9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H° 1,937, - 19* Année, Jeudi, 24 Novembre 1959. Vires acquirit eundo. Fcuilletou du Progrès, UN HEUREUX ACCIDENT. LE MICHES ABONNEMENTS Y pu es (franco), par trimestre, 3 francs 30c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 13 centimes. Réclames, la ligne: 30 cenlimes. Le Progrès parail ]c Jeudi et le Dimanche. Toul cc qui concerne le journal doiL être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Vprbs, SI Novembre. Comme on a pu le voir dans le Mémorial administratif de la province de la Flandre oc cidentale, le gouvernement vient d'instituer une enquête sur la situation de l'indigence et des institutions charitables. Cette enquête qui est destinée éclairer le pays sur la position éco nomique des classes malheureusesafin d'y porter remède s'il y a lieu, ne semble pas être du goût des défenseurs de la liberté de la cha rité. Quand il était question de faire voler la loi des couvents, sous prétexte de bienfaisance, on faisait parade du luxe des soidisanl garan ties de bonne gestion que cette loi offrait. Il y était question de la publicité des comptes, de l'intervention de la magistrature dans leur exa men, enfin on aurait dit que les partisans de la liberté de la charité, voulaient que la plus grande lumière fut projetée sur tes institutions charitables. Aujourd'hui que l'opinion libérale, avant de légiférer sur cette matière, veut connaître les ressources et revenus des institutions créées dans le but de venir au secours de l'indigence, et qu'elle veut y parvenir par l'enquête, on aurait cru que le parti clérical aurait prêté la main une mesure aussi juste que rationnelle. On de vait être d'autant plus porté le croire, qu'on avait fait étalage de franchise et de sincérité l'époque de la fameuse discussion de la loi Nothorab-Malou II paraît toutefois qu'on s'est trompé, le Bien puhlicorgane du diocèse de Gand, déclare les agents du gouvernement comme les ennemis nés des œuvres catholiques» el eu les accueillant, on ouvre la porte l'en- nemi. Il est heureux que le droit de fonder et d'ad- (Suite.) Je la rencontrai dans la forêt. Elle était cheval. Dès que je l'eus aperçue, je m'élançai au-devant d'elle, mais si précipitamment, que j'effrayai sa monture qui, 1 mon approcherecula dans les brouissailles qui bordaient le chemin. J'allai aussitôt saisir l'animal par la bride; etle frap pant doucement de la main et l'encourageant de la voix, je le reconduisis au milieu de l'avenue. Alions, mon bon Chariot lui eria l'amazone, en le caressant son tour avec le pommeau d'argent de sa cravache. Allons, Chariot! Chariot! répétai-jc, moitié surpris, moitié riant. Est-ce possible? Mais c'est aussi mon nom. Ah! monsieur et son beau visage s'empourpra. J'ignoraisc'est.... Le hasard, sans doute, un hasard propice! Mais eroyez, mademoiselle, que je ne fus jamais aussi content du nom que je porte que depuis que je l'ai entendu pro noncer par vous.... Il ne m'a jamais paru aussi doux. Rougissant de nouveau et les yeux baissés dans la plus grande confusionelle poussa son cheval comme pour le faire avancer. Alors, me pinçant devant elle voudriez-vous me dire, demanda i-jedans quelle direction ee chemin va me conduire? Il mène i I» grancT route, vingt minâtes d'ici. Et le chemin est-il toujours aussi agréable qu'en cet endroit? Oh! il est bien beau. Mais Je connais fort peu les lieux.... Je vous demande ministrer n'ait pas été octroyé comme le voulait le parti clérical, car les administrateurs spéciaux auraient considéré comme des ennemis, les fonc tionnaires qui auraient voulu les forcer donner des éclaircissements sur leurs opérations et on aurait vu alors que la formule était trouvée pour jeter dans le gouffre toujours béant des insti tutions monacales des sommes énormes qui n'auraient jamais profité au pauvre, bien que données son adresse. Nous apprenons avec un vif regret que M. le commanda'hl de place De Bruyn vient d'être admis faire valoir ses droits la pension. M. De Bruyn qui est Ypres depuis huit années en viron s'y est trouvé dans des circonstances fa tales pour la ville et il a su se conduire de façon acquérir la sympathie générale de nos conci toyens. M. le colonel De Bruyn n'avait que soixante ans el il aurait, pu encore fournir une plus longue carrière active. Celle mise la pen sion d'un brave et digne militaire sera déplorée par tous les habitants de la ville d'Ypres et le bon souvenir de M. De Bruyn s'il quille notre citéne s'effaeera pas de »ilôt. TILLE D'YPRES. Conseil conmeval. Séane* publique du Samedi, 19 Novembre 1859. La séance est ouverte sous la présidence de M. Pierre Beke, écbevin, et en présence de M. Paul Bourgois, écbevin MM. Théodore Vanden Bogaerde, Charles Vande Brouke, Legraverand, Edouard Cardinael. Auguste DeGhelcke, Ernest Merghelynck, Pierre-Léopold Boedt, Charles Becuwe, Charles Lannoy et Louis Van Alleynnes, conseillers. pardon.... Sans doute, vous