9
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ha 1,027. - 10e Année.
Jeudi, 20 Octobre 1050
LE RIOCIES
rac (âxiTwi^fai
V^ires acq^uirit eundo.
ABONNEMENTS: Yprès (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSER1 IONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 30 centimes. être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchie*.
Tpres, 19 Octobre.
TILLE D'APRES. Conseil communiai..
Séance publique du i' Octobre i85g.
La séance est ouverte sous la présidence de
M. Alphonse Vandenpeereboom, bourgmestre,
et en présence de MM. Pierre Beke, Paul Bour-
gois, échevins; Charles Vande Brouke, Legrave-
rand, Edouard Cardinael, Auguste De Ghelcke,
Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Charles
Lannoy et Louis Van Alleynnes, conseillers.
Il est donné lecture du procès-verbal de la
réunion du 17 Septembre dernier la rédaction
en est approuvée.
M. le président informe l'assemblée qu'il est
entendu que pour toutes les affaires entamées,
les commissions du Conseil restent néanmoins
composées comme elles l'étaient, lorsqu'elles
ont été saisies de leur examen.
Le Conseil reçoit communication d'une lettre
de M. Labeyne, docteur en médecine, en chi
rurgie et en accouchements, lequel s'offre pour
continuer, en remplacement de feu M. le doc
teur Hammelrath, le service du dispensaire
ophthalmique. Sur la proposition du collège,
l'assemblée décide d'accepter l'offre faite par
ce praticien, de mettre sa disposition le local
qui sert aux séances et, en l'informant de celte
décision, de l'assurer que l'administration com
munale fera les diligences nécessaires auprès
de l'autorité provinciale, pour que le subside
soit continué en faveur de cette substitution.
M. le président fait connaître, qu'en exécution
de la délibération du 17 Septembre dernier, il
a débattu avec M. Désiré Maertens, les condi
tions et le prix auxquels la ville pourrait lui
louer le moulin eau dit Ten Brielen, afin d'y
établir une scierie mue par l'eau. Il expose les
bases sur lesquelles ce locataire serait disposé
traiter avec la ville. Le sieur Maertens désire
obtenir un bail de trois, six, neuf ou douze ans,
avec option de sa part tous les trois ans. Il s'en
gage placer tous les ouvrages nécessaires
faire fonctionner son usine, se charge de l'en
tretien du bâtiment pendant la durée du bail
tant pour les réparations locatives que pour
celles incombant au propriétairepourvu que
LU GHETTO.
(Suite.)
XXXIV.
Fragonard et l'abbé de Saint-Non s'aperçurent les pre
miers de la disparition de Robert.
Ne le voyant pas revenir pour dîner, A deux heures de
l'après-midi, ils pensèrent d'abord qu'il s'était oublié
dessiner ou peindre quelque ruine ou quelque site
pittoresque; ils ne furent donc d'abord que médiocrement
étonnés de son absence; mais, la nuit venue, comme il
ne rentrait pas au logis, leurs craintes s'accrurent de
moment en moment, de réflexion en réflexion.
Ce retard étaiten effettrop inusité et trop inexpli
cable, pour que les deux amis de Robert attendissent
encore.
Ils échangèrent rapidement leurs inquiétudes et leurs
suppositions le bruit s'était répandu dans Rome que le
juif, assassin du P. Alexandre, serait exécuté le lende
main mezzo giorno sur la place d'Espagne quoiqu'on
ne dit pas que la fille dût partager le supplice du père,
Fragonard supposa que Robert n'avait pu rester passif
la ville le mette en bon état l'entrée du
bail. La ville ne sera tenue aucune indemnité,
et l'expiration du bail le preneur devra faire
enlever ses frais, toutes les machines ou engins
qu'il aura placés dans le dit bâtiment et le re
mettre en bon état, ainsi qu'il lui a été remis.
La ville se réserve en outre expressément le droit
formel de manœuvrer les écluses comme elle le
jugera convenable dans l'inlérét général de l'é
coulement des eaux. Pour prix du bail, le sieur
Maertens offre 150 francs par an. Le Conseil
adopte les bases dont il vient de recevoir com
munication et autorise le collège entamer
sur ce pied des négociations avec M. Désiré
Maertens. Toutefois il est d'avis que le Collège
pourrait insister afin d'obtenir un loyer plus
élevé que 150 francs, cette somme lui paraissant
trop minime. Quelques membres sont disposés
néanmoins voir la ville faire un sacrifice, parce
que cette usine constitue uneindustrie nouvelle.
M. le président rappelle l'assemblée la dé
cision prise quant au règlement-tarif du droit
d'entrée et de sortie aux portes de la ville; il
l'informe que le collège a formulé un projet
comprenant toutes les modifications introduites
quant aux heures de fermeture définitive et au
guichet.»
L'assemblée s'occupe d'urgence de cet objet
et adopte le tarif-règlement approuvé par ar
rêté royal du 8 Janvier 1857, avec les change
ments proposés par le collège.
Par lettre du 19 Septembre 1859, le Conseil
de fabrique de l'église S' Jacques a transmis
l'autorité communale, une délibération du bu
reau des marguilliers, acceptant la donation
entre vifs faite la dite fabrique par la demoi
selle Catherine Lesoone, célibataire, en cette
ville, d'une somme de 5,000 fr., charge de
faire célébrer perpétuité hebdomadairement,
une messe avec chant en la dite église. Le Con
seil, partageant l'avis du bureau précité, émet
un avis favorable l'acceptation de cette libé
ralité.
