Nouvelles diverses.
événements, dans leur précipitation menaçante,
exigent une intervention que chaque minute rend
plus urgente.
Le prochain voyage de l'Empereur Bordeaux
sera-t-il l'occasion d'une révélation nouvelle qui
rassurera les esprits? On le croit en France, mais
telle n'est pas l'opinion en Angleterre.
Le Timet confirme les renseignements au sujet du
Mémorandum aarde aur les États du centre de l'Ita
lie. Ce document conçu en termes très-clair» et
très-vifs, résume tous les arguments en faveur de
l'établissement d'un puissant royaume italien. M.
Dabormida prétend que la paix conclue sur les bases
de Vitlafranca, et impliquant la restauration des
princes dépossédés, ne straiL jamais qu'une trêve. 11
invoque, en faveur de la possibilité pratique du pro
jet d'union qu'il défend, la conduite calme et paci
fique suivi* par les États italiens depuis le début de
la guerre et après la paix conclue»; et s'appuie
sur l'exemple posé tout récemment par les puis
sances européennes qui oot consacré, en maintenant
l'union des Principautés danubiennes, le principe
du respect des décisions populaires.
Cet exemple, nous devons le dire, n'est pas très-
heureusement choisi. I/Pnion des Principautés n'a
été consacrée que comme exception, et pour un
temps déterminé. Ce n'est sans doute pas une union
de ce genre qu'ambitionnent et désirent les popu-
Un incident regrettable s'est produit dans la
séance du 3o septembre, au sein du Conseil suprême
de la monarchie danoise, peine réuni depuis quel
ques jours.
Leprésident ayant refusé dedonnerlecture d'une
déclaration concernant la situation actuelle, déposée
par plusieurs membres, ceux-ci se sout abstenus de
prendre part au priemier vote qui a suivi, de tçlle
aorte que le Çonseil ne a'est plus trouvé en nombre
pour délibérer.
Une dépèche de Copenhague, qni fait connaître
cet incident, ajoute qu'un membre du conseil pour
leSleswig, M. Thomsen Oldenworth, avait même
quitté l'Assemblé#—
On avait parlé récemment d'une entrevue qui au
rait lieu, S Varsovie on ailleurs, entre les empereurs
d'Autriche et de Russie. La Gazette de Vienne con-
tredit celte rumeur, mais elle ajoute qu'il est proba
ble qu'arrivé Varsovie, Alexandre II y convoquera
tous les diplomates qui représentent le cabinet de
Saint-Pétersbourg près les cours étrangères. Cette
réunion aurait lieu la 5/17 octobre.
De nouveaux et très-curieux détail* sont fournis
sur le complot turc. 11 parait que le chef de la con
juration était un derviche halidi de Soleimanie, pro
vince de Bagdad. Cet homme, parti depuis deux ans
pour aller la Mecque, a reconnu, paraît-il, que
l'empire ottoman s'écroulait mœurs, religion et
institution. Il a renoncé i son pèlerinage, et s'est
constitué le régénérateur de son pays et de sa reli
gion. Agé de 5o ans, au teint basané, l'ceil énergi
que, cet homme n'a pas tardé te faire un parti dans
toute* les classes de la population. On ne compte
pourtant que trois hommes du peuple parmi les
conjurés connus; mais las listes que le gouverne
ment a interceptées portent, ce qu'on assure, i5,ooo
noms pour Conslanlînople et les environs. Ou croit
qu'il n'y avait pas moins de 70,000 affiliés dans tout
l'empire.
Robert ne put s'empêcher de donner an coup d'oeil i
oes sépultures, qui régnent sur quatre ou cinq rangs dans
presque toute l'étendue des Catacombes, et qui sont
maintenant vides la plupart après avoir alimenté de reli
ques le monde chrétien pendant quinze siècles.
Le premier carrefour qu'il rencontra le rendit indécis
sur le chemin qu'il devait prendre il se convainquit dès
lors de l'impossibilité de suivre une direction réglée
d'avance dans ce dédale où il s'engageait sans guide il
se recommanda donc k la Providence, et il s'affermit
dans sa résolution eourageuse en pensant Seïla prison
nière, accusée, et peut-être déji condamnée.
Il observait en marchant les précautions conseillées
par les antiquaires qui ont exploré les Catacombes il
allait lentement, d'un pas égal et léger, évitant de tou
cher, de frôler même avre ses vêtements, les psrois de
pouzzolane car le moindre ébranlement pouvait causer
la chute d'une partie de la voûte rt fairo ébouler les ter
res derrière lui, ce qui eût empêché son retour.
