. le ministre de la guerre a repris ensuite la
parole pour répondre aux objections puis M.
Guillery, déclarant le projet impopulaire et sou
tenant que la question n'est pas assez étudiée,
a persisté réclamer l'ajournement dans un
discours qu'il continuera aujourd'hui.
Uns émotion indicible s'est produite, mercredi
soir, k Bruxelles avant l'arrivée du train de plaisir
revenant de Paris. On savait par plusieurs dépêches