Chronique politique.
jours trois heures de relevée. Enfin M. le
bourgmestre recevra dans son cabinet, le Jeudi
cl le Dimanche de chaque semaine, de dix
heures midi.
La séance esl levée.
mi—.
On lit dans le Messager de Bayontie, du 17
i S. M. le roi des Belges, en quittant Rayonne,
s'est dirigé vers Biarritz, et est descendu dans la
maison Ardoin, où des appartements étaient
préparés. Le roi Léopold était accompagné de
M. le baron Prisse, son aide-de-camp; de M. J.
Devaux. son secrétaire, et de M. le docteur
kiœpl. Le cortège royal était composé de quatre
voilures quatre chevauxprécédées d'un pi-
queur.
A peine le roi était-il arrivé, qu'un coupé
attelé de deux chevaux sortait de la villa Eugénie
et s'arrêtait devant la maison Ardoin; l'empereur
seul était dans celte voiture. S. M. fut reçue par
M. le prince de Chimay au bas du perron sui
tes dernières marches duquel se tenait le roi
Léopold.
Lorsque l'empereur arriva au sommet du
perron, le roi salua profondément; S. M. 1.,
s'avançant vivement, prit la main du roi qu'elle
serra avec effusion. Les deux augustes person
nages pénétrèrent dans le premier salon et là
causèrent seuls pendant une heure et demie.
Les deux monarques sortirent ensemble,
montèrent dans la modeste voilure qui avait
amené l'empereur, et rentrèrent la villa, où
S. M. le roi des Belge» fut reçu par l'impératrice.
Le bruit se confirme que bientôt S. A. 1. le
grand-duc Constantin doit arriver Biarritz.
Plusieurs journaux ont parlé d'une excursion que
S. A. R. lecomle de Flandre «e proposait de faire
dans les Pays-Bas.
Nous croyons savoir, en effet, que la cour de
Bruxelles a fait exprimer celle de La Haye le désir
du comte de Flandre de visiter la Hollande. 5. M. le
■roi des Pays-Bas a fait répondre de la manière la plus
cordiale qu'il recevrait avec plaisir S. A. R. lndèp
On écrit «le Courtrai
Hier k dix heures le carillon et la grosse cloche
de la tour de S'-Martin, ont annoncé l'ouverture de
notre Exposition des Beaux-Arts, qui s'est faite sans
éclat et sans qu'aucun discours ait été prononcé. La
journée d'hier et celle d'aujourd'hui étaient ex
clusivement réservées pour MM. les membres de la
société des Beaux-Arts, les autorités et les personnes
invitées. Demain les salons seront ouverts au public
moyennant une rétribution d'un franc.
Les mercredis, dater du 28 courant, l'entrée de
l'Exposition sera gratuite.
Une souscription au prix d'un franc par lot, est
ouverte pour l'achat des tableaux destinés être mis
en loterie. H y a déjà plus de 1,000 billets placés.
Le nombre das œuvres exposées s'élève plus de
800, parmi lesquelles on remarque des tableaux de
grand mérite. fi-Sf frar
Du 18 Septembre an 21 Inclus.
D'après les dernières nouvelles de Zurich les
conférences avancent peu. Les efforts de conciliation
main tel était du moias l'avis des médecins consultés
ce 6ujet.
Il était d'ailleurs parfaitement prouvé que le P. Alex
andre avait pénétré dans le Ghetto après la fermeture
des portes, qu'il avait eu avec Mendaio une vive alter
cation relative la fille de ce juif, et que la querelle avait
fini par prendre un caractère religieux. Mendaio avouait
avoir menacé le moine, mais il soutenait aussi avec
énergie qu'il n'avait fait que le chasser rudement. Quant
Seïla, elle racontait ce qui s'était passé ce soir-là, en
évitant de rien dire qui put former une charge contre
son père, et elle jurait par la mémoire de sa mère que le
P. Alexandre avait quitté, sain et sauf, la maison, et sans
doute le Ghetto.
De nombreux témoins furent cités dans le quartier
des juifs tous se contentèrent de dire qu'ils avaient
entendu aboyer les chiens de garde et la porte de clô
ture s'ouvrir et se fermer plusieurs fois. Lorsqu'on les
interrogea sur la prétendue superstition qui les poussait
immoler un chrétien la veille de la Pâque ils s'indignè
rent de cette atroce et ridicule calomnie. Quelques-uns
nrent l'imprudence de rire de pitié; ils furent retenus
eu prison, et I on parla de les présenter la torture pour
des plénipotentiaires français échoueraient devant
les instructions mutuellement opposées des pléni
potentiaires autrichiens et des plénipotentiaires
sardes, qui ne s'entendent ni sur la ligne de délimi
tation, ni sur la partie de la dette mettre la
charge du Piémont, ni sur la restitution des dépôts
judiciaires.
