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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
m° 1,047. - 10* Année.
Jeudi, §0 Décembre 1850.
Virus acquirileuado
THEA
LE PRIMES
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Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Rue au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tracs, 28 Décembre.
LÉOPOLD, Roi des Belges,
A tous présents et venir, Salut,
Revu notre arrêté du a6 novembre 1857, par
lequel nous avons chargé le sieur Vrambout (B.),
membre de la députation permanente du conseil
provincial de la Flandre occidentale, de remplir ad
intérim les fonctions de gouverneur decetle province;
Sur la propositiondenotre ministre de l'intérieur,
Nous avons arrêté et arrêtons
Le sieur Vrambout (B.) est confirmé définitive
ment dans ses fonctions de gouverneur de la province
de la Flandre occidentale.
Un arrêté royal du 2a Décembre nomme
définitivement, aux fonctions de Gouverneur
de la Flandre occidentale, M. B. Vrambout,
qui, depuis la fin de l'année 1857, remplissait
ces fonctions ad intérim.
Cette nomination, depuis longtemps attendue
et espérée, sera bien accueillie dans la ville et
l'arrondissement d'Ypres.
Depuis 1848, M. Vrambout représentait notre
ville la Députation permanente du Conseil
provincial il y a toujours défendu avec zèle et
talent les intérêts qui lui étaient confiés. M.
Vrambout connaît donc les besoins de nos villes
et communes.
Le nouveau Gouverneur de notre province
appartient franchement l'opinion libérale,
qui est l'opinion de la grande majorité des per
sonnes éclairées de notre ville.
t M. Vrambout, né Poperinghe, a durant
plusieurs années, exercé la profession d'avocat
auprès du tribunal de première instance de
notre ville et a su se concilier Ypres de nom
breuses sympathies.
Sa nomination au premier poste Adminis
tratif de la province, sera donc apprise avec
satisfaction par nos populations.
Une réception brillante paraît devoir être
faite Bruges, l'honorable M. Vrambout, qui
doit arriver au chef-lieu de la province, aujour
d'hui vers deux heures et demie. Le train de
10 heures 45 du matin, pour Bruges, trans
portera avec un rabais de cinquante pour cent,
toutes les personnes qui voudront se rendre en
cette ville, pour assister celle manifestation.
Le retour aura lieu le même soir, par convoi
spécial.
M. Vrambout, gouverneur de notre province,
été reçu Dimancheà midi et demi, enaudience
particulière par S. M.
en^p^agwii
L'année 1860 se présente sous de brillants
auspices au point de vue des plaisirs que peut
nous procurer la saison d'hiver. Pour com
mencer l'année, nous aurons une représentation
dramatique donnée au bénéfice des indigents
par MM. les sous-officiers du 11* régiment de
ligne, avec un intermède musical. On n'a pas
oublié le succès obtenu l'an dernier par MM. les
sous-officiers, qui nous ont donné plusieurs
pièces avec autant d'entrain que de talent. Pour
le jour de l'an, on nous annonce la représen
tation de le Serpent de la paroisse et Vent du
soir ou l'Horrible festinprécédée de l'exécu
tion de l'ouverture de la Dame Blanche.
Un intermède musical séparera l'exécution
des deux pièces. Enfin cette soirée promet d'être
aussi brillante que celles données par MM. les
sous-officiers l'hiver passé. Nous espérons bien
que le concours d'un nombreux auditoire qui
assistera cette fêteles engagera ne pas se
borner celte setrle représentation et que nous
aurons encore l'occasion de les applaudir avec
reconnaissance.
Par arrêté royal du 16 Décembre 1859le
sieur De Bouck, substitut du procureur-général
près la cour d'appel de Gandest nommé che
valier de l'ordre de Léopold.
Le Moniteur publie l'arrêté royal par lequel
le collège électoral de l'arrondissement de Lou-
vain est convoqué pour le Jeudi, 19 Janvier
1860, 10 heures du matin, l'effet d'élire
deux sénateurs et quatre représentants.
On lit dans la correspondance de Bruxelles de
la Meuse
J'ai eu l'occasion de voir, ces jours derniers, le
NOUVELLE GRECQUE.
(1779.)
(Suite) X.
Un soir, an coucher du soleil, la vigie signala ta hau
teur du cap Maléa trois caravelles ottomanes qui parais
saient s'envelopper de mystère'. Les pirates du Magne,
commandés par Stéphan attendirent les ténèbres et
tombèrent ('improviste sur leurs ennemis. La lutte fut
longue et terrible. Deux galères pour se sauver, furent
obligées de s'échouer sur «a côte; l'autre tomba entre les
mains des corsaires.
Pendant qu'ils se livraient sur le pont la joie de la
victoire, on entendit de sourds gémissements qui glacè
rent le cœur de ces hommes intrépides, Stéphan n'était
ni poltron ni superstitieux il saisit une torche et des
cendit dans l'entre-pont. Mais là, malgré son courage il
peussa un cri et recula d'horreur. Sur des nattes rougies
de sang, des femmes se tordaient dans les tourments de
l'agonie.
C'était tout le harem de Mébémet-Pacha qu'il emme
nait avec lui Couslantinople où le sultan lie rappelait.
