leurs du matin au soir et parfois même du soir au matin. On cite déjà les noms des can didats de Monseigneur, et si ces noms sont bien ceux des candidats réels, nous ne pou vons que nous en féliciter, car jamais liste de candidats plus étrange et plus incroyable n'aura été imposée aux cléricaux et ne sera par conséquent plus facile faire échouer. Aux noms des notabilités parlementaires qui viendront assister au banquet du 17 Mai, nous devonsajouter ceux de MM. les sénateurs Laoureux et Zaman, M. le représentant Defré et M. le vicomte Yan Leempoel, ancien séna teur et ancien représentant. Le Conseil communal de notre ville a dé cidé, dans sa séance du 9 courant, de faire peindre par M. Delbeke, pour être placé I hôlel-de-ville, le portrait de M. le baron Vanderstichele de Maubus, ancien bourg mestre d'Ypres. Cette décision a été, nous dit-on, l'objet de quelques critiques, on a ob jecté que les fils de l'ancien chef de notre ville, véritables mouebes du coche clérical, font une opposition peu raisoonée et passi onnée notre administration communale libérale. Ces objectioos ne nous semblent pas fondées; les mérites, comme les fautes sont choses toutes personnelles et M. le baron Vanderstichele de Maubus a été bourg mestre d Ypres pendant vingt-huit ans, de 1930 18511, et il était un des plus fermes soutiens du parti libéral populaire et dé voué il a rendu de longs et bons services et tout nous semble justifier la résolution prise par notre Conseil communal le portrait de M. le baron Vanderstichele figurera digne ment dans la galerie de portraits des anciens premiers magistrats de notre cité. On nous assure que l'Empereur des Fran çais vient de nommer M. Alph. Vandeo Pee- reboorn, grand-officier de l'ordre impérial de la Légion d honneur. En conférant celte haute distinction notre ancien ministre de l'intérieur, Napoléon III a voulu, nous assure- t-on, reconnaître les services rendus l'em pire par le gouvernement Belge et spéciale ment par le chef du département de l'intérieur, l'époque où la peste bovine sévissait en Hollande. Les mesures prises en effet celte époque en Belgique ont eu pour conséquence de tenir l'épizootie éloignée des frontières françaises, et d'éviter l'empire les sacrifices et son agriculture les entraves que notre voisinage avec la Hollande, nous a imposés alors. L'énergie du gouvernement Belge a cou vert la France en cette circonstance, comme sa neutralité la couvrirait dans d'autres. Il se leva tout joyeusement surpris, c'est elle, se dit-il, c'est ma fille et déjà il se repentait de ses amer tumes contre son enfant, tout en se dirigeant en toute hâte vers la porte, mais l'instant même elle roulait bruyamment sur ses gonds, et une voix fraiche, émue, résonnait ses oreilles deux regards, rayonnants de joie, se fixaient sur les siens deux jeunes bras l'en touraient et deux Icvres vermeilles se posaient sur ses joues ridées. Grand'père, c'est moi moi, ta petite fille c'é tait en effet Léonic qui, prévenue par maître Prudent, avait obtenu un congé de ses patrons et était accourue, sans rncmc prendre le temps d'avertir sa tante. Nous n'essayerons pas de peindre la joie du vieillard. Il baisait la main de la fillette, il caressait sa tête blonde avec ivresse; il la faisait s'éloigner de quelques pas pour mieux la contempler. Comme te voilà grande et belle, ma chère enfant, lui disait-il puis il ouvrait ses bras et la jeune fille s'y précipitait. Elle s'asseyait sur les genoux du bon homme elle lissait les rares cheveux blancs qui cou ronnaient encore son front ridé. Maintenant je ne te quitte plus, grand'père nous aurons une petite maisonnette nous deux. Je sais Le gouvernement français a voulu recon naître d'une manière éclatante, le service qui lui fut rendu alors, comme l'agriculture Belge se propose de témoigner le 17 courant sa gratitude l'homme d'état, qui a éloigné de notre pays les