Il se sentit soulagé d'un poids qui l'oppressait, la vue
d'un rayon de soleil glissant travers les ténèbres
c'était une large crevasse produite par un ancien ébou-
lemcnt qui avait presque obstrué la voie. 11 courut avec
empressement vers cette ouverture et il put apercevoir
le cielen humant i pleins poumons l'air vif de la cam
pagne de Rome. - v
Ce ne fut pas sans une triste émotion qu'il s'enfonça
Tous les renseignements qui arrivent sur la
situation s'accordentà représenter comme très-pro
chaine la signature du traité de Zurich. Une fois ce
premier pas fait dans la voie des arrangements, l'Eu
rope se trouvera face face avec la question italienne
dont la solution prend de plua«n plus le caractère
d'un fait acquis.
Aurons-nous après cela un Congrès ?La question
est aussi douteuse aujourd'hui qu'elle l'était avant la
guerre.
Nous savons sur ce point l'opinion des gouverne-'
ments de France, d'Angleterre et d'Italie. L'Invalide
rutte nous apprend que, dans la pensée du gouver
nement russe, un Congrès peut seul régler les diffi
cultés de la situation. Selon ce journal, la diploma
tie se trouverait en face de ce dilemme ou prendre
en coucidération les vœux des populations, ou res
taurer les anciens souverains en prenant le premier
parti, on pourrait s'attendre la pacification de
l'Europe tandis que dans le second cas, fies agita
tions et des troubles seraient inévitables.
L'Autriche, s'il faut en croire une correspondance
de YOtt deutsche Pott, préférerait une Conférence
un Congrès. Elle aurait fait valoir l'appui de
cette préférence, qu'un Congrès nécessiterait la pré
sence des ministres dirigeans, qui se trouveraient
éloignés du centre ordinaire de leur activité, tandis
que des personnages d'une moindre importance
pourraient être appelés une conférence. On con
çoit que cette demande ne soulève pas de sérieuses
difficultés, mais ce ne serait pas la seule présentée
par lecabiuel de Vienne. Il voudrait qu'avec les cinq
grandes puissances, l'Espagne, le Portugal et la
Suède, en leur qualité de signataires des traités de
Vienne, participassent aux délibérations de la réu
nion, qu'elle prenne le nom de Congrès ou de Con
férence. Enfin, il exigerait que, préalablement
toute réunioD, le programme des travaux fût nette
ment tracé pour qu'on ne pût s'en écarter, et c'est
ce que, d'après la même correspondance, le gouver
nement français ne serait pas disposé accorder.
On parle d'une double démarche du cabinet de
Vienne au sujet de l'affaire des Romagnes d'une
part, il aurait adressé Paris une Note pour faire re
marquer que cette question est beaucoup moins
politique que catholique qu'elle est par conséquent
du ressort de toutes les puissances qui font profes
sion de catholicisme de l'autre, il anrait donné au
Souverain-Pontife l'assurance qu'il ne prêterait la
main, sous aucun prétexte la séparation des Ro
magnes du domaine de l'Eglise.
Le Nord parle d'une entrevue prochaine qui au
rait lieu entre l'empereur Alexandre et le prince-
régent de Prusse, entrevue que,part les circonstan
ces politiques, les liens de famille et d'amitié qui
unissent ces deux augustes personnages semblent
rendre assez probable.
La presse anglaise se préoccupe de la prochaine
expédition espagnole contre les Marocains. Elle
affecte d'y voir un danger pour les intérêts britan
niques cependant, l'organe du ministère assure que
le cabinet de Madrid a donné cet égard les assuran
ces les plus positives, et qu'il proleste contre l'in
tention qu'on voudrait lui attribuer d'avoir en vue
une extension de territoire surla côte africaine.
Garibaldi vient d'ouvrir une souscription pour un
de nouveau dans l'obscurité profonde et dans l'atmos
phère épaisse de ces silencieuses retraites.
11 avançait avec beaucoup de peine chaque instant,
il était forcé de revenir sur ses pas et de changer de
route car le mouvement des terres avait intercepté le
passage, et des traces récentes d'éboulement attestaient
l'imminence du péril pour l'imprudent qui eût osé péné
trer plus avant.
De distance en dislancela voûte était jour, et des
fissures plus ou moins larges permettaient de voir le ciel
bleu inondé de soleil. Robert jugeait, k ces indices, qu'il
se trouvait sous cette plaine toute semée de trous cl
d'excavations, où le meurtre du P. Alexandre avait dû
être commis.
11 examinait donc attentivement les ouvertures par
lesquelles le cadavre pouvait avoir été précipité. Il ne
découvrit rien, excepta deux ou trois squelettes de loups
qui étaient morts de faim après être tombés au fond de
ces espèces de puits.
il déroulait toujours le peloton de ficelle sur lequel il
comptait pour sortir de ce labyrinthe, et il remarqua, en
gémissant, que ce peloton serait bientôt épuisé.
Tout k coup, il pousse un cri la lumière de la bougie
qu'il tient k ta main frappe un objet qui ressemble k une
figure humaine.
Il s'élance vers cet objet, il en approche la bougie
allumée, il reconnaît le P. Alexandreagenouillé, la téle
appuyée au bord d'une sépulture, les mains crispées sur
million de futile. J'avais cru qu'il s'agissait d'abord
de cent mille fuiil*et que l'on avait mis quelques
zéros de trop. Il paraît qu'il s'agit bien d'un million.
