Théâtre il'lfprès.
Rapport sur la marbrerie, par M.
Charles Roussel, d'Tpres. (suite.)
Laquelle tomme de fr. 6()-3S a été convertie en
693 bont de toupe 10 centime», dont la distribu*
lion été faite aux pauvres par les membres de la
société.
A insiil a été distribuée!! totalité 5,946 pains.,
30 centimes, soit fr. 1,783-80
Et 693 litres de soupe 10 c. 69-30
Le total de la distributionsur
line recette brute de 1.9S2 francs,
s'est donc élevé la somme de. fr. 1,853-10
Grâce l'obligeance de MM. les bourg
mestre et écbevins qui ont bien voulu, dans
l'intérêt des pauvres, accorder gratuitement
la salle des concerts, l'éclairage, Te chauffage,
elc et la générosité de quelques fournis
seurs, les dépenses n'ont été relativement que
très-minimes.
Mercredi prochain aura lieu la première
représentation de l'abonnement de la troupe
dramatique sous la direction de M. Éd.
Beauce; cette représentation sera composée
de La joie de la maison, comédie en trois
actes, et Tambour battant, vaudeville eu uu
acle.
Voici l'appréciatiou faite au sujet de cette
troupe, par YEcho de Courtrai
Let Pattes de 3Iouche, cette charmante comé
die de Victorien Sardou a été jouée Mardi dernier,
avec un succès incontestable par la troupe fran
çaise, dirigée par M. Beauce. M™ Noéraie a
très-bien débuté dans le rôle de Colomba. Les
autres ôles ont été bien interprétés par nos vieilles
coaoaissances MM. Delahaye (Proaper Bloc h) Ca-
dinol (Busonnier) et par M™ ffatton (Suzanne). La
rue de la Lune est uue folie que M. Cadinot a su
rendre très-amusante. Mardi on nous donnera
une représentation extraordinaire au bénéfice de
Mm0 Abiogdon, la charmante ingénue, l'actrice
aimée du public, lequel voudra certainement dans
cette circonstance lui donner des preuves palpa
bles de la sympathie qu'il lui témoigne habituel
lement par ses applaudissements et ses bravos.
RÉSUMÉ.
La marbrerie en général m'a paru se distinguer par
un grand talent d'exécution, mais je n'ai rien vu qui
soit supérieur la France, aussi pourrait-elle n'avoir
rien redouter des progrès que font les aulqes nations
dans l'industrie marbrière, si elle ne se laissait pas en
traîner la fabrication en grand, dans ces vastes ate
liers où chaque ouvrier exécute une partie spéciale, et
où, par conséquent, l'ouvrier fini manque. Ce système
tend évidemment supprimer les conceptions nou
velles, partant, le progrès qui ne peut exister là, où
il n'y a qu'un intéressé, le patron. La fabrication
Elle prêta l'oreille.
Ce fut tout.
Elle se leva alors, non sans quelque inquiétude, et
entrebailla sa porte.
Un homme était étendu terre sans mouvement.
Mue par un sentiment de pitié qui fut plus fort
que l'effroi qu'elle ressentit, elle s'approcha.
C'était un jeune homme. Vingt-cinq vingt-six
ans au plus. Le costume qu'il portait tenait la fois du
civil et du militaire. Un pantalon la hussarde, des
bottes l'écuyère, une large houppelande et un képi.
Mais tout cela se déchiquetait par lambeaux et était
surtout souillé par la boue.
Marguerite, toute tremblante prit sa lampe et en
projeta la réverbération sur le visage de l'étranger.
Elle vit alors une figure douce, sympathique et
profondément altérée par la souffrance et la fatigue.
Il était visible que ce malheureux était tombé
d'épuisement.
Il était harassé par la marche.
Le besoin et le froid paralysaient le peu de force
qui lui restait.
Éclairée par l'admirable instinct de la femme qui
d'un regard sait deviner où la plaie saigne, Marguerite
comprit aussitôt de quel triste drame l'homme qu'elle
avait sous les yeux était le héros.
grandit, mais l'ouvrier disparaît, ainsi que le senti
ment du beau dans le travail.
Pour les trazaux d'église, la France a des qualités,
la province en général a une spécialité d'autels qu'elle
fabrique dans de bonnes conditions, par rapport au
prix, ses efforls ont beaucoup de succès. 11 est re
gretter cependant que le bon goût et le fini soient sa
crifiés la question financière.