désastres dont la Hollaude et l'Angleterre ont été victimes. Chronique électorale. C'estavecun vif regret quenous croyons devoir annoncer que la représentation nationale fera une perte énorme, en la personne de M. l'abbé Oe Haerne, natif d'Ypres, ancien membre du Congrès et républicain cette époque. C'est le dernier sur vivant de la dynastie des abhés de cette mémo rable assemblée, où ils ont joué un rôle magni fique mais qui a été bientôt réduit sa juste valeur par.la fameuse encyclique mirari vos. II s'agit donc de remplacer cet honorable mem bre par un candidat nouveau et lea hauts bonnets catholiques de Courtrai, dont la moralité est si éclatante, se sont adressés M. le ministre de la justice, ?fin d'obtenir l'élargissement de M. Nolte, cette illustre victime des passions cléricales, afin de le proposer comme candidat aux choix des électenrs de l'arrondissement de Courtrai en remplacement de cet estimable chanoine républi cain d'autrefois. Oo se rappellera les infortunes judiciaires du sieur Notte, élève déclassé du Collège de Courtrai. C'est encore une victime des persécutions libé rales comme les Léotadeles Méditionles Am~ broise et antres martyrs de la bonne cause, ai singulièrement protégés par le clergé catholique, les couventa, les congrégations, les dévotes, les trompettes et mirlitons religieux. Quelques uns pourront trouver ce choix assez osé, mais c'est qu'ils oat mauvaise opinion de l'au dace du cléricalisme conduit par des hommes providentiels et qui ont fourré dans les adminis trations publiques bien d'autres farceurs aptes tout faire. Aujourd'hui que cette tactique n'est plus aussi aisée vu le malheur des temps, il est question d'envoyer la représentation nationale des gens qui n'y sont pas leur place, dans le but de déconsidérer les institutions nationales au profit des institutions ecclésiastiques si bien gérées, ainsi qu'on peut s'en assurer près du gouverne ment romain. Il semble, voir les allées et les venues des grands sires catholiques, qu'il doit y avoir eu une réunion des fortes têtes du parti Courtrai. Un vicaire général, délégué du haut et puissant sei gneur Faict, un chanoine revêtu d'un emploi civil, se sont réunis au Collège, centre des intri gues ecclésiastiques de la province. Acetteréunion a été admis mont Van Renynghe, le successeur du grand prévôt de l'abbaye de S1 Berlin Pope- ringhe. On a dû arrêter des mesures pour brasser la matière électorale, en vue des élections provin ciales et législatives. Aussi allons-nous voir les prédicateurs se démener de plus belle et annoncer la fin du moode et le règne de l'Anle-Christ. Que leurs prédictions leur soient légères et ridicules travailler maintenant, je m'établirai lingère Cany. Tu verras comme dous allons être heureux... Allons' ajouta-t-elle en voyant son grand'père verser (tes lar mes d'attendrissement, ne pleurez plus monsieur bon papa Fi que c'est laid de pleurer quand on a sa pe tite fille Et la charmante enfant pleurait aussi en parlant de la sorte. En ce moment on frappa discrètement la porte. Entrez, dit Léonie, en passant rapidement un mouchoir sur les yeux de M. Ilautlot et sur les siens, et elle courut au-devant des visiteurs. C'était le notaire, le jeune filateur et sa mère. Eb, bonjour, ma chère enfant, dit maître Prudent en baisant paternellement au front la jeune fille. Ah merci de tout mon cœur de m'avoir écrit, monsieur. Merci Et comme son regard allait du notaire aux per sonnes qui l'accompagnaient, maitre Prudent s'em pressa de dire en manière de préseotation Les voisins de votre grand'père, mademoiselle madame Berlhollet et son fils. Léonie fit une révérence gracieuse. Mademoiselle, dit alors madame Bcrtbollct, cam- comme toujours, car ces gens qui crient inces samment la persécution, tracassent constam ment ceux qui ne demandent qu'à rester tran quilles et libres. Sous prétexte de religion, ils se