Société royale des Francs Arbalétriers, Ypres,
Uns discussion a eu lieu, la suite de cet
exposé, et plusieurs membres de la droite
ayaut pris part au débat pour contester les
allégations de M. le mioistre des finances,
M. Vanden Peereboom a demandé la parole
et s'est exprimé en ces termes
IH. Alp. Vandcnpeercboom. J'ai demande
la parole au moincat où l'honorable M. Dumorticr
disait Les explications données par M. Frère ne sont
pas claires et nettes, il y a quelque chose là-dessous.
J'ai alors demandé la parole pour déclarer qu'en ce
qui me concerne, non-seulement je n'ai aucune obser
vation faire sur les faits exposés par mon honorable
ancien collègue, mais que je ne puis que confirmer les
détails que l'honorable ministre a donnés la Chambre.
Les circonstances qui m'ont permis de me retirer et,
je veux bien le reconnaître, depuis plusieurs années je
désirais quitter le pouvoir, ces circonstances ont été
clairement indiquées par l'honorable M. Frère.
Messieurs, depuis le jour, et il y de cela plus d'un
quart de siècle, depuis le jour où j'entrai dans la vie
publique, l'instruction des classes populaires fut l'objet
principal de mes préoccupations.
Ainsi en 1861, dès mon entrée au ministère, le ser
vice de l'enseignement primaire fixa-t-il tout spécia
lement mon attention.
Sans trop me préoccuper des questions politiques
que l'on agitait autour ou l'occasion de la loi du 23
Septembre 1842, je cherchai tirer de celte loi tout
le bien qu'elle pouvait produire et l'appliquer dans le
sens le plus libéral, sans toutefois violer ses disposi
tions et sans méconnaître son esprit car, d'après moi,
et en cela je fus toujours d'accord avec mes collègues
du cabinet, une loi, aussi longtemps qu'elle existe, doit
être respectée.
L'interprétation qui je donnai aux diverses dispo
sitions de la loi de 1842 me valut toujours et des at
taques fort vives de mes adversaires et l'approbation
de mes amis politiques qui, dans ces derniers temps
mêuie, alors que, dans cette enceinte et dans d'autres
encore, ils combattaient un acte posé par moi, vou
lurent bien rendre hommage aux efforts que j'avais
faits pour propager l'instruction populaire.
Je crois inutile de rappeler ici les mesures nom
breuses prises dans ce but, par le gouvernement,
depuis six ans surtout, et je laisse l'opinion publique
et spécialement aux instituteurs eux-mêmes le soin
d'apprécier ces mesures.
Après avoir amélioré autant que possible les écoles
primaires proprement dites, les écoles destinées aux
enfants, je ne tardai pas reconnaître que les bons
résultats obtenus n'étaient pas suffisants, qu'il restait
autre chose faire encore pour combattre et vaincre
l'ignorance au sein des classes populaires.
Il restait, en effet, d'après moi, quatre mesures
prendre
1° Organiser les écoles normales pour instituteurs
et institutrices, déjà une loi autorise la création de
quatre éeoles normales nouvelles.
2° Organiser l'enseignement primaire supérieur
pour demoiselles,c'est là une question fort importante.
3' Organiser les salles d'asile.
Et 4° enfin, organiser les écoles d'adultes.
L'organisation des écoles d'adultes m'avait semblé
surtout urgente. On avait reconnu, en effet, comme je
le disais tout l'heure, que les écoles primaires trop
tôt quittées par les élèves qui, dès l'âge de 10 1 ans,
apprennent un métier, ne produisaient pas tout le
bien qu'on pouvait espérer, et en effet, le nombre des
miliciens illettrés ne décroît que dans une proportion
peu sensible.
J'étais convaincu que la création de bonnes écoles
primaires pour adultes serait, si je puis parler ainsi,
le couronnement de l'édifice, et je me mis sans hési
tation l'œuvre.
L'arrêté organique du 1' Septembre 1866 parut. Cet
arrêté plaçait les écoles primaires pour adultes sous le
régime de la loi de 1842 sur l'enseignement primaire.
Avant de prendre cette mesure, je le déclare la
Chambre, j'y avais mûrement réfléchi et ma convic
tion était et est encore que je ne pouvais agir autre
ment. Je n'avais pas le droit d'organiser un ensei
gnement donné aux frais de l'État, sans le placer sous
l'égide d'une loi or, la loi de 1842, qui mentionnait
d'ailleurs ces écoles, était, d'après moi, la seule loi
applicable aux écoles d'adultes.
