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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquiiil eundo.
IV 1,019. - 10e Année.
Jeudi, 22 Septembre 1850.
LE PROCHES
ABONNEMENTS Ypbes (franco), par trimestre, S francs 50c. Provinces,4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypbes, 21 Septembre.
M. le docteur Hammelrath vient de mourir
l'âge peu avancé de 59 ans. Arrivé Ypres,
comme officier de santé militaire, M. Hammel
rath quitta le service pour donner tous ses
soins sa clientèle civile devenue considérable.
Il obtint le diplôme de docteur en médecine,
chirurgie et accouchements. Définitivement
fixé A Ypre» par son mariage, il y créa, au bout
de peu de temps, une vaste maison de commerce
en dentelles, qui fut pendant longtemps une des
plus renommées. M. Hammelrath acquit une
brillante fortune, et en qualité de médecin, il
fut estimé comme un excellent praticien. 11
était membre de la commission provinciale mé
dicale et il y a rendu beaucoup de services.
Affecté d'une lésion organique au cœur, il fut
frappé d'une congestion et paralysé du côté
gauche. Il est mort ce malin délivré enfin de
pénibles souffrances, qui n'offraient plus aucune
chance d'amélioration.
YILLE D'YPRES. Cosseil commehal.
Séance publique du Samedi, 17 Septembre i85g.
La séance est ouverte par la lecture du pro
cès-verbal de la réunion précédente, sous la
présidence de M. Alphonse Vandenpeereboom,
bourgmestre, et en présence de MM. Pierre
Beke et Paul Bourgois, échevins; Théodore
Vanden Bogaerde Charles Vande Brouke
Edouard Cardinael, Ernest Merghelynck, Pierre-
Léopold Boedl Charles BecuweAuguste
Maieur, Charles Lannoy, Louis Yan Alleynnes,
conseillers.
M. le Président soumet au Conseil la propo
sition d'écrire une lettre de félicitations M.
Vereecke, garde du génie de première classe,
pour la manière distinguée avec laquelle il a
traité l'histoire militaire de la ville d'Ypres.
Cette œuvre offre le plus grand intérêt non-
seulement aux habitants de la ville d'Ypres,
mais encore au point de vue de l'histoire géné
rale du comté de Flandre.
Une lettre de remercîments sera aussi adres
sée, au nom du Conseil, M. Fuchs, architecte
de jardins, pour le soin et le bon goût dont il
LE ©MUTTO.
(Suite.)
XXVII.
Marco fut arrêté avec l'aide de ceux-là même qui se
montraient un moment auparavant les plus zélés le
suivre et l'honorer Fragonard et Robert le conduisirent
au château Saint-Ange, et firent une déclaration cir
constanciée de tous les faits qui s'élevaient contre lui,
sans que ce dernier essayât de se défendre et sortit de
son mutisme obstiné.
Cette déclaration se trouva bientôt corroborée par celle
de Richard de Saint-Non, qui vint révéler la rencontre
qu'il avait faite de Marco le soir du jeudi saint, dans la
campagne de Rome il déposa dans les mains de mon-
signore Nardi, l'appui de son dire l'album où il avait
dessiné le portrait de Marco d'après nature, lors de cette
rencontre mystérieuse. Son domestique, Pierre, fut ap
pelé aussi en témoignage et de toutes ces circonstances
constatées dans une première et rapide instruction
résulta une apparence de culpabilité qui accablait l'accusé.
Les trois amis étaient d'intelligence pour faire triom
pher la vérité, et ils semblaient intéressés également
mettre en évidence l'innocence de Seïla et de son père.
a fait preuve dans les travaux d'agrément du
boulevard intérieur.
Le règlement sur l'ouverture et la fermeture
des portes n'a été approuvé que pour un temps
limité et qui est sur le point d'expirer. Le Con
seil croit qu'il y a lieu de remanier les disposi
tions diverses qui concernent celle matière et
un projet complet lui sera soumis par le collège
une prochaine séance.
L'assemblée approuve ensuite les conditions
auxquelles sera contracté l'emprunt de 65,000
fr. pour payer la construction de l'abattoir.
40,000 francs seront prêtés par l'administration
des Hospices, et 23.000 francs par le Bureau
de bienfaisance. L'intérêt serait de 4 pour cent
al un amortissement de 3,000 francs au moins
serait affecté l'extinction de cette dette.
M. le Président, au nom du collège, donne
lecture d'une proposition tendant ouvrir un
concours dont l'académie royale des belles-
lettres, sciences et beaux-arts serait juge. Il
s'agirait d'écrire l'histoire des Comtes et Com
tesses de Flandre dont les statues ornent la
façade des Halles, commencer de Baudouin
Bras-de-fer jusqu'à Philippe IL exclusivement.
Cette histoire devrait être écrite au poiot de vue
Yproi3. Deux prix seraient affectés aux écrivains
dont l'œuvre serait jugée digne d'une récompen
se; le premier prix serait de 1,500 francs et une
médaille en or le second de 800 francs et une
médaille en argent. Un programme des matières
traiter accompagne celle proposition qui est
adoptée par le Conseil.
M. l'échevin Beke^, au nom du collège, donne
lecture d'un rapport sur un empiétement com
mis par des voisins sur un domaine communal
constituant l'ancien lit de I'Yperlée, délaissé
par suite du creusement du canal en 1640. La
rivière était navigable au moyen-âge, mais la
comtesse Marguerite engagea le magistrat
creuser un canal pour faciliter la navigation.
