6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Là ROSIERE DE Là BDE SàBiT-DERIS. 1' Mars flKtl. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. W g,80Q» Dimanche,' 27e ANNÉE. LE PROGRÈS VIRES ACQU1RIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinairefr. 0,1 S Idem Réclames idem. 0,30 Les lettres et paquets doivent être affranchis. Plusieurs amendements la loi sur la presse ont •encore été discutés au Corps- Législatifmais -aucun n'a été pris en considération. La discussion des interpellations de M. de Janzé et autres sut le refus de poursuites et d'enquête judiciaire con cernant des fait» reprochés un juge de paix, a abouti l'ordre du jour. Les bons rapports se maintiennent entre l'Italie •et la Fiance. Nous lisons ce sujet daus la cories- pondance d'un journal étranger: La France •s'emploie activement décourager toute tentative contre l'unité italienne, le gouvernement italien promet résolument de respecter le territoire pon tifical et d'attendre le reste du temp9 et du con sentement de la France. On ne pouvait vraiment •espérer un accord aussi favorable la veille et au lendemain de l'invasion des provinces pontificales •et de l'intervention française. Cette heureuse 'réaction a été opérée sans bruit et sans effort par ■la diplomatie du ministre des affaires étrangères de France et du cabinet de Florence. •Contrairement aux bruits qui avaient couru «d'une rupture des négociai ions entre la Prusse et de Danemark, relative la question du Sleswig septentrional la Gazette de Cologne donne de •nouveaux renseignements sur l'état actuel de ses •négociations.D'après elle lecabinetde Copenhague •ayant déclaré que les lois danoises offraient des •garanties suffisantes pour la protection des Alle mands qui seraient éventuellement rétrocédés au Danemark, le gouvernement prussien s'est rais •étudier ces lois, pour voir jusqu'à quel poiot elles répondent aux besoins qu'il désire voir satisfaits. Mais une autre difficulté existe. Le Danemark •continue insister pour un partage du Sleswig •d'après le principe des nationalités, et il paraît que plus le gouvernement prussien se rapproche •de ce mode de solution, plusaussi le gouvernement danois se montre disposé étendre ses concessions relativement aux garanties réclamées en faveur •des populations allemandes du Sleswig. S'il en est ainsi, il y a lieu d'espérer que les deux cabinets I. C'était par une triste soirée de Janvier. Le vent souillait par rafales, cl secouait furieusement •sur Paris le grésil et les neiges fondues. Les passants devenaient rares. A peine quelques retardataires appelés dehors par des affaires pressantes, apparaissaient-ils ça et là. ils glissaient d'un pas rapide pour en avoir plus vite fini ■avec l'avalanche glacée qui leur tombait sur les ■épaules, et la boue qui s'attachait leurs pieds. Un homme cependant faisait exception, et montait lentement le long boyau tortueux qui, sous les noms ■de rue de la Harpe et de rue d'Enfer, conduisait alors de la Cité au vieux Montrouge. Chaque fois qu'il traversait le rayon lumineux que les reverbères projettaient sur le pavé, on pouvait dis tinguer, quoique d'une manière imparfaite, la figure de ce singulier promeneur. 11 alla droit une certaine partie de la muraille qu'il connaissait sans doute, la palpa durant quelques se condes la hauteur de la poitrine, puis sa main ayant rencontré un indice révélateur, il poussa un cri, cri de joie ou de douleur? nul u'aurait su le dire au juste. finiront par s'entendre. Mais quand y arriveront- ils? That it the question. Une affaire qui a beaucoup occupé la presse et le monde politique eu France, l'accusation de corruption et de vénalité adressée du haut de la tribune par un député de la majorité plusieurs grands journaux de Paris, vient de recevoir sa solution. Uu jury d'honneur constitué pour juger ]e9 faits signalés l'appui de l'accusatioD les a déclarés faux et calomnieux, et bieu que son verdict ménage le dénonciateur, la position de celui-ci ne s'en trouvera pas moins des plus embarassanteset des plus amoindries. Un incident s'est produit ce sujet au Corps- Législatif et y a causé une vive agitation. M. Havin a voulu donner l'assemblée communication dé la sentence du jury d'honneur. Mais au moment où il montait la tribune, la séance a été déclarée levée par le président, qui s'est retiré au milieu des réclamations et des protestations de la gauche. Tpres, le 2!) Février. Nous devons revenir sur la discussion du projet de loi de la réorganisation de i'arhûée, pour donner une analyse très-succincte du beau discours prononcé