Rapport sur la marbrerie^ par UNE.
Charles Roussel, «l'ïpres. (suite).
Concert de la Société des Chœurs.
Eucéne MORET.
du parti clérical de subir une semblable des
tinée et nous espérons qu'il la portera légè
rement.
M. Dumortiera démontré péremptoirement
que les ardents catholiques faisaient fausse
route et qu'ils anoullaient leur parti en pro
clamant des principes radicaux et socialistes.
En somme, il les a accusés d'abdiquer et de
déchirer le vieux drapeau, pour adopter une
politique nouvelle, hostile l'existence et au
succès du parti catholiquequi par celte
scission devient impossible comme gouver
nement.
Le libéralisme a été pendant longtemps
agité par les intrigues des impatients et des
aventureux qui, sous prétexte de marcher
plus vite, entravaient son développement. Il
faut croire que la fixité des principes et des
alliances n'était pas un dogme chez ces
auxiliaires, car nous les voyons aujourd'hui
raogés sous une bannière qui autrefois leur
était antipathique; serait-ce peut-être que le
parti libéral n'a pas voulu se laisser entraîner
sur une pente politique, qui sera fatale aux
conservateurs, selon M. Dumortier Ce qui
est évident, c'est la scission du parti catho
lique annoncée officiellement par un de ses
chefs et la coalition d'une de ses fractions
avec le radicalisme.
Une instruction judiciaire a été entamée
la charge d'un mari accusé d'avoir empoi
sonné sa femme. Elle avait éprouvé une in
disposition sérieuse par suite d'un accouche
ment avant terme. Sans que rien fit prévoir
une fin prochaine, elle décéda inopinément.
Celte mort imprévue donna lieu des ru
meurs, qui parurent suffisamment graves,
pour que la justice ait cru nécessaire d arrêter
le mari, d'ordonner l'exhumation du cadavre
de la femme et l'autopsie, afin d'établir le
crime, s'il a été commis.
Le cercle de Vlaamsche Kringainsi que
la société dramatique de Vlaamsche Sterse
sont rendus en corps, hier Mardi, la station,
l'effet d'y recevoir et d'y complimenter
l'honorable M. Van Biesbrouck, nouvellement
créé chevalier de l'ordre de Léopold. La mu
sique de Laogemarck avait voulu, par sa pré
sence, rehausser l'éclat de la fête. Une foule
immense de monde accompagnait les deux
sociétés. Le train arrivé en gare, un immense
vivat a retenti, la musique joua la Braban
çonne, et ce fut qui s'empresserait le plus
de serrer la main du respectable président du
cercle.
La première émotion un peu calmée
M. Bôbm, doyen d âge du Cercle, a prononcé
quelques paroles venant du cœur et qui ont
qui avaient fait les invitations, en recommandant bien
la jeunesse du pays do ne pas manquer au fameux
réveillon.
Personne n'en avait l'envie.
Je le crois bien, firent toutes les voix.
Marguerite seule avait refusé, mais on s'y était si
bien pris qu'on Fy avait entraînée malgré elle.
a II fallait qu'elle y fût et vous allez bien voir pour
quoi. Au.milieu de la nuit, quand tout le monde était
table près d'un grand feu qui éelairait toute la salle,
un jeune homme entra, et notre vénérable curé se
levant, s'écria
Voilà notre hôte et le bienfaiteur du pays.
Alors Marguerite qui était restée triste au milieu
de la joie générale, leva les yeux et pâlit. Mais le
jeune homme était déjà auprès d'elle et lui prenant la
main, disait
Voilà celle qui a tout fait, car sans elle je serais
mort... Aujourd'hui je suis rentré dans une partie de
mes biens, je suis riche et je mets celte richesse ses
pieds. M. le curé vous qui représentez le père de celte
enfant qui fut ma Providence, accordez-moi sa main.
Un mois après, les fiançailles de Watt Elldorff et
ému toute l'assistaDce L'honorable président
y a répondu avec une émotion qu'il avait
peine cacher. Le président de la Vlaamsche
Ster s'est avancé son tour et a dit combien
la société dramatique est heureuse et fière de
la distioclion que venait d'obtenir un des
membres de la société. Après quelques pa
roles de remerciements, le cortège s'est mis
en roule et s'est dirigé vers le local du cercle
flamand, où I'oq offrit le vin d'honneur.
