s x. Association agricole nacée. A cette éjtoque ceux-là mêmes qui accusent aujourd'hui l'autorité d'incurie et de mollesse, rendaient un éclatant témoignage la fermeté et k l'énergie qu'elle avait montrée, et ce qui le prouve, c'est l'extrait de VU- nioHla feuille catholique de l'époque. Il y a eu pression sur l'électeur avant l'élection, et après l'élection il y a eu pression sur les témoins. Il a fallu procéder des confrontations, pour arriver k la découverte de la vérité. Chez plusieurs témoins l'embar ras était visible. Ceux qui sont venus retracter des propos affirmés par d'autres d'une manière convaincante, sem blaient subir une influence supérieure et occulte, qui otait leur déposition toute allure de franchise et de liberté. C'est ce que la commission a remarqué notam ment chez Baens, Janquin, Vollen, l'abbé Soeten et le vicaire Vanderbueren. Ce n'est pas pour le vain plaisir de constater, chez quelques-uns des témoins, des réticences et des menson ges que nous constatons celte pression, mais pour vous donner la preuve de la grande difficulté qu'elle a rencou- trée pour obtenir de certains témoins des déclarations sincères. La Chambre tiendra compte de ces difficultés, elle recherchera avec intelligence et loyauté .le mobile qui a forcé certains témoins nier la vérité. Elle com prendra que les explications ambiguës que quelques-uns ont fournies prouvent k la fois et l'embarras de leur con science et la pression qu'ils subissaient. Qu'on ait fait de grauds efforts pour empêcher que la lumière éclairai les manoeuvres électorales dont on s'était ser.vi pour triom pher, c'est ce que tout juge impartial admettra. L'en quête a révélé que tous ceux qui avaient fait des déclara tions contraires aux faits énoncés dans la première péti tion de Louvain, avaient ou dit des choses inexactes ou subi des influences coupables. Nous ne pouvons pas rele ver ici tous les faits, mais nous allons par un exemple vous prouver, Messieurs, comment on a obtenu la plu part des réponses insérées dans la contre-pétition dont le Sénat s'est occupé dans sa séance du 5 septembre i 859. Sous le quatrième fait on lit Le soussigné Michicls, bourgmestre, k Keerbergen, déclare qu'il n'est pas sa connaissance que des membres du clergé aient dis— tribuéde l'argent ponr corrompre les électeurs. Le nom de Michiels avait été cité dans la première pétition il avait déclaré que de l'argent avait été distri bué k Keerbergen le fait était vrai mais on lui deman de de dire que ce n'était pas pour corrompre t'électeur. La même question a dû être présentée plusieurs personnes dans les mêmes termes Vous avez reçu de l'argent Oui. Etait-ce pour vous corrompre Je ne le pense pas. Vons sentiez-vous corrompu - Jamais, s si Allez, mon ami, soyez tranquille et déclarez en toute conscience que c'était pour frais de voyage qu'on vous a remis dix francs. Michiels signe la pièce qu'on lui présente. Il n'a pas voulu dire que le clergé avait commis le délit prévu par l'art. 113 du Code pénal. Eo le signant il ne rétracte rien de ce qu'il a dit au témoin De Ridder, mais il faut, com me l'écrit ce dernier, une déclaration d côté de la ques tion. Lorsque la presse catholique eut un peu forcé les termes de cette déclaration, le bourgmestre Michiels proteste et écrit k De Ridder. Sa lettre prouve par quels arguments subtils les signa taires des certificats et même certains témoins ont été vaincus et désarmés. Dans la pétition au Sénat, Hensen nie qu'on lui ait of fert dix francs, et dans sa déposition devant la commis sion, il affirme le fait. Ce qui est arrivé pour Hensen est arrivé pour les membres du comité catholique de Louvain qui nient, dans la pétition au Sénat, un fait que l'enquête est venue établir. Le même sort est arrivé aux déclara tions faites dans cette pétition par les curés de Boost- Meerbeck, Wcspelacr, Montaigu, Keerbergen et autres. L enquête a détruit leurs certificats. S XI. Il résulte donc de l'enquête que vous avez ordonnée entre autres les quatre points suivants 1* Que dans l'arrondissement de Louvain, la veille des élections du 14 juin 1859, des distributions considérables d argent ont été faites aux électeurs pour les déterminer roter en faveur de la liste qui a triomphé. 2* Que sans ces distributions, le résultat électoral du 14 juin eût été autre, puisque de l'aveu de tous, sans l'emploi de l'argent, un grand nombre d'électeurs ne serait pas venu voter. 3* Que ceux qui recevaient cet argent de la main du clergé se sont crus en conscience obligés de mettre dans l'urne le bulletin catholique qui leur avait été remis! cet effet. p-. 