6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, IV" 9,V9Y. - Jeudi. to Février IMI. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. Les Miracles de Noël ri m 27* ANNÉE. LE PROGRÈS VIRES ACQCUUT £UNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres, fr, 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annoncbs la ligne ordinaire Ideip Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0, IX 0,30 La discussion du projet de loi sur la presse a continué samedi au Corps-Législatif par l'exameo de deux amendement» présentés par plusieurs députés sous forme d'articles additionnels et ten dant tous deux ce qua la preuve des faits diffa matoires fut admise l'égard des fonctionnaires publics. Ces deux amendements oot été rejetés par i,g3 voix contre 44* Un sous-amendement de M. Berryer demandant que cette preuve des faits fut admise l'égard des directeurs et administrateurs des compagnies ano nymes a été également repoussé au scrutin par i58 voix contre 6i. La discussion roulera aujourd'hui sur l'amen dement relatif aux annonces judiciaires. Le Journal des Débats répond ce matin, avec autant d'esprit que de mesure, l'observation faite dernièrement, au Corps-Législatif, par un député qui s'étonnait l'autre jour que l'on put ■écrire dans un journal sans être soumis d'abord des conditions d'aptitude, sans être muni d'un brevet ou d'un diplôme, comme ou l'exige d'uu avocat, d'un médecin, d'un ecclésiastique. «Ya-t-il rien, demande le Journal des Débatsde plus libre au monde que l'entrée de la carrière légis lative. N'est-elle pas ouveite tous les citoyens, jouissant de leurs droits civils et politiques, sans brevet, sans diplôme. Et pourtant le rôle du dé-: puté est autrement important q.ue ceiui du jour naliste, puisque le député vote des loisqui peuvent ■être bonnes, mais qui peuvent aussi être mau vaises, et qui, dans les deux cas, n'en obligent pas moins les citoyens tandis que le journaliste doit se contenter d'exprimer simplement des opinions dont tient compte qui veut. On objectera peut- être que le mandat donné au député équivaut un certificat d'aptitude, mais nous répondrons qu'il en est un peu de même ponr le journaliste. Ce n'est qu'à la condition de faire tous Ie9 matins ses preuves de talent et de capacité, qu'il parvient irconquérir des lecteurs et une certaine autorité. Où est donc la différence? COMTE INÉDIT Far Eugène Morct. (Suite et-fin.) Deux jours après, il mangeait le seul morceau de pain qui lui restait pour toute provision et il trouvait un louis dans la dernière bouchée. Ce louis, combien représentait-il de journées de travail pour l'ouvrière... et de nuits surtout Mais le malheureux n'avait pas un sou sur lui. et S peine convalescent il s'embarquait, pour un voyage de plusieurs semaines. Pouvait-elle ne pas faire ce sacrifice Wan Elldorff pleura en trouvant «e louis et il pleura davantage en l'abandonnant. Et il continua sa route qui Péloignait de celle qu'il aimait et dont il eut tant voulu se rapprocher. Trois ans s'écoulèrent durant lesquels on n'en- iendit plus parler du jeune polonais. On n'y songeait plus dans le pays, seule, Margue rite y pensait quelquefois, mais «lie n'en parlait âme qui vive. Ypres, le 19 Février. Les débats la Chambre qui touchent la question de la réorganisation de l'armée, se traînent péniblement. Aucun orateur ne peut plusse placer un point de vue nouveau et for cément se trouve obligé de suivre les voies bat tues. A part les utopistes et les farceurs qui débitent des discours pour faire perdre du temps, les membres de la Chambré désirent la clôture de la discussion générale. Les points principaux de la question militaire n'ont été que trop largement débattus. La neutralité de la Belgique doit-elle être armée? M Thonissen l'a démontré avec une logique irréfutable. Faut-il une armée permanente? le ministre de la guerre, au point de vue mi litaire, et le ministre des finances en ont éta bli la nécessité dans l'état actuel de l'Europe. Peut-oo la remplacer par la levée en masse? impossible en face de troupes disciplinées et organisées de longue-main, sous peine d être victime d'une illusion qui a déjà eu un triste effet sur les destinées de la Belgique. Malgré les efforts de certains radicaux sou tenus par les cléricaux haineux et passionnés, le mouvement contre le militarisme a sombré misérablement devant le bon sens public. On n'est pas enchanté de la conscription, ni du recrutement, mais on ne trouve pas mieux, moins de se lancer dans les aventures, et nos grands