trouvent menacés de la haine de l'Eglise, s'ils ne veulent jouer le rôle d'instruments de ses minis tres dans l'ordre civil et politique. Il est vrai que ces ficelles commencent être très-usées, et bien des personoes commencent en avoir assez de ces mêle-tout s'ingérant constamment dans des af faires où ils ne font que brouiller les cartes, pour imposer leur soi-disant arbitrage. Dimanche dernier, nous avons eu Ypres, un grand faiseur catholique, le nouveau sire de Co nfines. Cet estimable personnage était probable ment appelé en ville pour connaître je plan de campagne du clergé, en vue des élections pro chaines, et recevoir le mot d'ordre. Cette magni fique prestance va très-bien un agent romain et it possède le physique de l'emploi un haut dé- gré. Autrefois il jurait par le lihéralisme, mais nous avons tout lieu de croire qu'il a toujours joué un double jeu et depuis plus de quatre ans le masque est arraché. Les élections de i8'}8 auront une physionomie particulière, ne ressemblant en rien ce que nous avons rencontré jusqu'ici. L'alliance entre cléri caux et radicaux est consommée et Liège, Anvers, Bruges et ailleurs, on voit les fils des croisés se promenant bras dessus dessous, avec les rouges, démocrates tous crins et autres farceurs de l'espèce. Celte singulière union prouve une fois de plus que les cléricaux ne sont conservateurs que de leur pouvoir et influence. Si la prédominance leur échappe, ils s'allieraient avec les plus mauvais éléments politiques, pour réaliser le rêve qu'ils ont toujours caressé, celui de faire subir le joug ecclésiastique la société laïque. C'est la liberté de l'église. Les cléricaux peuvent se permettre ce jeu perfide et dangereux, car plus la société laïque est troublée par leurs intrigues et leurs machinations, plus ils ont chance d'empiéter sur les droits et libertés des populations qui, leur gré, ne sont faites que pour entretenir et enrichir le clergé ca tholique, sous prétexte d'enseignement, de charité et de bonnes œuvres. Aussi pour arriver cette perfection indiquée comme le but suprême dans VEncyclique et le Syllabus, les seigneurs uùtrés romains peuvent s'allier aux rouges, quitte se moquer d'eux, quand ils seront redevenus les maîtres, but non dissimulé de l'épiscopat romain en Belgique. Les conservateursdixmudois ont appelé M. Coo- mans leur secours. Il n'y a plus un meeting clé rical possible sans lui. Pour faire la guerre au libéral, il faut être conduit par le rédacteur de la Paix. On a fait cependant peu de choses Dixmude M. de Coninck reste et ne reste pas candidat, et M. Vaoderheyde l'est et ne l'est pas. On I t dans la Gazette de Mons On nous assure que le parti clérical de notre ville se dispose en- pagnarde aux allures franches et sympathiques, nous sommes en effet vos voisins, et, ce titre, comme un homme seul n'est pas organisé pour recevoir une jeune fille, je viens vous prier d'accepter une chambre chez nous, votre ancienne... vous savez, la bleue?... Accepté, chère madame Berlhollet, dit le notaire sans donner Léonie, ni M. Hauttot, le temps de ré pondre, et si vous le permettez, je m'invite dîner, inoi, mon vieil ami et cette belle enfant. Et comme Léonie hésitait en regardant son grand- père, comme pour lui demander son avis, le jeune homme prit son tour la parole Ne nous faites pas le chagrin de nous refuser, mademoiselle, je vous en prie... ma mère vous en prie. Léonie rougit et balbutia un remerciement. Allons voilà qui est entendu. Dans deux heures table; et, maintenant, nous vous laissons, monsieur et mademoiselle. A demain les affaires sérieuses. Les affaires sérieuses se traitèrent en effet. On tint conseil sur ce qu'il y avait faire pour parer aux in convénients de la situation et amener M. d'Ollcbcc et sa femme de meilleurs sentiments. (La suite au prochain n°). E.-M. de Lyden.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2