Chronique politique.
ce fondateur de notre indépendance un té
moignage de reconnaissance, Le succès de celle
souscription explique la rage de ses adversai
res, mais ce qu'il ne justifie pas, c'est cette in
convenance de mêler la personne inviolable du
Roi toutes ces infamies.
L'idée fixe de M Rogier. dit la Patrieest
de se draper en Cincinnatus mangeant des ra
dis crus, u puis le journal demande la publica
tion des listes de souscription, car il soupçonne
M. le Ministre de l'intérieur d'avoir consacré une
partie de aeséconomies se procurer une habi
tation confortable.
C'est du cynisme révoltant que de pareilles
insinuations; mais il a cela de bon, qu'il révèle
comment le parti vertueux privé des bénéfices
de la popularité, serait adroit trouver pour les
siens d'aussi honorables combinaisons.
Si des insinuations aussi perfides s'adressaient
des sommités cléricale», la famille Malou, par
exemple, elles seraient moias invraisemblables,
car on sait combien elle est âpre la curée, la
pension de M. Jules Malou comme ministre, est
la preuve du peu de goût qu'il a pour le rôle de
Cincinnatus et pour les radis crus, et le budget
de ce que coûte celte famille au pays, a donné,
dans le temps, la preuve qu'elle serait assez
riche pour payer les statues qu'elle voudrait se
faire élever. Journal de Bruges.)
Le Journal de Bruxelles publie la boutade
gracieuse que voici
Le gouvernement libéral est sans contredit un
gouvernement a bon marché nul ne coûte plut
cher. Lee trois uiois de session extraordinaire, si
extraordinaire tnême qu'on n'a jamais vu de séances
plus mal remplies et plus stériles, n'ont guère coûté
au paya moins de tSo mille francs. Nous nous trom
pons, les Chambres, réunies en sessiou extraordi
naire, ont décrété l'enquête qui coûtera une somme
fabuleuse. Plus de deux cents témoins entendus
pour se contredire ou reconter des futilités ont dû
être largement payés des deniers des contribuables.
Quelques gens seulement trouveront leur compte
ce jeu puéril, s'il n'était liumilant et onéreux pour
le pays. Nous allions oublier les fortifications d'An
vers, qui ne coûteront presque rien.
Ce n'est pa» pour discuter avec le Journal de
Bruxelles une question de chiffres que nous
relevons ces quelques lignes; ce serait peine
perdue! le Journal de Bruxelles a des procédés
merveilleux d'argumentation et de calcul qui
déroutent la controverse. Nous dous conten
tons de prier la feuille cléricale d'établir une
comparaison entre la situation financière de la
et de quelques sympathiques et mystérieux regards
illusoires caresses! j'avais cru que j'avais su me faire
aimer. Pauvre fou, je m'étais Jonc trompé Et je sentais
la jalousie grandir, brûlante, furieuse, portant dans mon
cerveau et dans mon cœur un désordre effrayant.
Dans un accès de rage impuissante, je frappai violem
ment le sol du talon je dirigeaien signe de menace,
mon poing dans la direction du taillis et je saisis brus
quement mon fusil pour m'éloigner. Mais, dans ma
précipitation, l'arme s'accrocha par le marteau mes
vêtements au même moment une violente détonnation
retentit et ébranla tout mon être une fumée noire et
brûlante avait souillé sur mon visage une douleur
poignante, aiguë, m'avait traversé l'épaule le vertige
tne gagna le ciel et la terre confondus disparurent
ma vue je tombal. /ffÉ1 PfT
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La douleur cuisante de ma blessure ne pouvait pro
longer longtemps mon état d'insensibilité. Je repris peu
i peu mes sens, et la première lueur de mon esprit me
fit entrevoir vaguement, comme dans un songe, un ange,
la téle penchée et interrogeant, d'un regard inquiet et
alarmé, les marques de la vie qui avaient un moment
disparu en moi.
Merci, mon Dieu exclama avec bonheur la vision
que j'avais devant rtm?9
1 Merci répétai-je, en passant la main sur mon
front. Merci.... et pourquoi?
