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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LI ©mitft®.
M' 1,924. 19s Année.
Dimanche, 9 Octobre 1999.
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Vires acquiril eundo.
Chronique politique.
LE PIOUES
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs SOc. Provinces,4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui conccrno le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 4 5 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpres, 8 Octobre.
L'enquête sur les élections de Louvain a été
décidée par la Chambre; confiée des repré
sentants elle sera ouverte sous peu de jours;
on doit être persuadé que la plus grande im
partialité présidera ses opérations d où l'esprit
de parti sera entièrement banni, car en défini
tive, chacun doit plutôt désirer, pour l'honneur
du pays et de la représentation nationale, que
les élections de Louvain soient validées. Cepen
dant si les fraudes dénoncées étaient patentes
•alors un grand exemple serait nécessaire pour
raffermir et rassurer la conscience politique du
pays il ne faut pas qu'on puisse croire que le
siège parlementaire peut être le prix de ma
nœuvres déloyales.
Chacun est donc convaincu que l'enquête
sera ce qu'elle doit être, c'est-à-dire impartiale
et juste. Le pays devra s'incliner devant la dé
cision de ce jury national. Cependant, la presse
cléricale s'insurge anticipalivement contre le
résultat.
Écoutez-là
S'il ne s'agissait que de décider ce qui est juste
ou injuste, l'affaire serait bientôt terminée; mais
il est question d'assurer le triomphe du parti doc-
trinaiie sur ses adversaires; l'enquête aura donc
m une issue contraire h ce que l'on devait raisonna-
e hlement en attendre. Quelle que soit la vérité, la
Chambre déclarera nulle l'élection de Louvain;
car ils sont là 70 contre 46et la raison du plus
fort est toujours la meilleure.
C'est déplorable Jamais la presse libérale,
au moment de ses luttes les plus vives, n'aurait
pa concevoir une telle énormité; jamais, elle
n'aurait suspecté la justice du pays rendueen
vertu d'une loi, par ses représentants.
Nous plaignons sincèrement un parti qui
donne un tel scandale, car il doit être descendu
bien bas dans sa propre estime.
bpo
La Patriede Bruges, adresse au Journal de
Bruxelles la verte réplique que voici
Le Journal de Bruxelle* semble nous en vouloir
parce que nous ne partageons pas son avis sur l'op
portunité d'exhumer, l'endroit de M. Rogier, une
vieille accusation orangiste. Notre confrère a tort.
Quoique défendant la même cause que luinous ne
nous croyons pas obligés de faire nôtres toutes les
polémiques qu'il lui plaira d'engager. Celte liberté
que nous réclamons pour nous, nous la lui recon
naissons pleine et entière.
Quant au besoin que la Patrie éprouverait
d'après le Journal de Bruxelle*, de témoigner «a
reconnaissance M. Rogier, c'est une fort mau
vaise plaisanterie qui, pour être répétée deux fois
en quelques lignes, n'en vaut guère mieux.
M. Neveu, surnommé le Sire de Framboisy,
artiste français de quelque valeur, dont la presse
parisienne a constaté plus d'un succès, doit don
ner prochainement deux ou trois représentations
sur le théâtre de notre ville.
Le genre de cet artiste brille, dit-on, dans
les variétés de types comiques qu'il reproduit
avec entrain et naturel. Il chante avec beaucoup
de goût le répertoire de PaulHenrionGustave
Nadaud, etc.
Nous engageons les amateurs du bon rire
suivre les représentations de M. Neveu, comme
nous engageons cet artiste ne pas augmenter
le prix des places.
Un arrêté royal du 30 août 1839 approuve
la délibération du conseil provincial de la Flan
dre occidentale portant que les subsides du
gouvernement de 1858 et 1859s'élevanl en
semble fr. 10,000, en faveur des travaux
d'approfondissement du bief supérieur du canal
d'Ypres l'Yser, seront attachés au budget
provincial de 1859 dont ils formeront l'art. 5
des recettes et qu'ils figureront en dépense au
même budget sous l'art. 36, 2® paragraphe.
Le Courrier de la Drôme nous apprend que
le Roi des Belges est arrivé Valence lundi
soir, et qu'il en est reparti avant-hier matin.
(Suite.) XXXI.
Robert redevint plus calme, sinon plus résigné, en
songeant que Seïla ne pouvait espérer qu'en lui; c'était
donc une immense responsabilité qui lui ordonnait de
tout tenter pour faire reconnaître l'innocence de la pau
vre juive et de son père.
Midi sonnait quand il traversa In place Trajan il se
dirigeait alors vers le Pincio, dans l'intention de rentrer
chez lui, et de revoir Saint-Non, peut-être aussi Frago-
nard et de leur faire ses adieux mais il jugea l'heure
Erop avancée et les circonstances tropj pressantes pour
retarder encore son audacieuse entreprise il avait résolu
de descendre dans les Catacombes et d'y chercher le
corps du P. Alexandre.
11 entra dans une de ces boutiques particulières la
ville de Rome, ospèccs de petits bazars où l'on trouve
rassemblées des marchandises de tout genre il y acheta
une énorme pelote de ficelle, un paquet de quatre bougies,
un Briquet et des allumettes.
Il sortit de Rome par la porte Latine, qui correspond
l'ancienne voie Appienne que suivaient les triomphateurs
pour aller au Capitole, et qui était autrefois bordée de
tombeaux magnifiques: il longea les ruines du grand
Dn 6 Octobre an 8 Inclus.
