président MM. le baron de Vrière, ministre d'Etat, le comte de Baillet, gouverneur de la province de Namur, le baron Mazeman, séoateur, le comte de Kerchove de Denlerghem, représentant, le baroa de Rssse, sénateur, Carton, commissaire d'arron dissement le baron de Sélys-Longchsmpsle vicomte Alb. Du Bus, de Cannart-d'Hamale, sé nateurs, Erorst Vanden Peereboom, le baron de Macar, Lippens, de Maere, représentants, de Stuers, échevin l'intérieur du fer cheval se trouvaient MM. Van Merris,conseiller provincial, Camille De Bast, ancien représentant, Leclerc, inspecteur-général de l'agriculture, De Cock bourgmestre de Molenbeek-S*-Jean, Van Bece- laere, commissaire d'arrondissement, de Breyne, ancien représentant, Van Biesbrouck, secrétaire de l'Association agricole d'Ypres, Tytdgat, secré taire de la Société agricole de Gand, Stas, commis saire des monnaies, Fraeters, commissaire de l'ar rondissement de Termonde Dommer, président du conseil agricole de Termonde, Eyerman, bourgmestre de Termoude, les conseillers provin ciaux de Meester, Titecs, Bsyart, Merghelynck les commissaires d'arrondissement Vandenberghe, de Craecxer, vicomte de Nieuport, Joye, M. De Codt, secrétaire de la ville d'Ypres; les bourg mestres d'Alost, d'Eecloo, de Maeseyck, d'Aude- narde, M. Rolin, ancien ministre des travaux pu blics, M. Tempels, auditeur militaire du Brabaot; les juges et le procureur du roi près le tribunal de première instance d'Ypres; le vicomte Vau Leem- poel, ancien membre de la Chambre des repré sentants. A la droite de M. Jacquemyns, on re marquait M. Vrambout, gouverneur de la Flandre occidentale, le bourgmestre d'Ypres, MM. les sé nateurs d'Aspremont-Lynden, Fortamps, T'Kiodt de Naeyer, Zaman, et les représentants Allard, Van Renynghe, De Fré, Bricoult, M. l'échevin Van Heule, le colooel commandant le to'régi- de ligne en garnison Ypres, MM. Hendrickx et Frsikin, auteurs du trophée. Lorsque tôut le monde fut placé, et ce ne fut qu'au bout d'un cer tain temps que chaque convive (il y en avait 68a) put retrouver la place qu'on lui avait assignée, une députatioa fut chargée d'aller recevoir M. Alph. Vanden Peereboom. A 1 heure 3/4, l'an cien ministre de l'intérieur fit son entrée daos la •aile aux accords de la Brabançonne et au bruit des vivats poussé par les convives. Le héros de la fêle s'assit la droite du président, entre celui-ci et M. Vrambout. Voici le menu du dîner Puréejïux croûtons. Filets a l'anglaise. Jambons au madère. Aloyaux S la priutanière. Gigots i la bretonne. Quartiers de veau i l'yproise. Dindonneaux en galantine. Pâtés de gibier la Colmar. Gâteau la Mazarine. Fruits, dessert, etc. Peodant le diaer, où l'entrain le plus chaleu reux et le plus cordial neceaaa de régner, l'excel lente musique des pompiers de la la ville d'Ypres exécuta divers morceauxde son répertoire. Le vieux chant populaire de la ville d'Yprea fut chaleureu- seruent acclamé. Le premier toast, porté par M. Vrambout au Roi et i la famille royale, l'a été avec un rare bon- heor d'expression. Heureux d'être l'interprète du gouvernement belge, M. le gouverneur a donné lecture d'une let tre de M. le ministre de l'intérieur annonçant la promotion de M. Alphonse Vanden Peereboom au grade de grand-ofticier de l'ordre de Léopold, et chargeant M. le gouverneur de la Flandre occi dentale de lai en transmettre les insignes. Cette nouvelle et les paroles pleines de verve et de cœor que cette circonstance inspira M. Vrambout, lurent chaleureusement applaudies par loua les coovivea, et les cria de Vive le Roi ne cessèrent qu'aux dernier* accorda de la Brabançonne. Un roulemeot de tambours réclama le silence et alora M. Jacquemyns te leva et prononça le dis cours suivant Messieurs, Je vous propose un toast M. Alphonse Vanden Peereboom, ministre d'£tat, ancien ministre de l'inté rieur. Pour développer ce toast, j'aurais vous dire tout ce qui a été fait ici d'utile depuis plus d'un quart de siècle, car le nom de M. Alph. Vanden Peereboom se rattache tout. J'aurais !i vous parler notamment des énormes travaux faits i ces splendides monuments, dont la belle et fraîche vieillesse appelle avec confiance le prochain retour de l'ère de prospérité qui les vit surgir. Et que n'aurais-je pas i vous dire de la créa tion de celte puissante association agricole d'Ypres, de ce faisceau d'intelligents agriculteurs, dont les éclatants succès aux expositions universelles de Londres et de Paris ont marqué la place en tête de la grande phalange d'habiles agriculteurs que fournissent les Flandres Je ne vous demande point le développer, mais je vous demande la permission d'en saisir l'occasion pour définir le caractère de la réunion que j'ai l'honneur de présider. Nous sommes réunis pour célébrer une importante victoire remportée dans