L'ombre se tut et se redressa. Puis après un instant
Vans sentez-vous mieux, monsieur f Vous êtes bien
affaibli.... S'ils arrivaient
Je demeurais immobile je savourais avec un plaisir
indéfinissable ces paroles enchanteresses, car elles tom
baient de la bouche de Sophie. Faible, étourdi, égaré
par la douleur comme je l'étais, je n'éprouvai jamais
autant de bonheur qu'en songeant que j'étais 11, blessé,
soigné par les mains de Sophie qui élancbait mon sang,
laissant tomber sur moi des paroles de regret at de douce
Belgique, telle que l'a faite un gouvernement
libéral, et celle de deux pays où fleurissent les
institutions chères au Journal de Bruxelles
les Etals-Romains et l'Autriche. Notre adver
saire ne poussera pas, saus doute, l'assurance
jusqu'à chercher prouver que le trésor public
de Rotpe et de Vienne n'est pas dans un état
extrêmement fâcheux, et que les populations
autrichiennes et romaines ne sont pa#chargées
d'impôts autrement lourds que ceux qui sont
payés par les populations belges. Il est vrai que,
dans ces deux pays, les richesses du clergé sont
en raison directe du délabrement des finances
publiques. Le Journal de Bruxelles n'a pas ou
blié probablement que le correspondant vien
nois de l'organe de levéché de Liège déclarait,
il y a peu de teriips, qu'il serait possible de ré
tablir la situation financière de l'Autriche, si
les riches couvents voulaient venir au secours
du gouvernement. Grâce Dieu, la Belgique
peut se passer de tels auxiliaires. Quantaux dé
penses que le gouvernement belge consacre la
garanliede l'indépendance nationale, Ie Journal
de Bruxelles est bien fondé les critiquer, lui
qui se sent le cœur inondé de joie lorsque l'Au
triche se propose d'entreprendre des travaux
de fortification dans la Vénélie pour plus de cent
millions de florins, et lorsque le Papa épuise
les dernières ressources de ses Etats pour orga
niser une armée destinée reconquérir les Ro-
magnes. Écho du parlement.)
Dn 90 Novembre an SI Inclus.
Le Times annonce, dans une de ses correspondan
ces, que des lettres d'invitation pour le Congrès ont
été envoyées cinq grandes puissances, s On en
infère, dit-il, que ces grandes puissances, y compris
l'Angleterre, sont d'accord on dit que le fait sera
bientôt annoncé par l'organe officiel du gouverne
ment français. Le siège du Congrès sera probable
ment Paris. Les gouvernements d'Autriche et de
Russie ont déclaré préférer cette eapilale.
Si lei difficultés l'aplanissant du côté de l'Angle
terre, d'autres difficultés semblent s'être élevées du
côté de l'Autriche, au moins s'il fauten croire 1a Ga
zette de Cologne Les négociations entamées entre
la France et l'Autriche, l'occasion de la lettre du
30 octobre, dit ce journal, continuent, les explica
tions données par le cabinet françaia n'ayant pas sa
tisfait jusqu'ici, dit-on, te cabinet de Vienne. Ou
assureque l'on n'a pu s'entendre jusqu'ici sur aucune
des concessions que l'empereur Napoléon a fait espé
rer aux Italiens, dans sa lettre au roi de Sardaigne.
On prétend,dans les cercles bien informés, que l'Au-
sympatiiie. Dans l'ivresse que me causaient les sons de
celte voix chérie, j'oubliai un instant mes souffrances,
j'oubliai l'accès de rage jalouse qui m'avait presque coûté
la vie, et, saisi d'une impulsion soudaine je tentai de
me lever pour me jeter ses genoux. Mais elle, me re
tenant
Il ne faut pas vous lever, monsieur restez-là.
Vous avez fait affluer de nouveau le sang par votre bles
sure. Restez tranquille je vous en supplie; des secours
vont nous arriver.
Alors, lui saisissant la main qui était froide et trem
blante dans la mienne, je l'attirai doucement moi.
Qu'est-il donc arrivé? demandai-je.
Vous avez reçu un conp de feu accidentellement i
l'épaule, monsieur. Mon frère est allé chercher un mé-
Ma.> 3K idru»B iiiUirs0M«bïMfftf&
Votre frère fis-je vivementsentant bondir mon
cœur de joie en apprenant que c'était un frère qui l'ac
compagnait. Oh parlez...
Mon frère revenu hier en vacances de l'Université.
Votre frère C'était votre frère....
Maia je ne pus continuer chaque effort, chaque émo
tion augmentait ma faiblesse. Mi téte retomba surlegazon.
0 mon Dieu dit-elle, la relevant de ses mains et re
gardant avec anxiété autour d'elle; ne viendront-ils pas?
Ce n'est rien murmurai-je après un moment. Je
me sens un peu mieux présent. Venez venez, chère
Sophie, vous asseoir ici.... Voyez, le bandage s'est défait;
no le replacerez-vous pas
Non, monsieur.
Non répétai-je avec surprise.
Non, pareequ'il n'est pas dérangé.
Je vais vous en convaincredis-je et l'arrachant,
(c'était son propre mouehoir)le sang jaillit de nouveau
abondamment.
Ah l que faites-vous eria-t-elle. Et reprenant le
mouchoir, elle se jeta genoux, prés 4» moi, et recom
mença ajuster son premier appareil.
triche ne consentira h aucun prix t reconnaître Man-
toue et Peschiera comme forteresses fédérales. On
dit de même que, pour Venise, elle n'est nullement
disposée céder aux demandes de la France.
