9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Jeudi, ÎO Novembre 1SM. Vires acquirit eundo. LE PROCHES ABONNEMENTS Yphes (franco), par trimestre, S francs 50 c. Provinces,4 francs. I Le Progrès paraiL le Jeudi el le Dimanche. Toul ce qui concerne le j INSERTIONS: Annonces, la ligna 15 cenlimes. Réclames, la ligne: 50 cenlimes. êLre adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affr journal doit les lettres affranchies. Yphes, 9 Novembre. Depuis le commencement de l'été, surtout pendant les deux derniers mois, presque toutes les villes du pays et le plus grand nombre des communes de notre arrondissement el de celui de Furnes ont été rudement éprouvées pâr des maladies épidémiques de toute espèce. Le cho léra, les fièvres malignes, le typhus y ont fait de nombreuses victimes. Notre ville a heureusement échappé jusqu'ici ces fléaux, pas un seul cas de maladie de celte espèce n'a été constaté. Aussi la mortalité Ypres a-t-elle été beau coup moins forte en 1859, qu'en 1858. Le mou vement deTétat-civil que nous indiquons chaque semaine, constate en effet qu'au 31 Octobre 1858, 490 déeès avaient été enregistrés, tandis que le Dombre n'a été que de 443 durant les dix premiers mois de 1859, différence en moins 47. Durant les mois de Septembre et Octobre 1858, il y a eu 94 décès, et seulement 79 du rant les mêmes mois en 1859. Le mois d'Octobre d1' donne spécialement des résultats très-satis faisants 32 décès seulement ont été constatés, tandis qu'en 1858, durant le même mois, 50 déclarations de décès avaient été faites. La disette d'eau dont la ville a souffert l'an passé, et surtout la mauvaise qualité de ce liquide dont la population a été forcée de faire usage, avaient fait naître des craintes très-sé rieuses; heureusement ces prévisions ont été trompées. Nous ne rechercherons pas les causes de cette situation sanitaire aussi satisfaisante qu'excep tionnelle, mais nous ferons remarquer que l'antique et mauvaise réputation, au point de vue sanitaire de notre ville de dood van Tper n'est plus justifiée de nos jours. VILLE D'VPHES. Coucil communiai.. Séance publique du Samedi, 5 Novembre 1859. La séance est ouverte quatre heures, sous la présidence de M. Alphonse Vanden Peereboom, bourgmestre; et en présence de MM. Beke et Bourgois, échevins; Vanden Bogaerde Vande Brouke Legraverand Cardinael, De Ghelcke, Merghelynck Boedt, Becuwe, Launoy el Van Alleynnes, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès- verbal de la réunion du 15 Octobre dernier la rédaction en est approuvée. Le Conseil prend communication d'une lettre écrite par la commission de la Société des Beaux-arts, qui remercie l'autorité communale d'avoir inscrit son budget une somme de mille francs consacrée la construction d'un escalier, afin de faciliter l'accès des salles du Musée. Il est donné lecture d'une pétition des char cutiers de la ville qui manifestent le vœu que la vente de la viande soit réglementée et que le débit des bouchers ne puisse avoir lieu ailleurs qu'aux boucheries publiques. Celte requête est prise pour notification. Une maison a été construite sans titre sur les remparts près de l'ancienne porte du Temple, et elle doit être démolie.Toutefois pour n'en pas priver les personnes qui l'occupent sans indem nité, bien qu'elles n'aient aucune prétention faire valoir, la question de savoir si l'ancien corps de garde de la porte du Temple ne pour rait servir de demeure la famille Beukelaer, sera examinée par le collège échevinal. LE ©MOTO» Le Conseil autorise le même collège traiter avec les riverains de l'ancien lit de l'Yperlée et aliéner, aux conditions ordinaires, les par celles ddnt on a contesté la propriété la ville. Une estimation sera faite dece terrain qui, y compris l'eau, présente une superficie de 49 ares. M. le président lit le rapport sur la vérifica tion trimestrielle de la caisse communale. Il en résulte que les finances de la ville se trouvent dans une bonne situation. Le produit de l'octroi dépassé de beaucoup ce qu'on avait perçu les années précédentes, et le chiffre du produit brut atteindra 130,000 francs. Le compte de l'exercice 1858 et le budget pour l'exercice 1860 de l'adminislralioa des Hospices civils sont renvoyés la première commission pour être examinés et faire l'objet d'un rapport. L'enquête de commodo et iocommodo ou verte sur l'opportunité de la location nqaia ferme du moulin eau dit Ten Brielen, au sieur Maertens, n'a donné lieu aucune obser vation. L'approbation de cet acte sera sollicitée près de l'autorité supérieure. Une demande est faite tendant pouvoir construire une maison destinée usage de ca baret, ayant issue sur la plaine attenant l'Abattoir en construction. Le Conseil est d'avis de ne pas donner suite celte requête, jusqu'à ce que l'établissement en construction soit achevé. Le compte des travaux de restauration de l'église S' Martin, pour l'exercice 1858, pré sente le résultat qui suit recettes fr. 17,181-95; dépenses fr. 13,360-65 excédant fr. 3,821-30. Il est approuvé. Quelques propriétaires de terrains provenant {Suite.) XXXIX. La population de Rome, toujours curieuse et impa tiente de