M RENTE VIAGÈRE
28a ANNÉE*
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
19 Mai 1168
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
Ypkem, le 16 mai.
Elections provinciales.
]V g* 8g g. Pimanchcj
LE PROGRÈS
VIRES ACQUIRIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond» administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Benrre, 85.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être-affranchis.
fr. 0,15
0,30
Le Moniteur français publie la loi sur la presse.
Le Corps-Législatif a commencé la discussion
de l'interpellation sur la. situation économique de
l'empire. Les tribunes publiques étaient au grand
complet.
Le Constitutionnel vient son tour démentir les
bruits qui out couru sur un remaniement impor
tant dans le personnel du ministère de l'iutérieur.
Rien n'est changé, dit-il, dans l'organisation
des services du ministère de l'iotérieur, M. de
S1 Paul, ne quittera pas les hautes fonctions qu'il
remplit avec tant de distinction.
On dit que la commission du budget siège tous
les jours et qu'elle a même parfois deux séances
dans un seul et même jour. On croit que le rap
port sera prêt le 2 5 de ce mois. La commission,
ajouie-l-on, admet la plupart des augmentations
demandées pour la marine et pour la guerre; mais
elle fait des réductions importantes sur les autres
départements ministériels.
Depuis ia discussion sur l'adresse au roi, le
parlement douanier allemand a poursuivi ses tra
vaux sans incident notable. 11 a adopté par 246
voix contre 17, le traité de commerce avec l'Au
triche, sous la réserve de l'acceptation des cham
bres autrichiennes.
Le camp anglais établi près de Suez,l'occasion
de l'expédition d'Abyssiuie, parait exciter une
certaine méfiance en Egypte. Nous lisons dans
une lettre adressée de ce pays au Wanderer de
Vienne, que les troupes égyptiennes envoyées
Suez pour comprimer le soulèvement des ouvriers
de Schulaff, qui, du reste, avait été apaisé dans
l'intervalle, au lieu de s'en retourner dans leurs
garnisons,se sont établies en face du camp anglais,
et on supposeqd'elles sont chargées de le surveil-
par E.-M. DK LYDEN.
IV. [Suite)
Voyant de nouveau tout en rose, grâce la présence
de Léoiiie et aux bons procédés dont il était l'objet,
M. Il .Kit tôt ne voulut pas qu'on formulât la moindre
plainte il demanda pour ses enfants, pour sa Glle sur
tout, le bénéfice des circonstances atténuantes.
Le digne homme, dans sa crédulité naïve, se per
suadait et voulait persuader aux autres que ses enfants
n'avaient aucun tort sérieux que, loin de vouloir le
tenir éloigné d'eux comme le prétendait le notaire, ils
étaient au moins aussi chagrines que lui de celte sépa
ration forcée.
Vous èlcs aveugle, toujours aveugle.... mou cher
monsieur
Alors, faites-moi voir clair.
Eli bien je vous ferai voir clair.
Ali bah
Je vous prouverai que vous avez eu cent fois tort
d'abandonner lout votre bien Vos enfants.
Prouvez... prouvez...
Sans doute, et mademoiselle m'a donné une idée
lumineuse.
Voyons ton idée, mademoiselle ma petite fille.
Non pas I dit le notaire pour qu'elle réussisse,
il faut que vous l'ignoriez.
Dans ce cas, je m'y oppose formellement.
Je dois vous déclarer que la mise exécution de
mon projet ue causera aucun préjudice, aucune dou
leur vos enfants.
C'est égal je veux savoir... Honorine m'aime, et,
1er. Tout le monde est convaincu eu Egypte que
les Anglais n'abandonneronl pas la position qu'ils
occupent Massova. Cela semble résulter de leurs
établissements Suez.
La Correspondance russe se réjouit du succès
des Anglais en Abyssinie, parce que ce succès, af
fermissant leur domination dans l'extrême Orient,
elle espère qu'ils y trouveront uo motif de modi
fier leur politique. Plusieurs millions de chré
tiens, dit-elle, ont été jusqu'à présent mainteous
sous un joug insupportable, psi ce que l'Angle
terre craignait d'affaiblir sa dominai ion. Mainte
nant que cette domination reçoit un nouveau gage
de force, peut-être le gouvernement anglais sera-
t-il d'avis qu'if est dangereux de soutenir en Tur
quie un état de choses artificiel et impossible
L'Autriche a devancé la Prusse en promulguant
la loi qui abolit la coolrainte par corps. Le projet
de loi qjii consacre la même réforme dans la Con
fédération de l'Allemagne du Nord vient d'être
envoyé au Parlement fédéral.
Le Journal d'Ypres n'aurait pas Su an
noncer que M. Boedt n'acceptail pins de can
didature pour le Conseil provincialsans
lancer quelque désobligeante boutade l'en-
conlre de l'un ou de l'autre de nos amis c'est
naturellement notre honorable échevin M. De
Stuers qui est son point de mire ce journal
prétend en effet que si M. De Stuers n'est pas
candidatc'est que la coterie n'a pas osé ris
quer sa candidature. Il nous semble pourtant
que nos amis n'ont pas plus 1 habitude de
consulter les convenances que de reculer de
vant les défis ou devant les menaces du Jour-
pour tout au monde, je ne voudrais pas lui causer la
moindre peine.
