27" ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 1A ROSIERE DE LA BUE SAIRT-DEMS. 99 Klars ISGS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. HT* S,SOC. Dimanche VIRES ACQEIRIT RONDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondi administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,13 0,30 Le sénat recevra communication du rapport de sa commission sur la loi de la presse demain vendredi. On pense que la discussion commènoera mercredi pro chain. Le prince Napoléon sera de retour Paris pour ce moment, mais il n'est pas probable qu'il veuille .prendre part au débat. Le Corps-Législatif contenuant la discussion de la loi sur le droit de réunion, a rejeté, par 160 voix contre *65, l'amendement de Tillancourt, tendant autoriser les réunions électorales pour les élections des conseil lers généraux et des conseillers d'arrondissement il a ■adopté ensuite l'article 8 de la dite loi et renvoyé l'ar ticle 9 la commission pour un changement de ré daction. La commission chargée de l'examen de la demande ■en autorisation de poursuites cûotre M. de Kervéguen, a entendu les quatre signataires, de cette demande- «Quoique M. de Kcrvéguen ait prié ses collègues d'au toriser les poursuites, on doute que cette autorisation soit accordée. Le Siècle annonce que la commission française, ■chargé de remettre aux vénitiens les cendres de Ma- nin, a nommé une délégation qui est partie hier soir pour se rendre en Italie. Cette délégation se com pose de MM. Lcgouvé, H. Martin, John Lemoine, F. de Lasteyric, T. Delord, A. de la Forge, Castagnasy, IHebrard, Jourde, Ch. Tryarle et E. Texier. Plusieurs journaux semblent attacher une certaine importance un article que la Nouvelle presse de 'Vienne a publié ces jours-ci, et qui concerne les rap ports existants entre la Serbie et le Monténégro. Suivant la Nouvelle presse, dont ces journaux ont accepté les assertions sans contrôle, il y aurait en Ser bie un parti très-puissant qui trouverait que le prince •de Monténégro est trop prudent, trop modéré, et qui 'Conspirerait pour le renverser. Le prince Nicolas, ■connaissant ces manœuvres, en serait naturellement très-mécontent et bouderait le prince Michel de Serbie, ■avec qui il serait même la veille de se brouiller. .pai\ thancis tesson. VL L'horloge voisine tinta neuf fois. Il y avait déjà plus d'une heure que Pierre Michon «était parti mais la route est longue de la rue Saint- Denis la barrière d'Enfer. Bon dit Fortunée d'un ton joyeuxPierre doit «Ire arrivé là-bas. C'est le moment: les portes s'ou vrent, il entre, il est entré peut-être, il parle mainte nant la Supérieure de l'hospice. Et ses yeux cherchaient percer la muraille et traverser l'espace pour voir ce qui se passait là-bas. Dix heures sonnèrent. Ah songea-t-elle, il est heureux, lui il a déjà •embrassé notre enfant il va se mettre en chemin pour revenir. Onze heures sonnèrent: son cœur tressauta plus fort que le timbre vibrant de l'horloge. Us sont en route ils approchent ils vont entrer dans un instant Et moi qui n'ai rien préparé Vite, vite, dressons la table une nappe blanche, des as siettes, des verres, un beau couvert tout flambant neuf pour cet enfant chéri et, devant son couvert, le beau Cette histoire toute vraisemblable qu'elle puisse pa raître ceux qui ne connaissent pas la nature des re lations de la Serbie avec le Monténégro, s'évanouit cependant et sans qu'il en reste la moindre trace de vant le récit de ce simple fait dont l'aulbenticilé ne peut être contestée. Il y a en ce moment Cettinge un personnage Serbe M. Bistitch, qui représente le prince Michel de Serbie au baptême du dernier enfant du prince Nicolas de Monténégro. Or, moins de supposer que le prince Michel s'est imposé comme parrain et que le père de son filleul a été incapable de résister cette tentative d'abominable tyrannie, il faut bien reconnaître que loin d'èlre ennemis, les deux princes entretiennent de bonnes relations et ne songent pas se brouiller, pour faire les affaires de la Turquie, leur ennemi commun. Yrnes, le 91 Mars. Mi'Ecole de cavalerie. En Belgique, il règne une triste manie, celle de remettre en question toutes les insti tutions soit militaires, soit civiles. A peine sont-elles organisées, qu'on voit des admi nistrateurs et des législateurs s'acharner détruire ce qui existe, non pour faire mieux, mais pour faire autre chose, ce dont la caisse publique fait les frais. Combien d'établisse ments o'a-t-on pas vu bouleverser Jet sup primer