L'assemblée avise favorablement sur une de
mande de radiation d'une inscription hypothé
caire prise en garantie d'un prêt de 1,000 fr.
consenti par la commission des Hospices, sur le
vu de la quittance de remboursement.
en présence du péril qui menaçait sa chère Seïla et il
en augura qu'une démarche téméraire l'avait peut-être
fait incarcérer lui-même, une seconde fois, dans les
prisons du Saint-Office. Saint-Non, qui doutait de l'amour
de Robert pour la juive, ou qui plutôt ne connaissait pas
l'amour, attribua cette absence un accident imprévu,
et n'en fut que plus tourmenté.
Us se mirent aussitôt en quête pour découvrir ce que
Robert était devenu Saint-Non alla chez le directeur de
l'Académie de France, qui n'eut pas voulu recevoir Fra
gonard; celui-ci se présenta tout ému l'ambassade de
France et obtint sur-le-champ une audience de M. do
Noriac, qui lui promit de seconder ses recherches.
Mais la soirée entière, employée en courses et en acti
ves démarches, n'apporta aucune nouvelle de Robert,
que personne n'avait aperçu ce jour-là dans la ville.
Seulement monsignorc Nardi, qui Saint-Non s'empressa
d'apprendre la nouvelle disparition «le Robert, se souvint
de l'avoir vu, vers midi, passer sur la place Trajane.
D'après cette indication, Saint-Non et Fragonard en
trèrent dans toutes tes boutiques du Corso pour avoir des
renseignements que l'on ne sut pas leur fournir.
Barctti, qu'ils trouvèrent fermant sa porte et désro-
Enfin, le Conseil épuise son ordre du jour, en
adoptant le budget du Collège communal pré
senté par le bureau administratif de cet établis
sement, la somme de 17,700 fr., tant en
recette qu'en dépense.
Séance du 3 Octobre i85g.
A dix heures trois quarts sont présents MM.
Alphonse Vandenpeereboom, bourgmestre,
président; Pierre Beke, Paul Bourgots, écbevins;
Charles Vande Brouke, Édouard Cardinael,
Pierre-Léopold Boedt, Auguste Maieur, Charles
Lannoy, Louis Van Alleynnes, conseillers.
M. le président dépose sur le bureau le
Rapport sur l'administration et la situation des
affaires de la ville pour l'exercice 1858, dressé
par le Collège, en exécution de l'art. 70 de 1a
loi communale. Le Conseil en ordonne l'im
pression, et passe l'examen du projet de
budget pour l'exercice 1860.
M. le président donne lecture des divers ar
ticles des chapitres des recettes ordinaires et
extraordinaires; il cite les considérations qui
ont fait admettre les chiffres proposés et le
Conseil adopte et arrête provisoirement le total
des recettes, pour l'année 1860, la somme de
fr. 297,625-70.
On passe ensuite au cbapilre lr des dépenses.
Le chiffre de la Ie section, concernant les émo
luments du personnel, est arrêté huis-clos.
Les divers articles des trois sections suivantes
sont votés sans qu'aucune discussioo notable
soit soulevée, et raidi la séance est suspendue
pour être reprise deux heures et demie.
A l'heure fixée les mêmes membres sont
présents et l'examen du budget continue par
le vole des articles de la 5a section, concernant
le casernement et les literies.
La nouvelle dépense pour l'établissement ht
l'entretien des tirs la cible est admise.
L'établissement-de celui de Zonnebeke a déjà
été antérieurement décrété par l'assemblée, et
par suite du redressement de la roule d'Ypres
Rousbruggc-Haringbe, la cible la Plaine
d'amour devra être déplacée.
A la section 7, article 65, subside la sec
tion des beaux-arts, entretien du musée, etc.,
quelques membres soulèvent de nouveau la
chant son enseigne de barbier, les rassura un peu en
leur jurant qu'il avait quitté, vers midi, le jeune peintre,
et que celui-ci avait pris rendez-vous avec lui pour le
lendemain matin.
Baretti eut assez d'empire sur sa langue pour ne rien
dire de l'objet de ce rendez-vous, non plus que du service
qu'il avait fait payer fort cher Robert. II s'étonna tou
tefois que ce dernier n'eut pas reparu, et il trembla d'être
compromis par quelque imprudence de cet amant au
désespoir; car il avait appris de la bouche même de Ba-
dolfo la condamnation de Mondaio, qui les tortures
n'avaient pourtant pas arraché l'aveu du crime qu'on lui
imputait. Quant Scj'la, grâce l'intervention du grand-
inquisiteur elle devait être seulement témoin de l'exé
cution de son père, et, après avoir fait amende honorable,
subir une captivité perpétuelle dans les prisons du Saint-
Office.
Excellence, dit d'un air confidentiel Baretti qui
feignait de savoir quelque chose, M. Robert se livre trop
sa furia francese. Qu'entends-tu par là reprit
vivement Fragonard. Tu sais donc que Robert... Je
ne sais rien, Excellence; sinon que M. Robert est la perle
des seigneurs français et que s'il avait la main toujours