Une oreille indiscrète nous a permis d'y
eolendre deux beaux discours prononcés le
premier par M. Vandeweghe, et le second par
M. Dedeyne, au nom des professeurs mem
bres du Cercle. Après une réponse des plus
touchantes de la part de l'honorable prési
dent, la partie officielle de la cérémonie était
terminée. Là se termine par conséquent notre
tâche.
Qu'il nous suffise de dire que la seconde
partie de la fête ne l'a cédé en rien, sous le
rapport de l'animation, la première. La joie
la plus franche régnait sur toutes les figures
tout le monde était personnellement heureux
du bonheur du digne président.
Nous croyons utile de rappeler nos lecteurs
que la deuxième conférence industrielle de M.
le professeur Berge aura lieu Vendredi, 21 de ce
mois, sept heures, dans la grande salle de
l'Aigle d'or.
ANNEXE.
DÉCORATION.
J'ai cru, messieurs, pour compléter ce travail, devoir
ajouter quelques mots sur la partie artistique de l'in
dustrie marbrière, dont je vous ai donné une idée telle
que la suggère la vue des salons de l'Exposition.
Vous comprendrez que mon appréciation, après tant
de comptes-rendus publiés par les journaux, ne peut
se faire que d'une manière générale.
Dans tous les ouvrages qui traitent de l'architecture
et de la statuaire, on trouve l'historique de l'ornemen
tation, et les causes qui ont fait naître la sculpture or
nementale. Mon but est de rechercher quel rang nous
occupons, quels sont les progrès faits, et ce qui peut
amener le stalionarisme de l'art.
Je ne remonterai pas l'invention du chapiteau co
rinthien duc Callimaque je ne parlerai pas de l'ad
jonction de feuilles dont plusieurs générations l'ont
chargé, je passerai sur l'époque gothique, pendant la
quelle les artistes étaient réunis en corporations qui
assumaient la tâche de compléter la décoration des
monuments, je n'insisterai pas sur l'époque de la Re
naissance, époque laquelle florirent les Benvenuto et
tant d'autres qui laissèrent des exemples de la puis
sance de leur talent, pour produire des œuvres com
plexes, je no signalerai ni les Germain Pillon, ni les
Jacques Gayon, qui ne dédaignaient ni la matière, ni
de Marguerite Bourget étaient célébrées en grande
pompe dans notre village et notre belle Marguerite
devenait la châtelaine de Saint-André et la bonne fée
du pays, a
Tous les enfants battirent des mains.
Allons, bourrons-nous les poches et séparons-
nous, fit le docteur Willïield, voilà la messe de minuit
qui va sonner... il est l'heure de prier Dieu et ensuite
d'aller dormir. Demain c'est le tour de notre belle
châtelaine de vous recevoir et il ne faut pas avoir les
yeux battus et la mioe fatiguée.
Personne ne se le fit dire deux fois, toutes les fri
andises restées sur la table disparurent comme par
enchantement, et comme il y avait lonptemps qu'on
était table, on ne fut pas fâché de se rétirer un peu.
Ah encore un mot, fit le docteur d'un ton ma
licieux, ce que je vous ai conté là est un secret, que
personne ne me trahisse.
Le lendemain, le château fut envahi et, après utf
déjeuner splendide, l'arbre de Noël fut apporté et sur
l'heure dépouillé de ses trésors.
Quel arbre étrange. A ses branches flexibles tout un
monde était suspeudu. Après l'avoir coutemplé, aucun
la forme d'aucun genre d'ornement, j'omettrai enfin
de mentionner l'illustre Lebrun qui, sous Louis XIV
s'imposait aux sculpteurs.
Aux époques dont je parle on ne marchandait pas la
sculpture; le sculpteur, qui ou confiait un travail de
décoration, traitait ses co-artistes en frères, et non,
comme aujourd'hui, en manœuvres, dont le spécula
teur demande un chiffre déterminé de travail de
chaque jour, pour s'enrichir plus promptement.