La Belgique rivalise avec la France, mais elle lui
est inférieure sous le rapport.du dessin et de la com
position d'ensemble. Toutefois, nos marbriers em
ploient pour ia vente tout ce qu'il y a de beau et de
bon, et, 4bus «e rapport, l'exposition belge a une supé
riorité qui s'étend même dans la section française, car
j'y ai vu des produits exposés sous un pavillon étran
ger.
Le genre de supériorité qu'on ne peut refuser la
marbrerie française est dû la maison Parfoury et Lc-
ma ire dont le patron, le directeur, le chef d'atelier et
les principaux ouvriers sont belges, et ont coopéré en
majeure partie l'exécution des objets exposés. Ce
n'est pas parce que nous travaillons de l'autre côté de
la frontière, que nos produits cessent d'être belges. On
dissimule trop souvent le nom du travailleur, quand
les produits sent faits en France, et alors que l'ouvrier
a vaincu les premières difficultés dans son propre pays.
11 fut un temps où nos ouvriers n'étaient pas obligés
de se mettre la solde des établissements étrangers,
pour y faire concurrence la Belgique qui semble ne
pouvoir faire vivre ceux qui contribueraient éminem
ment sa prospérité
L'Angleterre n'a rien exposé de saillant en fait de
marbrerie, ce qui u'étonne personne, car la belle mar
brerie qu'on y trouve lui vient en général de la Bel
gique qui lui fournit la bonne fabrication des prix
modérés.
Quant l'Amérique, les produits qu'elle a envoyés
en nombre restreint sont remarquables comme bonne
exécution, et comme originalité. On ne peut demander
mieux ni davantage un peuple plus absorbé dans le
soin de sa liberté et de son unité, que dans ceux du
luxe et de l'industrie. Nous devons attendre des temps
meilleurs, pour juger équitablcment l'Amérique, sous
le rapport artistique.
La Turquie a copié le genre français de telle sorte
que je suis me demander si ce travail de marbre est
réellement turc, car on reconnaît la main française
dans la coupe des moulures, le fini et les ornements
de bronze.
La Suède et la Norwège ont offert un ensemble qui
produit un effet satisfaisant la variété de leurs granits
est belle, le tout ne manque pas d'un certain mérite.
Elles seraient blâmer pour ne pas avoir de la grande
marbrerie.
La Roumanie est bien représentée relativement la
grandeur de ce pays, ses produits figurent avec avan
tage dans les salons de l'exposition et il y a lieu d'es
pérer qu'elle ne s'en tiendra pas là.
La Russie, bien que sou exposition n'accuse pas des
qualités supérieures, n'en a pas moins justifié d'uo bon
goût qui promet pour l'avenir.
Elle était seule. Sa grand'mère reposait et n'eût
pu lui être d'aucun secours. Autour d'elle, dans le
village, toutes les maisons étaient closes. Elle n'alla
frapper aucune porte et résolut de soigner elle-même
le malheureux
Ne pouvant le transporter, elle jeta sur lui force
vêtements et couvertures et lui introduisit dans la
bouche quelques gouttes d'excellent vin qu'elle avait
en réserve pour la pauvre vieille femme dont elle pro
longeait la vie.
Un quart-d'heure après l'inconnu avait lui-
même la force de se traîner jusqu'au foyer.
Alors la porte était refermée, le feu activé, un
matelas était disposé devant l'àtre, un cordial était
préparé, toute la nuit se passait en soins dévoués, et
au petit jour le malade était sauvé.
11 raconta alors sa vie. Elle était simple et dou-
lourense. Il se nommait Wan Ellddorff. Il était de
Vilna et l'un des fils du fameux général de ce nom'qui
s'était fait tuer pour son pays dans les dernières
affaires de Pologne. Lui-même il avait combattu pour
la grande cause. Il avait vu sou père tomber frappé
d'une balle et ses quatre frères pendus par la corde du
bourreau. Seul, et après avoir été blessé et prisonnier,
il était parvenu s'échapper. Alors, sans ressources et
malade, il avait traversé l'Allcmague et gagné )a
L'Allemagne du Nord a exposé des produits qui
n'ont rien de comparable ceux de la Belgique et de
la France, ils pèchent par des formes dont le dessin,
quoique d'une très-grande pureté, est trop primitif.
