carrière loogue et honorable commandent la reconnaissance publique et justifient les vifs regrets que la retraite de M. Boedt inspirera tous. Quelques journaux ont prétendu que M. Bieswal qui combat Furnes la candidat ture de M. De Smedt, représentant clérical sortant, appartient au parti libéral avancé dit réformiste;c'est là une très-grande erreur. M. Bieswal siège au Conseil provincial depuis plusieurs années, et toujours, dans celte as semblée, comme partout ailleurs, il a défendu la politique du libéralisme modéré que pra tique si bien le cabinet qui est au pouvoir. Celte politique M. Bieswal la défendra encore la Chambre, et ceux qui ont prétendu que ce candidat marcherait sous les drapeaux des extravagants, ont calomnié M. Bieswal, uni quement dans le but de nuire sa.candida- lure. Nous apprenons que l'Association agricole se propose de faire demain une cordiale et brillante réception aux nombreux étrangers qui viennent assister au banquet offert M. Vandeo Peereboom. A cet effet, tous les membres de l'Association sont priés de se trouver, vers onze heures et demi, la Station. De là ils conduiront leurs hôtes étrangers par la rue des Bouchers, la rue du Temple, la rue au Beurre, la Grand'Place, la rue de Dixmude, le Marché au Bois, la rue de Boesinghe et la Petite Place, l'Hôtel-de-ville, où ils seront reçus par M. le Bourgmestre. Le cortège sera escorté par la musique et le corps des Pompiers et de son côté la musique du 10* régiment exécutera, sur la Grand'Place, les meilleurs morceaux de son répertoire. Nous espérons que nos populations»voudront bien, de leur côté, s'associer ces manifestations de sympathie en arborant leurs drapeaux sur tout le parcours du cortège. On nous écrit de Poperinghe L'élection faire le 25 de ce mois dans notre canton, pour le Conseil provincial, fixe déjà l'attention des électeurs. Nous ignorons encore le nom du candidat qui sera proposé par les cléricaux quant aux électeurs libé raux, ils sont unanimes pour maintenir la candidature de M. Jules Van Merris, conseiller sortant. Depuis longtemps déjà M. Van Merris a reçu le baptême électoral deux foisil a été élu conseiller provincial et, il y a quatre ans, la suite d'une lutte fort animée, il a été nommé conseiller provincial. A l'Hôtel-de-ville, comme ^.BrugesM. Van Merris a toujours défendu avec zèle et intelligence les intérêts de ses commettants et il a acquis ainsi des litres nouveaux la ré novation de son mandat. Nous extrayons du Journal de Bruges l'article suivant auquel nous donnons une complète adhésion Dans un conseil de guerre, quand on élabore un plan de campagne, chacun des membres délibé rants s'exprime librement et s'attache tout natu rellement faire prévaloir ses opinions. Il est sans exemple que l'unité de vues s'établisse priori. Des dissentiments peuvent éclater et se manifester avec plus ou moins de vivacité. Après tout, on doit prendre un parti avant de passer l'exécu tion, on passe an vote, et les vœux de la majorité font loi pour tous. Alors toute divergence doit s'évanouir. Chacun est tenu, snr l'honneur, de concourir loyalement la réalisation du plan adopté. Aussi, lorsqu'on se présente devabt l'ennemin'y a-t-il plus qu'une volonté. Une question de vie ou de mort se présente: il faut vaincre d'abord, sauf re prendre la discussion après la victoire ou la défaite, avant d'engager une nouvelle campagne. Toutes les armées qui ont commis la faute de mépriser ces préceptes salutaires, ont payé de leur vie ou de leur honneur l'oubli de ces notions élémentaires. Ce qui se passe dans les choses militaires se ren contre aussi fréquemment dans les affaires poli tiques. S'il est un temp9 pour la libre discussion, il est un temps pour le combat. La sanction de la parole, c'est l'action. Aujourd'hui, l'heure de la bataille approche, les drapeaux se déploient de part et d'autre, pour un double combatet tout nous annonce que la mêlée sera vive, opiniâtre. Les