Je ne veux pas en ce moment discuter fond cette
question ce débat, qui me mènerait d'ailleurs trop
loin, serait inopportun je l'ajourne jusqu'à ce que
mon honorable successeur, M. Pirmez, puisse être pré
sent j'exprimerai alors loyalement la Chambre les
motifs qui m'ont porté croire que les écoles d'adultes,
conformément aux précédents, doivent être placées
sous le régime de la loi de 1842, et je prouverai aussi
que l'organisation décrétée le l1 Septembre 1866 était
de nature obtenir les meilleurs résultats en amenant
la création du plus grand nombre possible d'écoles de
cette catégorie.
Quand le règlement parut, je fus accablé d'éloges;
mes amis politiques, la presse libérale n'avaient-que
des paroles élogicuscs m'adresscr le ministre de
l'intérieur avait réalisé un grand progrès! Mais la mé
daille eut bientôt son revers. Tout coup, je ne sais
pas trop conment, apparut un point noir que les plus
clairvoyants n'avaient d'abord pas aperçu; ce point
grossit vite, il fit naître enfin un orage.
Vous savez, messieurs, ce qui s'est passé au mois de
juillet dernier au sein des conseils provinciaux qua
tre conseilsse montrèrent hostiles au règlement du 1"
septembre le conseil provincial de la Flandre orien
tale n'en vculait pas parce qu'il était trop libéral le
conseil du Brabant n'en voulait parce qu'il était trop
clérical les conseils de Liège et du Hainaut adoptèrent
un système mixte. L'opinion défavorable de ces corps
constitués, dont le concours était utile, sinon néces
saire, me danna réfléchir.
J'cxaminii donc le nouveau la question, je me de
mandai si je ne m'étais pas trompé, et j'acquis, après
un nouvel examen, la conviction que le système admis
en 1866 étiit légal, et que c'était le système qui pou
vait produite les meilleurs fruits.
Vint le nornent où il fallut demander des subsides
la législa.urc. Un dissentiment éclata alors entre
d'honorables collègues et moi trois de nos hono
rables amii étaient d'avis que les écoles d'adul
tes pouvaient être autrement organisées je persistai
dans ma naiière de voiret l'honorable M. Rogier
fut de mon avis.
Le dissen.iment avec le clergé était, d'ailleurs, aux
yeux de ncs honorables collègues, un motif suffisant
pour passer outre et pour modifier l'arrêté du 1er sep
tembre 1863.
Quant noi, ayant la conviction que je n'aurais
pas tardé i aplanir cette difficulté, je crus devoir
maintenir ce que j'avais considéré comme légal et bon
dès le principe, et ne pouvant pas me mettre d'accord
avec mes trois honorables amis, je renouvelai la de
mande de démission que j'avais, il y a six mois envi
ron, déjà pré le Roi de vouloir bien m'accorder.
Vous voyez, messieurs, que ces explications sont
d'accord avec celles qui ont été données par l'hono
rable ministre des finances.
Tel est, messieurs, l'incident qui m'a permis de
réaliser enfin le désir que j'avais depuis longtemps de
quitter le banc ministériel.
J'aime croire que le pays, la Chambre et ceux
mêmes de mes amis politiques qui, dans la question
spéciale des écoles d'adultes, ne partagent pas mon
opinion, voudront bien reconnaître que, dans ces cir
constances, j'avais le droit de me retirer du pouvoir et
qu'uue opinion est toujours respectable quand elle est
loyale, sincère et conseiencieuse.
La Chambre s'occupe depuis Mardi de la
discussion relative la crise ministérielle
sous notre régime lorsqu'un ministère change,
le pays a droit de savoir pourquoi; il faut en
effet qu'il connaisse les motifs qui ont divisé
l'ancien cabinet et les principes qui guideront
le nouveau. Or, ces explications ont été don
nées avec beaucoup de netteté, et il en résulte
que MM. Rogier et Vanden Peereboom se
sont retirés pour des raisons de convenance
personnelle et que leur retraite n'apportera
aucune modification dans la politique géné
rale du cabinet. M. Frère-Orban l'a déclaré
en termes formels et tous ceux qui connais
sent l'honorable M. Pirmez savent qu'il ap
partient une nuance plus modérée que
l'honorable M. Vanden Peereboom.
Que l'organe de nos cléricaux se réjouisse
après cela de la retraite de ce dernier, cela
prouve tout simplement qu'en toute circon
stance ils sont guidés par des sentiments de
haine et de rancune plutôt que par l'intérêt
de l'opinion libérale.