L'ancien lit de I'Yperlée est donc manifestement
une propriété de la ville, qui a fait creuser la
voie navigable d'Ypres l'Yser.
Par requête, le sieur Désiré Maertens offre de
prendre en location le moulin eau dit Ten
Le juge-instructeur de la congrégation de Justice les
secondait avec un dévouement que la solennité du jour
ne ralentit pas. Monsignore Nardi consacra le reste de ce
jour entendre des témoins et interroger Marco.
Mais on ne put découvrir ce que Nisida était devenue,
et, en l'absence de ce témoin important, l'affaire demeura
suspendue; car cette femme, qui avait accusé hautement
Marco de l'assassinat du capucin et qui s'était dessaisie du
sac d'argent volé la victime, devait connaître les détails
de cet assassinat. Elle ne rentra pas le soir son domicile,
et le bruit courut qu'elle s'était jetée dans le Tibre.
La procédure contre Marco avait établi bien des faits
qui formaient autant de preuves terribles au profit de
l'accusation soutenue par Robert et ses deux amis.
C'était Marco qui avait arraché les malachites des
mains de Robert en le maltraitant avec brutalité et qui
avait remis ces malachites sa maîtresse; e'était encore
lui qui avait donné celte femme qu'il aimait follement,
la besace eontenantle produit de la quête du capucin. Le
soir de l'assassinat, Fragonard l'avait aperçu dans le voi
sinage du Ghetto avec le P. Alexandre qu'il paraissait
conduire; le même soir, l'abbé de Saint-Non l'avait vu
seul dans la campagne de Rome où il semblait fuir de
vant deux carabiniers qui se rendaient Palestrina. Le
dessin crayonné ce soir-là la clarté du feu représentait
Brielen, et d'y établir une scierie mécanique. II
présente un loyer de 150 fr. pour un terme de
douze ans, avec option de sa part seulement.
Le collège est autorisé négocier cette affaire
avec M. Maertens.
Le Conseil autorise le Bureau de bienfaisance
et le Conseil de fabrique de l'église S4 Martin
accepter, chacun en ce qui le concerne, la
fondation d'anniversaires faite par M. Joseph
Iweins.
M. l'échevin Beke, organe de la première
commission, donne successivement lecture des
rapports sur la comptabilité du Bureau de bien
faisance, sur celle de la commission de surveil
lance de la salle syphilitique et sur celle de la
comptabilité de la Garde civique. Les conclu
sions favorables sont adoptées par le Conseil.
Le rapport sur la comptabilité de la commission
des convois fuuèbres sera présenté une pro
chaine séance.
Sur une demande faite par MM. Théodore
Vanden Bogaerde et Arthur Merghelynck, le
Conseil, de l'avis de la troisième commission,
autorise la construction d'un aqueduc pour la
décharge des eaux dans le Kom près de la porte
de Messines. La demande de pouvoir établir
une prise d'eau la wateringue sera examinée
ultérieurement.
M. le Président propose de modifier la répar
tition des conseillers entre les diverses com
missions: la première serait présidée par M. le
bourgmestre et composée de MM. Legraverand,
De GbelckeBoedt et Becuwe; la deuxième
présidée par M. l'échevin Beke, compterait par
mi ses membres, MM. Charles Vande Brouke,
Merghelynck, Lannoy et Van Alleynnes; enfin,
la dernière, ayant sa tête M. Bourgois, se
composerait de MM. Vanden Bogaerde, Cardi
nael et Maieur.
Le jour fixé pour les réunions du conseil est
maintenu aux lr et 3e Samedis de chaque mois.
Les assemblées du collège auraient lieu le Mardi
de chaque semaine huis-clostrois heures
de relevée. Au Jeudi de chaque semaine et au
Samedi de la 2e et 4e semaine du mois le
collège tiendrait des séances publiquestou-
Marco debout, les mains cachées derrière lui, dans la
posture d'un homme qui écoute et qui épie bien plus,
Saint-Non et son domestique déclaraient avoir entendu
des cris et des gémissements quelque distance des aque
ducs, et ils se souvenaient du sac d'argent que l'inconnu
avait fait sonner sur son épaule en disparaissant. Ce sac,
n'était-ce pas celui que Saint-Non et Fragonard avaient
vu dans les mains du P. Alexandre et que Nisida avait
restitué comme appartenant au capucin Ces cris, n'é-
taicnt-ce pas ceux du P. Alexandre frappé par le scéleral
qui l'accompagnait?
Mais, dans ce système appuyé des suppositions les plus
probables et des faits les plus lumineux, il manquait
toujours cette preuve matérielle qui dominait toutes les
autres le cadavre du P. Alexandre.
Cette procédure avait commencé sous les auspices de la
congrégation de Justice mais une autre procédure, dia
métralement opposée, se poursuivait en même temps sur
le même crime, au tribunal de la congrégation du Saint-
Office.
Ici, la preuve matérielle ne manquait pas on avait
trouvé dans la maison de Mondaio les traces de sang le
bréviaire et les fragments du chapelet du P. Alexandre,
quelques ossements et quelques débris informes calcinés
et carbonisésqui pouvaient provenir d'un corps bu-