9 JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. X" 1,911. 19' Année. Jeudi, 25 Août 1959. Pendant une vingtaine d'années, on avait l'habitude, pour combattre les dépenses néces sitées par nos institutions militaires, d'alléguer carrément qu'il n'y avait plus de guerres possi bles. Ces honnêtes politiques doivent aujour d'hui être détrompés, car non-seulement des luttes sanglantes ont eu lieu, mais encore des guerres de conquêtes ont été faites. C'était un moyen commode de repousser les crédits pour nos forces militaires, mais il n'a plus aucune LE NOUES ^ires acqmrit eundo ABONNEMENTS: Trais (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne A 5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes, j être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 34 Août. La question d'Anvers vient d'obtenir, la Chambre des représentants, une solution favo rable, et elle était prévoir après le rejet de l'ajournement. Nous y applaudissons hautement et nous avons la conviction que ce vote a l'as sentiment de la nation. Nous disons l'assenti ment, car le projet n'est pas une de ces questions qui sont sympathiques l'opinion publique. Dépenser des sommes énormes pour la con struction de fortifications, n'a rien qui puisse sourire au contribuable, et c'est plutôt par raison et en vue d'événements qui, dans l'état actuel de l'Europe, peuvent se, réaliser, qu'on songe exécuter des entreprises si lourdes pour un pays aussi modeste que la Belgique. Le projet de créer un réduit Anvers, n'a rencontré autant d'opposition, que pareeque l'esprit de parti s'en est emparé. Aucun Belge digne de ce nom et jugeant sainement la situa tion du pays, ne peut désapprouver l'article de la loi volé. Ce que les stratégistes-fantaisisles de la Chambre ont développé plusieurs reprises en opposition aux plans du gouvernement, ne soutenait pas un instant l'examen. L'histoire et l'expérience étaient d'accord pour condamner ces systèmes, qui n'avaient leur raison d'être qu'en vue de faire échouer le projet du gouver nement. Aucun homme sérieux n'eût voulu procéder l'étude des idées de MM. Guillery et Goblet, et le parti des patriotes romains a été bien aise de voir ces députés de Bruxelles tirer les marrons du feu leur profit. Aussi l'opposition au projet de créer An vers un boulevard pour la défense du territoire et pour le maintien de la nationalité, a été sur tout attisée par les feuilles de l'épiscopat mili tant. On a fait appel aux plus mauvaises passions pour la chauffer. Tandis qu'on excitait la mé fiance ombrageuse de nos voisins, en présentant l'embaslillement (sic) d'Anvers ordonné dans l'intérêt de l'Angleterre, on soufflait la discorde l'intérieur en insinuant que le pays serait abandonné sans défense l'ennemi, pour con centrer l'armée sou» Anvers. La mauvaise foi de celte argumentation est évidente, car en supposant Anvers non fortifiée l'armée belge en face d'un ennemi supérieur en nombre, de vait toujours reculer, moins qu'elle ne se fit écraser sous le nombre et alors ses débris n'eus sent trouvé d'autre refuge que la Hollande moins d'implorer merci. Ainsi donc le camp retranché sous Anvers n'implique pas nécessai rement l'abandon du reste du pays et dans une éventualité donnée, peut empêcher l'occupa tion du sol belge. valeur et il serait bon que ceux qui en ont usé, l'abandonnent, moins qu'ils ne tiennent être rangés parmi ces utopistes incurables, dont la place ne se trouve pas dans une assemblée de législateurs. Les fortifications d'Anvers qu'on veut faire passer pour un projet inspiré par le gouverne ment anglais, sont d'origine belge. Déjà en 1B45, après le vote sur l'organisation de l'armée, on savait que tout n'était pas fait en consti tuant l'armée, qu'il fallait encore une place telle qu'elle peut servir de pivot stratégique. Ceux qui veulent qu'Anvers se trouve agrandie contre la France, doivent au moins convenir qu'à celte époque, on n'avait aucun motif plus que maintenant, de nourrir des idées hos tiles contre nos voisins du sud. Anvers agrandie et son camp retranché, ne sont hostiles au cune puissance, car toutes doivent reconnaître qu'Anverscomme position militaire n'a de valeur, que pour autaut qu'on ne respecte pas le territoire belge. En somme, l'opposition de l'opinion étran gère se calmera, en réfléchissant plus mûrement la situation faite la Belgique. Nous redou tons de servir nouveau de théâtre des luttes sanglantes et nous ne demandons que de pou voir rester neutre. C'est pour maintenir celte neutralité, que la Belgique doit se placer dans les meilleures conditions de défense et nous som mes d'avis que le bon moyen n'est pas de se trouver la merci du premier adversaire venu Garde civique. Tir national. M. le Ministre de l'intérieur vient d'adresser aux commandants de la Garde civique du royaume, la circulaire suivante Bruxelles, 12 Août 