27* ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
DU DÉJEUNER DE GRANDS BOMBES
M" 1,986. Dimanche,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DINANCHE.
Chronique politique.
19 Janvier 1909.
PROGRES
VIRES ACQCIRIT ÉUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr.. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé A l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
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Le journal anglais l'Observer, se rassure contre
les bruits de guet re que ne cessent de répandre
!>>s esprits pessimistes par cette remarque Uue
grande source de supériorité pour {a France, en
cas de guerre avec la Prusse, serait que la France
commanderait la mer. La conduite du comte de
Bismark prouve qu'il connaît pai faitemerit la po
sition de la Prusse, et -il y a tout lieu de croire et
d'espérer quêtant que sea conseils prévaudront, la
guerre sera écartée.
L'échec subi par le gnuvet^ement français dant
tes élections du Curps-Législatif qui ont eu lieu
avant-hier dans les départements de la Somme et
d'Indre-et-Loire a produit Paris toute, la sensa
tion qu'on pouvait attendre de ce réveilde l'opi
nion publique dans tes campagnes.
Le Journal de Romeorgane officiel du gouver
nement pontifical, annonce que le pape a fait re
mettre au cardinal Andréa une rétractation
portant que le cardinal demande pardon au pape
de lui avoir désobéi en allant Naplea, malgré la
défense de sa sainteté; qu'il déplore le scandale
qu'il a donné par son attitude envers le pape et
les congrégations romaines par ses écrits, par ses
relations svec le journal l'Exminatore dont il
réprouve les doctrines hérétiques et schisma-
liqnes; qu'il adhère l'adresse rédigée par les
évêques réunis A l'occasion du centenaire qu'il
réprouve ses actes contre le bref du ta Juin 1866;
qu'il demande humblememl pardon au pape, et
présèrite ses excuses aux cardinaux et autres per
sonnes qu'il a offensés, a Le cardinal a signé cette
rétractation, qui le réconcilie complètement, sans
doute, avec le souverain pontife, puisqu'elle est
une amende honorable aussi entière qu'on la de
mandai' de lui.
Les documents déposés par (e ministre de l'in-
Vérieur sur le bureau de la Chambre des députés
italiens, dans la séance du 10 Décembre et dont
NOUVELLE HISTORIQUE
PAR TURPIN DE SANSAT.
11.
Mignard et Lully se mirent au travail, et s'eneoura-
geant l'un l'autre, la brillante palette suivit bientôt les
inspirations sublunes du violon.
Laforcst rangeait au fond et s'arrêtait de temps en
temps pour jeter un coup d'oail sur le tableau de Mi
gnard, pour écouter le violon de Lulli.
Les traits se reproduisant sous le pinceau étaient
ceux de Molière l'idée que fécondait le cerveau de
Lulli était la marche des médecins du Malade tmayi-
naire
Dignus est inlrare
In nostro docto corpore.
Cependant, les deux artistes s'interrompaient quel
quefois pour échanger entre eux de douces paroles
d'amitié et bientôt la conversation s'animant, ils eu
vinrent A parler de leur vocation.
Et dire, s'écria Mignard, qu'on a voulu me faire
médecin
Ah bah dit Lnforest, en partant d'un im
mense éclat de rire.
On reconnaîtra facilement, celte hilatité, la sym-
l'nnpression avait été ordonnée par la Chambre,
viennent d'être livrés A la publicité.
Ils forment, noua dit Vltaliaun Volume de
plus de i5o pages. Voici le* rubrique* qu'il con
tient Faits de Terni. Voyage du général
Garibaldt. M enées du parti d'action, Circu
laires du ig Juillet et do i4aoùt 1867. Mou
vement des volontaires (i* partie, antérieure i
l'arrestation de Gaiibaldi). Arrestation du
général Gai ibaldi Sinaluriga. Ordre d'arres
tation de quelques garibaldiens A Florence.
Saisie d'armes. Surveillance de la frontière.
Mouvement des volontaires (1* partie, postérieure
A l'arrestation de Gaiibaldi). Surveillance du
litt'01 aI de Gènes A Livuurne. Instructions et
circulaires aux employés de chemins de fer.^e
Ordre pour sriê'er de nouveau Garibaldi. Dé-V
pêches gouvernementales. Dépêches particu
lières.
Y près, le 11 Janvier.
Nos lecteurs savent combtendedécisionstle la
Députation permanente de la Flandre orien
tale ont déjà été annulées par la Cour de cas
sation Cela est passé en habitude au point
que la Cour suprême a cassé plus d'arrêtés
de la Députation de la Flandre orientale
qu'elle n'a cassé de décisions de toutes les
autres juridictions du pays. Ces lauriers em
pêchaient. paraît-il, notre jeune députation
de dormir et, jaloux des succès de son aînée,
elle vient son tour, de s'engager dans la
voie de l'arbitraire et de l'illégalité.