Se voyant vaincu et dans l'impossibilité de sauver ses
trophée offert M. Rogier par les industriels des
Flandres, et qui sera remis A M. le ministre de l'in
térieur lundi prochain.
Cette œuvre d'art, due l'habile ciseau de M.
Léopold Wiener, a plus de im 20 de hauteur.
Sur un socle de marbre rouge, se pose un piéde
stal en bronze, aux quatre coins duquel des statues
d'argent oxydé personnifient les quatre industries
des Flandres le tissage, le filage, l'impression des
cotons et l'agriculture. Sur les deux faces les plus
larges du piédestal, sont sculptés deux bas-reliefs
représentant l'un, l'industrie flamande en 1846,
mourante et pleurante auprès du grabat de 6es en
fants moribonds l'autre, l'industrie en i858, em
portée sur les ailes du progrès, vers la fortune et le
bonheur. Le monument lui-même se compose des
figures des deux Flandres en argent massif, agitant
des palmes au-dessus du buste de M. Rogier, dont le
profil, d'une ressemblance frappante, eat gravé en
médaille de grand module.
Aux pieds des vierges des Flandres, est debout
le vieux lion symbolique, appuyé sur le double
écusson des deux provinces.
M. Wiener a de tous points réussi dans celte
œuvre difficile dont les différents tons de bronze
d'argent mat, d'argent oxydé s'harmonisent d'une
façon très-remarquable.
Ce trophée a coûté une somme de 20,000 fr. Il
sera l'un des plus beaux ornements de la future de
meure offerte M. Rogier par une autre catégorie
de souscripteurs, a
La clôture des débats parlementaires relatifs
l'enquête des élections de Louvain a été pro
noncée dans la séance de vendredi. M. B. Du-
mortier a donc pu échapper aux réfutations
accablantes que devait lui attirer son discours,
aussi téméraire au fond que violent dans la
forme.
Ainsi, il avait cru tirer un grand parti d'une
déposition faite dans l'enquête par un membre
du bureau de bienfaisance de Diest, qui dit
avoir résigné son mandat parce que l'un de ses
collègues aurait usé de pression électorale sur
un fournisseur de l'établissement. Or il se
trouve qu'avant que l'enquête fAt décrétée cet
administrateur des pauvres, prétendument in
digné, écrivait qu'il donne sa démission, par
esclaves, il céda un horrible égoïsme, les fit égorger
sans pitié, et gagna le rivage sur une frêle embarcation.
Le ipaniotc promenait des yeux hagards sur ce tableau
effrayant, lorsque le son d'une voix connue le fit soudain
tressaillir. A la lueur d'un flambeau, il éxamine avec
angoisse tous ces visages livides qui ne lui présentent que
des traits étrangers, et se croit abuse par une hallucina
tion mais un cri plaintif dissipe tous ses doutes. Il bon
dit, soulève vivement une tenture de damas, et s'arrête
palpitant devant une belle jeune femme qui, renversée
sur une pile de coussins, luttait contre la mort.
Thés s'écria-t-il et apercevant côté d'elle le
kandgiar la poignée d'ivoire, il comprit l'affreuse véri
té. Stéphan murmura la favorite en ouvrant ses yeux
éteints. Lui, ici Oh pitié pitié
Le corsaire étanchait d'une main tremblante le sang
qui s'échappait d'une large blessure sous le sein.
Une lampe d'albâtre brûlait silencieusement une huile
parfumée. Ses pâles rayons, naguères si propices la
volupté, paraissaient maintenant sinistres comme la lueur
d'une lampe funéraire. Des débris de cristaux, des vases
de prix renversés, et des. étoffes froissées, dispersés
et là, dévoilaient toute l'énergie d'une lutte dont le poi
gnard ensanglanté résumait le dénoùment tragique.
Pendant qu'il examinait les ravages du fer sur cette
belle poitrine nue Stéphan prononçait des paroles inco
hérentes c'étaient des menaces contre le meurtrier, des
plaintes sur la victime, des craintes et des regrets. Le plus
grand trouble régnait dans ses idées. Plusieurs fois il
passa la main sur son front inondé d'une sueur froide,
pour s'assurer s'il n'était pas le jouet d'un mauvais rêve;
mais il fut tiré d« son incertitude par la voix de la jeune
Grecque, par cette voix qui l'avait déjà fait tressaillir
malgré son énergie, et qui en ce moment réveillait dans
son cœur les éclios du passé.
Ta main, disait-elle, que je la porte mes lèvres
avant de mourir.... Oh réponds-moi, Stéphan je fus
bien coupable mais dis-moi que tu me pardonnes
Tliéa fit un violent effort pour se soulever elle retom
ba en gémissant.
Dieu est juste, continua-t-elle faiblement.
Il y eut un long silence mélé de soupirs.
L'atmosphère de la cabine chargée de parfums était
devenue suffocante. Stéphan se précipita vers une fenêtre
qu'il ouvrit brusquement. L'impétuosité du courant d'air
fit voltiger des voiles de mousseline et vaciller la flamme
de la lampe, qui faillit s'éteindre. La mourante se redressa
pour aspirer avec délices la brise vivifiante; mais ses