4* Que cet argent donné aux électeurs sous prétexte de frais de voyage, constituait en réalité un achat de votes, parce que l'argent remis aux différents électeur» n était en rapport ni evee la distance que chacun d'eux avait k parcourir, ni avee la situation de leur fortuae personnelle. ,8Cq db? «tjn-hjsai La commission n'a pas examiné si les faits dont l'en quête signale l'existence, ont le caractère du délit prévu par l'art. 115 du Code pénal. Ce n'était pas 1k sa mission. Elle avait k examiner, au point de vue de la vérification des pouvoirs des élus de Louvain, si de l'argent avait été distribué et si cet argent avait déterminé le vote. Or, ce double fait est acquis. C'est pourquoi la commission vous propose d'annuler l'élection de Louvain. Cette proposition vous la voterez; nos traditions nationales notre probité politique si con nue k l'étranger, le soin que vous prenez de préserver de toute souillure nos belles institutions, tout vous y convie. Étouffez dans son germe ce vice honteux de la corrup tion politique, pour empêcher que toutes nos libertés ne croulent par leur base et que ce temple où vous délibérez ne croule avec elles. 11 ne s'agit pas ici de parti catho lique, ni de parti libéral, mais de ce qui doit inspirer l'un et l'autre, il s'agit de moralité publique sans laquelle il n'y a pas de peuple libre. Le Rapporteur, Le Président, LOUIS DEFRÉ. AUG. ORT*. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. séance du 22 octobre 1859. Présidence de M. Henri Carton. La séance est ouverte dix heures et demie. Sont présents du bureau outre M. le président, MM. Van Reuinghe, vice-président, Van Alleynes- Schockeel, Verelst, De Heeghere, De Vos, De Meester, Forrest, Bayart, Thevelin. Soixante dix-sept membres assistent k la séance. Le procès verbal de la dernière séance est adopté sans discussion. Avant d'aborder l'ordre du jour, M. le Président fait les communications suivantes i* L'Association a reçu avec offre d'échange contre son bulletin le Bulletin trimestriel de la Société du Condroe et VAgronome de Namurcelte offre est acceptée. a* La société a encore reçu du gouvernement quelques brochures agricoles et M. De Meester lui a lait cadeau d'un traité d'agriculture par J. Scheid- weiler. M. le Président fait remarquer que le moment semble venu de réaliser l'idée, émise dans le temps, de fonder une bibliothèque agricole et de faire im primer un catalogue des livres appartenant l'Asso ciation. Avant de donner suite ce projet., il fallait uo oci Iditi uuuibro de livres ot aujoui d'ilui t£ue la société possède environ 400 volumes ce projet lui paraît susceptible d'exécution. Un catalogue sera donc imprimé pour la nouvelle année et les livres seront classés dans un local spécial où tous les mem bres pourront en faire prendre le Samedi de chaque semaine, sous la seule condition d'en faire mention sur un registre k ce spécialement destiné. M. le Président expose ensuite qu'il y aura, en 1860, Paris, une exposition universelle de produits de l'agriculture, il propose d'y prendre part; nos plantes industrielles surtout, dit-il, présentent une supériorité que nous avons intérêt s faire connaître k l'étranger nos colzas, nos lins, nos tabacs, nos houblons peuvent soutenir la concurrence sur tous les marchés du monde; il propose en conséquence d'envoyer des collections complètes de tous ces produits. Cette proposition est adoptée. L'assemblée passe outre i la réception de dix nouveaux membres et l'élection d'un Vice-Prési dent, d'un Secrétaire et d'un Trésorier. Sont élus l'unanimité Vice-Président M. Alphonse Yanden Peereboom, bourgmestre de la ville d'Y près et repré sentant; Secrétaire: M. Van Biesbrouck, inspecteur cantonal; Trésorier M. Heunion, receveur com munal. M. le Président aborde ensuite les questions qui sont h l'ordre du jour ces questions, dit-il, ont déjà occupé l'assemblée, mais plusieurs membres ont manifesté le désir de les voir reporter k l'ordre du jour, M. Carton résume la discussion qui a eu lieu dans deux précédentes séances (voirpages 3a et 5a du Bulletin agricole 18S9) sur la question de sa voir s'il ne conviendrait pas d'appliquer aux ouvriers agricoles les mesures légales qui astreignent les ouvriers de fabrique k se munir de livrets. D'a près lut la mesure bien appliquée est tout autant dans l'intérêt de l'ouvrier que du cultivateur. M. Forrest soutient que cette mesure est vivement ré clamée dans l'intérêt de l'agriculture, mais il croit se rappeler qu'il existe un arrêt de la Cour de cassation qui déclare illégal et inconstitutionnel l'arrêté royal du 10 Novembre 1845, lequel concerne les livrets imposés aux ouvriers de fabrique; «'il en est ainsi, dit l'honorable membre, la législature devra être saisie d'un projet de loi concernant lea livrets des ourrieri industriels et l'on