partis battent le rappel, on s'aligne, on se compte, déjà on sa me sure de l'œil. Dans un pareil moment, toute ré crimination serait intempestive, et toute idée d'alliance avec l'ennemi du libéralisme serait con sidérée comme une félonie politique. Que tous les hommes de progrès, que tous ceux qui aiment le libre arbitre, l'intégrité de la conscience humaine, se rallient, et reforment ces phalanges qui, tou jours ont combattu pour la tolérance religieuse et l'autonomie du pouvoir civil, pour le progrès et la civilisation. Tille d'Vpres. Divagation des chiens. Le Bourgmestre de la. ville d'Ypres, Considérant qu'il importe de prendre des me sures de sécurité publique contre les dangers ré sultant de la divagation des chiens: ne nous semblent pas pouvoir être mis en doute. Ces quatre conseillers en effet oDt digne ment rempli leur mandat. La province a trouvé en eux des administrateurs intelligents et le canton d'Ypres, des défenseurs zélés et dévoués. Fidèles toujours leur drapeau, hommes de progrès, ces quatre conseillers out, dans ces derniers temps, fait partie de la minorité du Conseil qui a cherché empêcher les me sures mauvaises, qu'une majorité aveugle et passionnée a constamment taché de faire pré valoir. Leur réélection ne peut donc être mise en question. La réélection de M. Boedt n'eut pas été moins assurée, si malgré les vives instances de ses amis, cet honorable conseiller n'eut per sisté décliner l'honneur de voir renouveler son mandat. Tous nos amispolitiques regretteront comme nous celte détermination motivée par des con venances personnelles fort respectables et fort légitimes du reste. M Boedt a fait partie de ce groupe d'hommes, qui, il y a plus de trente ans, organisèrent Ypres le parti libéral; il siège au Conseil communal sans interruption depuis 1830 et fait encore partie de diverses commissions administratives et de plusieurs administrations secondaires. Durant cette longue carrière, qu'une haute distinction royale a récom pensée, le parti libéral n'a pas eu un seul moment de défaillance reprocher M. Boedt toujours dévoué la défense des idées de progrès que le libéralisme modéré cherche faire prévaloir, cet honorable con seiller a en deux circonstances surtout rendu notre cause des services que l'on ne peut oublier. C'est la fermeté de caractère et l'é nergie de M. Boedt, que la ville doit le maintien du Collège communal, dont la sup pression fut proposée au Conseil communal il y a près de trente ans; plus tard, une époque où le parti libéral n'avait pas encore jeté, comme aujourd'hui, de profondes ra cines dans notre arrondissement, M. Boedt consentit accepter une candidature au Sénat, ce fut là un acte de courage et de dévouement qui permit au libéralisme de lutter, de se fortifier par la lutte et se préparer enfin des victoires. De tels services rendus dans une gendre il avait espéré qu'à la nouvelle de son état maladif, état assez grave, puisqu'il avait motivé le voyage de Léonie, il avait espéré, disons-nous, que l'un de ses enfants viendrait, ou tout au moins qu'une bonne cl affectueuse lettre lui apporterait une com pensation. Il n'en fut rien et cette fois le vieillard fut blessé, et d'autant plus profondément qu'il était forcé de re connaître que ses amis paraissaient devoir tout fait avoir raison. Pendant une semaine, il attendit une lettre de sa fille mais il attendit en vain. Néanmoins, le vieux fi- latcur, rendu ses occupations, en partie du moins, soigné par sa pctitc-fille, entouré d'égards par M. Bcr- tkollet et sa mère, objet des attentions de ses voisins, revenait la santé et la bonne humeur. La petite maison où Léonie régnait en souveraine, mais la façon des fées bienfaisantes, était visitée, chaque soir et chaque Dimanche, par les personnages les plus in fluents de la commune. On ne tarda pas remarquer que maitre Prudent avait fait, en trois semaines, quatre fois le voyage de Fécamp Cany, rien