Le journal de Crémone, le journal de Nice, auxquels
Garibaldi a écrit directement, donnent également
ce chiffre. Voici ce que dit le Nizzardo
Un million de fusils! c'est la plus belle réponse
aux intrigues d* la diplomatie.
Un million de fusils! .pour prouver que l'Italie
n'est pas la terre des morts.
Un million de fusils pour répondre l'appel
de notre magnanime allié Soyez soldats aujour
d'hui, pour être demain citoyens libres d'une grande
nation
Garibaldi s'est inscrit le premier pour 5,000 fr.
Un journal de Milan prétend qu'il y a équivoque,
et qu'il ne s'agit pas d'un million de futile, mai*
d'nne tomme d'un million pour achat de fusils. II
semble que, dans la pensée comme dans les lettres
de Garibaldi, il s'agit bien réellement d'un million
de carabines. L'Italie tout entière armée voilk sans
doute, quelle est la peusée de Garibaldi.
Nous avons sous les yeux, dit l'Indépendance, un*
ode, intitulée la Colonne du Congr'et, qui exprime
avec un rare bonheur et dans un langage plein d'élé
vation poétique les sentiments éprouvés par la Bel
gique toute entière. Cette ode ou plutôt ce poème,
car elle ne contient pas moins de quatre cents vers,
trahit une plume habile exercée, rompue (eule*
les difficultés, toutes les délicatesses de la langue
poétique; et il n'est personne qui, après avoir lu
cette remarquable production, ne trouve excessive
la modestie de l'auteur qui a cru devoir garder l'ano
nyme.
Pour nous, qui devons s nos lecteurs d'être aussi
indiscrets que possible nous croyons devoir leur
dire que l'ode k la Colonne est due un fonctionnaire
supérieur de l'ordre administratif, a un ancien et
vaillant soldat delà presse, M. Dubois Thorn, le
gouverneur du Luxembourg qui trouve le moyen
d'allier le culte de la littérature l'exercice des im
portantes fonctions dont il est investi.
Un fait de monomanie furieuse s'est passé Liège
dans de singulières circonstances. Un homme du
peuple venait de se jeter dans la Meuse au quai de
Cokerill et on croyait une tentative de suicid*
lorsque l'on vit cet individu se réfugier en nageant
dans un des égouts qui sont voisins de ce quai. Des
pompiers accourus sur les lieux, pénétrèrent dans
cet égont pour sauver ce malheureux; mais quel fut
leur étonnement en se voyant accueillis par les
horions de celui qu'ils venaient arracher de son
étrange et dangereux refuge. Il fallut lui livrer ba
taille pour s'en emparer et a.près, le lier fortement
pour l'empêcher dese porter de nouvelles voies de
fait. Enfin, après s'en être rendu maître, les pom
piers le hissèrent sur une charrette et le condui
sirent l'Hôtel-de-Ville.
On vient d'arrêter, près de la Maison-Blanche,
un nommé N,.., Sgé de 45 ans, menuisier, qui a
tenté de brûler vives une femme et une petite fille
de huit ans.
N... vivait en concubinage avec nne femme D...
D'un caractère jaloux et emporté, il avait des scène*
violentes avec cette femme, et les cris qui s'échap-
des ossements vermoulus.
Robert croit que leraoinc est encore vivant;il l'appelle,
il le secoue, il le regarde; mais le padre Alexandre ne
rouvre pas les yeux ses lèvres restent pâles et son visage
livide ses mains sont glacées 11 est mort, mort depuis
plusieurs jours, quoique ses membres aient gardé leur
souplesse, et que la putréfaction ne se soit pas encore
emparée du cadavre, sous l'influence conservatrice do
cette atmosphère, qui empêchait autrefois les corps saints
de se corrompre.
Robert a de la peine se persuader que le P. Alexan
dre 11e peut l'entendre il le soulève, il le couche sur le
dos .il pose la main la place du cœur, qui a cessé de
battre; il s'imagine que le vieillard fait un mouvement.
Mais 11011 la malheureuse victime a le côté percé do
plusieurs coups; tout son sang s'est écoulé par ces bles
sures, et le couteau, qu'il en retira lui-même, est lk, teint
d'une rouille sanglante, ses pieds.
Robert ramasse ce couteauqui servira de preuve
contre l'assassin; ce couteau, dont le manche est incrusté
de caractères hébreux il l'attache k sa ceinture puis il
charge sur son épaule io cadavre du moine qu'il soutient
du bras gauche tandis qu'il porte la bougie de la main
droite. Lr,Vi.5 r9£c ,cjc ,v08.,èq#
Il est impatient de sortir des Catacombes; il rapporte
avec lui un témoignage irrécusable de l'innocence de
Scïla et de la culpabilité de Marco çc corps inanimé et
ensanglanté [La suite au prochain n\)