pourrait saisir cette occa sion pour en étendre les principales dispositions aux ouvriers agricoles. M. Van Alleynes, fils, juge de paix Passchen- daele, fait remarquer que déjà dans sa courte car rière il a pu apprécier combien serait utile une loi qui étendit les dispositions concernant les Iivret9 aux ouvriers agricoles; il n'est pas rare de voir des ouvriers de ferme qui ont étécouvenablement traités pendant toute l'année,quitter au moment de la ré colte; las travaux agricoles, dit-ii, méritent d'être protégés tout engagement mérite d'ailleurs d'être sanctionné et il importe de pouvoir empêcher les ouvriers de quitter dans les circonstances qu'il vient d'énumérerdu moins dans ce sens que d'autres ne pourraient pas les engager. La mesure est utile d'ailleurs dans l'intérêt de la moralité de l'ouvrier, qui ne cède que trop sou vent k un moment d'entrain irréfléchi. Il est ensuite donné lecture d'une lettre dans laquelle un membre absent émet des doutes sur l'efficacité de la mesure; ce doute est surtout fondé sur ce qu'k la fabrique l'ouvrier travaille k la tâ- che, tandis qu'à la ferme il travaille k la journée ou au mois, et que s'il doit rester contre son gré il ne fera rien de bon. M. le Président fait remarquer qu'à la fabrique l'ouvrier travaille aussi souvent k la journée qu'à la tâche, que cela dépend des industries, et que ces objections, si elles étaient fondées, s'appliqueraient tout aussi bien k l'ouvrier de fabrique qu'k l'ouvrier agricole; l'ouvrier de fabrique pourrait aussi, s'il doit rester contre son gré, ne rien faire ou mal faire, mais cet inconvénient n'est pas suffisant pour rejét- ter la mesure; M. Carton fait remarquer en outre qu'il ne s'agit pas d'imposer le livret k tous les ou vriers agricoles, mais simplement aux domestiques, aux ouvriers k gagea, et nullement k ceux qui 11e travaillent pas tous les jours pour le même maître ou qui se livrent alternativement k des travaux in dustriels ou agricoles; il rappelle la discussion qui a eu lieu cet égard en séance du 20 Avril dernier Bulletin agricole, page 62). MM. Van Elslande, Van Reninghe, Becquart et Van Alleynes père, parlent dans le même ordre d'idées et proposent d'adresser dans ce sens un vœu au gouvernement. M. Cordonnier appuie la proposition et voudrait qna l'on consuliât las autres comices sur celle im portante question. Ces propositions sont adoptées. L'assemblée passe k la discussion de cette autre question? A quelles causes faut-il attribuer la s différence entre les prix des boublons'cullivés dans les différentes parties de l'arrondissement et qncls sont les moyens propres faire obtenir pour tous les houblons un prix uniforme et le plus élevé? M. le Président résuma la discussion qui a eu lieu sur la question en séance du 11 Juin dernier (voir Bulletin agricole, page 68); il fait remarquer que bien entendue cette question ne doit soulever aucune rivalité, aucune concurrence entre les différentes parties de l'arrondissement. Poperinghe vend ses produits plus cher et les autres communes désirent vendre les leurs au même prix; c'est naturel et si la chose pouvait se réaliser, il n'en résulterait aucun préjudice pour les planteurs de Poperinghe, car la production de notre arrondissement n'est qu'un atome en comparaison de la production et surtout de la consommation générale. M. De Heegher conteste qu'il y ail entre le hou blon de Poperinghe et celui des communes une dif férence de qualité qui puisse justifier la grande différence dans les prix et il pense que la déprécia tion du houblon des communes doit être attribuée la fabrication, c'eal-à -dire au mélange que l'on fait subir k ces houblons en les mêlant avant la vente avec de mauvais houblons achetés l'étranger les houblons de Poperinghe, au contrairesont prému nis contre ce genre de sophistication par l'apposi tion du plomb il faudrait donc étendre ies bénéfices de cette institution aux houblons des communes, et l'honorable membre a la conviction que si ces hou blons étaient ainsi mis k l'abri des mélanges et des sophistications dont ils sont aujourd'hui l'objet, ils pourraient rivaliser avec ceux de Poperinghi.XJOD M. Van Reninghe soutient au contraire que si lea houblons de Poperinghe se vendent k des prix plus élevés, c'est qu'ils sont supérieurs en qualité; l'ana lyse chimique est 1k pour constater cette supériorité; l'honorable vice-président croit ce point décidé et il est impossible dès lora d'admettre au plomb de Pope ringhe, qui est une institution communale, des pro duits qui n'ont point les qualités du tierroir pour lequel le plomb a été institué. Si lea communes

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Le Progrès (1841-1914) | 1859 | | pagina 2