L'Autriche et la Hongrie n'ont qu'une exposition
faible on s'attendait mieux, mais ces contrées se
sont bornées indiquer la portée et la force de leur
industrie marbrière.
L'Espagne u'a pas, proprement parler, exposé, car
on ne peut la juger sur un faible produit.
L'Italie et les États pontificaux sont inférieurs la
France, quoique les détails d'ornementation, tels que
mosaïques et marquetterie soient admirables d'cxccu-
tion.
11 me reste examiner quels peuvent être, dans
l'intérêt même de l'industrie, les besoins et les vœux
du travailleur.
Ces besoins se résument en cinq points
1° Institution d'une école spéciale pour les apprentis
et les ouvriers.
2" Responsabilité devant le Conseil des prud'hom
mes des patrons l'égard de leurs apprentis.
3° Suppression des livrets d'ouvriers.
4° Conseils de prud'hommes spéciaux, composés
par moitié de patrons et d'ouvriers.
5° Création d'une société de secours mutuels cor
porative et obligatoire.
Ce résumé qui n'a d'autre but, comme je l'ai insinué
plus haut, que de faire progresser notre industrie, en
améliorant la condition de messieurs les ouvriers,
exige quelques développements.
Fondation d'une école spéciale. On devrait y
traiter de l'histoire d*c la corporation, des inventions et
des perfectionnements réalisés, des qualités et des pro
priétés des différentes espèces de marbre, du dessin, de
la géométrie, de l'architecture, de la chimie appliquée
aux arts, etc. Cette école devrait pouvoir être fré
quentée pendant toute l'année. Il en est déjà ainsi en
France.
Responsabilité des patrons devant les apprentis.
L'apprenti doit être encouragé, car il représente l'ave
nir de la corporation. Généralement, il travaille peu,
fait les courses, nettoie l'atelier, et, souvent,remplace
l'homme de peine c'est là un abus. Il faudrait qu'on
lui facilitât la voie l'instruction, qu'il fît un travail
réel de six heures par jour, et qu'il assistât aux cours
du soir.
Suppression des livrets. Le principe du livret est
inconstitutionnel et immoral inconstitutionnel, en ce
qu'il crée deux classes dan9 la société, immoral, en ce
que l'honnête travailleur est soumis une surveillance
de police, et qu'il répugne l'homme probe de voir sa
femme et sa fille confondues dans le prétoire d'un com
missariat de police avec des gens saus mœurs et sans
dignité.
Conseils des prud'hommes spéciaux. Des juges
spéciaux sont nécessaires, car quel que soit l'esprit de
justice qui anime les prud'hommes actuels, il est évi
dent qu'ils manquent des connaissances nécessaires
pour juger des contestations étrangères leur métier.
Les conseils doivent être composés, par moitié, de
France. Vaincu par la fatigue, affaissé sous le poids du
besoin, il s'était évanoui.
Le malheureux fit une maladie. Marguerite n'a
bandonna son chevet que lorsqu'il fut hors de danger.
Trois mois après seulement il put partir, bien
faible encore, mais la nécessité le forçait, assurait-il,
de rejoindre quelques membres de sa famille qu
s'étaient réfugiés en Bohême.
La vérité est que le malheureux était honteux des
bienfaits dont on l'accablait et de son impuissance
les payer autrement que par des paroles.
Il devait tout Marguerite, car sans elle il savait
bien qu'il serait mort dix (ois et il ne pouvait rieu
pour elle qui était pauvre et besogneuse.
Luiil n'avait rien. L'immense fortune de ses
pères était dispersée aux quatre vents de la révolution.
Mourawicff et en dernier lieu le général de Berg,
avaient confisqué tous les biens de sa famille.
il voulut partir. Il s'éloigna, couvrant de larmes
les mains de sa bienfaitrice, l'aimant comme un fou,
ivre de reconnaissance et imposant silence son cœur.
11 conta depuis qu'en route, pris par la faim il
lutta une journée avant d'oser regarder dans le petit
paquet que Marquerite avait malgré lui fourré au mi
lieu de ses bardes.
[La suite au prochain n°). Eugène Moret.