Nouvelles diverses.
tellement accablante pour les jésuites, que
le notaire Valentyns qui avait succédé leur
homme de paille, l'avocat Valentyns, décédé
pendant l'instance, ht abandon de la succes
sion immobilière. Le coffre-fort et les valeurs
mobilières se trouvaient en lieu sûr et l'abri
de toute investigation ultérieure. C'était l'im
portant.
Nous pouvons ajouter que dans toute cette
affaire, l'odieux touche au facétieux. Autre
fois De Boey était exploité par les trappistes,
mais, plus madrés, les jésuites les ont sup
plantés. Bien de comique comme le dépit
des premiers qui comptaient avoir un bon
lapin de la riche succession, sans aspirer la
totalité et la lutte soutenue contre les jésuites
qui tenaient avaler le tout.
Il existe un petit livre, intitulé Hlonita
tecretaqu'on prétend être une des règles de
la trop célèbre société. Qu'on relise les pres
criptions qu'on trouve dans cet opuscule, et
que ce soit un guide jésuitique ou non, il
n'en est pas moins avéré que les machinations
infâmes pratiquées pour s'emparer de la suc
cession De Boey, se trouvent développées et
préconisées dans les Monita sécréta
Le Dimanche, 17 Mai, aura lieu Ypres, la re
mise d'un objet d'art offert M. Vanden Peere-
boom, ex-ministre de l'intérieur, comme témoi
gnage de gratitude pour le9 services qu'il a rendus
l'occasion de la peste bovine.
A cette occasion, un grand banquet sera offert
au ministre d'Eiat, auquel assistera un grand
nombre de notabilités parlementaires et autres de
toutes les parties du pays.
Ce sera une brillante journée pour la ville
d'Ypres, do pouvoir recevoir dans son sein, l'élite
du pays, reodaut hommage aux mérites d'un
Yprois.
Depuis plusieurs mois, M. Van Benynghe avait
fait insérer dans les journaux un avis faisant con
naître que la bonne ville de Poperinghe allait re
noncer au schiste et au pétrole et, se mettant
niveau de ses sœurs mieux éclairées qu'elle, adopter
pour système d'éclairage le gaz
C'était donc Vendredi passé que devait avoir
lieu la séance solennelle de l'adjudication.
M. le bourgmestre qui était venu visiter ses
choux, lorsqu'il n'osa voter ni pour ni contre le
budget de la guerre,a eu bien soin d'aller déguster
le faro de Bruxelles quand l'adjudication du gaz
devait avoir lieu. C'est un homme, on le connaît,
qui aime rester derrière le rideau (probablement
pour éviter les courants). En son absence, le bu
reau était présidé par MM. leséehevins ainsi que
par MM. les commissaires de la lumière publique,
Billeau etYVeens
Il y avait foule dans la salle. Beaucoup de gre
nadiers étaient venus voir; le grand Achille lui-
même y avait été délégué par monsieur son frère.
Malheureusement, parmi le nombreux public qui
remplissait les vastes salles de la régence, imagi-
Mais s'il disait vrai, et le doute n'était plus possible,
comment interpréter cette conclusion catégorique
Monsieur, Honorine sera votre femme.
La question était sur toutes les lèvres et dans tons les
regards M. Hauttot ne s'y trompa point et il s'em
pressa d'y répondre, sans même attendre qu'elle lui fût
posée nettement.
Il prit sur la table un cahier de papier sur la cou
verture duquel on lisait Inventaire Jfauttot.
Voici, dit-il en présentant sa fille cette pièce
justificative de ses dires, la preuve qu'il m'était impos
sible de te donner ni cent, ni quatre vingt, ni soixante
mille francs de dot, et voici, ajoula-t-il en prenant une
autre liasse, en tête de laquelle on lisait Vente Haut
totcomment aujourd'hui je puis t'en donucr soixante-
dix mille.
Quoi mon père, vous avez...
J'ai vendu ma fabrique... oui... matériel, mar
chandise, clientèle, tout, dit-il d'une voix étranglée
tu ne diras plus que ton père te tue par avarice...