l'intérêt de l'alimentation pu blique, de l'agriculture, de la richesse nationale, et tous les cœurs battent l'unisson, dans une pensée de reconnaissance. (Bravos.) C'est cette pensée que je dé sire exprimer. Remontons, pour un moment, l'année 1865. La patrie était heureuse. Elle recueillait dans le calme et la sérénité les bienfaits de la paix, de la liberté, mère et tutrice de la prospérité. L'agriculture luttait d'efforts et d'intelligence avec l'industrie manufactu rière, et, mesure que l'un offrait aux travailleurs une rémunération plus forte, l'autre tenait cœur d'offrir des produits alimentaires plus abondants et de meil leure qualité pour un racme prix. La conditioo de tous s'améliorait rapidement. On ne se rappelait les privations et les douleurs du passé que pour jouir d'autant mieux du présent. On ne contait les désastres de nos guerres que pour faire mieux appré cier les bienfaits de la paix. On ne s'entretenait de la faim, qui avait diverses époques désolé nos pro vinces, que pour marquer les points d'où l'on était parti. (Bravos.) Nous ne nous doutions pas qu'en pleine paix nous1 étions menacés de l'un des plus grands désastres que les armées ennemies aient traînés jamais leur suite que la richesse nationale était menacée dans l'un de ses éléments les plus féconds et l'alimentation publique dans l'une de ses ressources les plus précieuses. Et pourtant la peste bovine était nos frontières. Dès le H Août 1865, M. Alpli. Vanden Peereboom, ministre de l'intérieur, réclama de M. Frère-Orban, ministre des finances, que l'entrée du bétail d'Angle terre en Belgique fût rigoureusement surveillée. Le lendemain cette surveillance exista. Quelques jours plus tard, elle fut étendue notre frontière des Pays-Bas. Le 30 Adût l'entrée et le transit du bétail furent in terdits. Je tenais rappeler ces premières mesures. Elles sont antérieures toutes les précautions prises par les administrations des pays voisins. (Bravos.) Cette vigou reuse initiative a assuré le succès de mesures posté rieures et nous a préservés d'un grand malheur. (Bravos.) Le bétail forme dans notre pays essentiellement agricole, une partie considérable de la richesse. On es time la valeur totale des animaux de race bovine une somme globale de cinq cents millions. 11 y aurait de l'exagération supposer que la totalité de celte valeur en bétail pût être perdue. 11 serait déraisonnable de ne compter ni sur une action quelconque du gouverne ment, ni sur la vigilance des autorités provinciales et communales, ni sur les mesures de précaution que provoquerait l'initiative privée, ni sur la prudence in dividuelle des possesseurs. Mais tout eela existait dans les pays voisins. Le gou- vernement et les autorités locales se sont créé des droits la reconnaissance par une infatigable vigilance. Ni l'initiative privée ni la prudence individuelle n'ont fait défaut. La différence réside tout entière dans cette initiative décidée, hardie même, du ministre dévoué que nous avons l'honneur de posséder par nous. (Bravos.) Si les mesures avaient été prises tardivementla maladie eût (il n'en faut pas douter un seul instant) suivi en Belgiqae la même marche qu'en Angleterre et en Hol lande, où elle a parcouru les provinces, jetant partout la désolation sur son passage et entassant les victimes par centaines partout où elle se fixait pour quelques jours. Le gouvernement se serait trouvé impuissant ré parer les pertes. Elles eussent, comme dans des pays voisins, dépassé les ressources dont il pouvait disposer, et la prospérité, l'avenir de milliers de familles se seraient trouvés compromis, tout au moins pour bien des années. 11 est h remarquer, en effet, que la perte du bétail entraîne inévitablement la suite d'autres pertes. Les fourrages sont invendables ils peuvent communiquer la peste. Les engrais et les litières doivent être éloignés, détruits. Les élablcs doivent être assainies. Elles ne peuvent être repeuplées qu'après une interruption marquée dans la production des engrais, qui rédoit l'importance des récoltes futures. Mais les atteintes morales sont bien plus graves en core que ces pertes matérielles, qu'on suppute en francs et centimes. Le cultivateur a sa fortune con stamment exposée. Une nuit de gelée tardive, une journée de chaleur trop ardente, une heure d'orage, une trombe instantanée laissent après elles des pertes considérables. Il les entrevoit avec calme et les sup porte avec résignation. Mais s'il fait une perte équivalente en bétail, il s'en affecte profondément, il éprouve une douleur dont on ne so rend point compte par l'étendue de la perte matérielle. Pourquoi? Que ceux d'entre vous qui habi tent nos villes veuillent bien scruter leurs consciences. Ils trouveront que les membres de leurs familles occu pent