Aujourd'hui la mesquinerie fixe presque tous les
prix, ce qui parque les ouvriers, tandis qu'autrefois les
artistes ne croyaient pas déroger, en cultivant les diffé
rentes branches de la décoration.
Il est advenu que, par le temps qui court, le sta
tuaire qui spécule, repousse les soi-disant accessoires,
c'est-à-dire, laisse d'autres le soin de faire les ani
maux, les feuilles d'acanthe et les fleurs, au détriment
de l'ornomcntation. Engagé dans cette voie, on s'est
adjoint des spécialités dans la spécialité. Ce système
permet la vérité de faire plus vite, mais jamais mieux.
C'est peut-être cause de ce morcellement que quel
ques travailleurs ont pu développe r, par de grandes
études, leur aptitude naturelle pour certains détails.
Ceux-là sont parvenus imprimer une nouvelle direc
tion la décoration sculpturale, et sont représentés
par de grands artistes tels que MM. Marneuf, Morand,
Combcttes, Leinarot, Pyat, Klugman, etc., qui la
France doit sa supériorité sur les autres nations, eu ce
qui concerne l'ornementation.
L'Angleterre, désireuse de lui enlever cette supé
riorité, a attiré chez elle, prix d'argent, de rudes lut
teurs, et combat sa rivale avec l'aide de ceux-ci. Nous
citerons MM. Joyau, Prolot, Morel, Wichte, etc.
Mais tout cela n'est qu'une question de perfection
nement dans la routine.
La cause de l'état stationnaire dans l'industrie mar
brière est dans le salaire insuffisant pour permettre
l'ouvrier de faire des études complètes, et acquérir,
ne fut-ce que les premières notions de l'architecture
celles-ci le mettraient même d'éviter du moins les
fautes contre le bon goût, en adoptant le beau dans
tous les genres.
L'art de l'ornementation est devenu un métier, par
l'observation servile des styles purs dont il faut repro
duire le mauvais et le bon, sous peine d'être accusé do
manque de style.
Si les ouvriers d'autrefois avaient eu cela craindre,
ils n'auraient pas produit Chambord, Westminster,
Versailles, l'Albambra, où se rencontrent tant de
genres différents. Si enfia les bons artistes de notre
temps n'avaient pas secoué cette sujétion, nous n'au
rions pas le Louvre, où le talent des meilleurs artistes
est mis en évidence. C'est là que les spécialités se sont
confondues, et qu'elles ont montré que le beau ne con
siste pas dans les tours de force ou le fiai. Ceci n'im
plique pas l'abandon des styles purs, car une étude
approfondie en est indispensable.
Mou appréciation vous prouvera l'état stationnaire
de l'ornement. [La suite au prochain n").
Comme l'indique le programme que nous
publions ci-dessous, le concert que la Société
des Chœurs donne ce soir promet d'être
enfant ne s'en alla sans souliers neufs ni vêtements
solides. Véritable miracle et mine inépuisable. Mais
si les poches étaient pleines, les cœurs surtout étaient
pénétrés de joie ineffable. Si c'est comme cela qu'on
fait les heureux, c'est surtout ainsi qu'on fait les belles
âmes. Le bon grain semé en terre produit les fructi
fiantes moissons qui nourrissent les générations. Il
suffit quelquefois de l'action spontanée d'un grand
cœur pour faire d'un petit pays le coin privilégié des
douce et créatures de Dieu.
Puissent, en cette belle nuit de Noël, tuus les mal
heureux trouver un toît hospitalier qui les abrite du
froid et tous les enfants pour qui la vie est rude une
souriante bienfaitrice.
A Noël prochain, la fée du château de Saint-André
tendra de nouveau sa blanche main l'adversité et le
bon docteur Wilfrield s'écriera encore a Allons
Catherine, active-moi ce feu là, qu'avant une heure
ou entende ici l'oie qui chaote la broche, les boudins
qui rissolent dans la poêle, la galette qui cuise dans le
four et les marrons qui pétillent dans la cendre.
Voilà la nuit do Noël qui va commencer.