que pour causer avec M. Hauttot. Or, de quoi un notaire peut-il venir causer avec un individu qui demeure quelques lieues de l'étude, sinon d'affaires et d'affaires importantes encore. Car messieurs du notariat ne sont pas dans l'habitude de se déranger pour rien, disait-on Cany. La servante, indiscrète et bavarde, avait entendu son inniirc parler d'argent placer, et la digne com mère n'avait pas manqué deconûer ses amies intimes le secret surpris par elle. M. Berthollct avait donné entendre que, par suite de son association avec son vendeur, il allait probable ment agraudir ses ateliers. Léonie ayant appris qu'un terrain pour construire était vendre quelques centaines de mètres de là, était allée le visiter avec son grand-père. Bref, les choses prirent une telle tournure qu'aux yeux de tout Cany, il devint manifeste que le père Hauttot avait dissimulé le chiffre de sa fortune afin de pouvoir doter avantageusement sa petite fille. Quelques gros bonnets de l'endroit, et nous disons bonnets parce qu'il s'agit de femmes qui se préten daient fort avancées dans les secrets de Mn" Berthollct, ne craignirent pas de dire qu'avant peu M"* Léonie Hauttot, serait dame et maîtresse dans la filature Ber- thollet et C*. Tous ces bruits prirent d'autant plus de consistance que personne, parmi les intéressés, ne les démentit, bien que les questions ne leur manquassent pas. il est vrai que nul d'entre eux, ni le notaire, ni la jeune fille, ni M. Hauttot, ni M01* Berthollet ne les confirmait. Les Lefebvre ne furent pas les derniers Fécamp, vers qui toutes ces rumeurs remontaient et M. Le febvre, qui avait une réputation de perspicacité très- méritée, ne manqua pas de saisir celte occasion pour la consolider encore. Qu'est-ce que j'ai toujours dit, fit-il en s'adressant sa femme devant quelques oisifs qu'il réunissait le dimanche soir, qu'est-ce que je t'ai toujours dit le père Hauttot est un cachottier bien sur, il a quelque part un magot qu'il destine Léonie. Et madame Lefebvre d'ajouter Ça, c'est vrai mon mari a toujours pensé cela. Pour avoir le cœur net de tous ces on-dit, sous pré texte de faire une visite M. Hauttot, petit devoir de convenance qu'ils avaient négligé de remplir jus qu'à ce jour. M. et M"" Lefebvre vinrent Cany. Ce fut Léonie qui les reçut, et les deux époux furent émer veillés de la transformation de la jeune fille. Ils avaient quitté une enfant un peu lourde, un peu gauche, et ils retrouvaient une charmante jeune personne, belle, resplendissante de santé, gracieuse, affable. On devi nait que l'air de Paris avait fait épanouir celte fleur vivace, comme une plante exotique dans une serre chaude. Comme te voilà belle demoiselle, lui dit M"" Le febvre. Ah ça ton grand-père est donc riche?... Te voilà un fier parti. Moi mais je suis toujours dans la même position mes quatre cents livres de revenu n'ont pas augmenté. Bah laisse-nous donc Comme si nous ne sa vions pas tout... Au bout du compte, M. Hauttot est bien libre... Ta tante est très-bien mariée elle est heureuse... et il a eu raison de penser toi. Je ne sais pas ce que vous voulez dire, répondit Léonie mais voici mon grand-père, il vous répondra, lui. Ah vous voilà, mes chers amis, dit M. Hauttot qui survenait en effet, tant mieux Léonie, va vite préparer une chambre... car vous nous restez quelques jours... c'est entendu, d'autant plus que je ne puis vous consacrer que quelques instants:c'est aujourd'hui la paie et nos ouvriers me réclament. Ah ça I c'est donc vrai ce qu'on dit Et qu'est-ce que l'on dit Mais que vous êtes rentré dans les affaires. C'est si ennuyeux de ne rien faire. Pendant leur séjour Cany, les Lefebvre question nèrent celui-ci et celui-là, observèrent, commentèrent et partirent bien convaincus que le rusé vieillard avait trompé tout le monde, l'époque du mariage d'Hono rine. (La suite au prochain n*). E.-M. de Lyden.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2