9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. le ghetto. JV 1,913, 19' Année. Jeudi, lr (Septembre 1959. Vires acquirit eundo. LE PRIMES rji iïj ip - ABONNEMENTS: Ypbm (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. -^Provinces, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne i S centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, SI Août. On a touIu prétendre que le projet de faire de la place d'Anvers un boulevard pour la Bel gique en cas d'invasion subite, était une idée anglaise. Les journaux cléricaux surtout ont pris tâche de répandre celle insinuation. II n'en est rien car le projet date de 1845, et a surgi après que la loi sur l'organisation <le l'ar mée a été votée. Voici comment le Journal do Liège apprécie le vote de la Chambre sur les fortifications d'Anvers Le vote du projet des fortifications d'Anvers, sous quelque point de vue qu'on l'envisage, est un des faits les plus importants de la politique belge, un acte essentiellement patriotique. Le système de défense nationale est désormais fixé; l'organisation de l'armée reçoit son complément obligé,la protectionde notreneutralitéest assurée,et si la fatalité nous contraignait invoquer la garantie des puissances qui ont donné leur sanction notre indépendance, nous pourrions réclamer sans honte leur secours, ayant la conscience d'avoir fait tout ce qui était humainement possible. Ce vole emprunte aux circonstances dans les quelles se trouve l'Europe un caractère spécial. La Belgique ne poovait pas rester complètement isolée du mouvement qui s'opère autour d'aile, au nord comme au midi, A l'orient comme l'occident. Elle n'est pas, comme la Suisse, placée en dehors des grandes routes militaires. Elle couvre au midi la frontière de France, comme l'est celle de l'Alle magne. Au point de vue de la politique européenne, la neutralité de la Belgique, l'inviolabilité de son ter ritoire sont des obstacles une brusque attaque de la France et de l'Allemagne. Pour renforcer ces obstacles, le traité de la Barrière avait obligé l'Au triche A laisser occuper les places frontières par la Hollande. La conférence de Londres nous a traités avec plus de confiance elle a remis aux Belges le soin de défendre le territoire de ce nouvel État. Ce n'est pas sérieusement qu'on a pu soutenir que cette confiance ne nous imposait aucun devoir. XXIII. (Suite.) Monseigneur, dit Robert qui reprenait ses habits la hâte, encore tremblant de colère et de honte; monsei gneur, je vous adjure de ne pas m'abandonner cet homme exécrable, qui prétend n'avoir obéi qu'A sa conscience et A l'Église... Monsieur l'ambassadeur, souffrirezAvous qu'on m'injurie en votre présence? inter rompit Badolfo pâlissant et rougissant tour A tour. Excusez l'émotion produite par un abus de pouvoir et par un déni de justice, dit M. de Noriac. Robert, songez A qui vous parlez! Je parle A un vil séducteur qui a voulu, par la ruse et la violence, déshonorer une ver tueuse fille que j'ai prise sous ma protection et que j'ai défendue contre des attaques insolentes Voilà la vérité, monseigneuret je suis victime d'une vengeance que j'ai bien méritée, je l'avoue, puisque c'est moi que Seïla doit sans doute sa vie et son honneur. Je l'avais sauvée d'abord des atteintes d'un taureau furieux; ensuite je l'ai arraehéc des mains impures Peste tu ne m'avais pas conté cela! s'écria Fragonard. Quoi! ce vieux sa tyre... Vous avez entendu les calomnies de cet insensé, Excellence! dit Badolfo avec un calme parfaite ment joué. Maintenant, veuillez vous retourner, et vous verrez les mêmes calomnies reproduites par la peinture vous verrez la même accusation de viol, d'attentat, diri- Soua le rapport de la politique intérieure et de la considération que nous voulons obtenir des autres peuples, le vole du 20 août peut se traduire dans la déclaration solennelle que, quoiqu'il arrive, la Bel gique entend rester indépendante et neutre qu'elle est résignée h tous les sacrifices pour maintenir scru puleusement les traités qui l'ont constituée. Avant i848, l'Europe doutait de nous; la con fiance qu'elle nous avait montrée en i83o était un peu forcée; elle nous croyait placés sous l'influence morale de la France et condamnés nous mouvoir dans son orbite. Lorsqu'elle nous a vus non-seulement rester cal mes au milieu de l'agitation générale, mais manifes. ter par des faits notre résolution inébranlable de rester tels que la révolution et les traités nous avaient constitués, elle nous a comptés pour quelque chose dans l'équilibre européen elle s'est convain cue qu'elle avait constituée un établissement plus solide que le royaume des Pays-Bas de i8i5. L'année i85g comptera aussi dans les calculs des grandes puissances; le vote de samedi, les discussions qui l'ont précédés ont affermi de nouveau notre ré solution inébranlable de rester Belges, d'opposer une résistance énergique i quiconque voudrait occu per notre territoire pour envahir une puissance ennemie. Alors que la France et l'Antriche ont A vider la question du remaniement de l'Italie; que le système des cessions et des rétrocessions de territoires est remis en vigueur, il était important pour nous, État né d'hier, peuple dont on conteste la vitalité et que l'on aime représenter comme une agrégation de provinces sans cohésion, de donner un démenti A des assertions dénuées de vérité. Ce qui est regrettable c'est qu'il n'y ait pas eu une unanimité imposante dans la Châmbre;c'est que les passions de parti aient étouffé les sentiments pa