Les journaux nous apprennent, en effet,
que la Députation de Bruges vient déjuger,
comme celle de Gand, que le droit de débit
de boissons alcooliques constitue de sa nature
un impôt indirectqui conséquemment est
exclu du cens électoral, comme si cet impôt
n'était pas payé directement par celui qui le
patine bien connue de sou maître pour ce corps savant
qui nous envoie dans l'autre monde selon les règles du
Codex.
Le rire devint communicatif, et pour échapper aux
plaisanteries de Lulli, Mignard jugea opportun de ra
conter comment sa vocation s'était tout coup décidée
au chcvct d'un malade.
Voyons, dit Lulli.
J'écoute, ajouta Laforest, s'asseyant dans uii fau>
tcuil.
Dans ma jeunesse, poursuivit Mignard, je suivais
le cours de médecine du docteur... permettez-moi de
vous cacher son"nom, Laforest le ferait ridiculiser par
Molière. J'accompagnais donc le disciple du docto cor-
pore dans toutes ses excursions, lancette au poing et
bistouri au vent. Pendant la consultation je prenais,
d'après sou ordre, des notes sur mes tablettes, et je
devais, A la fin de ma visite, lui soumettre ces notes,
ainsi que le résultat de mes observations.
Un jour, nous étions chez le doc de Carignac Sa
Seigneurie avait des vapeurs cette cure, très-simple
en elle-même, devait mettre le docteur fort bien co
Cour. Nous nous installons donc au chevet du malade.
Le docteur, avec cette richcsso de chai latanismc qui
distingue nos corps savants, persuade au duc qu'il est
en danger, porte le diagnostic, le pronostic, etc., etc..,
puis, au moment de partir, arc demande le résolut de
doil et comme si la patente pour débit de
boissons n'avait pas les mêmes caractères que
la patente pour débit de café, de bière ou d«
toute autre denrée alimentaire.
Du reste, M le Gouverneur s'est pourvu
en cassation contre la décision de la Députa-
lion de Bruges, de sorte que la Cour suprême
siégeant, chambres réunies et en robes roujjes,
fera bientôt justice de cette nouvelle ânerie.
Il existe en Be'gique, nous ne dirons pas
un parti, mais une coterie qui se compose de
citoyens haineux, vindicatifs, et dont le
tempérament bilieux obscurcit le sens moral.
Pour ces citoyens toujours rageurs, tout
dans notre société est mauvais, détestable.
Diopène modernes, ils cherchent en vain un
bouiiêle homme etcomme Jérémie, ils
versent constamment des larmes amères, en
l'écriant abomination désolation
Quelques individualités rares, mais d'un
beau type, représentent celte côlfrîe eu ntfiré
ville ils y vivent isolés au milieu de notre
population Yproise, que les fuit comme 011
fuit des êtres malfaisants pour eux, dénigrer
est un besoin et calomnier est le suprême
bonheur.
Tous cenx de nos concitoyens qui se dé
vouent le chose publique ont été l'objet de
leur haine nos conseillers communaux et
provinciaux, notre digne bourgmestre, notre
dévoué commissaire d'arrondissement les
représentants et le sénateur de l'arrondis
sement sont successivement honorés des in
jures et des outrages de ces citoyens
bilieux.
Aujourd'hui, c'est M. Vanden Pcereboom
qui est l'objet de leurs haineuses calomnies;
mes observations. Je lui présente mes tablettes, il re
garde... déception J'avais fait le portrait du pa
tient, en irain de manger une aile de poulet.
Les éclats de rire redoublèrent.
Ce que c'est pourtant que d'être entraîné par la
vocation exclama la joyeuse fille.
Tu dois en avoir une aussi, toi, Laforest hasar
dèrent les deux artistes.
Parbleu messieurs moi, je suis la servante de
Molière
En ce moment, Antoine entra, suivi de sa fiancée
Midelon.
Tous deux portaient des fleurs. A la vue d'étran
gers, un vif incarnat se répandit sur les joues de Ma.
delon. Tous la regardèrent avec un sourire de satis
faction Laforest crut sentir un froufrou de jalousie
lui traverser le cœur.
Antoine, voyant que sa future était un objet d'ad
miration pour les artistes, sentit un frisson parcourir
ses membres.
Mignard et Lulli prirent le menton de Madclon, qui
se laissa faire... On lui adressa des compliments et
Antoine en fut quitte pour la peur.
La fille de Mathurin, qui, malgré ss timidité, n'était
point une sotte et tenait ne pas perdre /'amitié Me
Laforest, hasarda l'éloge de Molière elle était recon
naissante, la pauvre enfant, ear Molière était a«tr par-