les premières places dans leurs cœurs. Les nom breux amis qu'ils fréquententen occupent d'autres. Mais chez la plupart il existe encore dans quelque repli, dans un coin, une place pour un animal domestique. Pour le cultivateur, le nombre d'amis se trouve ré duit forcément par l'isolement qu'impose la profession, par des nécessités que crée l'intérêt de la famille. Et pourtant-les places ne demeurent pas inoccupées. Le cœur ne supporte point le vide il le tient en hor reur. Les places sont prises par d'autres êtres qui savent aimer et souffrir, qui répondent de bons pro cédés par des caresses. Savez-vous ce qu'est pour le cultivateur, la peste bovine C'est un spectre qui arrive on ne sait d'où, on ne sait comment, par quelles voies lorsqu'il a pu s'é tablir dans un pays, il le parcourt dans tous les sens, progressant tantôt avec une solennelle lenteur, tantôt franchissant avec rapidité des espaces considérables; il pénètre au fond des étables, marque de son funèbre cachet les animaux qu'il enlèvera le lendemain, et ne leur donne quelques heures de sursis que pour qu'ils expriment par un regard plein d'un douloureux pres sentiment que les soins les pins assidus ne peuvent plus rien pour eux puis il revient le lendemain mar quer d'autres victimes, jusqu'à ce que l'étable soit dé serte, jusqu'à ce qu'il soit assuré que les champs seront stériles, défaut d'engrais alors, alors seulement il quitte le cultivateur, le laisse au milieu des ruines, le cœur resserré sur le vide, l'âme remplie de douleurs, cl lavant avec soin les traces qui marquent le passage du monstre. (Bravos bravos Vous avez osé délier le spectre, monsieur le ministre. Il a bien pu désigner quelques victimes, mais il n'a pu se nourrir de leurs dépouilles et il a succombé lui-méinc. Vous nous avez, monsieur le ministre, épargné de grandes pertes et deux années d'énervantes angoisses, par votre vigi lance, par votre fermeté. Vous avez été appuyé par vos honorables collègues vous faisiez chose utile votre administration votre administration vous a secondé avec dévouement, comme une armée seconde un géné ral dont elle apprécie les plans de bataille le pays a applaudi toutes vos mesures, parce qu'elles avaient la sévérité que réclamait sa sécurité, sans la dépasser jamais. (Bravos L'agriculture belge vous en a exprimé sa reconnaissance par de nombreusse adresses la France a reconnu que la Belgique la protégeait effica cement contre l'une des invasions les plus néfastes qu'elle eût redouter sa frontière Nord le jury de l'Exposition universelle a constaté que vous aviez rendu un grand service l'humanité en protégeant l'une des sources les plus importantes de l'alimentation publique. (Bravos.) Notre auguste souverain et S. M. l'empereur des Français viennent de ratifier ces appré ciations. Lorsque le danger fut définitivement conjuré, au mois d'Octobre dernier, uri membre du conseil d'admi nistration de la Société agricole de la Flandre orientale proposa de vous offrir un gage durable de la recon naissance publique, de celle des agriculteurs en parti culier. L'assistance accueillit la proposition avec cha leur. La proposition fut soumise aux délégués des diverses sociétés agricoles du royaume, réunis en séance pour en délibérer. On ne délibéra point on acclama. La proposition fut répandue par la presse agricole dans nos villages et nos hameaux, et trente- cinq mille souscripteurs apportèrent leur part contri butive pour vous offrir un témoignage de gratitude. Nous avons limité les souscriptions, parce que nous connaissions, M. le ministre, votre répugnance ac cepter un objet de valeur. Et pourtant la somme recueillie dépasse considérablement cellequc nous avons cru pouvoir nous permettre de dépenser l'objet d'art que nous avions en vue. Bornant la dépense pour la matière en elle-même, au nécessaire, l'effet de donner des garanties l'œuvre des éminents artistes, les délégués ont décidé de consacrer l'excédant une fondation dans l'intérêt de l'instruction agricole. (Bravos.) Véritable perle détachée du trophée, pour ménager votre délicatesse, elle rappellera aux futures généra tions les circonstances si glorieuses pour vous, si hono rables pour le pays, qui ont amené la solennité de ce jour. (Bravos.) Et maintenant, M. le ministre, aucun sentiment do délicatesse ne doit vous empêcher d'accepter le témoi gnage de reconnaissance que j'ai l'honneur de vous présenter, au nom de vos dévoués collègues de l'Asso ciation agricole d'Ypres, ici réunis avec les délégués accourus de tous les points du pays, au nom des signa taires dont j'ai l'honneur de déposer ici les listes. Il vous est permis, mais vous seul, M. le ministre, d'oublier le service que vous avez rendu au pays vous

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2