par M. Vau Hum- beeck, rapporteur de la section centrale. S'il pouvait encore rester le moindre doute sur l'opportunité de la modification proposée, le discours éloquent du député de Bruxelles doit l'avoir fait disparaître, aux yeux des per sonnes de boone foi, que les déclamations anti-militaristes auraient pu ébranler. Il a ré duit rien tous les systèmes militaires inven tés pour le besoin de l'opposition quand même faire au ministère libéral. Cet honorable député a commencé par dé montrer en très-boas termes et avec une grande lucidité, les obligations qu'entraîne la neutralité imposée la Belgique dans l'intérêt de l'Europe et non du nôtre exclusivement. Il Alors comme effrayé, il recula d'un pas 5 puis il se rapprocha de nouveau puis enfin, par un mouvement brusque, il pressa un ressort. Un panneau mobile s'ouvrit aussitôt par l'effet de la pression et démasqua une ouverture, trop étroite pour livrer accès un homme, assez large pour laisser passer un objet de moyenne grosseur. Il se passa alors une scène étrange. L'homme prit le fardeau qu'il portait, le fit glisser doucement travers l'étroite ouverture cl se penchant ou plutôt «'agenouillant terre sans nul souoi delà boue qui ('éclaboussait ou des passants qui le pouvaient remarquer dans cette posture il colla ses lèvres sur l'objet qu'il abandonnait et deux ou trois baisers con- vulsifs retentirent. Adieu adieu 1 murmura-t-il. Après quoi, il se redressa, et pesa de uouveausur le ressort. Le panneau se referma aussi rapidement qu'il s'était ouvert mais il ébranla en même temps uno sonnette d'alarme dont les tintements aigus retentirent dans l'intérieur de la maison. A ce bruit, l'homme chancela et fut obligé, pour ne pas tomber, de s'appuyer au mur. Je ne veux pas J s'écria-t-il. Mon enfant ren- s'est appésanli sur le rôle qui oous incombe, nou de créer des situations politiques, mais de les accepter toutes faites et de faire ce qu'elles nous commandent impérieusement. Agir autrement serait une politique d'aven ture et livrer notre indépendance nationale toutes les chances du hasard et de l'impré voyance. En présence du péril, il nous faut un calme résolu et tenir distance égale la défaillance et la témérité. C'est le seul parti digne d'hom mes sensés. M. Van Humbeeck examine avec beaucoup de tact la position de la Belgique, si un con flit éclatait. Tout en ne voulant en rien dimi nuer ni la force, ni l'importance des traités, un élat militaire bien organisé est une in fluence qui peut être préventive, car les puissances en conflit, ne voudront pas violer la neutralité belge, si on a craindre de voir se tourner contre celle qui la première aurait déchiré les traités, l'armée belge bien exercée, bien commandée et inspirant la confiance par le mérite militaire acquis par l'instruction et consolidé par la discipline. Il a cité des faits de l'histoire conlemporaio« qui démontrent qu'une armée de soixante mille hommes n'est pas dédaigner et c'est ce que la Belgique pourrait opposer l'ennemi, qui le premier violerait sa neutralité. En outre dans celle hypothèse le camp retranché d'Anvers et d'autres places seraient occupés par des garnisons suffisantes pour les mettre l'abri d'un coup de maiu. Discutant les divers systèmes militaires qu'on a vantés la Chambre, le rapporteur démontre qu'une armée de volontaires de quarante mille hommes exigerait un budget de 101 millions. Si l'on adoptait le système prussien, on le trouverait plus dur et moins dez-moi mon enfant Et il tenta de rouvrir celte poterne si rapidement close, mais il était trop tard. La fermeture était de cbêne et le ressort n'obéissait plus la pression de la main. C'en est fait, soupira-1-il avec accablement 1 oh! je suis bien coupable et bien malheureux Et sans oser détourner la tête, il s'enfuit travers la rue d'Enfer. Au-dessus de la porte cochère de la maison qu'il venait de quitter, les passants pouvaient lire ces deux mots tracés en lettres noires Enfants assistés Et plus bas, côté du panneau que l'inconnu avait fait mouvoir, ces quatre mots qui donnent le frisson toutes les mères Tour des enfants abandonnés. L'homme cependant après avoir descendu la rue d'Enfer et la rue de la Harpe, traversa les ponts et la cité, et, travers l'affreux dédale de ruelles qui enser raient celte époque la tour S'-Jacqucs, gagna la rue Saint-Denis qu'il remonta jusqu'au n° 255. Là, il sonna, jeta en passant son nom la portière, s'élança vers l'escalier obscur, franchit d'une haleine cent trente-trois marches, et tout en haut, sous les

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1