visitez souvent celte magni fique retraite C'est ma promenade favorite quand je suis cheval. Mais, monsieur,je vous prie.... et, frappant sa mon ture, elle fit signe de vouloir continuer sa route. Je me découvris et m'effaçai pour la laisser passer. Elle partit au galop, en me laissant un long regard pour adieu... Il me semble la voir se retourner, avant de disparaître au détour du chemin. De ce jour, tout mon temps se passa presque invaria blement dans cette partie de la forêt, ou bien autour de la demeure de l'objet de mes pensées, lui répétant sans cesse en mon imagination cette strophe du poète Je voudrais être aimé, jouir de ces délices Qu'un saint et pur amour enfante tout moment; Car j'en ai ressenti vaguement les prémices, Sans en pouvoir goûter le doux ravissement. Je rencontrai Sophie, plusieurs fois, les jours suivants, et bien que je n'eusse plus eu l'occasion de lui adresser la parôle, je sentais pourtant que ma cause gagnait auprès d'elle. Elle prenait trop de soins pour in'évitcr elle était trop absorbée dans la contemplation d'une fleur, ou dans la lecture d'un livre, quand nous nous rencontrions; elle| était trop soigneuse rabaisser son large chapeau de' paille mon approché, pour être entièrement indifférente ma présence. J'avais repris courage. L'espérance voltigeait de nou veau autour de moi. Je m'enhardis jusqu'à déposer des fleurs, tous les matins, sur les fenêtres de Sophie, et j'éprouvais parfois le doux bonheur de les voir attachées son corsage. Le procès-verbal de la séance du 5 Novembre est lu et la rédaction en est approuvée. Le cahier des charges de la vente de la coupe ordinaire des bois-taillis appartenant aux Hos pices, de celle de quelques arbres épars el du produit des sapinières, est approuvé. L'estima tion des bois-taillis s'élève 3,281 fr., celle des arbres 3,498 fr., et enfin la coupe des sapins fr. 4,252-23. L'administration des Hospices est autorisée employer le crédit porté au budget pour tra vaux faire l'Hospice S1 Jean aux dépenses faites des maisons situées rue de Thourout, près de la Grand'Place. C'est un embellissement pour la ville, et ces maisons qui ne donnaient qu'un mince loyer, pourront produire davan tage et seront mieux habitées. La restauration du reste en était urgente et pour ce motif le transfert de crédit est approuvé. M. le conseiller Vande Brouke, au nom des première et deuxième commission réunies donne lecture d'un rapport qui autorise le col lège apprécier les plans des constructions établir sur les parties du territoire assimilées par arrêté royal l'aggloméré de la ville, d'après la nature du terrain et le genre d'exploitation auxquelles elles doivent servir. Le Conseil adopte. L'assemblée termine la séance en émettant un avis favorable au rachat au denier vingt- cinq, d'une part de la fondation créée par M. le chanoine De Buus de Beaulieu, au profit de l'église S1 Martin. Ce serait faire injure M. Rogier, que de le défendre des infamies que le Journal de Bru- aselles et la Patrie vomissent contre lui, pro pos de la souscription nationale pour donner Nous étions entrés en Septembre, et je m'adonnais quelquefois la chassequi est tris-abondante tdans cc pays. Je ne suis point un adroit ni intelligent chasseur; aussi retournai-je souvent ma carnassière vide. Les lièvres, d'ailleurs, venaient faire des culbutes jusqu'à mes pieds, sans paraître avoir nen craindre de moi. J'ai souvent pensé qu'ils avaient su lire, pendant que je marchais ainsi au hasard, rêvant par le cœur que mon équipage de chasse me servait beaucoup plus pour des poursuites d'un caractère plus aimable. Et, en effet, quand je ren contrais la jolie Sophie, mon fusil que j'avais sous le bras était une excuse suffisante pour ma présence, et même pouvait m'offrir un moyen de conversation. Un jour je m'étais avancé très-loin dans la forêt, après avoir inutilement battu en tous sens les sentiers où la charmante dryade m'apparaissait le plus souvent, lorsque tout-à-coup, de derrière un taillis, deux voix vinrent frapper mon oreille. L'une était celle de Sophie; l'autre annonçait un jeune homme.... Le sang de la colère me monta au front et je sentis comme un trait me percer le cœur le trait em poisonné de la jalousie Sans nul doute, j'étais ab surde. Quels droits avais-jesur une jeune personne qui j'avais adressé deux fois la parole? Mais ma tète n'était pas propre en cc moment recevoir les conseils de la raison. Toutes mes facultés se réunissaient pour augmen ter la puissance de l'une d'elles la perception. Hélas j'entendis distinctement la voix inconnue adresser So phie des paroles de tendresse auxquelles elle répondit elle-même avec des accents d'une incontestable affection. Ob qui dira combien fut grand mon désespoir, quand la réalité cette fois chassa de mon pauvre cœur l'illusion dont il s'était nourri J'avais crusur la loi de quelques gracieux sourires

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 1