Les -Codés espagnoles sont convoquées par la
reine pour le i' octobre prochain. On s'occupe tou
jours en Espagne des préparatifs de l'expédition
contre les Maures qui tiennent les établissements
espagnols sur la côte d'Afrique dans un perpétuel
état de siège.
Le Moniteur publie en tête de ses colonnes une
adresse envoyée Louis Napoléon par la province de
Bergame. Cette adresse demande que le territoire de
la Lombardie, cédé par l'Autriche, conserve ses dé
fenses naturelles, c'est-à-dire que Peschiera et Man-
toue soient comprises dans le nouveau royaume
italien.
La publication de cette adresse, dans le Moniteur,
esl (oui au inoins un signe de prise en considération
favorable. Il se produirait donc un nouveau change
ment dans le kaléidoscope de la pensée impériale.
Louis-Napoléon, si antrichien dans son article du
Moniteuril y a huit jours, aurait-il aujourd'hui re
pris ses dispositions favorables la cause italienne
On serait disposé le croire, et cause de cette
publicité donuée l'adresse de Bergame, et cause
d'un article de la Patrie qui prononce de nouvau la
déchéance du duc François V de Modène. Demain,
quelque nouveau caprice fera tourner dans un autre
sens les tendances de cette pensée hésitante qui joue
la politique comme on joue la roulette, et qui en
ce moment paraît mettre toute son étude éviter
avec un égal soin la rouge et la noire.
Ce n'est pas la révolution qui doit triompher en
Italie, c'est le principe de la nationalité et ce prin
cipe n'a qu'un ennemi redouter, c'est l'esprit de
désordre. 1» Ces lignes sont extraites aussi de la
Patrie. Nous les signalons, parce que, bientôt sans
doute, l'Empireépiouverale besoin desauver l'ordre
et la société en Italie comme il lésa sauvés ailleurs.
Les députations, chargées de présenter su roi
Victor-Emmanuel le vœu d'annexion des duchés de
Modèue et de Parme ont été reçues hier k Turin,
midi.
Le roi Victor-Emmanuel a répondu en remerciant
les populations parmesanes et inodenaises des nou
velles manifestations nationales qui confirment les
vœux exprimés en i848 k son père. Sa Majesté a re
nouvelé l'assurance, déjà donnée la députation tos
cane, qu'elle soutiendra leur cause auprès des gran
des puissances européennes surtout auprès de l'em
pereur Napoléon. Le Roi espère que les puissances
seront aussi généreuses envers l'Italie qu'elles l'ont
été envers d'autres peuples.qui elles ont reconnu
le droit de choisir libremenMeur gouvernement. Le
Roi a terminé en félicitant les populations des du
chés de l'ordre et delà modéralion par lesquels elles
prouvent l'Europe que les Italiens savent se gou
verner et qu'ils sont dignes d'être citoyens d'une
nation libre.
Cette réponse, communiquée le soir même l'As
semblée parmesane a été accueillie avec enthou
siasme. Une adresse l'empereur des Français a été
votée aussitôt. Celte adresse sera portée par une
commission composée do MM. Cautelli, Torigiani,
Anguisola et Ranucci.
En France et en Angleterre, on se prépare active
ment l'expédition combinée contre la Chine. Cette
nouvelle campagne en commun paraît de nature
les contraindre faire des aveux.
Les choses en étaient ce point le jour de Pâque, pen
dant lequel fut interrompue toute action judiciaire.
Le jugementd'ailleurs devait être proraptement
prononcé pour satisfaire l'indignation et aux regrets
que la mort tragique du P. Alexandre avait excités parmi
la population. Le pape n'était pas resté indifférent un
meurtre entouré de circonstances si extraordinaires; il
avait ordonné qu'une procession expiatoire eût lieu dans
la ville durant l'octave de Pâque, et qu'à la suite de cette
procession, l'assassin ou les assassins du P. Alexandre
fussent exécutés sur la place d'Espagne. Or, le procès
n'était pas destiné traîner en longueur comme la plu
part des procès qui s'éternisent Rome.
Robert, que ce procès intéressait autant que si lui-
même eût été mis en cause, fut instruit par Baretti de la
situation des accusés au tribunal du Saint-Office.
Le grand inquisiteur s'était si bien acharné la perte
de Mondaio et de sa fille, qu'il n'aurait plus même été
maître de les sauver. Seïla avait d'abord manifesté l'in
tention d'embrasser le christianisme, mais le cruel trai
tement qu'on faisait subir son père l'avait rattachée sa
religion, et elle était déterminée mourir juive. Mondaio
resserrer provisoirement lesliensde l'alliance anglo-
française. Aussi la Patrie, avec un tact tout k fait
impérial, profile de l'occasion pour publier contre
l'Angleterre un article très-violent où il lui reproche
ses annexions violentes, ses usurpations successi
ves sur tous les points du globe, son opposition
traditionnelle l'expansion de toute idée qui n'a pas
une origine anglaise ou qui ne doit pas tourner
au profit exclusif d'intérêt anglais. i> Il la représente
comme a justement effrayée, la seule pensée de
tant de droits méconnus, de tant de principes sacrés
qu'elle sacrifia sans pitié au triomphe d'une poli
tique sans nom, et dont l'indifférence de l'Europe
n'assure que depuis trop longtemps l'impunité.