voir, comme elle l'était sous les empereurs, qui ne la laissaient pas manquer de spectacles et de pompes publiques, afflue de toutes parts, et fait une foule épaisse, remuante et bruyante aux alentours de la place d'Espa gne, où doit avoir lieu le supplice du juif. Toutes les fenêtres sont garnies de monde et pavoi- sées avec des tapis, des étoffes de velours ou de taffetas, et même avec des nappes où sont attachés quelques bou quets de fleurs ioodores il y a drs spectateurs qui ont loué leur place sur les terrasses des maisons. Ce jour-là, les églises sont vides comme tous les jours, quoi qu'on y dise des messes funèbres la mémoire du bon padre Alexandre le glas de» morts tinte dans cha que paroisse et dans chaque couvent mais le peuple ne prend pas garde aux cloches qui l'appellent en vain dans les églises tendues de noir il se porte, avec un empres- 1 sement qui se manifeste par des clameurs et des gestes désordonnés, vers le lieu de l'exécution et de l'amende honorable. Celle-ci ne peut admettre qu'un petit nombre d'élus la place de la Juivcrie est très-resserrée, le Ghetto est fermé et gardé par des soldats, les rues qui aboutissent la place sont étroites et tortueuses les maisons qui ont vue sur le théâtre de la cérémonie sont peu élevées et n'ont pas beaucoup de fenêtres: force est donc la mul titude de se rabattre sur le lieu de l'exécution, qui pré sente du moins de l'espace et des facilités pour voir. Cette foule immense n'a pas encore pris son assiette elle se heurte, elle se tasse un tumulte inexprimable se manifeste et li car il n'y a pas un soldat, pas un homme de police pour maintenir l'ordre. Les femmes et les enfants crient, les hommes jurent, les chiens hurlent, et les cloches sonnent sans interruption. Les rumeurs les plus bizarres et les plus variées circu lent et agitent les esprits, en donnant beau jeu aux lan gues, qui ne se reposent pas plus que les cloches Rome. Soudain, des bruits sinistres se répandent avec la ra pidité de l'éclair l'exécution est ajournée faute d'un exécuteur, celui de la congrégation de Justice ayant refusé de prêter son concours la mise mort d'un juif condamné par l'Inquisition. Mais voici pourtant la procession du condamné qui s'avance du côté de la Propagande on entend les chants d'Eglise et le Misercrc psalmodiés par les pénitents, on voit briller les cierges el flotter les bannières. Le silence gagne de proche en proche, et finit par s'é tablir sur celle vaste assemblée, qui devient immobile et attentive la foule s'écarte d'elle-même avec respect, pour livrer passage au corlége. La procession traverse la place et va se ranger sous réchafnud Mondaio et sa fille ne tardent pas paraître. Derrière eux est l'exécuteur couvert d'une robe et d'un capuchon noirs. Mondaio semble résigné il marche et se soutient pé niblement sur ses pieds endoloris par la torture des bro dequins et enveloppés de bandelettes tachées de sang par moments, deux pénitents l'aident et l'empêchent de rester en chemin mais il regarde la foule d'un air calme et dédaigneux, la foule qui lui lance des regards irrités ou des huées provoquantes. 11 est vêtu du san-benito affecté aux condamnés dans les exécutions du Sant-Ofïïce, et sous cette robe noire parsemée de flammes peintes, il a les mains liées ensem ble, malgré le texte de l'arrêt qui lui ordonne de porter un gros cierge allumé depuis le lieu de l'amende honora ble jusqu'au lieu de l'oxécution. Ses mains ont été brûlées la question avec un feu de soufre, et il ne peut se servir de ses doigts affreusement écorchés. C'est un juif qu'on a tiré des prisons du Saint- Office pour porter le cierge de l'amende honorable. Seïla, couverte d'un voile de crêpe tombant jusqo'à terre, échappe du moins aux regards et aux insultes. Le bourreau qui la suit n'a pas la contenance ordinaire des bourreaux il s'arrête par intervalles en lançaRt un coup d'oeil perçant travers les trous de son capuchon il hésite, il se consulte enfin, il s'approche d'une femme qui tient deux enfants dans ses bras, et qui leur explique le spectacle nouveau el lugubre auquel ils assistent. La Tança, lui dit-il d'un ton brusque et impérieux, va-t'en avertir Nisida que Marco est décidé mourir, si elle ne vient lui pardonner tout l'heure invite-la sur tout se hâter, sans perdre le temps se parer de ses joyaux La romaine qui s'adresse cette allocution se détourne avec autant de surprise que de dégoût, et emporte ses enfants qui la supplient en vain de ne pas les empêcher de voir le supplice. Due fumée rousse s'élève du bûcher qu'on allume elle forme un nuage épais qui cache le Pincio et s'étend com me un dais au-dessus de l'échafaud. Des cris de joie éclatent de tous côtés ce prélude de l'exécution c'est qui arrivera lo plus près du bûcher et de l'échafaud. Il y a dans la foule qui s'efforce en sens contraire, un mouvement oscillatoire semblable une marée montante il y a aussi quelque chose du bruisse ment des vagues dans cette multitude emprisonnée par elle-même. Un épisode imprévu fait diversion un instant l'impa tiente curiosité des assistants. {La suite au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1