sous prétexte d'économie et qui avaient leur raison d'être, attendu qu'à peine supprimés, on les a restaurés? Nous nous trouvons dans une de ces pé riodes, où les institutions les plus utiles se trouvent menacées, toujours par esprit d'éco nomie. C'est qui trouvera une argumen tation spécieuse pour battre en brèche les écoles les plus indispensables la bonne organisation de nos forces militaires. Tantôt les orateurs prétendent que la fré quentation des cours d equitation fait perdre bouquet de violettes que j'ai acheté ce matin son intention 1 Elle se dépêchait, craignant d'être en retard. Ob comme je vais l'embrasser oh comme je vais l'aimer C'est ici qu'il se mettra, tout côté de moi. Tiens, son père l'a eu le premier c'est mon tour maintenantDire qu'il a deux ans bien sonnés! Déjà deux ans; Dieu, doit-il être grand et fort, j'aurai peine le reconnaître, pour sûr La, tout est en place, ils peuvent arriver. Une heure sonna. Déjà une heure 1 comme ils tardent L'anxiété se peignait sur sa figure puis haussant tes épaules Je vois ce que c'est, te père l'aura amusé en chemin il veut lui acheter quelque jouet, cet homme. Ah Pierre, mon ami, vous êtes un fier égoïste tout la joie de revoir notre enfant, tu ne songes pas que je l'attends, moi que je meurs d'envie de l'embrasser, moi L'borloge tinta deux coups. Fortunée ouvrit la porte toute grande et prêta l'oreille travers la cage de l'escalier. L'angoisse remplaçait le rire sur ses lèvres pâlies et ses veux qui, le malio, pétillaient de joie, maintenant du temps; d'autresallèguenl que les dépenses de ces écoles spéciales sont trop élevées. En somme, les uns et les autres font preuve d'une légèreté inqualifiable et presque toujours les allégations produites la tribune sont erronées. Au Sénat, en 1867, M. le Baron Mazeman de Couthove demanda M. le Ministre de la guerrede vouloir faire connaître ses intentions au sujet de l'École de cavalerie, dont on an nonçait la suppression. M. Van Schoor, séna teur, rapporteur du budget de la guerre, répondit qu'il ignorait les intentions du gou vernement cet égard, mais que sur l'avis d;upe commission de 1851, l'École avart été supprimée. Depuis, dit-il, elle a été rétablie et j'ignore les motifs de cette détermination. Ainsi, ce que tel ministre de la guerre avait organisé, un autre semblait préoccupé du désir de supprimer. Ce dernier s'est borné seulement exempter les sous-Iieutenanlset sous-officiers d'artillerie, de faire un êtaye dun an l'École d'équi- tation d'Ypres. Ce qui fait supposer, que M. le Ministre juge propos de supprimer l'artillerie légère, car s'il en était autrement, comment admettre que les artilleurs cheval ne doivent pas être rompus aux exercices d'équitation M. le Ministre a partagé celte manière de voir, au grand étonnement de tous les hommes du métier, bien qu'il eut, pour se couvrir, l'avis de l'inspecteur général de l'arme, ce qui semble prodigieux. Du reste, sa réponse était bienveillante l'égard de la ville d'Ypres mais nous voulons traiter la question au point de vue militaire èt nous di»ons hautement qu'une institution comme l'École de cavalerie est aussi indis pensable, au point de vue de celte arme et de l'artillerie cheval, que l'École militaire se mouillaient de larmes. Je sais bien, soupirait-elle pour se rassurer, qu'il y a uii tas de formalités remplir, des actes examiner, des papiers signer, que ça n*en finit pas. Pierre n'était peut-être pas arrivé te premier il lui aura fallu at tendre son tour la supérieure occupée, ne lui aura pas répondu de suite. C'est égal: il devait me faire prévenir et me tirer d'inquiétude. Elle laissa la porte entrc-bâilléc, pour entendre plus vite et s'assit, car ses jambes se dérobaient sous elle. Elle écouta machinalement sonner la troisième puis la quatrièma heure. La nuit approchait. Fortunée re gardait vaguement, d'un œil distrait, le jour qui ne cessait de décroître et les reflets capricieux de la lumière qui se jouait sur le carreau travers les ri deaux. Sa pensée se tendait vers un but unique l'hos pice des Enfants-Trouvés. La petite Andrée vagissait dans son berceau, mais les cris de l'enfant n'arrivaient pas jusqu'au tympan des oreilles de la mère, qui n'épiait qu'un bruit le bruit des pas de Pierre ramenant l'autre L'autre, en ce moment, occupait son âme entière. L'horloge en sonnant cinq heures la tira brusque ment de cette torpeur. Si mon fils était mort si mon fils était mort

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1