Les nouvelles d'Italie font aujourd'hui complète
ment défaut. Oa attend la confirmation de la nou
velle apportée hier par une dépêche et qui annonçait
la démission de Garibaidi. Le Moming-Posten pu
bliant t son tour cette nouvelle, ajoute que le roi
Victor-Emmanuel,en acceptant la démission de Ga
ribaidi, l'a élevé au grade de lieutenant-général.
Les feuilles anglaises sont unanimes a approuver
la régence de M. Buoncompagni. Le Times soutient
que les Italiens avaient le droit de décréter l'annexion
des duchés et de la Ronugne au Piémont, et de nom
mer ou d'accepter un régent, au même litre que
l'empereur François-Joseph ^vpit Je dspit de céder la
Lombardie la France, et celle-ci de transférer cette
province au Piémont. 11 assure que le représentant
de l'Angleterre soutiendra ce principe au seiu du
Congrès. s nu s li ,8eliol n3
Le Morning-Post parle da.ns le même sens. Il ad
met que le roi de Piémont, ayant accepté les avanta
ges résultant pour lui des traités de Villafranca et de
Zurich, se considère comme lié par les engagements
moins favorables stipulés dans ces traités. Mais ce
qu'il ne peut admettre, c'est qu'on veuille imposer
ces engagements aux italiens qui n'ont rien promis,
rien accepté, rien signé et qui ne réclament que le
droit naturel de choisir la foi me de gouvernement,
qui leur convient.
L'incident relatif la régence dit le Post
est le premier indice du schisme qui s'est produit
depuis Villafranca entre le prince italien qui s'est
identifié la lutte pour l'indépendance de son pays,
et l'impérial allié qui, pour dès raisons dictées par
les intérêts de la France, mais peu convaincantes
pour les Italiens, a conclu ce brusque et inattendu
compromis avec l'ennemi commun.
Nous avons reproduit il y a quelques jours un
article du Times sur les relations entre l'Angleterre
et la France. La feuille anglaise constatait avec éton-
nement et regret la violence des attaques dirigées
par les journaux français contre l'Angleterre, et
n'hésitait pas faire remonter au gouvernement"
impérial la responsabilité de ces attaques dont la
persistance ne pouvait manquer, disait-elle; d'adie-
ner une rupture Viblente entre les deux nations. Le
Times revient aujourd'hui sur ce sujet dans un arti
cle que le télégraphe nous signale et que nous repro
duirons demain. II y est dit que les relations entre la
France et l'Angleterre s'assombrissent de jour en
jour, et qu'une guerre entre les deux puissances est
devenue tris-probable.
Ce n'est pas seulement dans les colonnes du Times
que nous trouvons ce» symptômes inquiétants. Il»
apparaissent dans les mesures prises et ordonnée»
par le gouvernement anglais pour compléter en
toute hâte les défenses nationales. Une lettre du
Vous êtes mes côtés c'est là que je désire vous
voir.... Oh ne vous en offensez pas Ne vous relevez
pas, je vous en supplie. N'ajoutez pas ma souffrance
une souffrance plus cruelle encore votre présence est
un baume qui guérira le pauvre étranger retenu prison
nier dans ces lieux.
Prisonnier?
Oui, l'amour est mon séduisant.geôljer, njouta;-je.
Elle se leva vivement et se retourna pour rac cacher
son visage. En ce moment, j'entendis des pas s'appro
cher. Un beau jeune homme d'une vingtaine d'années,
la figure ouverte, arriva tout haletant et eàprim'a son
bonheur de me voir revenu moi.
Un chirurgien le suivait. Il examina ma blessure et
donna l'avis qu'il n'y avait pas de danger sérieux.
Forte lésion dil-il faiblesse provenant d'une
grande perte de sang.... l'inflammation est craindre, il
faut des soins et du rePdfd3dîïv?5ÏlïT' SJSÎJ'Q
Alors une consultation voix basse s'établit entre-
cux, après quoi le jeune homme vint me demander de
me laisser transporter chez son pète, en attendant ma
convalescence.
Je fis signe que j'y consentais.
Léon c'est lé nom que sa sœur lui donnait eou-
rut chercher une litière et de l'aide chez un garde de la
forêt. Pendant ce tempsj le chirurgien »e mit sonder
ma blessure et en retirer les plombs.
Cette douloureuse opération terminée je retombai
dans un état de faiblesse tel que je n'eus plus connais
sance de ce qui se passait autour de moi. Seulementla
douce et pale image de Sophie venait par moment frap
per mes sens plutôt que ma vue, et je sentais alors ses
mains soulever ma téte et essayer mon front.
La fièvre dura tout le jour; Quand je revins moi
j'étais installé chez M' X..., ayant mon chevet sa fille
.pour garde.... L'amour.devait être mon médecin. ,9#j K
[La suite au proehain nv)