Eh bien nous vous dirons tout, mais une con
dition.
Laquelle?
C'est que, quoi qu'il arrive, vous ne parlerez pas.
Comment cela
Si vous nous laissez agir, vous nous garderez le
secret si vous nous refusez votre assistance, vous ne
direz rien vos enfants.
Soit, je vous le promets. Racontez-moi ce que
vous voulez faire pour me prouver que mes eufanls
sont coupables d'ingratitude.
Ecoutez-moi donc voilà ce que M. Berlhollet...
Ah ah vous êtes aussi du complot, monsieur
mon successeur, dit le vieillard en s'adressant au jeune
homme, chez lequel on avait dû déjeuner encore.
Eh bien oui, monsieur, je suis du complot, et
ma mère aussi nous sommes heureux de seconder
mademoiselle Léonic et monsieur Prudent. Votre idée
est merveilleuse, mademoiselle, ajouta M. Bcrthollct.
Voilà, reprit M. Prudent, sans avoir l'air de re
marquer la rougeur de Léonie, ce que votre petite-fille,
M. Berlhollet, sa mère et moi, nous avons l'intention
de faire...
Noos ne raconterons pas au lecteur les projets conçus
par le conseil la suite de ce réeil les fera connaître.
Nous dirons seulement que M. Ilauttot ne s'y prêta
que parce qu'il avait la conviction qu'ils tourneraient
la confusion des conjurés et la gloire d'Honorine.
Le surlendemain, M. Ilauttot cl Léonie s'installaient
avec une servante dans une vraie maison, dans la
quelle on transporta tout uu petit mobilier expédié de
Eécamp, et le vieillard était présenté ses anciens ou
vriers comme étant de nouveau leur maitre, l'égal de
nal d'Ypres. L'organe du clergé doit en
savoir quelque chose; aux dernières élections
communales il nous a défié, pendant uu mois,
de proposer la candidature de M. De Stuers
pour le Conseil communal. Eh bien nous
n'avons pas reculé devant ce défi et le corps
électoral a envoyé M. De Stuers, une grande
majorité, siéger l'Hôlel-de-ville.
Ce n'est pas qu'il soit le moins du monde
question de M. De Stuers pour remplacer
M. Boedt et il y a pour cela une raison pé-
remptoire; c'est qu'aux termes de l'art. 41
de la loi provinciale, des parents ou alliés au
deuxième degré ne peuvent être élus par le
même collège électoral. M. De Sluers ne pour
rait donc être nommé en même temps que
M. Ernest Merghelynck, son beau-père, par
le collège électoral d'Ypres.
L'Association libérale est convoquée pour
aujourd'hui Samedi, l'effet de choisir les
candidats définitifs qui seront proposés au
corps électoral pour représenter le cauton
d'Ypres au Conseil provincial.
A l'heure où paraîtront ces lignes, ces
choix seront faits. Des cinq conseillers sor
tants,quatre: MM. Merghelynck ErnestBeke
Pierrebourgmestre d'Y près. Bayartbourg
mestre de Becelaere, et Titecanotaire,
Boesinghe, acceptent un nouveau mandat;
un conseiller, M. Boedt, a manifesté l'inten
tion de se retirer du Conseil. Le maintien des
quatre premiers, sur la liste de l'Association,
comme leur réélection par le corps électoral,
M. Berlhollet.
Quelques jours après, tout Cany savait que M. Haut-
tôt s'était associé avec M. Berlhollet.
Léonic, qui avait pris la direction de la maison de
son grand-père, faisait des provisions d'hiver et les
payait comptant.
En même temps, elle écrivait sa tante que son
grand-père s'étant trouvé malade et elle-même ayant
besoin d'un peu de repos, clic était parti pour Cany,
avee le consentement de ses patrons.
De récriminations dans cette lettre, un vrai chef-
d'œuvre de diplomatie féminine, pas un mot.
M. Ilauttot avait ajouté un post-scriptum la lettre
de sa petite-fille, dont il confirmait les dires, et sans se
plaindre, demandait le millier de francs qui lui était
dû, ne voulant pas, disait-il, que Léonic dépensât ses
économies. Il terminait en manifestant le vif désir de
voir enfin ses enfants.
Celte lettre blessa et contenta les époux d'Ollebec
elle les blessa, parce qu'ils virent dans la conduite de
M. Ilauttot une nouvelle preuve de sa préférence pour
Léonie elle les contenta, parce que leur responsabilité
se trouvait couvert et qu'ils pouvaient dire notre
nièce est avec son grand-père, que nous n'avons pas
voulu laisser seul plus longtemps.
Puis, Honorine voyait Léonie s'éloigner; et c'était
pour la jalouse jeune femme un sujet de contentement.
La beauté simple de sa nièce lui portait ombrage.
La réponse de M. d'Ollebec fut aigre-douce il
gronda Léonie d'être partie ainsi sans prévenir et
seule il n'envoyait que quatre cents francs M. Ilaut
tot, niais lui annonçait le reste pour la fin du mois. Il
terminait enfin en disant qu'Honorine ne pouvait,
son grand regret, se déplacer, en raison de sa santé.
M. Ilauttot attendait mieux de sa tille et de son