Honorine n'en pouvait croire ses oreilles, et elle re
gardait son père comme pour lui demander si elle ne
réfait pas.
nez-vous qu'il ne s'y trouvât pa9 une seule per
sonne qui avait pris l'appel de M. Van Benynghe
au sérieux et qui se soit hasardée débarquer dans
notre ville, pour s'offrir l'éclairer
Ne conviendrez-vous donc pa9, M. le bourg
mestre, que votre administration doit être tombée
bien bas dans le discrédit public, pour qu'après
avoir fait un appel général aux entrepreneurs
français et belges, aucun soumissionnaire, mais
pas un seul, ue se présente votre adjudication du
gaz.
C'est un échec humiliant pour M. Van Re-
nynghe, mais qu'importe notre maître immé
diat que nous soyons plus ou moius bien éclairé
pour sa part, il verra toujours assez clair peur
compter l'argent qui lui revient pour 0009 repré
senter Bruxelles et l'Ilôte 1-de-v il le. Hélas
On commence s'occuper des élections qui
auront lieu le Mardi 9 Juin prochain, pour le
renouvellement par moitié des membres de la
Chambre des représentants.
Parmi les membres dont le mandai expire,
il y a 29 libéraux et 34 cléricaux, en tout 63
députés pour les provinces d Anvers, de Bra-
bant, de la Flandre occidentale, du Luxem
bourg et de Namur.
Le parti clérical s'agite dans l'arrondisse
ment de Nivelles et il songe adjoindre
M. le baron Snoy, M. T'Serstevens fils, un
illustre inconnu.
Les candidats du parti libéral Anvers,
quoiqu ils ne soient pas encore officiellement
désignés, sont déjà indiqués par les divers
sous-comités d^e l'Association libérale. La ma
jorité des suffrages de cette association paraît
devoir se porter sur les noms de MM. de Boe
et de Gottal anciens représentants; Frédéric
Delvaux, avocat; Ch. De Bosschaert, bourg
mestre de Hemixem; Haghe avocat, ancien
conseiller provincial, et Fuyaerts, bourg
mestre de Boom, ou bien F. Coveliers, con
seiller provincial.
Un arrêté royal du 10 Avril 1868 approuve
La délibération du conseil commuoal de Rous-
brugge-Haringhe décidant d'emprunter, par
l'entremise de la société du Crédit communal,
aux clauses et conditions de9 statuts et règlements
de celte société, une somme de 40,000 francs.
Lequel emprunt est destiné notamment l'exé-
cutioo de travaax d'utilité publique.
Le Courrier deÉtale-Unitjournal dont on
connaît les sympathies aristocratiques et sudistes
a tracé fort spirituellement, mais avec une partia
lité évidente,le portrait de M. Benjamin Francklin
Wade, un des candidats la présidence des Etals-
Unis:
Au physique, M. Wade est un individu de cinq
pieds cinq pouces, large des épaules et du reste
assez mal bâti. Ses bras, dont les coudes ressem-
Cela l'étoane dit le vieux filateur avec une
nuance d'amertume dans la voix, parce que tu sais que
cette usine est mon œuvre tu sais que je l'ai con
struite, agrandie sou sou, pierre pierre il n'est
pas un boulon de ses métiers, pas un moëllon de ses
murs que je n'ai touché et pour ainsi dire posé moi-
même.
Tu t'étonnes, n'est-ce pas, parce que tu sais que
celte petite fabrique est mon sang... J'y comptais mou
rir avec ma pauvre et chère femme... c'est vrai, mais
puisque ta mère n'y est plus, puisque tu vas partir
aussi, je n'ai pas besoin d'y rester... qu'y ferais-je...
aussi bien je me fais vieux il est temps que je me re
pose... n'est-ce pas mes enfants... continua-t-il en
changeant de ton et en affectant un air enjoué, vous
m'emmenerez avec vous, moi et Léonie, nous ne tien
drons pas beaucoup de place, ou bien si nous vous gê
nons, vous me servirez une petite pension viagère... et
au moins tu seras heureuse.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur cette
scène elle fut touchante, et nous devons dire que
l'abnégation du vieillard fut admirée. Le bonhomme
fut fêté, choyé, et la journée, commencée tristement,
blent de gros nœuds, sont presque aussi longi
que ceux de M. Lincoln. Les mains sont longues et
épaisses, les rudes et robustes mains d'un tra
vailleur de la terre Des bouquets de poils, signes
de vigueur, s'épanouissent entre chaque phalange.