On se rappellera que vers le milieu de l'été,
un congrès s'est réuni Berne pour s'occuper
de questions sociales et que les discussions y
furent assez sérieuses, pour occuper la presse
et surtout la presse cléricale, qui ména rude
ment ces philosophes socialistes, affichant la
prétention de réformer le genre humain.
Dans une des séances, la question fut agitée
de la nécessité de formuler uo catéchisme de
morale universelleopuscule qni n'existe
point. Denx écoles étaient en lutte, les spiri-
tualistes et les positivistes. Les premiers vou
laient introduire certaines restrictions la con
fection de ce livre et fournir un plan déter
miné. A la tête des positivistes se trouvait
M. L. A. Martin, directeur de la morale in
dépendante et la suite de ces débats, il ou
vrit un concours pour l'ouvrage en question,
affectant un prix de 500 francs l'œuvre qui
remplissait le mieux les conditions d'un for
mulaire de l'espèce.
Vingt-six écrivains et publicistes concou
rurent et on nous annonce que M. Charles
Vercamer, chef d'institution Bruxelles, qui
avait envoyé un travailvient de le voir cou
ronner ex œquo avec un autre mémoire. Le
sujet y est traité au point de vue spiritua-
liste et c'était même en guise de protestation
contre les idées positivistes, que M. Vercamer
avait écrit son essai, ne croyant nullement
pouvoir espérer la moindre distinction.
Obtenir un petit triomphe dans une arène
parisienne, c'est pour uo littérateur belge un
fait qui mérite qu'on en fasse mention et nous
sommes heureux de pouvoir lui donner de la
publicité.
De plusieurs côtés, on nous prévient que le
clergé fait tous ses efforts pour dépeupler
l'Ecole communale gratuite et qu'on engage
les parents envoyer leurs enfants l'école
cléricale établie rue S' Jacques. Oa leur pro
met des secours et on leur distribue des pains
autrefois donnés aux indigents du bureau de
bienfaisance. Ces dons reçoivent une nouvelle
destination l'instigation du clergé, qui y
trouve un moyen de faire concurrence aux
écoles communales.
M. L. Wyers, professeur l'Athénée royal
de Tournai, ancien professeur au Collège
communal d'Ypres, vient d être cruellement
frappé par la perte de sa femme, Mme Fanny-
Marie YVorswick, décédée le 12 de ce mois,
Tournai, l'âge de 36 ans.
SOCS LE PATRONAGE DE S. A. R. LE COMTE DE FLANDRE.
Concert vocal et Instrumental donné.an
bénéfice des Indigents, avec le concours
bienveillant de la Société des Choeurs, du
Cercle musical, de la musique des Sa
peurs-Pompiers et de qnelqnes artistes-
amateurs de la ville, le Dimanche, 19
Janvier 1868, six heures du soir, en la
Salle de Spectacle.
PROGRAMME.
1* PARTIE.
1. Les Airs suissesexécutés par la musique des
Sapeurs-Pompiers. Weber.
2. Cantique de Noëlromance chantée par M. D,
Leboucq. Adam.
3. Grand duo sur la Favoritepour piano et violoncelle^
exécuté par M"* Cuignet et M. Ch. Struyc.
Wolf et Batla.
4. Loyauté chevaleresque, duo chanté par MM. Coffyn
et Swekels. Concone.
5. Air varié pour violon, exécuté par M. Ch. Heyl-
brouck. De Bériot.
6. L'absence fait mourir, romance chantée par M. J.
Vergracbt. F. Dailly.
7. Cavatine du Barbier de Séville, chantée par M™
de Beaucourt. Rossini.
8. Chœur Les Muletiersboléro chanté par la So
ciété des Chœurs. JDenefve.
2" PARTIE.
1. Souvenir de la Suisse, fantaisie grand orchestre,
exécutée par le Cercle musical. Weber.
2. Comme vingt ans, mélodie chantée par M. J.
Antony. E. Durand.
3. Fantaisie de concert pour piano, exécutée par M"*
Cuignet. Asscher.
4. Le cri de guerre, duo chanté par MM. Ch. Breyne et
G. VVenes. Huberli.
5. Grande fantaisie pour flûte, exécutée par M. Van
Elslande. Miehel Folz.
6. La Charité, invocation, chantcc par M. E. Mieroo.
V. Devos.
7. Les Ducats, air chanté par M°" de Beaucourt.
Ch. De Bériot.
Les portes de la Salle seront ouvertes 5 heures.
On nous écrit de Poperinghe, le 17 Janvier
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