L'Angleterre, ajoute la Patrie, s'est toujours
proposé pour but d'entraver la fortune de la France,
et de faire tout prix obstacle aux développements
de sa grandeur, mais encore, soudoyant tour tour
la guerre ou la révolution, sa main, depuis un
siècle, a laissé sa trace dans tous nos revers, dans
toutes nos discordes civiles.
On pourrait donc dire que les alarmes de l'An
gleterre ne seraient, après tout, que l'écho de ses
remords.
Cet article est le commencement de la guerre que
nous annoncions il y a quelques jours. On se rap
pellera que cette guerre de journaux a commencé
contre l'Autriche Paris deux mois avant le fameux
compliment de janvier de l'Empereur -k M. de Hub-
ner. Napoléon se proposerait-il, cette fois, de sou
haiter la bonne année dans les mêmes termes k lord
Cowley
Dès présent les deux gouvernements sont posi
tivement en froid. La politique de l'Empereur dans
la question d'Italie ne pouvait qu'amener ce résultat,
auquel ae rattache exclusivement le voyage de M. de
Persigny Paris.
Uu conflit éclaterait—ïl pendant que les deux na
tions vengeront ensemble l'échec sanglant du Pei ho?
La plupart des journaax français enregistrent
sans commentaires, la réponse du roi Victor-Em
manuel aux députés de Modène et de Parme. Le
Journal det Débats dit que le Roi de -Sardaigne
vient de s'acquitter une-fois de plus, et d'une manière
aussi convenable qu'on peut raisonnablement l'exi
ger, de la lâche délicate que les événements lui ont
imposée.» Il pense qu'on se hâtera Parme et
Modène, comme Florence, de voir dans la réponse
du roi Victor-Emmanuel une acceptation formelle,
et d'entrer dans la série des faits accomplis.
D'après une correspondance de Turin, adressée
VUnion de Paris, le cabinet de Turin aurait, avant
l'audience de la députation modenaise, invité le dic
tateur Farini brusquer les événements et justifier
l'annexion, dans une sorte de mémoire diplomatique,
en meme temps qu'il ladécrêlerait.Le correspondant
ajoute que le parti italien travaille activement k
remplacer dans la présidence du conseil le général
La Marmora, sur lequel il ne compte pas, par M. de
Cavour dont il sait apprécier les services. Le but de
ces mouvements est de créer ce qu'on appelle, dans
la nouvelle langue politique, un fait accompli.
La Nazione de Florence annonce que le comte
Enrico Moretli, député l'Assemblée, est parti pour
Berlin et Saint-Pétersbourg, chargé par le gouverne
ment de la Toscane de présenter au régent de Prusse
et l'Empereur de Russie les résolutions de l'As
semblée toscane. 11 est accompagné dans cette mis
sion par M. Viviani, titre de secrétaire.
Les préparatifs de la nouvelle expédition anglo-
française contre la Chine s'organisent activement.
Les deux gouvernements agiront de concert pour
niait toujours le crime qu'on lui imputait on espérait
que la torture viendrait bout de ses fières dénégations.
Ces nouvelles faillirent décourager Robert il voyait
déjà la malheureuse Scïla vaincue par les tourments de la
question et avouant un crime auquel assurément elle
n'avait eu aucune part bien plus, il savait que Seïla se
trouvait, comme femme et comme accusée, la discrétion
de Badolfo! Combien de jours, combien d'heures s'écou
leraient encore avant la condamnation, avant le supplice!..
11 n'avait pas même la consolation de pouvoir douter
de l'événement l'opinion publique, soulevée tout en
tière contre les juifs, les dénonçait grands cris, et leur
demandait compte du sang du P. Alexandre.
Les hommes les plus éclairés ne doutaient pas que le
capucin n'eût péri pour servir d'holocauste humain la
Pâque Israélite, et le peuple enchérissait sur ce conte
digne du moyen âge en croyant, en disant que les juifs
avaient bu le sang du chrétien et mangé sa chair. Tout
co qui était juif participait l'horreur qu'inspiraient les
meurtriers du P. Alexandre, et si la garde papale n'avait
pas protégé le Ghetto et ceux qui l'habitaient, ce quartier
eût été saccagé comme une ville prise d'assaut.
(La suite au proehttin n'.)