agitateurs n'ont pu fournir aucune panacée pour nous délivrer de l'impôt du sang. La seule trouvaille qu'ils aient pu faire, c'est de le faire subir par tous, même quand il n'est pas nécessaire d'aller jusque-là. Feu Gribouille qui sautait l'eau, pour ne pas se laisser mouiller par la pluie, doit être le pa tron de ces nobles patriotes, non moins dignes d'admiration que cet économiste, adversaire du militarisme, qui se demandait si la prime Elle aimait... et son affection était un secret pour tout le monde, pour lui... pour elle-même. Elle sentait bien qu'une partie de sa vie était suspendue de ce côté. Que voulez-vous Son père, sa mère étaient morts, sa grand'uière, qu'elle avait soignée jusqu'au dernier jour avec un dévouement sans borne, n'était même plus. Elle n'avait ni frère, ni sœur, ni proche parent. Ce pauvre soldat qu'elle avait arraché la mort était devenu tout pour elle. C'était comme un frère qu'elle eût retrouvé sur une terre d'exil. Mais où était-il Mort peut-être sous le fouet du bourreau ou trainant le boulet dans les neiges de la Sibérie. Elle n'osait y songer. C'était le souci de sa vie triste et isolée et n'en disait mot jamais. C'était, son secret ai-je dit, c'était aussi sa pudeur. Et en parlant ainsi le bon docteur Wilfrield qui avait des larmes dans les yeux, se tour nait vers un groupe d'enfants déjà grands, dés enfants de vingt ans, faisant signe Renée qui le comprenait, d'amuser, les plus petits. Ceux-là, en effet, trouvant l'histoire languissante et attendant la fin, mordaient de nouveau la galette en attendant le dénouement. Il ne tarda pas. Ella dépérissait, la bella Marguerite, poursuivait d'assurance de la nationalité de la Belgique, qualifiant ainsi les frais et les dépenses mili taires n'était pas plus coûteuse que l'incen die, c'est-à-dire l'invasion et les désastres qui eu sont la conséquence. Il est temps qu'on en finisse cependant. Si un nouveau système d'organisation mili taire eut été praticable, il se serait fait jour. Mais tous les braillards qui ont été colporter leur éloquence nomade partont, oot dû se borner vociférer contre le militarisme, tout en prétendant que pour le combattre, il fallait faire de tous les citoyens autant de soldats, comme en Suisse et en Prusse. Un incident a dans la séance de la Chambre des représentants de samedi, singu lièrement impressionné l'opinion publique. Depuis longtemps, on n'ignorait pas qu'une scission menaçait le grand parti conservateur, si remarquable par sa discipline et sa cohé sion, sous la douce férule des évêques. Des tiraillements très-accentués se sont révélés, quand il s'est agi de prendre le pouvoir en 1864 et a réduit le parti catholique l'im puissance. Aujourd'hui, les luttes intestines se pro duisent au grand jour, l'occasion de la discussion sur l'armée, et M. Dumortier s'est exprimé d'une .façon extrêmement nette sur la conduite de ses collègues cléricaux. Il résulte de son discours qu il y a trois nuances distinctes dans la légion épiscopale les vieux catholiques, les réformistes et les radicaux. Pendant de longues années, la presse catho lique avait l'habitude de plaisanter très-agré ablement sur le défaut d'unité du libéra lisme. Elle nous annonçait que cette absence d'entente équivalait une preuve d'impuis sance. Il paraît qu'aujourd'hui, c'est le tour le docteur. Elleétait pâle et étiolée la pauvre petite et, refusant tous les partis qui s'offraient, disait mon lot est de rester fille. u Les malins hochaient la tête et disaient On en meurt. Elle n'en mourut pas. Vous le savez, et le saurez demain quand elle vous fêtera, vous tous qu'elle aime. Il y a de cela quatre ans, pareil soir, la messe de minuit, un jeune homme accompagné d'un autre jeune homme, apparut dans notre petite église. Il fit peu de bruit et s'effaça durant tout le temps de l'office derrière un pilier. Il regardait et priait. Il était pâle et triste mais il avait comme nn sou rire qui éclairait sa noble et intelligente physionomie. Quand on sortit de l'église et que les cloches son nèrent, il n'était plus derrière le pilier et avait dis paru. Cette nuit-là, toutes les jeunes filles du pays étaient invitées au château par le nouveau propriétaire, que personne ne connaissait et qu'on savait déjà bon et charitable. En son nom depuis le commencement de l'hiver, on distribuait de nombreux dons et des legs considérables. Aussi était-ce notre vénérable curé en personne et ce bon M. Vincent, notre excellent attire,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1