triotiques qui auraient dû éclater avec une sponta néité irrésistible sur tous les bancs. Disons, toutefois, que MM. de Nayer et Dechamps ont fait des discours vraiment belges que MM. de Decker Desmaisières et Mercier ont voté comme il convenait d'anciens ministres, comme l'exigeaient les antécédents qu'ils avaient posés dans leur admi nistration. Que ne pouvons-nous en dire autant de MM. de Theux, de Muelenaere et Vilain X1III gée contre moi et contre mon complice, le vénérable P. Alexandre; vous verrez aussi, dans les nudités effron tées de ce tableau, la preuve évidente de la liaison cri minelle d'un chrétien avec une juive... Je ne vois 1A qu'un sujet de la Bible Susanne entre les vieillards dit le comte de Noriac, qui ne put s'empéchcr de blâmer en secret Robert d'avoir mis en scène le P. Alexandre et le grand-inquisiteur.Les tètes seules sont d'après nature, dit Fragonard; c'est moi qui ai peint d'imagination, A l'insu de Robert, tout ce que les yeux chastes de M. le grand-inquisiteur n'ont jamais vu et ne verront jamais, sous peine de damnation éternelle. Je l'avoue, dit Robert, je n'ai pas trouvé de plus douce vengeance contre le méprisable imitateur de ces deux vieillards de la Bible, accusés et démasqués par le prophète Daniel. Allez en paix je vous pardonne en considération de M. l'am bassadeur de France, reprit Badolfo avec la solennité d'un arrêt rendu. Je ne retiens que votre obscène et in jurieux tableau qui sera brûlé, s'il se peut, sur le bûcher de votre juive Qu'entends-je que voulez-vous dire mur mura Robert consterné quel bûcher? ah monsignore, ayez pitic d'elle I Le directeur de l'Académie de France venait d'entrer dans la salle oû ce débat tirait sa fin. Le désordre qui régnait dans cette salle, la contenance des quatre personnes qui s'y trouvaientquelques mots qu'il entendit, lui apprirent qu'une scène très-vive venait d'avoir lieu et il se félicita d'arriver dans un moment de trêve qui lui permettait de rester neutre ou de choisir Ces hommes d'État ont eu le triste courage d'imi ter la conduite dea hommes de leur parti dans les Chambres piémontaises. Les fortifications d'Alexan drie, qui ont préservé la Sardaigne de l'envahisse ment de la capitale par l'armée autrichienne, furent rejetées par eux, en haine du ministère qui les pro posait. Comment la terrible resporisabilitéquiaurait pesé sur les Chambres piémontaises, si un nonveau désastre de Novare avait mis le Piémont A la merci de l'Autriche, n'a-t-elle pas été un avertissement pour nos représentants? Les rancunes politiques sont bien aveugles, mais il y a peu d'exemples où elles aient égaré tel point dea hommes aussi consi dérables que les chefs de notre parti clérical. La deuxième journée des courses de Waere- ghem a été très-brillante; bien que la tempé rature fût variable et froide un immense con cours de monde de toutes les contrées de la Flandre, avait envahi le champ des courses. Les luttes qui ont eu lieu entre les chevaux inscrits ont présenté beaucoup d'intérét. Ajou tons que la directiou des courses n'épargne ni peine ni frais pour les rendre de plus en plus réputées. Quel bonheur pour la presse romaine quand elle peut annoncer la Belgique une mauvaise nouvelle. Aussi quand il n'y en a pas, quand le ciel politique est pur et serein, son imagination, fertile en désastres, invente des nuages pour nous menacer de la foudre. C'est ainsi que na guère, l'époque des élections, la droite, dans son zèle patriotique, faisait menacer la Belgique de difficultés douanières, par la plume de guer re du sieur Granier de Cassagnac. Les intérêts matériels s'émeuvent, et cette indigne manœu vre eut quelque succès. Depuis lors, on agita souvent encore le même épouvantait, mais son résultat fut nul; un électeur trompé en vaut quatre. La ruse était usée, et cependant on y a encore recours. Voici ce que dit la Patrie Un bruit dont nous ne voulons pas garan- le râle de médiateur un coup d'oeil d'intelligence que lui adressa le chef du Sainl-ofïice fut sa règle de conduite. 11 salua profondément Badolfo et l'ambassadeur; puis il regarda dédaigneusement Robert et Fragonard, sans rendre au premier son salut et sans pouvoir faire baisser les yeux au second qui soutenait son regard avec une noble et tranquille fierté. Natoirc fit la grimace en voyant le tableau de Susanne. Monsignore, dit Natoire au grand-inquisiteurj'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire ce matin, et je viens moi-même apporter ma sanction i ce que vous avez jugé propos de faire dans /'intérêt de notre sainte Église. C'est toujours mon zèle pour la religion qui me guide, reprit Badolfo avec un air cafard et béat. Je vous approuve, et j'espère que M. l'ambas sadeur vous approuvera aussi d'avoir puni les déporte ments d'un pensionnaire de l'Académie... Je désap prouve hautement la conduite qu'on a tenue l'égard de M. Hubert Robert, interrompit M. de Noriac. Ab monsieur le comte! un jeune homme qui donne l'exem ple de tous les vices, qui est en commerce patent avec unejuive, qui fait des peintures impudiques, qui s'attaque aux personnes les plus respectables de la cour de Rome II faudrait, avant toute chose, que ces imputations fussent prouvées, et le moindre examen les démentirait... Voyez ce tableau, monsieur l'ambassadeur Est-ce ainsi que les pensionnaires de l'Académie doivent étudier les maîtres? La juive est dans nos prisons, ajouta l'inquisiteur, et son procès qui s'instruit révélera d'étran-

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1