1859. Moniteur le commandant Un tir national, l'instar de celui de l'année dernière, sera offert la Garde civique du royaume, pendant les prochaines fêtes de Septembre le crédit volé par la législature pour l'adoption de cette utile et patriotique institution, permettra celte foia de donner au tir tout le développement qu'il comporte et de l'établir dans les meilleures conditions. La cérémonie d'inauguration ne devant pas être renouvelée, tous ceux qui se seront fait inscrire pour prendre part au concours, ne seront appelés Bruxelles ainsi qu'il est dit dans ma circulaire du 8 Novembre l858, qui vous a été communiquée par l'intermédiaire de M. le Gouverneur, que lorsque leur tour do tirer sera arrivé. Des officiers de la Garde civique seront délégués pour attendre aux stations du chemin de fer, l'ar rivée des détachements qu'ils conduiront au local du tir. Vous trouverez ci-joint desexemplaires du régie ment du tir en vous priant de lui donner la plus grande publicité possible et de recevoir dès présent les inscriptions des officiers, sous-officiers, caporaux, brigadiers et gardes placés sous votre commande ment. Le transport par le chemin de fer de l'état, se fera comme précédemment, h prix réduit. Le MinUtre de l'intérieur (Signé) Ch. Rogier. Tir national offert la Garde civique da royaume. règlement. Art. 1'Le Tir natienalauralieu,pendantla célébra tion des fêtes anniversaires de septembre, au champ de manœuvres de la garnison de Bruxelles. Il commencera le dimanche, 24 septembre, et se pour suivra les jours suivants, sous la direction d'une commis sion nommée par le gouvernement. Art. 2. Les chefs de corps feront connaître au Dé partement de l'intérieur, pour le 10 septembre au plus tard, les noms des gardes, caporaux, brigadiers, sous- officiers et officiers qui se seront fait inscrire pour pren dre part au tir. Les détachements annoncés postérieurement cette date et avant le 20, tireront après les autres et immédia tement avant la garde civique de Bruxelles, qui clôture ra le tir. Niil ne sera admis au tir, s'il ne se trouve en tenue complète de garde civique. Art. 5. 11 ne pourra être fait usage que du fusil, de la carabine ou du mousqueton délivrés par le gouverne ment pour le service. Les officiers et les adjudans sous-officiers tireront avec l'arme d'un des gardes du détachement dont ils font par tie, qui devra la leur remettre A cet effet. Pareille obli gation est imposée aux artilleurs l'égard des cavaliers de la garde civique. Art. 4. Les armes ne pourront être chargées que lorsque le peloton, qui sera composé de dix hommes, se trouvera appelé l'endroit qui lui est assigné. La capsule ne pourra être mise sur la cheminée, que lorsque l'arme sera chargée et que l'on sera prêt tirer. Art. 5. Tout tireur qui aurait fait apporter son arme des modifications non autorisées par le gouverne ment, telles que rayure, etc. sera exclu du tir. Si la fraude ne se découvre qu'après le tir, le garde dépositaire de l'arme sera déchu de son droit au prix. Il en sera de même si l'on a fait usago de cartouches autres que celles qui ont été remises par la commission. La commission décidera, dans ces deux cas, si le prix sera de nouveau mis au concours, ou s'il sera successi vement attribué aux tireurs un rang et le prix immédiate ment supérieur celui qu'ils ont obtenu. Art. 6. Le nombre de points obtenus chaque coup sera constaté sur deux listes par la commission ou les délégués qu'elle peut s'adjoindre. Les coups seront mesurés du centre du blanc au centre du trou laissé par la balle, pour les chasseurs-éclaireurs, et du centre du blanc au bord du trou laissé par la bal le, pour l'infanterie, l'artillerie et la cavalerie. Art. 7. La cible sera placée i une distance d'au moins de 100 mètres pour les fusils et carabines et de 60 mètres pour les mousquetons. Le blason sera divisé en cinq cercles Celui du centre comptera 25 points Celui qui le touche 20 Le troisième 15 Le quatrième 10 Le dernier 5 Lorsqu'une balle aura entamé l'un des cercles da dé marcation du blason, le point le plus élevé joignant le cercle sera acquis au tireur. Art. 8. Le tireur dont l'arme ratera trois fois, per dra son coup. Tout coup parti après l'enlèvement de l'arme du che valet ou après son épaulement, est réputé bon. Art. 9. Il y aura deux séries de prix une moitié pour les plus.hauts points et l'autre pour les plus beaux blancs. Les prix seront acquis aux tireurs qui, dans une série de cinq coups, auront fait, soit les plus hauts points, soit les plus beaux blancs. Les tireurs qui auront obtenu les mêmes résultats donnant droit un prix concourront pour ce prix I« barrage (priorité) sera décidé par l'ensemble des trois premières balles qu'ils ont tirées, et par la suivante, en cas d'égalité; en cas de nouvelle égalité, le sort adjugera le prix.

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1