M. Wade se ronge les ongles, ce qui est chez lui
l'indice d'une forte préoccupation.
Une fois par hasard, il a voulu acheter des gants
il aurait fallu des la 3/4, et il ne s'en trouvait pas
Washington. Comme M. Wade est sujet aux
engelures et aux crevasses pendant l'hiver, il porte
de grosses mitaines fourrées. La chaîne de sa
montre ressemble un câble; en breloques, il
porte une petite scie et une petite pioche qui lui
rappellent sans cesse Ie9 beaux jours de sa jeu
nesse. Il pèse 171 livres sans 9es souliers, et 181
livres quand il a ses souliers de I'Ohio.
Parfois, en hiver, M. Wade met du foin dans
ses bottes. Il chique du matin au soir.
M. Wade a été scieur de long, comme Lincoln
a été feudeur de pierres et M. Johnson tailleur,
après quoi il devint avocat.
Ces brusques transitions sont admirables; elles
indiquent une prodigieuse souplesse d'esprit; mais
en Europe, nous ne nous habituons pas cela, tant
la hiérarchie romaine et le servage féodal pèsent
encore, notre insu, 9ur notre esprit et nos habi-
tudes.
On écrit de Bou9su Lundi soir, vers sept
heures et demie, un affreux malheur est arrivé
la fosse l'Alliance en cette localité le câble qui
soutenait une cage a'étant cassé, trois ouvriers ont
été précipités au fond de la bure d'une hauteur de
70 mètres. Le nommé Philibert Fiévet, âgé de 16
aus, domicilié Dour, a été tué sur le coup Vic
tor Dubois, de Boussu, âgé de 3a ans, et père de
deux enfants, n'est pas encore mort, mais on dé
sespère de le sauver; quant au troisième ouvrier,
Antoine Stiévenart de Dour, sexagénaire, père de
huit eofants, on espère le sauver, a
Un observateur qui l'on doit de curieux dé
tails sur l'arrivée et le départ des hirondelles fait
connaître un singulier phénomène ayaut rapport
au même sujet, et qu'il a plusieurs fois remarqué
en celle saison.
Les chauves-souris qui, comme on sait, fuient
la lumière du jour et ne sortent ordinairement de
leurs retraites obscures qu'aux approches de la
nuit, voltigent depuis quelques jour9 dans l'air et
en plein midi, la clarté du soleil.
C'est la faim, dit-on, qui pousse ces mammi
fères volants faire ainsi trêve leurs habitudes
connue*.Les premiers rayons du soleil printanier
ont fait éclore les insectes dont elles sont friandes
et dont elles ont été privées longtemps pendant
les rigueurs de la mauvaise saisou elles leur foot
maintenant la chasse la plus active dans l'air, sur
les toits des maisons, le long des murs et partout
où elles se reposent.
Or, affirme notre observateur, c'est là un
symptôme infaillible de l'arrivée prochaine dea
hirondelles les insectes sont éclos, donc les mes
sagères du printemps ne vont pas tarder appa
raître. Leur avant-garde, ajoute-l-il, ne doit pas
être loio. Si le temps est doux et propice, le gros
s'acheva au milieu des plus riants projets.
Les jeunes gens furent fiancés, et le mariage fixé
trois semaines de là, juste le temps nécessaire pour les
formalités.
Aux termes du contrat, il fut reconnu que made
moiselle Honorine Hauttot apportait une somme de
soixante-dix mille francs, sous réserve d'une rente
viagère de quinze cents francs payer au vieillard
certaines clauses spéciales sauvegardaient les intérêts
de Lconic, dont le petit avoir paternel, sept ou huit
mille francs, était placé depuis six ans, par le notaire,
sur de bonnes hypothèques.
Il fut aussi entendu que les jeunes époux emmène
raient avec eux la fillette et le vieillard.
Tout s'arrangea donc la satisfaction générale,
moins l'assentiment du notaire, cependant, qui avait
fait tous ses efforts pour arrêter le père Hauttot dans
ses plans généreux.
On partit enchanté les uns des autres, et un mois
après, M. d'Ollebee, ses soixante-dix mille francs en
portefeuille, installait sa jeune femme, son bcau-pcrc
et sa nièce éans un confortable appartement parisien.
(La suite au prochain n"). E.-M. de Lyde-n.