VItalia fara da se n'est plus, décidément, une
vaine formule. L'Italie paraît bien résolue A faire
Cirque, qui pouvait contenir dans son enceinte deux cent
mille spectateurs assis il s'avança dans la eharmanle
vallée qui a pris le nom de la famille Caffarelli, et qui est
toute pleine de souvenirs et de monuments antiques.
Robert ne donna pas un instant d'attention ces débris
de l'antiquité il gravit le monticule qui domine cette
partie de la campagne de Rome, et avant de pénétrer dans
le bois d'olivier, il regarda dans la plaine pour s'orienter.
Il calcula les distances depuis la porte San-Lorcnzo
jusqu'aux aqueducs, et il se rendit compte de la situation
des Catacombes qu'il voulait explorer. Ensuite il se glissa
parmi les arbres pour y découvrir l'entrée que Bosio et
ses successeurs avaient désignée comme la principale des
cimetières de Saint-Damasede Saint-Nicomêde et de
Saint-Marccllin.
Il rencontra bientôt un chemin ereux dont la pente
était assez rapide, et qui aboutissait une excavation
faite de longue date, et moins fréquentée par les hommes
que par les bêtes fauves on remarquait, aux abords,
des empreintes des pattes de loups et les os blanchis des
moutons qui avaient été dévorés dans celte lanière l'ori
fice n'avait pas plus de deux pieds et demi de hauteur,
etpour y entreril faillait ramper sur le ventre et sur
les mains.
Robert n'hésita pas poursuivre son projet, niais il
cassa une branche d'olivier pour s'en servir k sonder le
d'elle-même, sans prendre souci de l'opinion des
puissances voisines. Si elle prêtel'orailleaux sugges
tions qui lui viennent du dehors, c'est pour écouter
exclusivement les conseils de l'Angleterre, qui l'en
gage persévérer dans sa révolution pacifique.
On sait que le gouvernement toscan a décidé qu'il
exercerait désormais le pouvoir au nom de Victor-
Emmanuel, et que les sentences et arrêts des tribu
naux, les actes des notaires et des officiers publics
porteront en tète la formule suivante 0 Sa Majesté
Victor-Emmanuel régnant. Nous avona reçu la
proclamation qui a été publiée cet effet, et nous la
reproduirons. L'annexion de la Toscane i la
Sardaigne y est proclamée en ces termes: Le
pacte est accompli et irrévocable le royaume fort
est chose faite le Roi élu est leur Roi.
Le gouvernement de Bologne a pris les mêmes dé
cisions et adopté la même formule; et nous compre
nons qu'après cela le gouvernement pontifical ait
remis au ministre de Sardaigne ses passeports.
Nous apprenons, d'autre part, que les Etals en
insurrection, Toscane, Parme, Modène et Romagne,
ont définitivement conclu un pacte d'union, pacte
auquel, dans l'origine, la Toscane était hostile. Dé
sormais, les troupes de ces quatre Etats marcheront
sous la bannière italienne de la maison de Savoie.
Nons sommes aujourd'hui sans nouvelles des con
férences de Zurich ou du congrès. Les premières,
cependant, ne sont pas suspendues; on annonce au
contrairequ'elles se termineront prochainement par
un instrument de paix qui consacrera, dit la Patrie
les préliminaires de Villafranca. Quant au second, il
est bien difficile d'en parler encore après le discourt
de lord John Russell k Aberdeen. L'ultimatum du
noble lord ne peut pas plus convenir k la France qu'à
l'Autriche, laquelle ne pourrait accepter la réunion
d'un Congrès sur les bases qu'il indique sans aban
donner ud point important des stipulations de Villa
franca.
En Autriche on considère les chances de réunion
d'un Congrès comme très-éloignées. Le Bœrtenhalle
dit qu'il devient de plus en plus positif que le
voyage du roi Léopold n'a abouti k aucun résultat,
qu'on n'est convenu de rien k Biarritz, et que les
choses en sont exactement au même point qu'avant
le voyage du roi des Belges. Il n'a rien été décidé sur
le prétendu congrès qui devait avoir lieu k Brux
elles.
Si le Congrès devient difficile, d'un autre côté, les
terrain, k écarter de lui les reptileset k tenir en respect
les loups qui pourraient se présenter il attacha l'extré
mité de la ficelle une racine d'arbre et il déroula le
peloton k mesure qu'il avançait dans cet étroit passage
rempli de nids de chauves-souris, de fientes d'oiseaux et
de feuilles sèches.
XXXII.
A quinze pas de l'entrée, il put se relever et se tenir
debout; il battit le briquet et alluma une de ses bougies,
la clarté de laquelle il continua sa route.
Il se trouvait sous une voûte peu élevée entre deux
murailles de pouzzolane, sorte de terre violette qui sem
ble cuite et carbonisée par les feux d'un volcan séculaire.
C'était une carrière de pouzzolane telle que l'avaient
laissée les anciens, après une exploitation habilement
dirigée, k l'époque où la construction des édifices de
Rome exigeait un emploi considérable de cette terre
volcanique dans la fabrication du ciment.
La voie, qui était k peu près de niveau dans un espace
de plusieurs toises s'abaissait tout k coup et descendait
graduellement une profondeur de quarante pieds au-
dessous du sol; la galerie s'élargissait, la voûte s'exhaus
sait, et Robert reconnut avec joie qu'il était dans les
Catacombes, en voyant de chaque côté les parois ouvertes
par des tranchées qui avaient autrefois reçu les corps des
I premiers chrétiens.